fasciste [ faʃist; fasist ] n. et adj.
• 1921-1922; it. fascista → fascisme
1 ♦ Partisan du fascisme (cf. Chemise noire). Fascistes et néofascistes.
2 ♦ Par ext. Tout partisan d'un régime analogue. Les fascistes espagnols. ⇒ phalangiste.
3 ♦ Cour. Partisan d'un régime autoritaire, conservateur, réactionnaire et nationaliste. ⇒ réactionnaire; fam. facho, faf. Bande de fascistes ! « Les communistes disent toujours de leurs ennemis qu'ils sont des fascistes » (Malraux).
4 ♦ Adj. Relatif, propre au fascisme. Régime fasciste. « J'avais dans mes premiers écrits lancé tout l'essentiel du cri fasciste » (Drieu la Rochelle).
♢ Par ext. Partisan d'une idéologie conservatrice, nationaliste et autoritaire, et par ext.(hors du contexte politique), d'une autorité imposée, de l'ordre, de la contrainte. ⇒fam. facho. « Observez comment un homme devient fasciste, à mesure que la partie souple de sa pensée se change en coquillage » (Alain). « L'adolescence, dans les classes aisées, est fasciste d'instinct » (F. Mauriac). — « La langue est fasciste » (Barthes ),elle impose une vision du monde.
● fasciste adjectif (italien fascista) Qui relève du fascisme ou d'un régime analogue. Qui traduit des tendances dictatoriales et violentes. ● fasciste adjectif et nom Partisan du fascisme, d'un régime dictatorial. Qui impose une autorité arbitraire, dictatoriale et violente à son entourage. (Abréviation populaire : facho.)
fasciste
n. et adj.
d1./d Partisan du fascisme.
d2./d adj. Relatif au fascisme.
d3./d Partisan d'une doctrine ou d'un régime totalitaire, nationaliste.
|| Péjor. Réactionnaire.
⇒FASCISTE, adj. et subst.
I.— Adjectif
A.— Qui appartient au fascisme (cf. ce mot A et B); relatif, propre au fascisme (cf. ce mot A et B). Doctrine, État, parti fasciste. Pendant que l'Europe riait à ces (...) histoires d'huile de ricin, elle n'entendait pas les cris des gens qui mouraient sous la matraque fasciste (J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 113). Les miliciens attaquant en ordre à la grenade, protégés par les pierres et par leurs tirailleurs, la position fasciste devenait intenable (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 571). Les groupements fascistes ne peuvent pas arriver au pouvoir sans l'aide multiforme des classes dirigeantes, et plus particulièrement des industriels (H. MICHEL, Les Fascismes, Paris, P.U.F., 1977, p. 120).
B.— P. ext., mod. [En parlant d'une pers., d'un groupe de pers.] Qui emploie les méthodes du fascisme; qui se réclame de son idéologie. À l'Assemblée nationale, Jacqueline Chonavel (...) a rappelé que les communistes avaient déjà déposé une proposition de loi « tendant à la protection contre le racisme et à la dissolution des organisations fascistes » (Humanité, 22 déc. 1978, p. 4, col. 2).
— [En parlant d'une action] Qui relève des méthodes ou de l'idéologie du fascisme. Depuis un an, le gouvernement Écevit [en Turquie] a (...) montré son incapacité à éliminer le crime fasciste (un millier de victimes) (Humanité, 27 déc. 1978, p. 5, col. 4).
II.— Substantif
A.— Tout partisan du fascisme. La « révolution », c'est l'esprit critique! On n'est pas révolutionnaire comme on est fasciste ou raciste (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1938, p. 174). Être communiste ou fasciste, ce n'est pas seulement différer d'opinion sur Marx, c'est deux attitudes en face de la vie, deux manières d'être (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 15).
B.— Mod. [Dans les polémiques pour qualifier un partisan d'un régime, d'une théorie de droite, d'extrême droite; les actions, les méthodes d'une pers., d'un groupe de pers.] Les communistes disent toujours de leurs ennemis qu'ils sont des fascistes (MALRAUX, Espoir, 1937 p. 574). Lorsque M. Valéry Giscard d'Estaing est allé en Algérie, une jeune « coopérante » a déclaré à la Télévision française « qu'elle n'irait pas écouter ce fasciste » (...). De leur côté, les communistes dénoncent des fascistes dans les gauchistes (...). Aujourd'hui une bonne partie de la jeunesse réprouve, comme fasciste, toute manifestation d'autorité, qu'elle émane du père, du professeur ou du patron (H. MICHEL, Les Fascismes, Paris, P.U.F., 1977 p. 3).
Rem. La docum. atteste facho, subst. masc., synon. fam. T'auras beau crier les fachos et les canons c'est dégueulasse (J. FERRAT, G. THOMAS, Berceuse pour un petit loupiot, éd. musicales, 1975).
Prononc. :[]. Cf. fascisme pour la possibilité de prononcer [fasist]. Étymol. et Hist. 1922 (P. Hazard ds Revue des deux mondes, 15 août, p. 806 ds QUEM. DDL t. 3). Empr. à l'ital. fascista « partisan du fascisme, inscrit au parti fasciste », dér. de fascismo (fascisme). Fréq. abs. littér. :387. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) néant, b) néant; XXe s. : a) 1 646, b) 1 058.
fasciste [faʃist] ou vieilli [fasist] n. et adj.
ÉTYM. 1921 (→ Fascisme, cit. 0.1); ital. fascista, de fascio. → Fascio, fascisme.
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I N.
1 Hist. Partisan du fascisme italien, mussolinien; membre du parti fasciste. || Un, une fasciste. || La marche des fascistes sur Rome, en octobre 1922. ⇒ Chemise (noire).
1 La riposte de Mussolini arrive, foudroyante. Il mobilise tous ses Faisceaux et publie cette mise en demeure : Nous donnons quarante-huit heures à l'État pour qu'il prouve son autorité (…) Passé ce délai, le fascisme revendiquera pleine liberté d'action et se substituera à l'État qui aura démontré son impuissance. Fascistes de toute l'Italie, à nous !
J. Bainville, les Dictateurs, p. 250.
2 Partisan d'un régime, membre d'un parti analogue (⇒ Fascisme, 2.). — REM. Ne se dit pas, au moins en histoire, des membres de partis totalitaires bien caractérisés, comme le nazisme. — Les fascistes espagnols. ⇒ Phalangiste. || Les fascistes belges, français des années 30 et 40.
3 Cour. [faʃist]. Partisan d'un régime autoritaire, conservateur, réactionnaire et nationaliste (qualifie, dans le vocab. de la polémique et de l'injure politique, toute personne considérée comme violemment opposée à une position de « gauche »). ⇒ Réactionnaire; fam. facho, faf, réac. || Un commando de fascistes. || Bande de fascistes ! || Elle s'est fait traiter de sale fasciste.
2 Les fascistes, peut-être. Nous, non… — Les communistes disent toujours de leurs ennemis qu'ils sont des fascistes.
Malraux, l'Espoir, II, I.
2.1 Les fascistes, ce sont aussi les conservateurs, les modérés, les socialistes, lorsqu'ils cessent d'être alliés pour devenir concurrents; ce sont, enfin, les agités d'extrême gauche, particulièrement détestés, pour lesquels, en cas de besoin, on peut créer des mots composés : anarcho-fascistes, trotsko-fascistes. Les fascistes, c'est le grand capital, ce sont aussi les communistes eux-mêmes, lorsqu'ils prétendent à la libéralisation, comme en Hongrie ou en Tchécoslovaquie.
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II Adj. Relatif, propre au fascisme.
1 Du fascisme italien. || Le parti fasciste de Mussolini. || Un écrivain, un penseur fasciste. — L'aviation (→ Et, cit. 14), la marine fasciste, de l'Italie fasciste. — Le salut fasciste (→ Poing, cit. 9.1).
3 Le mouvement fasciste (en 1921) progresse tous les jours parce qu'on s'est enfin aperçu qu'il est seul capable d'empêcher la bolchevisation totale de l'Italie (…) En avril 1921 (…) 20 000 chemises noires défilent devant leur chef et l'acclament. Deux jours après, à Ferrare, 50 000 paysans fascistes le portent en triomphe.
J. Bainville, les Dictateurs, p. 246.
2 Relatif à un régime ou à une doctrine politique totalitaire, nationaliste et d'extrême droite. || Opposition des idées démocratiques et fascistes dans le monde. || Régime, dictature fasciste, de type fasciste. || Professer des idées fascistes, antifascistes. || Les ligues fascistes.
4 Mais les mystiques fascistes, bien qu'elles aient visé peu à peu à mener le monde, n'ont jamais prétendu réellement à un Empire universel. Tout au plus, Hitler, étonné par ses propres victoires, a été détourné des origines provinciales de son mouvement vers le rêve imprécis d'un Empire des Allemands qui n'avait rien à voir avec la Cité universelle.
Camus, l'Homme révolté, p. 232.
3 Partisan d'une doctrine, d'une idéologie conservatrice, nationaliste et autoritaire, et par ext. (hors du contexte politique), d'une autorité imposée, de l'ordre, de la contrainte. — (Personnes). || Il est un peu fasciste sur les bords, malgré ses idées soi-disant de gauche. ⇒ Facho, adj. — (Choses). || « La langue est fasciste » (Barthes), elle impose un ordre absolu et indiscuté.
5 (…) comment qualifier sérieusement de fasciste, un gouvernement dont les ex-présidents Guy Mollet, Pflimlin et Pinay étaient les ministres ? Le fascisme, c'est un parti, des masses, un chef. Alger n'avait pas encore de parti, Paris en avait trop.
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 159.
5.1 L'adolescence, dans les classes aisées, est fasciste d'instinct.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 71.
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CONTR. Antifasciste.
DÉR. Fascisant. — V. Fasciser.
COMP. Antifasciste, profasciste.
Encyclopédie Universelle. 2012.