1. escarpe [ ɛskarp ] n. f.
• 1549; it. scarpa, germ. °skrapa
♦ Fortif. (Anciennt) Talus de terre ou de maçonnerie au-dessus du fossé, du côté de la place. Escarpe et contrescarpe.
escarpe 2. escarpe [ ɛskarp ] n. m.
• 1828; « vol et meurtre » 1800; de l'a. arg. escarper, mérid. escarpi « écharper »
♦ Anciennt Assassin de profession; voleur qui ne recule pas devant l'assassinat. « les forts criminels, les bandits, les escarpes » (Hugo).
● escarpe nom féminin (italien scarpa) Talus intérieur du fossé d'un ouvrage fortifié. ● escarpe (expressions) nom féminin (italien scarpa) Cordon d'escarpe, boudin ou bandeau de pierre soulignant le sommet de l'escarpe. ● escarpe (homonymes) nom féminin (italien scarpa) escarpe nom masculin ● escarpe nom masculin (provençal escarpi, écharper) Littéraire. Bandit qui tue pour voler. ● escarpe (homonymes) nom masculin (provençal escarpi, écharper) escarpe nom féminin
escarpé, ée
adj. Qui a une pente raide. Chemin escarpé.
I.
⇒ESCARPE1, subst. fém.
ART. MILIT. Talus maçonné ou en terre qui borde le fossé du côté de la place fortifiée et fait face à la contrescarpe. Je descendis dans le fossé, je grimpai contre le mur d'escarpe en me cramponnant aux pierres (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 73) :
• À droite, les deux compagnies du 321e, vigoureusement entraînées par leur chef, atteignirent en deux vagues le fossé de contrescarpe où elles furent accueillies par un barrage de grenades et de mitrailleuses. Décimés par le tir de ces mitrailleuses couronnant le parapet d'escarpe, les premiers grenadiers refluent.
BORDEAUX, Fort de Vaux, 1916, p. 263.
— En escarpe(s). Nous redescendons vers Saint-Jean par une des ruelles en escarpes, rapides et sombres, du vieux Fourvière (BLOY, Journal, 1906, p. 319).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1549 (RABELAIS, La Sciomachie ds Œuvres, éd. Marty-Laveaux, t. III, p. 409 : l'escarpe de la muraille). Empr. à l'ital. scarpa « talus de rempart » (cf. prov. escarpa « id. » en 1552, Comptes relatifs à la fortification du château de Puget-Théniers [Alpes-Marit., région limitrophe de l'Italie] ds P. MEYER, Doc. ling. du Midi de la France, p. 580, n° 23), attesté dep. 1537-40 (F. Guicciardini ds TOMM.-BELL.), prob. issu p. métaph. de scarpa « chaussure » (dep. XIIIe s. d'apr. DEI), le talus du rempart pouvant avoir été vu comme le soulier du rempart (FEW t. 17, p. 101). Scarpa « chaussure » (d'où fr. escarpe au XVIe s. ds HUG. et GDF. Compl.; cf. escarpin) représente prob. un gotique skarpô adj. « qui se termine en pointe », cf. all. scharf « pointu, tranchant » (FEW t. 17, p. 101b). Fréq. abs. littér. : 11. Bbg. Archit. 1972, p. 167, 208. — HOPE 1971, pp. 188-189. — VIDOS 1939, p. 45, 372.
II.
⇒ESCARPE2, subst. masc.
Vx et arg. Bandit qui assassine pour voler. C'était le gamin tourné voyou, et le voyou devenu escarpe (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 861). Je garde de cette conversation où éclatait sa supériorité finassière, le sentiment très fort et très amer de la parenté entre les escarpes et les politiques (BARRÈS, Cahiers, t. 8, 1909-11, p. 267). Des bandits (...) des escarpes en rupture de tôle! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 185).
— En appos. avec valeur d'adj. On a pour chefs des rois escarpes (HUGO, Année terr., 1872, p. 111).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1800 subst. fém. « assassinat » (P. LECLAIR, Hist. brig. et assas. Orgères, p. 129); 1828-29 subst. masc. « assassin » (VIDOCQ, Mém., t. 2, p. 271). Déverbal de escarper2. Fréq. abs. littér. :26. Bbg. SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 238, 270, 284. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 59.
1. escarpe [ɛskaʀp] n. f.
ÉTYM. 1549; ital. scarpa, germanique skrapa, cf. all. Schroff « rocher escarpé ».
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♦ Fortif. (Anciennt). Talus de terre ou de maçonnerie construit au-dessus du fossé, du côté de la place. || Crête d'un mur d'escarpe. ⇒ Magistrale. || Escarpe et contrescarpe.
♦ Archit. Mod. Talus d'un mur jusqu'au cordon.
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CONTR. et COMP. Contrescarpe.
DÉR. 1. Escarper.
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2. escarpe [ɛskaʀp] n. m.
ÉTYM. 1828; « vol et meurtre », 1800; de l'anc. argot escarper, provençal escarpi.
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♦ Argot anc. ou fam. Assassin de profession; voleur qui ne recule pas devant l'assassinat. → Panamiste, cit. 1; voyou, cit. 1.
1 Ce qu'on trouve dans ces repaires, ce ne sont pas les forts criminels, les bandits, les escarpes, les grands produits de l'ignorance et de l'indigence (…) C'est plutôt le crachat de la société que son vomissement.
Hugo, les Travailleurs de la mer, I, V, VI.
2 Les rombières autour de moi, les préceptrices de français, elles me traitent de galapiat, d'escarpe… Je leur réponds rien… je cogne… je redouble !…
Céline, Guignol's band, p. 294-295.
Encyclopédie Universelle. 2012.