fauteur, trice [ fotɶr, tris ] n.
• 1323; lat. fautor « qui favorise »
1 ♦ Vx Personne qui favorise, protège (qqn). ⇒ appui. « On cherche un fauteur de ses goûts » (Vauvenargues). Les fauteurs d'un tyran. ⇒ suppôt.
2 ♦ (infl. de faute) Mod. Personne qui favorise, qui cherche à provoquer (qqch. de blâmable). Fauteur de désordre, de rébellions, de troubles. ⇒ fomentateur, provocateur. Fauteurs de guerre.
● fauteur nom masculin (latin fautor, -oris, défenseur) Fauteur de troubles, de désordres, de guerre, etc., personne qui provoque des troubles, une guerre, etc. (Le féminin fautrice est rare.) ● fauteur (difficultés) nom masculin (latin fautor, -oris, défenseur) Sens et emploi Ne pas confondre ces deux mots de sens très différents. 1. Fauteur, fautrice de n. et adj. = (personne) qui provoque, qui fait naître (qqch de mauvais, de néfaste). Fauteur de guerre, de désordres, de troubles. Rare au féminin. Remarque Ce mot vient du latin fautor, lui-même issu de favere, favoriser, et n'a aucun rapport étymologique avec faute. Jusqu'au xixe s., il était utilisé dans le sens neutre de « (personne) qui favorise ; appui, soutien, agent » : « ... ces théories fautrices de paresse »(Baudelaire). « [Le] fauteur d'une musique nouvelle »(V. de L'Isle-Adam). 2. Fautif, ive adj. et n. = qui a commis une faute, ou, adj., qui comporte des fautes, qui constitue une faute. Se sentir fautif. Il n'est pas le seul fautif dans cette affaire. Orthographe fautive. Remarque Fautif vient de faute. ● fauteur (expressions) nom masculin (latin fautor, -oris, défenseur) Fauteur de troubles, de désordres, de guerre, etc., personne qui provoque des troubles, une guerre, etc. (Le féminin fautrice est rare.) ● fauteur (synonymes) nom masculin (latin fautor, -oris, défenseur) Fauteur de troubles, de désordres, de guerre, etc.
Synonymes :
fauteur, trice
n. Péjor. Fauteur de troubles, de désordre, etc.: personne qui fait naître les troubles, le désordre, etc., ou les favorise.
⇒FAUTEUR, TRICE, subst.
A.— Vieilli. Celui, celle qui favorise, qui protège (une personne, un parti, une opinion, etc.). Engagez ce révérend à lever l'excommunication qu'il a fulminée contre les faiseurs de mélodrames, leurs fauteurs et adhérens (JOUY, Hermite, t. 5, 1814, p. 272). Les complices et fauteurs du duc de Bourgogne (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 198) :
• 1. ... les Jésuites furent forcés d'entrer avec toute l'Église dans la Ligue, et de solliciter (...) l'excommunication de Henri IV, de tous les princes et fauteurs de son parti.
BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1824, p. 21.
— Complice. Vous croyez que, pour conserver le pain à des misérables comme vous, je me ferai le fauteur de leur ruse, le complice de leurs crimes? (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 351) :
• 2. ... un bref apostolique (...) prononçait l'excommunication contre don Pèdre, Marie de Padilla et Juana de Castro, ainsi que contre les fauteurs de leur commerce adultère.
MÉRIMÉE, Don Pèdre Ier, 1848, p. 172.
B.— P. ext., littér., péj.
1. Celui, celle qui fait naître, qui provoque (une action, une entreprise blâmable ou néfaste). Fauteur de guerre, d'anarchie, d'insurrection, de machinations; fauteur d'athéisme, d'hérésie; fauteur de scandale. M. Mairobert était mis en accusation à Paris comme fauteur du grand mouvement insurrectionnel et républicain (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 185) :
♦ [Sans idée péj.] Un grand caractère de chef courageux et prudent, fait pour être un fauteur de ligue contre les superbes et un pilote de nations à l'heure des dangers (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 297).
— Cour. Fauteur de troubles, de désordre. Un fauteur de troubles, (...) voilà ce qu'il y a, en plus de tout le reste, au fond de tout révolutionnaire! (MARTIN DU G., Été 14, 1936, p. 73) :
• 3. J'ai vu beaucoup de milieux politiques; certains sont à l'affût d'une défaillance pour s'emparer du pouvoir. Ce sont des fauteurs et des exploiteurs de désordre.
ARLAND, Ordre, 1929, p. 89.
2. P. anal. [Désigne une chose] La même page (...) dénonce les méfaits du grand air, fauteur de rides (COLETTE, Belles saisons, 1945, p. 37).
— Au fém., rare. Ces théories, fautrices de paresse, qui, basées uniquement sur des métaphores, permettent au poëte de se considérer comme un oiseau bavard (BAUDEL., Art romant., 1867, p. 562).
Prononc. :[]. fém. [-]. Étymol. et Hist. 1295 fateurs « qui favorise, excite » (A.N. K 36b, pièce 33 ds GDF. Compl. 9, 604c, s.v. fauteur). Empr. au lat. class. fautor « celui qui favorise, défenseur, partisan ». Fréq. abs. littér. :57. Bbg. DUCHÁ (O.). L'Interdépendance et l'interaction du contenu et de l'expr. Orbis. 1972, t. 21, pp. 476-477.
fauteur, trice [fotœʀ, tʀis] n.
ÉTYM. 1323; lat. fautor, fautrix, « celui, celle qui favorise », lat. archaïque favitor, de favere « s'intéresser à ». → Favorable, favoriser.
❖
♦ Littéraire.
1 Vx. Personne qui favorise, protège (qqn). ⇒ Appui.
1 On cherche un fauteur de ses goûts, un compagnon de ses plaisirs et de ses peines.
♦ Péj. || Les fauteurs d'un conspirateur; d'un tyran. ⇒ Suppôt.
2 Mod. Personne qui favorise, qui cherche à provoquer (qqch.) de blâmable. — REM. En ce sens, fauteur, en dépit de sa véritable étymologie, est le plus souvent senti comme se rattachant à faute. Il ne s'emploie plus guère qu'en matière politique. || Fauteur de désordre, de rébellions, de troubles. ⇒ Provocateur, suscitateur. — Cour. || Fauteurs de guerre. (Le fém. fautrice est inusité).
2 Un fauteur de troubles, Mithoerg, voilà ce qu'il y a, en plus de tout le reste, au fond de tout révolutionnaire ! Ne dis pas non… Lequel de nous osera prétendre qu'il a tout à fait échappé à cette contagion capiteuse de la destruction ?
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 102.
3 En revanche, j'ai écarté certaines photos horrifiantes de « fauteurs de guerre » de Nuremberg après leur exécution.
J. Green, Journal, 13 mai 1978, La Terre est si belle, p. 269.
♦ Abstrait et rare (avec un sujet de chose) :
4 En somme, sous le rêve, il y aurait trois fauteurs de probabilité. (…) Il en résulterait que la veille introduit des résistances et des interrupteurs à l'action de ces trois « causes ».
Valéry, Cahiers, t. II, Pl., p. 158.
Encyclopédie Universelle. 2012.