escorter [ ɛskɔrte ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1530; de escorte
♦ Accompagner pour guider, surveiller, protéger ou honorer pendant la marche. Des motards escortent la voiture présidentielle. Escorter un prisonnier. ⇒ conduire. Escorter un convoi. ⇒ convoyer.
♢ Par ext. ⇒ accompagner, suivre. « L'homme qui escorte une jolie femme se croit toujours coiffé d'une auréole » (Maupassant). « une bande d'enfants m'escorte et, sur la lande où je m'assieds, forment cercle [sic] autour de moi » (A. Gide).
● escorter verbe transitif Accompagner quelqu'un, quelque chose pour le garder, le protéger, veiller à sa sûreté : Gendarmes qui escortent un prisonnier. Accompagner quelqu'un pour l'honorer, l'entourer : Un chanteur escorté de ses fans.
escorter
v. tr. Accompagner (qqn) pour le protéger, le surveiller ou lui faire honneur. Escorter un prince, un prisonnier.
⇒ESCORTER, verbe trans.
A.— Accompagner pour défendre.
1. [Le suj. désigne un groupe d'hommes] Se joindre à quelqu'un pour guider, protéger ou surveiller. Alard y établit des prêtres pour le service de l'église, des chevaliers hospitaliers pour escorter les voyageurs (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 547). Les agents l'escortèrent jusqu'à la porte (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 496).
2. [Le suj. désigne une chose, le plus souvent un bâtiment de guerre] Convoyer pour assurer la sécurité. Les corvettes françaises qui escortaient les convois (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 185).
— P. ext. et hyperb. [Gén. avec une idée de protection] Accompagner isolément, aller de compagnie avec. Lorsque, petite fille, elle allait à l'école ou en revenait, grand garçon déjà, il l'accostait pour l'escorter (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 22).
♦ Synon. de chaperonner. Marguerite ne coïncidait pas avec la jeune personne bien élevée qu'escortait partout une gouvernante (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 164).
B.— 1. Accompagner pour honorer, sans but défensif. Charger d'escorter, faire escorter, venir escorter; escorter la voiture :
• Deux bataillons, tambours drapés, fusils renversés, dix mille gardes nationaux, le sabre au côté, les batteries de l'artillerie de la garde nationale, escortaient le cercueil.
HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 280.
2. Par personnification du compl. d'obj. dir. Être le complément de, suivre directement. Ah! mon cœur, vous n'aurez plus jamais d'autre bien Que d'espérer l'amour et les jeux qui l'escortent (NOAILLES, Cœur innombr., 1901, p. 44).
Prononc. et Orth. :[], (j')escorte []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1530 « accompagner » (lettre de P. Wyart à Antoinette de Bourbon ds G. LE PIMODAN, La Mère des Guises, Paris, 1925, p. 315). Dér. de escorte; dés. -er. Fréq. abs. littér. :598. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 840, b) 1 006; XXe s. : a) 684, b) 871.
DÉR. Escorteur, subst. masc. Bâtiment léger chargé de la protection des bateaux, des convois ou des communications maritimes. Escorteur de surface. Quant à notre marine, ses escorteurs, sous-marins, chasseurs, accomplissaient leur tâche incessante de protection des convois, de destruction des sous-marins, vedettes, corsaires, cargos allemands et de mouillage de mines sur les côtes tenues par l'ennemi (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 134). — [] — 1re attest. 1935 (SACHS-VILLATTE, Enzyklopädisches französisch-deutsches und deutsch-französisches Wörterbuch, Nachtrag ds QUEM. DDL t. 4); du rad. de escorter, suff. -eur2. — Fréq. abs. littér. : 9.
BBG. — DUB. Dér. 1962, p. 41.
escorter [ɛskɔʀte] v. tr.
ÉTYM. 1530; de escorte.
❖
♦ Accompagner pour guider, surveiller, protéger ou honorer pendant la marche. || Des cavaliers escortent le souverain. || Escorter un prisonnier. ⇒ Conduire. || Escorter un convoi. ⇒ Convoyer. || Faire escorter une personnalité étrangère. — Par ext. ⇒ Accompagner, suivre. || Les enfants escortèrent la cavalcade (cit. 2). || Gouvernante qui escorte une jeune fille. ⇒ Chaperonner.
1 Allons, vite un flambeau pour conduire M. Dimanche, et que quatre ou cinq de mes gens prennent des mousquetons pour l'escorter (…) Je veux qu'on vous escorte (…)
Molière, Dom Juan, IV, 3.
2 Raphaël marchait environné de ses élèves, escorté des cardinaux et des princes, comme un sénateur de l'ancienne Rome suivi et devancé de ses clients.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 20.
3 Les chemins étaient couverts de monde, et la veuve marchait d'un air fier, escortée de ses trois prétendants (…)
G. Sand, la Mare au diable, XII, p. 106.
4 L'homme qui escorte une jolie femme se croit toujours coiffé d'une auréole (…)
Maupassant, Correspondance, Mes 25 jours.
5 Aussitôt reconnu sous mon manteau de pèlerin, une bande d'enfants m'escorte et, sur la lande où je m'assieds, forment (sic) cercle autour de moi.
Gide, Journal, 1904, Pl., p. 141.
6 Dominant son émotion, avec une gravité simple, il (Clemenceau) descend de la tribune. Une grande partie de l'auditoire se précipite au-devant de lui, les mains ne cessant d'applaudir que pour serrer les siennes. Une garde enthousiaste l'escorte jusqu'à son banc, où longtemps encore les paroles de reconnaissance lui arrivent tandis que la Chambre et les tribunes ne se lassent pas de l'acclamer.
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 463.
♦ Par métaphore. || Le malheur les escortait. — Passif et p. p. :
7 (…) escorté par un pâle fantôme qu'on nomme Raison (…)
Baudelaire, la Fanfarlo.
♦ (Sujet n. de chose). ⇒ Accompagner.
8 (…) le double feu vert de mes prunelles vous escorte, suspendu entre ciel et terre, éteint ici, rallumé là.
Colette, la Paix chez les bêtes, Poum, p. 8.
♦ Escorter qqn de…, par…, l'accompagner avec…
9 Nous vivons à nous ignorer l'un l'autre; nous passons notre temps à faire ceux qui n'ont rien entendu; nous escortons chaque être de nos refus répétés de nous arrêter sur lui; il n'est pas un homme sur son lit de mort qui n'ait été jusqu'à un certain point méconnu (…)
Montherlant, la Relève du matin, p. 48.
❖
DÉR. Escorteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.