Akademik

faubourien

faubourien, ienne [ foburjɛ̃, jɛn ] n. et adj.
• 1801; de faubourg
1Personne qui habite un faubourg, et notamment un faubourg populaire (de Paris).
2 Adj. Qui appartient aux faubourgs (de Paris). Accent faubourien. « Son accent l'a seulement préservé des ignobles prononciations faubouriennes dont j'ai horreur » (Romains).

faubourien, faubourienne adjectif Qui a rapport aux faubourgs, aux quartiers populaires : Accent faubourien.

faubourien, enne
adj. Des faubourgs. Un accent faubourien.

⇒FAUBOURIEN, IENNE, subst. et adj.
I.— Subst. Habitant d'un faubourg (généralement des faubourgs populaires de Paris). Il [Bonaparte] fit armer les faubouriens tout de suite, pensant qu'ils avaient un vieux compte à régler avec les messieurs de la section Lepelletier et des environs (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 378). De grands yeux noirs éclairaient son visage étiolé de petite faubourienne de Belleville (HALÉVY, Criquette, 1883, p. 4) :
1. Cet homme était un simple ouvrier, un de ces joyeux faubouriens, espèce de Figaro sans mandoline et sans résille, un homme gai, même en sortant de diligence, moment où tout le monde grogne.
BALZAC, Théor. démarche, 1833, p. 618.
II.— Adjectif
A.— Qui réside, qui est situé dans un faubourg, dans les faubourgs (généralement les faubourgs populaires de Paris). Population faubourienne; rue faubourienne. L'anarchie libre-penseuse du mioche faubourien (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 695). La vente d'almanachs liégeois et d'animaux en sucre-cerise d'une boutique faubourienne (E. DE GONCOURT, Élisa, 1877, p. 73).
B.— [En parlant d'un trait physique, d'un comportement; gén. impliquant un jugement défavorable] Sa verve faubourienne, son vocabulaire de voyou (A. DAUDET, Contes lundi, 1873, p. 31). Des ouvriers d'usine passaient, (...) arborant des casquettes de soie sur leurs têtes faubouriennes, vicieuses et chafouines (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 221). Une espèce d'accent faubourien qui sentait son Paris d'une lieue (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 91) :
2. — « Vous ne m'aurez pas », avait-il crié, « sales bourgeois. » En proférant cette exclamation faubourienne avec une ironie terrible, (...) il tombait entre les bras des gardes, secoué par des convulsions presque aussitôt arrêtées. Il était mort.
BOURGET, Actes suivent, 1926, p. 104.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1801 subst. « personne qui habite les faubourgs » (Alala ou les Habitans du désert, an IX, p. 30 ds Fr. mod. t. 13, p. 128); 1838 adj. « relatif aux faubourgs et à ses habitants » (BALZAC, Mais. Nucingen, p. 639 : ce Law faubourien). Dér. de faubourg; suff. -ien. Fréq. abs. littér. :66. Bbg. DARM. 1877, p. 106. — WEIL (A.). En Marge d'un nouv. dict. R. Philol. fr. 1932, t. 45, p. 19.

faubourien, ienne [fobuʀjɛ̃, jɛn] n. et adj.
ÉTYM. 1801, in Bloch-Wartburg; de faubourg.
1 Personne qui habite un faubourg, et, spécialt, un faubourg populaire (de Paris).
0.1 Cet homme était un simple ouvrier, un de ces joyeux faubouriens, espèce de Figaro sans mandoline et sans résille, un homme gai (…)
Balzac, Théorie de la démarche, p. 21.
2 Adj. Qui appartient aux faubourgs (de Paris). || Accent faubourien. || Canaillerie (cit. 3) faubourienne. || Manières faubouriennes. || Échanger (cit. 10) des plaisanteries faubouriennes. || Mentalité complexe et proprement « faubourienne » (→ Faubourg, cit. 3.1).
0.2 (…) le nez fin de ligne, mais canaille, mais ayant, au bout, le retroussement faubourien (…)
Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. II, p. 164.
1 Son langage, par bonheur, conserva la succulence faubourienne. Elle disait fort bien : donnez-moi-z-en et allez-leur-z-y-dire.
Léon Bloy, la Femme pauvre, p. 20.
2 Son accent l'a seulement préservé des ignobles prononciations faubouriennes dont j'ai horreur.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, I, p. 15.

Encyclopédie Universelle. 2012.