faux-fuyant [ fofɥijɑ̃ ] n. m.
1 ♦ Vx Chemin détourné par où s'échappe le gibier. Sentier dans un bois.
2 ♦ (1664) Fig. et mod. Moyen détourné par lequel on évite de s'expliquer, de se prononcer, de se décider. Chercher vainement un faux-fuyant. ⇒ échappatoire, excuse, 2. prétexte, subterfuge. « Allons ! assez de faux-fuyants ! assez de réticences ! » (Aymé). ⇒ atermoiement, tergiversation.
● faux-fuyant, faux-fuyants nom masculin (ancien français fors, dehors, et fuyant, de fuir, avec l'influence de faux) Moyen détourné de se tirer d'embarras ou d'éluder une question. ● faux-fuyant, faux-fuyants (synonymes) nom masculin (ancien français fors, dehors, et fuyant, de fuir, avec l'influence de faux) Moyen détourné de se tirer d'embarras ou d'éluder une question.
Synonymes :
- dérobade
- échappatoire
- prétexte
faux-fuyant
n. m. Subterfuge pour éviter de s'expliquer, de s'engager. User de faux-fuyants.
⇒FAUX-FUYANT, subst. masc.
A.— Vx, CHASSE. Sentier dans un bois pour les gens à pied; p. ext., chemin par où l'on peut fuir sans être vu (cf. BAUDR. Chasses 1834, CHESN. 1857). Qu'il était beau ce parc! (...) Les anciens eussent dit que la chaste Diane Aimait à parcourir ses sombres faux-fuyans (POMMIER, Océanides, 1839, p. 105). Il fit faire demi-tour à son alezan et, empruntant vers le nord de petites coulées dérobées, ces cheminements où l'on n'aperçoit pas les veneurs, il suivit (...) ce qu'on nomme les faux-fuyants (VIALAR, Rendez-vous, 1952, p. 139).
B.— Au fig. Moyen détourné par lequel on se tire d'une situation embarrassante, on évite de s'engager. Synon. échappatoire, excuse, prétexte. Je voudrais bien trouver un biais, une espèce de subterfuge, une manière de faux-fuyant pour ne pas me brouiller avec lui (DUMAS père, Halifax, 1842, I, 8, p. 37). Cette fois il se voyait pris : elle était trop fine et trop décidée à savoir; aucun faux-fuyant ne le tirerait plus de ce mauvais pas (LOTI, Pêch. Isl., 1886, p. 245). Joseph écoutait, l'air furibond et il a tout de suite trouvé son faux-fuyant. Il s'est répandu en reproches (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 123) :
• Prendre prétexte de cette petite infirmité, je ne le peux pas (...). On croirait que j'invente un faux-fuyant pour me dérober à la flamberge de M. de Maurescamp, qui tire très bien.
FEUILLET, Paris., 1881, pp. 157-158.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694 puis 1762 (sans trait d'union), 1932 (avec trait d'union). Au plur. des faux-fuyants. Étymol. et Hist. 1550-74 (Livre du Roy Charles de la chasse du cerf, p. 88 ds TILANDER, Glanures lexicogr.); 1672 fig. (MOLIÈRE, Les Femmes savantes, I, 4). Altération sous l'infl. de faux1, de forsfuyant, attesté au sens de « celui qui est assujetti à la forsfuyance » (« droit payé par un serf pour obtenir la permission de passer dans un autre domaine »), 1474 ds GDF., composé de fors, lat. foris « dehors » et de fuyant, part. prés. de fuir. Fréq. abs. littér. :44.
faux-fuyant [fofɥijɑ̃] n. m.
ÉTYM. XVIe, vén.; altér. (par attraction de faux) de forfuyant, de fors « en dehors », et fuir, un anc. verbe forfuir pouvant être supposé d'après le t. de dr. féod. forfuiance.
❖
1 Vx. Chemin détourné par où s'échappe le gibier; sentier dans un bois.
2 (1664). Mod. Moyen détourné par lequel on évite de s'expliquer, de se prononcer, de se décider. || User de faux-fuyants, avoir recours à des faux-fuyants. ⇒ Tergiverser. || Chercher vainement un faux-fuyant. ⇒ Défaite, détour, échappatoire, excuse, subterfuge. || Ce n'est qu'un faux-fuyant. ⇒ Prétexte.
1 Ce subtil faux-fuyant mérite qu'on le loue.
Molière, les Femmes savantes, I, 4.
2 Il était en disposition de se taire, et je sentis que toute question n'amènerait que des faux-fuyants, et l'irriterait encore sans me satisfaire.
E. Fromentin, Dominique, XIV, p. 215.
3 Allons ! assez de faux-fuyants ! assez de réticences !
M. Aymé, la Tête des autres, II, 6.
Encyclopédie Universelle. 2012.