farceur, euse [ farsɶr, øz ] n. et adj.
1 ♦ (XVIIIe) Vx Personne qui dit, fait des bouffonneries pour amuser; amuseur.
2 ♦ Personne qui a l'habitude de faire des farces, de jouer des tours. Cette petite fille est une farceuse. — Adj. Un gamin farceur. ⇒ espiègle, facétieux, polisson.
♢ Personne qui raconte des histoires pour mystifier et, en général, qu'on ne prend pas au sérieux. ⇒ blagueur, plaisantin . « Ces farceurs de républicains » (Balzac). Sacré farceur ! Une farceuse. — Adj. Il est très farceur.
● farceur, farceuse nom Personne qui n'agit ou ne parle pas sérieusement, qui fait continuellement des farces. ● farceur, farceuse (citations) nom Émile Michel Cioran Răşinari, près de Sibiu, 1911-Paris 1995 Nous sommes tous des farceurs : nous survivons à nos problèmes. Syllogismes de l'amertume Gallimard ● farceur, farceuse (synonymes) nom Personne qui n'agit ou ne parle pas sérieusement, qui fait...
Synonymes :
- blagueur (familier)
- loustic (familier)
farceur, euse
n. et adj.
d1./d Personne qui aime plaisanter, faire des farces, jouer des tours. Syn. plaisantin.
|| adj. Un enfant farceur.
d2./d Personne peu sérieuse sur laquelle on ne peut compter. Un sinistre farceur.
⇒FARCEUR, EUSE, subst. et adj.
A.— HIST. LITTÉR. (THÉÂTRE) Auteur de farces; acteur spécialisé dans les rôles de bouffon, de comique. Synon. histrion. Jodelle (...), Grévin (...), Jean de La Taille (...), s'attaquent aux farces et aux farceurs avec un ton de grand mépris (SAINTE-BEUVE, Tabl. poésie fr., 1828, p. 209). Un comédien, un farceur bien réjouissant (BANVILLE, Gringoire, 1866, 1, p. 9) :
• 1. Ce n'était près de lui que jeux et que fêtes, et ces fêtes faisaient pleurer toute l'Asie. À son arrivée, les farceurs, les chanteurs, les bouffons de l'Italie qui jusque-là faisaient ses délices furent éclipsés par ceux de l'Orient.
MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 311.
B.— P. ext., lang. cour.
1. Emploi subst.
a) Personne qui dit ou fait des choses bouffonnes, joue des tours pour amuser ou se divertir aux dépens d'autrui; p. ext. personne que l'on ne prend pas au sérieux en raison de son comportement, de son attitude. Synon. blagueur. Vous êtes un farceur... mais je comprends la plaisanterie (MEILHAC, HALÉVY, Vie paris., 1867, II, 16, p. 48). — Farceur!... (...). Ah! tu blagues tes petits camarades? (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 108) :
• 2. Un matin, comme ils étaient là tous les quatre, car le père Savon ne quittait jamais sa copie, la chaise de l'expéditionnaire, sciée sans doute par quelque farceur, s'écroula sous lui, et le bonhomme roula sur le parquet en poussant un cri d'effroi.
MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Hérit., 1884, p. 515.
b) Péj. Homme qui mène une vie de libertin. Il est vrai (...) que je suis un farceur, un coureur de filles (FLAUB., Corresp., 1859, p. 351).
— Au fém. Femme légère, infidèle. Il faut avoir aimé beaucoup de farceuses pour bien goûter le bonheur d'aimer une honnête petite femme (HALÉVY, Mar. d'am., 1881, p. 129).
2. Emploi adj. [En constr. d'attribut ou d'appos.]
a) [Appliqué à une pers.] Qui fait des farces, dit des plaisanteries. Tu trouveras (...) ta filleule tout à fait farceuse, c'est la drôlerie de la maison (SAND, Corresp., 1871, p. 124). M. Faîsme, (...) les bras écartés, riant comme un écolier farceur (MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 690).
b) P. méton. [Appliqué à un attribut de la pers.] Qui exprime ou traduit la gaîté et l'esprit de farce. Air, œil, rire farceur. Le domestique riait d'un rire farceur et embarrassé (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 359) :
• 3. Il m'est impossible de rencontrer Forain (...) sans que m'apparaisse en même temps le fantôme de ce pauvre Caran d'Ache (...) avec son œil farceur, hypocritement réservé quand il parlait aux dames, mais les déshabillant en une seconde comme l'experte nounou fait d'un poupon.
L. DAUDET, Entre-deux-guerres, 1915, p. 85.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932; jusqu'à Ac. 1878 au masc. uniquement. Étymol. et Hist. 1456-67 « celui qui fait des plaisanteries, moqueur » (Cent Nouvelles Nouvelles, éd. Fr. P. Swetser, LIX, l. 125 et 139, p. 369). Dér. de farce2 ou de l'a. fr. farser, farcer (v. farce2); suff. -eur2. Fréq. abs. littér. :436. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 274, b) 1 032; XXe s. : a) 1 349, b) 255. Bbg. LEW. 1960, p. 136, 213.
farceur, euse [faʀsœʀ, øz] n. et adj.
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I N.
1 (XVIIIe). Vx. Personne qui dit, fait des bouffonneries pour amuser. ⇒ Amuseur, baladin, bateleur, bouffon, clown (→ Cabriole, cit. 2).
1 Quand tu verras tant de farceurs aux villes,
Sauteurs, bouffons, bateleurs inutiles,
Qui vont plongeant le peuple en volupté (…)
Ronsard, Premier livre des poèmes, « Choses humaines ».
2 C'est une pratique ancienne dans les cours de donner des pensions (…) à un maître de danse, à un farceur (…)
La Bruyère, les Caractères, XIII, 28.
2.1 Eh bien, si je ne vous prends pas comme domestique, je peux vous prendre comme clown. Vous comprenez, mon brave. En France, on exhibe des farceurs étrangers, et à l'étranger, des farceurs français !
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 199.
♦ Hist. litt. Auteur de farces.
2 Personne qui a l'habitude de faire des farces, de jouer des tours. ⇒ Boute-en-train, loustic, plaisant (mauvais), plaisantin, turlupin.
3 Satan, farceur, tu veux me dissoudre, avec tes charmes.
Rimbaud, Une saison en enfer, « Nuit de l'enfer ».
♦ Personne qui raconte des histoires pour mystifier, et, en général, qu'on ne prend pas au sérieux. ⇒ Blagueur. || Méfiez-vous de lui, c'est un farceur ! || Une farceuse. — Fam. || Ce farceur de X ! || Farceur, va ! || Sacré farceur !
4 Ces farceurs de républicains, ça ne s'abonne pas du tout : vous causez avec eux, ils causent, ils partagent vos opinions, et l'on est bientôt d'accord pour renverser tout ce qui existe. Tu crois que l'homme s'abonne ? Ah ! bien, oui, je t'en fiche !
Balzac, l'Illustre Gaudissart, Pl., t. IV, p. 23.
5 (…) tous ceux qui vous parlent de leurs amours envolés, de la tombe de leur mère, de leur père, de leurs souvenirs bénis, baisent des médailles, pleurent à la lune, délirent de tendresse en voyant des enfants, se pâment au théâtre, prennent un air pensif devant l'Océan. Farceurs ! Farceurs ! et triples saltimbanques ! qui font le saut du tremplin sur leur propre cœur pour atteindre quelque chose.
Flaubert, Correspondance, À Louise Colet, 6 juil. 1852, t. II, p. 463.
6 Ce brave général néglige la tenue diplomatique; dans l'intimité, il donne de grands coups de poing dans le dos de Maxime en l'appelant sacré farceur.
Flaubert, Correspondance, À sa mère, 15 déc. 1850, t. II, p. 266.
3 Vx et péj. Personne qui a une mauvaise conduite.
7 (…) j'estime qu'on ne saurait sans crime sacrifier la dignité d'un honnête homme à la fourberie d'une petite farceuse qui lui prend son argent, lui fume son tabac, lui gâche en injustes querelles le peu de jeunesse qui lui reste (…)
Courteline, Boubouroche, Nouvelles, II.
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II Adj. Qui a l'habitude de faire des farces, de jouer des tours. ⇒ Espiègle, facétieux. || Une petite fille farceuse. || Il est très farceur.
8 Il glissait entre les doigts les mieux fermés comme un poisson farceur.
P. Mac Orlan, la Bandera, X.
♦ Qui exprime l'intention de faire des farces. || Un rire farceur. || Un regard, un œil farceur. ⇒ Moqueur.
Encyclopédie Universelle. 2012.