fauteuil [ fotɶj ] n. m.
• 1642; faudeteuil 1611; faldestoel 1080; frq. °faldistôl « siège pliant » → faldistoire
1 ♦ Siège à dossier et à bras, à une seule place. ⇒ bergère, cabriolet, 1. club, crapaud, voltaire. Fauteuil rembourré, capitonné. Les coussins, l'appuie-tête, les accotoirs d'un fauteuil. Salon composé de deux fauteuils et d'un canapé. — Fauteuil de jardin en osier. Fauteuil de toile, pliant. ⇒ transatlantique. Fauteuil à bascule. ⇒ berceuse , rocking-chair. « Il lisait en se balançant dans un fauteuil vert. C'était un fauteuil à bascule » (Bosco). Fauteuil roulant pour handicapé moteur. — Avancer, offrir un fauteuil. S'asseoir, s'affaler dans un fauteuil. « elles se laissaient aller dans un fauteuil dont la mollesse et la profondeur invitaient au repos » (Marivaux).
♢ Spécialt Fauteuil de coiffeur, de dentiste. — Fauteuil du souverain (⇒ trône) , d'un prélat (⇒ chaire, faldistoire) dans les cérémonies officielles. — Fauteuil d'orchestre (au théâtre).
2 ♦ Siège attribué à un membre d'une assemblée. Fauteuil d'académicien. — Par méton. Le titre d'académicien. Briguer le fauteuil. — Fauteuil de président, dans une assemblée. Siéger au fauteuil, occuper le fauteuil : présider.
3 ♦ (v. 1889 turf) Loc. fam. Arriver dans un fauteuil : arriver premier, sans peine, dans une compétition. Par ext. Dans un fauteuil : avec facilité, sans peine pour obtenir la réussite, le succès (cf. Les doigts dans le nez).
● fauteuil nom masculin (francique faldistôl, siège pliant) Siège à dossier et à bras pour une personne. Siège numéroté attribué à chaque membre de l'Académie française ; place à l'Académie française : Briguer un fauteuil. Siège du président ; présidence d'une grande assemblée : Occuper le fauteuil. Place dans une salle de spectacle : Fauteuil d'orchestre. ● fauteuil (citations) nom masculin (francique faldistôl, siège pliant) Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière Paris 1622-Paris 1673 Ne soyez pas inexorable à ce fauteuil qui vous tend les bras il y a un quart d'heure ; contentez un peu l'envie qu'il a de vous embrasser. Les Précieuses ridicules, 9, Cathos Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière Paris 1622-Paris 1673 Vite, voiturez-nous ici les commodités de la conversation. Les Précieuses ridicules, 9, Magdelon Jacques Perret Trappes 1901-Paris 1992 Les grands fauteuils n'ont plus de postérieurs à leur mesure. Bande à part Gallimard ● fauteuil (difficultés) nom masculin (francique faldistôl, siège pliant) Emploi On dit plutôt s'asseoir dans un fauteuil que s'asseoir sur un fauteuil (qui toutefois n'est pas incorrect). → dans ● fauteuil (expressions) nom masculin (francique faldistôl, siège pliant) Familier. Arriver (comme) dans un fauteuil, dans une compétition, arriver en tête sans difficulté. Fauteuil roulant, fauteuil muni de roues, qui permet le déplacement de malades ou de handicapés moteurs.
fauteuil
n. m.
d1./d Siège à bras et à dossier.
— Fauteuil roulant, pour handicapé.
— Fig. Place de membre dans une assemblée (partic. à l'Académie française). Briguer un fauteuil vacant.
d2./d Loc. Fam. Arriver dans un fauteuil: remporter sans peine la victoire, dans une compétition.
⇒FAUTEUIL, subst. masc.
A.— Siège à dossier, généralement à bras, pour une personne, et dans lequel on est assis confortablement. Fauteuil de/en bois, cuir, fer; fauteuil pliant, de jardin. Enfoui dans un fauteuil, Cyprien fumait des cigarettes sans répondre (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 259) Du geste, elle indiquait un fauteuil crapaud, l'unique siège, à part la chaise longue où elle était (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 284). Assise à sa fenêtre, dans un grand fauteuil d'osier, Marthe rêvait (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 160). Il fit un geste et s'effondra dans le fauteuil à bascule qui se mit aussitôt à le bercer, maternellement (GREEN, Moïra, 1950, p. 81).
— Loc. verb. fig., TURF et fam. Arriver/gagner (comme) dans un fauteuil. Gagner facilement une compétition. Pour dimanche à Longchamps, j'ai un tuyau épatant, un canasson infect qui est réservé pour le handicap (...). Ça gagnera dans un fauteuil (J. LÉVY, Gosses Paris, 1898, p. 8).
SYNT. a) [Fauteuil + compl. déterm. indiquant sa nature] Fauteuil de/en bambou, paille, rotin, toile. b) [Fauteuil + apposition indiquant son style] Fauteuil Empire, Louis XIV, Régence, Voltaire. c) Fauteuil confortable, profond, rembourré. d) Avancer, offrir, présenter un fauteuil; s'affaler, s'écraser, s'enfoncer, se jeter dans un fauteuil.
Rem. THOMAS 1956 atteste : ,,On dit s'asseoir dans un fauteuil (et non sur un fauteuil), mais s'asseoir sur une chaise, sur un divan etc.``; cependant la docum. atteste la constr. s'asseoir sur un fauteuil. Assis sur un fauteuil à vis (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 139).
— En partic. Siège à dossier et à bras, pour une personne, comprenant diverses parties réglables, escamotables et dont la forme est adaptée à un usage particulier. Fauteuil de bureau, de coiffeur, de malade; fauteuil roulant. Le Maure tué sur son fauteuil de dentiste (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 780). Je vais voir une dame malade depuis de longues années et clouée sur un fauteuil à roues (GREEN, Journal, 1948, p. 219).
B.— P. méton.
1. SPECTACLE. Fauteuil (de balcon, d'orchestre).
a) Place dans une salle de spectacle, située en avant du parterre. Acheter, louer, réserver un fauteuil. La Faloise examina surtout Daguenet, qui avait un fauteuil d'orchestre, deux rangs en avant du sien (ZOLA, Nana, 1880, p. 1103). Mariéton, qui a payé 25 francs un parterre, a vu payer 190 francs chaque les deux derniers fauteuils d'orchestre (GONCOURT, Journal, 1888, p. 881).
b) [Souvent au plur.] Personne(s) qui occupe(nt) cette/ces place(s). Un dimanche après-midi, au Châtelet. cet homme replet qui s'incline : c'est, réprouvé par les fauteuils pour crime de wagnérisme, Édouard Colonne — frénétiquement acclamé par nous autres, les troisièmes galeries (FEBVRE, Combats pour l'hist., 1935, p. 46).
2. Au fig. Titre, charge, place dans une assemblée. Fauteuil présidentiel; céder le fauteuil à un autre. Il était très pratique, et s'il eût trouvé un fauteuil de sénateur à acheter, il en aurait âprement débattu le prix (ZOLA, Curée, 1872, p. 395). Le débutant modeste, opiniâtre et doué, finit toujours par occuper un tabouret... en attendant le fauteuil directorial (COSTON, A.B.C. journ., 1952, p. 9).
— Occuper, tenir le fauteuil. Présider.
♦ En partic. (Académie française). [P. réf. aux fauteuils dans lesquels siègent les académiciens lors de leurs séances publiques] Place à l'Académie française. Briguer un fauteuil, être élu au fauteuil de; présenter sa candidature au fauteuil vacant :
• Monsieur le Secrétaire perpétuel,
Je vous prie de vouloir bien annoncer à l'Académie française que j'ai l'honneur de me présenter au fauteuil vacant par la mort de M. Guillaume.
Veuillez agréer, Monsieur le secrétaire perpétuel, l'assurance de mes sentiments respectueux.
BARRÈS, Cahiers, t. 4, 1905, p. 72.
REM. Faudesteuil, subst. masc., hist. de l'art. Siège parfois pliant, à bras et généralement à dossier, pour une personne, et dont la partie inférieure rappelle la chaise curule. Le célèbre trône de Dagobert, de la Bibliothèque Nationale, est un faudesteuil (QUILLET 1965). Cf. RHEIMS 1969.
Prononc. et Orth. :[fotœj]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 faldestoed (Roland, éd. J. Bédier, 115); 1165-70 faudestuel (CHR. DE TROYES, Erec et Enide, éd. M. Roques, 4747); 2e moitié du XIIIe s. faudestueil (DOUIN DE LAVESNE, Trubert, éd. G. Raynaud de Lage, 1699); 1589 fauteuil (E. BONNAFFÉ, Inventaire des meubles de Catherine de Médicis, p. 64 ds IGLF); 2. 1688 [tenir le] fauteuil « [avoir la] présidence d'une assemblée, d'une société » (LA BRUYÈRE, Caractères, éd. G. Servois, 1922, t. 2, p. 196); 3. 1898 dans un fauteuil « sans peine » (J. LÉVY, loc. cit.). De l'a. b. frq. faldistôl, proprement « siège pliant », cf. l'a. h. all. faldstuol « id. » (GRAFF t. 3, col. 514), m. h. all. valtstuol « id. » (LEXER). Fréq. abs. littér. :4 670. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 200, b) 8 740; XXe s. : a) 8 297, b) 6 602. Bbg. JANNEAU (G.). Le Fauteuil. Vie Lang. 1973, p. 141. — QUEM. DDL t. 12, 13. — WALT. 1885, p. 77.
fauteuil [fotœj] n. m.
ÉTYM. 1589; faldestœl, 1080; du francique faldistôl « siège pliant ». → Faldistoire.
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1 Siège à dossier et à bras, à une seule place. ⇒ Bergère, cabriolet, club, voltaire. || La chaise, à la différence du fauteuil, n'a pas de bras; la causeuse, le canapé sont des fauteuils à plusieurs places. || Fauteuil crapaud. || Fauteuil de coin. || Fauteuil ancien, de style; fauteuil Louis XV, Louis XVI (→ Coiffeuse, cit. 1), Directoire. || Fauteuil confortable, à joues, à oreilles. || Fauteuil de velours, de damas, de cretonne, de cuir, de moleskine, de bois sculpté, de rotin, d'osier, de paille; fauteuil canné (→ Appui-tête, cit. 2; baldaquin, cit. 2). || Rempailler un fauteuil. || Fauteuil rembourré, à capitons (→ Capiton, cit. 1). || Les coussins, l'appui-tête, la housse d'un fauteuil. || Les accotoirs d'un fauteuil. — Fauteuil de jardin en fer. || Fauteuil de toile, pliant. ⇒ Pliant (n. m.), transatlantique (→ Étaler, cit. 46). || Fauteuil à bascule. ⇒ Berceuse, rocking-chair. || Fauteuil roulant pour malade. — Avancer, offrir un fauteuil. || « Ce fauteuil qui vous tend les bras » (cit. 46). || Tomber, s'affaler, se blottir, se carrer dans un fauteuil (→ Asseoir, cit. 17; évanouir, cit. 26). || S'asseoir dans, sur un fauteuil. || Être assis sur le bord du fauteuil, perché, juché sur un haut fauteuil (→ Ballant, cit. 1), sur un bras du fauteuil (→ 1. Amazone, cit. 5). — REM. Dans un fauteuil est plus usité que sur un fauteuil. Dans insiste sur l'idée de confort; sur « manifeste plutôt de la timidité, quelque embarras » (Bottequin) ou s'emploie avec certains verbes tels que jucher, percher.
1 (…) elles se laissaient aller dans un fauteuil dont la mollesse et la profondeur invitaient au repos (…)
Marivaux, le Paysan parvenu, I, p. 57.
2 Pas un meuble n'était à sa place. Dans des coins, trois ou quatre fauteuils, rapprochés les uns des autres et faisant cercle, avaient l'air de continuer une causerie.
Hugo, les Misérables, V, VII, I.
3 Il lisait en se balançant dans un fauteuil vert. C'était un fauteuil à bascule que, d'un mouvement des pieds et des reins, il faisait aller et venir, sans se fatiguer.
H. Bosco, Antonin, p. 217.
♦ Allus. littér. Dans le langage précieux du XVIIe s., les fauteuils étaient appelés « les commodités (cit. 5) de la conversation ».
♦ ☑ Loc. fam. (V. 1889, in D. D. L.). Arriver (comme) dans un fauteuil : arriver premier, sans peine, dans une compétition.
♦ Spécialt. || Fauteuil de coiffeur, de dentiste. — Fauteuil du souverain (⇒ Trône), du pontife, d'un prélat (⇒ Chaire, faldistoire) dans les cérémonies officielles.
♦ Fauteuils d'orchestre, de balcon, au théâtre. || Voulez-vous me montrer mon fauteuil. ⇒ Place.
4 « C'est commencé », dit Barbentane, en homme qui a payé sa place.
Ils regagnèrent leurs fauteuils au milieu des protestations étouffées.
Aragon, les Beaux Quartiers, p. 227.
2 Siège, dans une assemblée, à l'Académie. || Fauteuil d'académicien. — Fig. || Briguer le fauteuil de…, le titre d'académicien. || Il y a trois fauteuils vacants à la prochaine élection. || Il a été élu au quatorzième fauteuil. ☑ Le quarante et unième fauteuil, titre imaginaire destiné aux auteurs de mérite non reconnus par l'Académie.
5 On en rendit compte au roi (des fauteuils que se faisaient apporter les grands seigneurs, membres de l'Académie), qui, prévoyant les conséquences d'une pareille distinction, ordonna à l'intendant du garde-meuble de faire porter quarante fauteuils à l'Académie, et confirma par là et pour toujours l'égalité académique.
5.1 A l'origine, dans la nuit des temps, lorsque la France comptait à peine quatre-vingts ou cent littérateurs, on s'était contenté de quarante fauteuils; mais quand le nombre des littérateurs se trouva plus que centuplé, l'Académie devint beaucoup trop étroite.
A. Robida, le Vingtième Siècle, p. 179 (1883).
♦ Fauteuil de président, dans une assemblée. ☑ Siéger au fauteuil, occuper le fauteuil : présider. || Monter au fauteuil. || Céder le fauteuil à un autre.
6 Une place à l'Académie prussienne ressemble assez à un canonicat. Le chevalier de Boufflers a joui plusieurs années des honneurs du fauteuil; il s'y est tellement assoupi qu'il va, dit-on, en France, se réveiller, et mourir (…)
Rivarol, Lettres, in Œ., p. 344.
Encyclopédie Universelle. 2012.