envaser [ ɑ̃vaze ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Enfoncer dans la vase. ⇒ embourber, enliser. Barque envasée. Pronom. Nous nous sommes envasés.
2 ♦ (1838) Remplir de vase. Le port a été envasé par les alluvions. Pronom. Le port s'est envasé.
⊗ CONTR. Désenvaser.
● envaser verbe transitif (de vase 2) Combler, remplir un lieu, en parlant de boue, de vase : Envaser un égout.
envaser
v. tr. Remplir de vase.
|| v. Pron. La baie s'envase.
⇒ENVASER, verbe trans.
A.— 1. Combler, recouvrir de vase. De nouvelles terres se construisent englobant d'anciennes îles, envasant les baies (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 371).
2. Emploi pronom. Se remplir de vase; être peu à peu obstrué par de la vase. Le Morbihan s'envase, et la Loire construit un delta sous-marin (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908 p. 320) :
• 1. ... le puits s'envase souvent. On doit donc se ménager la possibilité de le nettoyer par des chasses d'eau claire ou par des curages périodiques.
BOURDE, Les Trav. publ., t. 2, 1929, p. 187.
B.— 1. Rare. Enfoncer dans la vase. Il abattrait Robert (...) puis lui bourrer les poches de pierres et l'envaser dans l'étang (POURRAT, Gaspard, 1931, p. 144).
— Emploi pronom. S'enfoncer dans la vase; dans un sol boueux :
• 2. ... je vais à l'espèce à pied, barbotant en plein marécage avec d'énormes bottes taillées dans toute la longueur du cuir. Je marche lentement, prudemment, de peur de m'envaser.
A. DAUDET, Lettres de mon moulin, 1869, p. 242.
— Spéc., MAR. Envaser un bateau. Échouer sur un fond de vase. Les chalands envasés dans les eaux noires de rouille où mijote et se détériore une machinerie en panne (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 305).
2. Au fig. Maintenir dans un état d'inertie, enfoncer dans l'inaction, la médiocrité. Synon. enliser. Elles [les chicanes] devaient cruellement envaser la direction gouvernementale (MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, p. LXXX).
— Emploi pronom. Blaise essaya maladroitement de se rattraper et, comme il advient généralement à ces occasions, s'envasa plus profondément (ARNOUX, Solde, 1958, p. 227).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. envasé, ée [En parlant d'une formation naturelle ou d'une installation] Qui est recouvert par de la vase. Des marais, des golfes atrophiés, des plaines envasées, des îles dont quelques-unes sont rattachées à la terre ferme (VIDAL DE LA BL., op. cit. p. 320).
Prononc. et Orth. :[], (je m')envase []. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1614 au fig. envazzé « qui est dans une mauvaise situation » (BRANTÔME, Mémoires, I, XI ds GDF. Compl.); 2. a) 1616 s'envaser « s'enfoncer dans la vase » (A. D'AUBIGNÉ, Histoire universelle, III, 204 ds GDF.), attest. isolée; de nouv. 1838 (Ac. Compl. 1842); b) 1838 « se remplir de vase » (ibid.). Dér. de vase subst. fém.; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :17. Bbg. NURMELA (T.). L'Art. envaser chez Godefroy. Romania. 1958, t. 79, pp. 510-511.
envaser [ɑ̃vɑze] v. tr.
ÉTYM. 1616, pron.; av. 1614, envazzé « qui est dans une mauvaise situation »; de en-, vase, et suff. verbal.
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1 Enfoncer dans la vase. ⇒ Embourber, enliser. || Il a envasé volontairement son bateau. ⇒ Échouer. — Pron. || Nous nous sommes envasés.
1 (…) beaucoup se sont perdus là, surtout par les grandes eaux de l'hiver; et l'embarcation, sous la pression fluviale, risquait pour le moins d'aller s'envaser dans les hautes berges de l'affluent.
A. de Châteaubriant, la Brière, p. 12.
2 (1838). Remplir de vase. — Passif. || Le port a été envasé par les alluvions. — Pron. || Le port s'est envasé.
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envasé, ée p. p. adj. (plus cour.).
♦ || Barque envasée.
♦ Par métaphore :
2 La lampe bleue s'était éteinte dans le globe du plafond, les lampes jaunâtres dans le corridor; une à une toutes les portes s'ouvraient et des voyageurs en sortaient, écarquillant leurs yeux encore tout envasés de sommeil.
Michel Butor, la Modification, p. 96.
♦ Port envasé. || Puits envasé.
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CONTR. et COMP. Désenvaser.
DÉR. Envasement.
Encyclopédie Universelle. 2012.