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étendard

étendard [ etɑ̃dar ] n. m.
• 1636; estendart 1080; frq. °standhard
1Anciennt Enseigne de guerre. drapeau, oriflamme; vexille. Spécialt Enseigne d'un régiment de cavalerie.
L'étendard, les étendards : symbole de la patrie, d'un État, d'un empire. ⇒ drapeau. L'étendard de la liberté. « Contre nous de la tyrannie L'étendard sanglant est levé » (La Marseillaise).
Fig. Signe de ralliement; symbole d'un parti, d'une cause. Se ranger, combattre sous les étendards de... Des opinions « qui sont des étendards auxquels les nations se rallient » (Voltaire). Loc. Arborer, brandir l'étendard de la révolte : se révolter. Louise Labé lève « l'étendard des revendications féminines les plus justes » (Henriot).
2Bot. Pétale supérieur de la fleur des légumineuses papillonnées et de quelques césalpinées.

étendard nom masculin (francique standhard, stable) Enseigne de guerre et, notamment, drapeau de troupes autrefois à cheval. Littéraire. Symbole d'une cause pour laquelle on combat ; signe de ralliement : Lever l'étendard de la révolte. Pétale supérieur, dressé et étalé, de la corolle d'une papilionacée. ● étendard (citations) nom masculin (francique standhard, stable) sainte Jeanne d'Arc, dite la Pucelle d'Orléans Domrémy 1412-Rouen 1431 Il avait été à la peine, c'était bien raison qu'il fût à l'honneur. Procès de Jeanne d'Arc, 9e interrogatoire, 17 mars 1431 Commentaire Réponse de Jeanne d'Arc à ses juges, qui lui demandaient pourquoi son étendard avait été porté à Reims, au sacre du roi, avec ceux des autres capitaines. ● étendard (expressions) nom masculin (francique standhard, stable) Étendard du Prophète (Sancaki şerif), l'étendard de Mahomet, rapporté d'Égypte au XVIe s., et utilisé comme étendard de l'armée du temps de l'Empire turc.

étendard
n. m.
d1./d Anc. Enseigne de guerre.
|| Mod. Signe de ralliement d'une cause, d'un parti.
Loc. fig. L'étendard de la révolte.
d2./d BOT Pétale supérieur de la corolle des papilionacées (pois, par ex.).

⇒ÉTENDARD, subst. masc.
A.— Enseigne portant une devise ou une marque, servant d'emblème ou de signe de ralliement.
1. Emblème d'un régiment (des anciennes troupes de cavalerie, de l'arme blindée, de l'artillerie, du train). Le 3e régiment de chasseurs reçoit quatre étendards du gouvernement (STENDHAL, Journal, 1801-05, p. 29). M. Poincaré assista à Campreny à une revue de la 2e division de cavalerie; il remit un étendard au régiment léger de cette division (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 399) :
1. ... je dis adieu (...) devant cet étendard des Hussards de Chamborant... l'un des plus vieux régiments de cavalerie légère, avec les Hussards Estherazy, dans lesquels j'eus naguère l'honneur d'avoir mon premier commandement.
DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 163.
En partic., vx. Étendard de galère. Pavillon de poupe d'une galère :
2. Les palais espagnols (...) appareillaient dans le temps et dans la nuit, avec les corbillards extravagants, les lustres des clubs, les girandoles et les étendards des galères pendus dans la cour du ministère de la Marine, immobiles par cette nuit sans air.
MALRAUX, Espoir, 1937, p. 471.
P. anal. Emblème religieux. C'est aux plus braves que revient l'honneur de porter l'étendard. Il semble que Dieu ait voulu remettre le nôtre entre les mains de la plus faible (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, 3e tabl., 16, p. 1649).
Rem. La docum. atteste, p. ell. du comp. porte-étendard, étendard. Celui qui porte l'étendard. Justes arbitres, s'écria un des étendards! La preuve que nos témoins ont vu la vérité, c'est qu'ils sont morts pour la « témoigner » (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 164).
2. P. ext. Drapeau servant d'emblème à une nation, un régime, une ville, un groupe. L'étendard fleurdelisé, étendard aux armes d'Angleterre. Le vapeur (...) passa près d'un grand yacht où flottait le pavillon tunisien parmi des petits étendards de parade (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 213). Chaque étage se trouvait pavoisé de bannières et d'étendards aux armes des principales villes de France, (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 764) :
3. Des drapeaux partout, comme aux Invalides, — (rien ne se prête mieux à la décoration que l'étendard américain, avec ses étoiles sur bleu profond et ses belles rayures horizontales de l'époque Louis XVI).
MORAND, New-York, 1930, p. 182.
3. P. anal. Étendard + compl. prép. de désignant toute substance évoquant une draperie. La petite se lassa et dit :« Oh! pardon, Monsieur! » en fausse ingénue, avant d'aller rejoindre une bande (...) ricaneuse, parée (...) d'étendards de cheveux, de seins précoces (COLETTE, Chambre d'hôtel, 1940, p. 41). Au-dessus des toits un large étendard de poussière passait devant le soleil (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 13).
B.— P. anal. Emblème symbolique d'une doctrine, d'une notion, d'un mouvement. [Le] nom [de Victor Hugo] est un étendard; son ouvrage [Hernani], l'expression d'une doctrine, et lui-même un souverain (BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 379).
P. métaph. Dostoïevski répond à l'angoisse que l'athéisme sécrète. Il a été l'annonciateur (...) du monde sans Dieu surgi après sa mort et dont l'étendard est au moment d'être planté jusque dans les astres (MAURIAC, Nouv. Bloc-Notes, 1961, p. 150).
En partic. Parti sous lequel on se range, cause pour laquelle on combat. Addison, Congreve (...) Pope, King, se rangeaient selon leur opinion sous les étendards de Swift et de Steele (CHATEAUBR., Litt. angl., t. 2, 1836, p. 219). Le rédacteur du présent écrit (...) ne combat sous les étendards de personne (STENDHAL, Racine et Shakspeare, Paris, Champion, t. 2, 1842, p. 36). L'école romantique qui se rattachait à l'étendard de Victor Hugo (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 14, 1857, p. 73).
Arborer, brandir, lever l'étendard de. Se ranger ouvertement sous un parti, combattre ouvertement pour une certaine cause. Contre nous de la tyrannie, L'étendard sanglant est levé (ROUGET DE LISLE, La Marseillaise, 1792). Une partie des membres de la députation de la Gironde s'était réfugiée à Caen, et y arbora l'étendard de l'insurrection (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 773). [Zola] va continuer à brandir l'étendard du naturalisme dans le « Voltaire », nouvel organe (FLAUB., Corresp., 1878, p. 90) :
4. Le directeur du journal ou de la revue (...) se livre aux mêmes pratiques mercantiles que celles qu'il a flétries chez les autres directeurs de journaux ou de théâtres, chez les autres éditeurs, quand il a pris pour bannière, levé contre eux l'étendard de la Sincérité.
PROUST, Prisonn., 1922, p. 179.
Lever l'étendard de la révolte. Se révolter. Toute la France, à l'époque actuelle ayant levé l'étendard de la révolte contre la monarchie (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1748). Le rôle est grave, et il ne suffit pas d'être un prêtre éloquent; il faut être un grand caractère pour lever l'étendard de la révolte dans le concile (SAND, Lettres voy., 1837, p. 86).
SYNT. L'étendard de l'amitié, de l'authenticité, de la vérité; l'étendard de la civilisation, de la foi, du panthéisme, du réalisme; l'étendard de la rébellion; l'étendard de l'indépendance, de la liberté; agiter, déployer, porter, tenir l'étendard.
Rem. La docum. atteste la loc. verbale faire étendard de, vx. S'enorgueillir publiquement de. Elle désigna la Pucelle comme chef de la bataille (...) C'est donc qu'on en faisait étendard (FRANCE, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 442). Il avait un orgueil de prêtre et n'était point homme à faire étendard de sa propre infamie (ID., ibid., t. 2, 1908, p. 234).
C.— BOT. Pétale supérieur de la corolle d'une Papilionacée. Calice gamosépale de cinq pièces, corolle dialypétale (un étendard, deux ailes, deux pétales formant carène) (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 376).
Prononc. et Orth. :[]. ,,Le d ne se lie pas (...); au plur., l's ne se lie pas`` (LITTRÉ). Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 estandart « enseigne de guerre » (Roland, éd. J. Bédier, 3267); 2. 1678 mar. estendart (Colbert ds JAL1). De l'a. b. frq. standhard « stable, fixe »; au Moy. Âge, l'étendard était souvent, pendant la bataille, planté en terre, en un endroit où les combattants pouvaient le voir (FEW t. 17, p. 220). Fréq. abs. littér. :415. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 941, b) 555; XXe s. : a) 501, b) 361. Bbg. MIGL. 1968 [1927], p. 215. — SLACK (A.). Le Coin du pédag. Fr. R. 1975, t. 48, p. 20. — SPITZER (L.). Romania. 1955, t. 76, pp. 84-89.

étendard [etɑ̃daʀ] n. m.
ÉTYM. 1636; estendart, 1080, Chanson de Roland; francique standhard.
1 Anciennt. Enseigne de guerre. Drapeau; bannière, cornette, gonfalon (→ Dépouille, cit. 4). || Arborer, déployer un étendard. || Étendard des armées romaines. Vexille (→ Aigle, cit. 8). || Étendard impérial de Constantin. Labarum. || Étendard des galères : pavillon de la galère réale.Spécialt. Enseigne d'un régiment de cavalerie.L'étendard, les étendards, symbole de la patrie, d'un État, d'un empire. Drapeau. || L'étendard turc (→ Croissant). || L'étendard romain.
1 (L'Hydaspe) Voit enfin sur ses bords flotter nos étendards.
Racine, Alexandre, II, 2.
2 Et voyant pour surcroît de douleur et de haine, Parmi ses étendards porter l'aigle romaine (…)
Racine, Mithridate, V, 4.
3 Je vis ce spectacle sublime dans la loge des généraux. On distribuait aux régiments des étendards ornés d'aigles d'or, confiés désormais à la fidélité de tous.
Nerval, Promenades et souvenirs, V.
3.1 Par contre, violents et déclamatoires même de loin, ils pouvaient voir les drapeaux. Non l'étendard, l'emblème rigide et lourd à la hampe d'ébène postulant gants blancs et piquet en armes s'avançant, raide et au pas cadencé (…)
Claude Simon, le Palace, p. 86.
2 Mod. (Fig. et littér.). Signe de ralliement; symbole d'un parti, d'une cause. || Suivre les étendards, se ranger, combattre sous les étendards de qqn, d'une cause.
4 Mais sous vos étendards j'ai déjà su ranger Un peuple obéissant et prompt à vous venger.
Racine, Athalie, IV, 2.
5 Il y a des opinions auxquelles on attache des signes publics, qui sont des étendards auxquels les nations se rallient.
Voltaire, Essai sur les mœurs, Remarques, VII.
L'étendard de la liberté. || L'étendard de la tyrannie.
6 Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé.
Rouget de Lisle, la Marseillaise.
Loc. Déployer l'étendard : entrer en guerre, combattre.Dans une métaphore (1676, in D. D. L.). Lever, arborer, brandir l'étendard de (qqch.) : pratiquer ouvertement (qqch.).Lever l'étendard de la révolte : se révolter.
7 Les belettes, de leur part, Déployèrent l'étendard.
La Fontaine, Fables, IV, 6.
8 (…) elle (Louise Labbé dans le Débat) y lève aussi, avec un grand bon sens, l'étendard des revendications féminines les plus justes.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 26.
3 Bot. Nom du pétale postérieur dans une corolle papilionacée (vexillum).
COMP. Porte-étendard.

Encyclopédie Universelle. 2012.