espionner [ ɛspjɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1482; de espion
1 ♦ Épier les actions, les discours de (qqn) pour en faire un rapport. Mari qui fait espionner sa femme. ⇒ suivre, surveiller. — Par ext. Épier (qqn) avec malveillance. Espionner ses voisins. Cessez de m'espionner !
2 ♦ Faire de l'espionnage (2o). Espionner un pays au profit d'un autre.
● espionner verbe transitif Chercher à surprendre les secrets d'une puissance étrangère par une activité d'agent secret. Surveiller avec malveillance les faits et gestes de quelqu'un, guetter quelqu'un pour surprendre ses secrets au profit d'un tiers ou de soi-même : Espionner sa femme. Chercher à savoir ce qu'un concurrent, un service étudient, fabriquent. ● espionner (synonymes) verbe transitif Surveiller avec malveillance les faits et gestes de quelqu'un, guetter...
Synonymes :
- épier
- guetter
espionner
v. tr. épier (qqn) par intérêt ou par curiosité malveillante. Espionner les ennemis.
⇒ESPIONNER, verbe trans.
A.— Recueillir clandestinement des renseignements (sur quelque chose ou quelqu'un) au profit d'une puissance étrangère. Espionner l'ennemi. Tu redoutes le châtiment qui t'est dû pour t'être approché de nos murailles afin d'espionner nos travaux (COTTIN, Mathilde, t. 2, 1805, p. 266) :
— Emploi abs. :
• 1. Si nous avions un gouvernement plus énergique, tout ça devrait être dans un camp de concentration. Et allez donc! En tous cas, vous ferez bien de ne pas recevoir ce joli monde, parce que je sais que le Ministre de l'Intérieur a l'œil sur eux, votre hôtel serait surveillé. Rien ne m'enlèvera de l'idée que pendant deux ans Charlus n'a pas cessé d'espionner chez moi.
PROUST, Le Temps retr., 1922, p. 765.
B.— P. ext.
1. Observer clandestinement (quelque chose ou quelqu'un) au profit de quelqu'un. Espionner la vie de quelqu'un; mouchard chargé d'espionner. (Quasi-)synon. surveiller. Voilà ce petit commissaire de police freluquet envoyé de Paris pour espionner le préfet! (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1836, p. 175). Il chargeait ses coreligionnaires dans chaque endroit d'espionner l'affaire pour son compte, moyennant une prime (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 134). — Il ne s'agit pas de vous faire espionner, mais de veiller à votre sécurité (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 161).
— Emploi pronom. réciproque. On les forcera à s'espionner et à se dénoncer les uns les autres (CAMUS, Possédés, 1959, 2e part., 13e tabl., p. 1059).
2. Observer secrètement (quelqu'un ou quelque chose) à son propre profit. Espionner ses parents. (Quasi-)synon. surveiller. C'était leur vieille bonne qui, les espionnant par une fente de la cloison, avait cru voir le diable (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 85). Il lui vint une manie de persécuter et d'espionner sa propre famille (AYMÉ, Jument, 1933, p. 114) :
• 2. — Je t'ai vu, repris-je, sur le boulevard.
— Et après?
— Avec Mme Meesemacker.
— Vraiment? Tu n'es pas discret.
— Et je t'ai vu, dans l'escalier, l'autre matin.
— Tu m'espionnes, ma parole!
DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 211.
— Sans compl. — Vous espionnez donc? demanda-t-il gaîment. — Dame! répondit-elle, ça m'intéresse, ce qui se passe là-dedans (ZOLA, Terre, 1887, p. 68).
Rem. La docum. atteste espionnant, ante, en emploi adj., rare. Qui espionne. Dans son système, tous les Français, y compris Cavaignac, Gyp et Félix Faure, seraient à la merci de toute la canaille espionnante (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 345).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : /espjon/ (il) espionne. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1482 [ms. de 1507] « observer en espion » (G. FLAMANG, Vie et passion St Didier, éd. J. Carnandet, p. 87). Dér. de espion; dés. -er. Fréq. abs. littér. :185.
espionner [ɛspjɛne] v. tr.
ÉTYM. 1482; de espion.
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1 Observer en espion; épier les actions, les discours de (qqn) pour en faire un rapport. || Espionner une personne pour le compte d'une autre. || Il l'a chargé de m'espionner. || Mari qui fait espionner sa femme. || Les commères aiment espionner leurs voisins. || Attention à ce que vous dites : on vous espionne. Absolt. || Que faites-vous là, vous espionnez ? — Pron. || Ils s'espionnent du matin au soir. ⇒ Surveiller (se).
1 (…) je suis persuadé que mon père t'a chargé de m'espionner (…)
A. R. Lesage, Gil Blas, X, 11.
1.1 Il gagne en pirogue la rive belge, à Boma-Matangué, avec sa « ménagère » et un petit boy de douze ans, chargé d'espionner la femme, et de faire l'office de rapporteur.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 713.
2 Quelques instants plus tard, on amenait en sa présence deux individus suspects, qu'on avait surpris rôdant près de la tente du général — sans doute des gens de Sidi Mah, venus pour espionner ou faire quelque mauvais coup.
Jérôme et Jean Tharaud, Marrakech, XVI, p. 267.
2 Faire de l'espionnage (2.) contre (un pays, un groupe). || Espionner les Russes, les Américains. || Espionner un pays au profit d'un autre. — Absolt. || Espionner pour le compte d'un pays étranger. || Avion, satellite chargé d'espionner.
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DÉR. Espionnage.
Encyclopédie Universelle. 2012.