essieu [ esjø ] n. m. ♦ Longue pièce transversale sous une voiture, dont les extrémités (⇒ fusée) entrent dans les moyeux des roues. « Les essieux du fiacre criaient, à chaque pas » (Huysmans). Essieux directeurs, moteurs, porteurs d'une locomotive. Chariot porteur d'essieux. ⇒ bogie. Essieu avant (⇒ train) , arrière (⇒ pont) d'une automobile. Distance entre les essieux d'une voiture. ⇒ empattement.
● essieu nom masculin (ancien français aissil, du latin populaire axile, du latin classique axis, axe) Pièce (ou ensemble de pièces) supportant les roues d'un véhicule à ses extrémités, disposée transversalement sous le véhicule. ● essieu (expressions) nom masculin (ancien français aissil, du latin populaire axile, du latin classique axis, axe) Essieu brisé ou articulé, forme de suspension arrière à roues indépendantes d'une automobile, où l'essieu oscille autour de deux ou d'une seule articulation. (Ce mécanisme permet de réduire l'angle de dévers en virage.) Essieu patent, essieu de véhicules anciens dans lequel l'écrou de la fusée est enfermé dans une boîte appelée « chapeau ».
essieu
n. m. Pièce transversale d'un véhicule, axe portant une roue à chaque extrémité.
⇒ESSIEU, subst. masc.
Pièce placée transversalement sous un véhicule, supportant une partie ou la totalité de son poids et dont les extrémités ou fusées entrent dans le moyen des roues. Essieu bien graissé; casser un essieu. Enfin, Gustave Dellion poussant sa canne entre les rayons d'une roue : — Voyez-vous, Bonmont? la direction se fait par un essieu brisé (FRANCE, Anneau améth., 1899, p. 271). Dans la lumière rare du matin d'hiver, à grand bruit de tôles et d'essieux, le véhicule roulait, tanguait, avançait à peine (CAMUS, Exil et Roy., 1957, p. 1557).
SYNT. Essieu de bois, de métal; essieu qui grince; essieu faussé; essieu d'une charrette, d'une voiture, d'une locomotive, d'un canon.
♦ Spéc. AUTOMOB. Essieu avant, arrière. CH. DE FER. Essieux directeurs, moteurs, porteurs d'une locomotive.
♦ P. métaph. Axe. Essieu de la terre, du monde, des sphères célestes, des pôles. Le grand essieu de cristal sur lequel roule harmonieusement l'univers (CHATEAUBR., Fragm. Génie, 1800, p. 228).
— P. ext. ,,Axe d'une roue de poulie`` (Ac. 1932).
Prononc. et Orth. :[esjø]. Prononc. [-] ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 2 1787, LAND. 1834, LITTRÉ, DG, et à titre de var. ds BARBEAU-RODHE 1930 et ds WARN. 1968. Cf. essai. Ds Ac. 1694-1932; 1694-1740 renvoient à aissieu graph. étymologique. Étymol. et Hist. Fin XIIIe s. aissieu (GUIART, Bible, Trois liv. des R., XIX ds GDF. Compl.); 1435 essieux (FELIX, Inventaire de Pierre Sureau, p. 51 ds IGLF). Aissieu, essieu, forme dial prob. pic. (refaite sur le plur. aissieus, GOSSEN, § 20; FOUCHÉ, p. 316) de aissil (XIIIe s. ds TAILLIAR, p. 460 : aisil), du lat. vulg. , dér. du class. axis « axe, essieu ». Axis, gêné par son homon. avec assis > ais a été supplanté par des dér. divers , (cf. ital. sala, REW3, n° 840), axiolum (a. fr. essues, ca 1140, Pèlerinage Charlemagne, éd. P. Aebischer, 285) et axellum (a. fr. aissel, ca 1170, Rois, III, VII, 30-32, p. 12). Fréq. abs. littér. :195.
essieu [esjø] n. m.
ÉTYM. 1435; aisuel, XIIe; aissil, XIIIe; aissieu, fin XIIIe; du lat. pop. axilis, du lat. class. axis. → Axe.
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♦ Longue pièce placée transversalement sous la caisse d'une voiture et dont les extrémités (⇒ Fusée) entrent dans les moyeux des roues. || Essieu en fer, en acier, en bois. || Pièce métallique qui empêche l'usure du bout de l'essieu (⇒ Happe). || Cheville (⇒ Esse) ou écrou qui maintient la roue au bout de l'essieu. || Partie du moyeu qui reçoit la fusée de l'essieu (⇒ Boîte). || Angle ménagé entre la fusée de l'essieu et l'horizontale, qui stabilise le véhicule. ⇒ Carrossage. || L'essieu supporte tout le poids du véhicule. || Essieu qui ne peut porter plus de deux tonnes. || Essieu de brouette, de charrette. || Être enlisé jusqu'aux essieux (→ Embourber, cit. 3). || Casser un essieu.
1 L'essieu crie et se rompt : l'intrépide Hippolyte Voit voler en éclats tout son char fracassé (…)
Racine, Phèdre, V, 6.
2 Adieu, voyages lents, bruits lointains qu'on écoute, Le rire du passant, les retards de l'essieu, Les détours imprévus des pentes variées (…)
A. de Vigny, Poèmes philosophiques, « Maison du berger », I.
3 Cet avant-train se composait d'un massif essieu de fer à pivot où s'emboîtait un lourd timon, et que supportaient deux roues démesurées.
Hugo, les Misérables, I, IV, I.
4 La rue s'étendait (…) si mal pavée que les essieux du fiacre criaient, à chaque pas (…)
Huysmans, Là-bas, p. 254.
♦ (1892, in Année sc. et industr. 1893, p. 128). || Essieu-moteur : essieu des roues motrices.
♦ Spécialt. || Essieux d'une locomotive, de voitures, de wagons de chemin de fer. || Essieux directeurs, moteurs, porteurs d'une locomotive (⇒ Bissel). || Chariot porteur d'essieux. ⇒ Bogie.
5 Ainsi dans un wagon. Le bruit des essieux scande la fuite. Les essieux battent comme le cœur. On colle son front à la vitre et le paysage s'écoule (…)
Saint-Exupéry, Courrier Sud, II, IX, p. 118.
♦ L'essieu avant sert à la suspension et à la direction, l'essieu arrière à la transmission (⇒ Cardan, différentiel) et à la suspension. ⇒ Pont (arrière); et aussi train (avant, arrière). || Camion à trois essieux (deux à l'arrière). || Distance entre les essieux d'une voiture (⇒ Empattement), entre les deux roues que porte l'essieu (⇒ Voie).
♦ Par ext. Cheville en bois ou en métal qui sert d'axe au rouet d'une poulie.
Encyclopédie Universelle. 2012.