fanatique [ fanatik ] adj. et n.
1 ♦ Vx Qui se croit inspiré de la divinité, de l'esprit divin. ⇒ illuminé. Les convulsionnaires fanatiques du cimetière Saint-Médard.
2 ♦ (XVIe) Mod. Animé envers une religion, une doctrine, une personne, d'une foi intraitable et d'un zèle aveugle. ⇒ intolérant, sectaire. Partisan, zélateur fanatique. Des intégristes fanatiques. — Par ext. Des opinions fanatiques.
♢ N. Un, une fanatique. Attentat commis par des fanatiques. Excès, violences, fureurs de fanatiques. ⇒ exalté, extrémiste.
3 ♦ Qui a une passion, une admiration excessive pour qqn ou qqch. ⇒ enthousiaste, fervent, passionné. Partisans, supporters fanatiques. ⇒ fan; et aussi tifosi. Être fanatique de musique. ⇒ amoureux, enragé, fou. — (Choses) Marqué par le fanatisme. Admiration, enthousiasme fanatique. ⇒ ardent.
♢ N. « Les fanatiques de Corneille » (Voltaire). Un fanatique du football. ⇒fam. fana, fondu, mordu.
⊗ CONTR. Sceptique, tiède. Impartial, tolérant.
● fanatique adjectif et nom (latin fanaticus, en délire) Qui est emporté par une ardeur excessive, une passion démesurée pour une religion, une cause, un parti, etc. : Massacres causés par des fanatiques. Qui a pour quelque chose, quelqu'un une admiration passionnée, enthousiaste : Un fanatique de la peinture. ● fanatique (synonymes) adjectif et nom (latin fanaticus, en délire) Qui est emporté par une ardeur excessive, une passion démesurée...
Synonymes :
- enragé
- exalté
- excité
- intolérant
- sectaire
Contraires :
- tolérant
Qui a pour quelque chose, quelqu'un une admiration passionnée, enthousiaste
Synonymes :
- fana (familier)
- fervent
- mordu (familier)
- passionné
● fanatique
adjectif
Qui manifeste du fanatisme ; exalté : Un article fanatique excita les lecteurs.
● fanatique (synonymes)
adjectif
Qui manifeste du fanatisme ; exalté
Synonymes :
- aveugle
- forcené
- frénétique
fanatique
adj. et n.
d1./d Animé d'une exaltation outrée et intransigeante pour qqch ou qqn. Les partisans fanatiques de telle tendance politique.
|| Subst. C'est un(e) fanatique.
d2./d Qualifie une passion, un sentiment, un comportement excessif. Amour fanatique.
|| Subst. Un fanatique de cinéma.
⇒FANATIQUE, adj. et subst.
I.— Emploi adj.
A.— Vx. Qui se croit inspiré par la Divinité. Les illuminés, les trembleurs étaient fanatiques (Ac. 1878-1932).
B.— P. ext., dans la lang. mod., souvent péj.
1. [En parlant d'une pers.] Qui est porté au fanatisme, qui adhère à une cause ou à une doctrine religieuse, politique ou philosophique avec une conviction absolue et irraisonnée et un zèle outré poussant à l'intolérance et pouvant entraîner des excès. Sectateur, zélateur fanatique; apôtre, prêtre fanatique; royaliste fanatique; nations, peuples fanatiques. Ils sont des dreyfusards forcenés, des dreyfusards fanatiques (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1225). Fanatique et prosélyte, il [le paranoïaque] ne joue pas généralement les génies repliés et sauvages (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 553) :
• 1. Qu'un sectaire d'une secte d'autant plus sectaire qu'elle est plus impuissante, qu'un partisan fanatique et aveuglé par la discipline de son parti, qu'un mauvais écrivain à qui on refusa sa copie, qu'un imbécile enfin juge que Vendredi n'est pas libre, et qu'il appelle servitude tout ce qui justement dans ce journal libre n'est pas à son propre service, nous le comprenons...
GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1938, p. 220.
— P. hyperb. [souvent suivi d'un compl. non déterminé introd. par de] Qui éprouve pour quelque chose ou quelqu'un un intérêt, un amour ou une admiration passionnée, parfois excessive. Fanatique de justice, de liberté; fanatique de musique; un amateur fanatique. Dans ce même pays tout fier, tout fanatique de démocratie, de liberté, d'égalité (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 439). [Un homme] enragé de musique et fanatique de peinture (SARDOU, Rabagas, 1872, I, 10, p. 26). Ces gamins, très vite, devinrent fanatiques d'Antoinette (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 397) :
• 2. M. Lasserre appelle cet art un art de chapelle. Il entend par chapelle le cercle fanatique et la louange, sans critique ni discernement, dont certains écrivains seraient entourés...
THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 134.
— Fam. Fana. Qui est passionné à l'extrême (pour une chose telle qu'un sport, une activité professionnelle, une forme ou une mode artistique, etc.). [Les polytechniciens] deviennent tous fanas du métier militaire à l'École d'application [de Fontainebleau] (SMET, Nouv. arg. de l'X, 1936, p. 60).
2. [En parlant d'une chose] Qui est marqué ou suscité par le fanatisme. Culte, zèle fanatique. Son admiration fanatique pour un nom qui donnait de l'humeur au marquis (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 273). Ce plaisir fanatique qu'éprouve l'animal humain à triompher par la violence (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 828) :
• 3. ... c'était une race singulière (...) Tous, de père en fils, avaient des passions violentes, de grands élans de tout leur être qui les poussaient aux choses les plus exaltées, aux dévouements fanatiques, même aux crimes.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Veuve, 1882, p. 342.
SYNT. Dévotion, religion fanatique; nationalisme, patriotisme fanatique; fureur, haine, intolérance fanatique; amour, attachement fanatique.
II.— Emploi subst.
A.— Vx. Personne qui se croit inspirée par la Divinité; visionnaire, illuminé :
• 4. — Mon général, il [le derviche] dit que c'est l'ange Gabriel qui cause les éclipses...
— C'est donc un fanatique!...
FRANCE, Pierre bl., 1905, p. 151.
B.— P. ext., souvent péj. Celui, celle qui adhère à une cause, à une doctrine religieuse, politique ou philosophique avec une conviction absolue et manifeste à leur égard un zèle aveugle pouvant entraîner des excès. Un fanatique républicain, royaliste. Songeons à la certitude des fanatiques et des fous. Celle-là n'admet jamais le doute, quand l'aliénation est complète (RENOUVIER, Essais crit. gén., 3e essai, 1864, p. XLVI). Un Claudel qui ne serait plus un zélote et un fanatique ne serait plus Claudel (CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1905, p. 55) :
• 5. ... l'incroyance déclarée gardait la violence et le débraillé de la passion; un athée, c'était un original, un furieux qu'on n'invitait pas à dîner de peur qu'il ne « fît une sortie », un fanatique encombré de tabous qui se refusait le droit de s'agenouiller dans les églises...
SARTRE, Mots, 1964, p. 79.
— P. hyperb. Personne qui éprouve à l'égard de quelqu'un ou de quelque chose un goût, un intérêt ou une admiration passionnée, parfois excessive. Elle [Mlle Sylva] était debout, et recevait avec des grâces et des sourires de reine les hommages d'un cercle de fanatiques en cravate blanche (FEUILLET, Mar. monde, 1875, p. 161) :
• 6. Il n'était pas un maniaque de la politique ni un fanatique de l'écriture, ni un grand passionné; il se sentait plutôt quelconque...
BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 51.
— Fam. Fana. Amateur passionné. Il [Zucar] n'avait d'autre passion (...) que le sport (...). Un mordu, un fana; mais théorique et dans l'abstraction (ARNOUX, Solde, 1958, p. 42).
Prononc. et Orth. :[fanatik]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1564 « qui se croit inspiré de l'esprit divin, pris de fureur poétique » (RABELAIS, Le Cinquième Livre, éd. Marty-Laveaux, XLVI, p. 175 : il [Bacchus] est de cerveau phanatique); 2. 1580 « animé d'un zèle aveugle envers une religion, une doctrine » (MONTAIGNE, Essais, éd. Thibaudet, II, XII, p. 600). Empr. au lat. class. fanaticus « inspiré, rempli d'enthousiasme; exalté ». Fréq. abs. littér. :605. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 827, b) 841; XXe s. : a) 883, b) 884.
DÉR. Fanatiquement, adv. D'une manière fanatique; avec fanatisme. Ces hommes m'ont paru simples, et sincèrement mais fanatiquement crédules (LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 346). Las de dépendre d'une chimère que notre imagination seule persiste à admirer fanatiquement (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 218). — []. — 1re attest. 1793-94 (DESMOULINS, Vx Cord., p. 259); de fanatique, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 18.
BBG. — RICHTHOFEN (E. von), KUHN (A.). Z. rom. Philol. 1954, t. 70, p. 399. — SCHALK (F.). Über fanatique und fanatisme. Rom. Forsch. 1947, t. 60, pp. 206-214.
fanatique [fanatik] adj. et n.
ÉTYM. 1532, Rabelais, au sens premier; lat. fanaticus « inspiré, en délire », par allus. aux prêtres qui desservaient les temples d'Isis, de Cybèle, de Bellone; de fanum « temple ».
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1 Vx. Qui se croit inspiré de la divinité, de l'esprit divin. ⇒ Illuminé. || Les convulsionnaires fanatiques du cimetière St-Médard.
1 (…) les trembleurs (les quakers), gens fanatiques qui croient que toutes les rêveries leur sont inspirées (…)
Bossuet, Oraison funèbre de la reine d'Angleterre.
2 Les extases sans fin des Brahmes fanatiques.
Baudelaire, Poèmes attribués à Baudelaire, V, Pl., p. 270.
♦ Substantif :
3 Montrevel ne trouva pas les Fanatiques si aisés à réduire qu'il l'avait cru. On leur avait donné ce nom, parce que chaque troupe considérable de ces protestants révoltés avaient avec eux quelque prétendu prophète ou prophétesse (…)
Saint-Simon, Mémoires, t. II, X.
2 (XVIe). Mod. Animé envers une religion, et, par ext., envers toute espèce de doctrine, de cause ou de personne, d'une foi intraitable et d'un zèle aveugle et agressif. || Les inquisiteurs fanatiques du Saint-Office. ⇒ Intolérant, sectaire. || Partisan, zélateur, sectateur fanatique. || Des musulmans fanatiques. Par métonymie (choses). Qui manifeste du fanatisme. || Intolérance, zèle fanatique. || Des opinions fanatiques. — N. || Un, une fanatique. || Un fanatique prêt au crime sur un signe de son chef. ⇒ Séide. || Excès, violences, fureurs de fanatiques. ⇒ Énergumène (cit. 4), exalté. || Une idée de fanatique (→ Existence, cit. 16).
4 (…) s'il (Ravaillac) n'avait jamais entendu justifier dans les conversations le crime de Jean Châtel, s'il n'avait pas eu les oreilles rebattues des maximes fanatiques de la Ligue, il n'eût jamais commis ce parricide.
Voltaire, Dissertation sur la mort d'Henri IV.
5 Comme tous les fanatiques, Saint-Just confondait le triomphe de ses passions avec celui de ses idées, et avec le règne de la vérité absolue.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, Saint-Just, t. V, p. 350.
6 (…) plusieurs (de ces hommes) étaient de furieux fanatiques qui auraient voulu tuer la Reine (…)
Michelet, Hist. de la Révolution franç., II, IX, t. I, p. 371.
7 Quelque chose qu'on fasse, avec la vérité, on a toujours raison. C'est l'histoire de tous les fanatiques; et que la vérité de l'un soit l'erreur de l'autre, quelle meilleure conclusion ?
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », VIII.
8 Pisarev, théoricien du nihilisme russe, constate que les plus grands fanatiques sont les enfants et les jeunes gens. Cela est vrai aussi des nations.
Camus, l'Homme révolté, p. 187.
3 (1764). Qui a une passion, une admiration excessive pour qqn ou qqch. ⇒ Enthousiaste, fervent, passionné. || Un chauvin fanatique. || Ce club sportif a des supporters fanatiques. ⇒ Chaud. || Être fanatique de musique, de peinture. ⇒ Amoureux, enragé, fou. || Amateur fanatique (→ Bis, cit. 2). ⇒ Fana. — (Choses). Marqué par le fanatisme. || Admiration, enthousiasme fanatique. ⇒ Ardent, chaleureux. — N. || Un fanatique du jazz, du football. ⇒ Fana, mordu.
9 Les fanatiques de Corneille n'y trouveront peut-être pas leur compte (dans le Commentaire); mais je fais plus de cas du bon goût que de leur suffrage.
Voltaire, Lettre à Damilaville, 2439, 26 mars 1764.
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CONTR. Sceptique, tiède. — Impartial, tolérant.
DÉR. Fanatiquement, fanatisme, fanatiser.
Encyclopédie Universelle. 2012.