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fédération

fédération [ federasjɔ̃ ] n. f.
• fin XVIIIe; « alliance, union » XIVe; lat. fœderatio
1Groupement, union de plusieurs États en un seul État fédéral. REM. Fédération a longtemps été employé comme syn. de confédération.Dr. internat. État fédéral considéré en tant que force unificatrice.
2Hist. Mouvement national issu des provinces, en 1789, et tendant à l'unité nationale française; chacune des associations de gardes nationaux qui furent à l'origine de ce mouvement. Fête de la Fédération.
Pendant les Cent-Jours, Enrôlement des volontaires par Napoléon Ier.
En 1871, Groupement révolutionnaire des gardes nationaux de Paris ( fédéré).
3Association de plusieurs sociétés, clubs, partis politiques, syndicats, groupes sous une autorité commune. association, ligue, 1. union. Fédération sportive; Fédération française de football. Fédération ouvrière. syndicat. Fédération de l'Éducation nationale (F. E. N.).

fédération nom féminin (latin foederatio, -onis, alliance) Synonyme de État fédéral. Groupement organique de partis, de clubs, d'associations diverses, de syndicats. Sous la Révolution, association formée pour lutter contre les ennemis de la liberté. Pendant la Commune de Paris, association de 215 bataillons parisiens de la garde nationale (sur 270) en une « Fédération républicaine de la garde nationale » (15 mars 1871). ● fédération (expressions) nom féminin (latin foederatio, -onis, alliance) Fête de la Fédération, fête nationale organisée le 14 juillet 1790 par l'Assemblée nationale constituante. ● fédération (synonymes) nom féminin (latin foederatio, -onis, alliance)
Synonymes :
- État fédéral

Fédération
n. f.
d1./d Association de plusieurs états en un état unique.
HIST Groupe de territoires coloniaux.
d2./d Regroupement, sous une autorité commune, de plusieurs sociétés, syndicats, clubs sportifs, etc.
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Fédération
(fête de la) fête célébrée à Paris (Champ-de-Mars) le 14 juillet 1790, pour célébrer la prise de la Bastille et les fédérations (associations révolutionnaires de gardes nationaux de Paris et de province).

⇒FÉDÉRATION, subst. fém.
A.— 1. POL. Association, alliance politique d'États souverains ligués entre eux. Synon. confédération. L'Allemagne étoit une fédération aristocratique (STAËL, Allemagne, t. 1, 1810, p. 37). La féodalité générale était une véritable fédération (GUIZOT, Hist. civilisation, Leçon 4, 1828, p. 30).
2. DR. CONSTIT. et INTERNAT. Union de plusieurs États particuliers conservant leur souveraineté dans certains domaines de compétence, au sein d'un seul État fédéral auquel ils abandonnent leur souveraineté externe et une partie de leur souveraineté interne. Les petites monarchies sont moins propres à former une fédération, que les petites républiques (DESTUTT DE TR., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p. 123). L'U.R.S.S. est la fédération des Républiques soviétiques, mais ces Républiques fédérées peuvent à leur tour elles-mêmes être des États fédéraux et grouper dans leur sein des Républiques soviétiques autonomes (VEDEL, Dr. constit., 1949, p. 214) :
1. Un État fédéral et a priori une fédération d'États, ne prétend pas comme on le craint quelquefois, aboutir à la suppression de l'entité des différents éléments qu'elle fédère et en particulier des différents États. Un pacte fédéral garantit l'existence personnelle des communautés politiques préalablement existantes et leur garantit aussi l'usage des compétences qui sont nécessaires pour gérer leurs intérêts autonomes.
SCELLE, Fédéral. eur., 1952, p. 14.
3. P. anal.
a) Dans d'autres domaines. Alliance entre peuples, nations, États. Guillaume caressait déjà le plan d'une fédération armée du continent européen contre la reine de la mer (MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, p. 20). La fédération intellectuelle de l'Europe et du monde sous l'égide de la France victorieuse, gardienne de la civilisation (BENDA, Trahis. clercs, 1927, p. 297). Une fédération stratégique et économique entre la France, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 618).
b) Groupement en une société élargie de communautés humaines. Famille, phratrie, tribu, cité, sont d'ailleurs des sociétés exactement semblables entre elles et qui sont nées l'une de l'autre par une série de fédérations (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 157). Comme un organisme, en effet, elle [une société] se résout en une fédération d'organismes moindres, qui se résolvent eux-mêmes en une fédération de cellules (BOURGET, Essais psychol., 1883, p. 15). Des fédérations spontanées qui ont mêlé les hommes sans convention expresse ni contrat conscient (BLONDEL, Action, 1893, p. 250).
B.— P. anal. Groupement, en une seule, de plusieurs associations poursuivant un but commun. Nous disions le Denier des veuves des Gens de Lettres... — Et la Tutélaire, pour les enfants; et la Fédération des Œuvres Maritimes et le patronage pour la jeunesse féminine (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 187).
1. HIST. Sous la Révolution, ensemble d'associations, armées, d'abord issues des provinces, formées pour lutter contre les ennemis de la liberté. Toutes les fédérations vont se confédérer entre elles, l'union tend à l'unité. Plus de fédérations, elles sont inutiles, il n'en faut plus qu'une : la France (MICHELET, Hist. de la Révol. fr., Paris, Gallimard, t. 1, 1952, [1848], p. 404). La révolution bourgeoise a été faite par des fédérations qui venaient de proche en proche se nouer à Paris (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. 118).
En partic. Réunion des députés de toutes les gardes nationales et de tous les corps de l'armée, rassemblés au Champ de Mars, à Paris, le 14 juillet 1790, pour prêter serment à la Constitution. Tout Paris se portait en foule à la fédération de 1790, comme l'année précédente à la destruction de la Bastille (STAËL, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 297). Tous deux [Talleyrand et l'abbé Louis] avaient célébré, le 14 juillet 1790, la messe de la Fédération au Champ de Mars (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 144). Tout le monde, le roi en tête, prêta serment à la Fédération devant l'« autel de la Patrie » (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 49).
P. méton. La fête de la Fédération. Cette solennité. Cette vue cavalière de la fête de la Fédération, avec rangées d'oriflammes, qui figurait dans le manuel d'histoire de ma jeunesse (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 107). Le champ de la fédération. Le Champ de Mars. Donnez-moi un général (...) qui puisse venir au champ de la fédération offrir, sur l'autel de la patrie, des sacrifices agréables aux mânes des citoyens qui l'ont rougi de leur sang (ROBESP., Discours, Guerre, t. 8, 1792, p. 147).
2. En partic. Groupement organique de plusieurs sociétés constituées. La fédération du bâtiment, des métaux; la fédération des armateurs et des négociants; la fédération anarchiste, protestante, républicaine, socialiste. Synon. association, ligue, union. Ce sont les organisations syndicales et professionnelles qui s'étendent, s'assouplissent, se diversifient : syndicats, fédérations de syndicats, bourses du travail, fédérations de métiers, fédérations d'industrie (JAURÈS, Ét. soc., 1901 p. 147). L'ouverture du Congrès de la Fédération des Unions Intellectuelles à Milan (DU BOS, Journal, 1926, p. 70). Une compétition sur route, que la fédération départementale faisait courir, ce jour-là, autour de Chartres (BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 42) :
2. Il y avait le manifeste du Parti socialiste, celui du Groupe socialiste parlementaire, celui de la Confédération générale du Travail, celui de la Fédération de la Seine, celui du Bureau interfédéral de la Libre Pensée.
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 487.
P. méton. Siège social d'une fédération. Synon. bureau. Paraît qu'il [Bastien] est retenu à la Fédération, et qu'il ne viendra pas (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936 p. 488).
C.— Au fig.
1. Union d'êtres, de forces. Une fédération de consciences qui s'éveillent ou un concours de volontés qui se cherchent et peu à peu se trouvent (BLONDEL, Action, 1893 p. 292). Les moines (...) établissent une solidarité dans le bien qui fait contre-poids à la fédération du mal (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 294). Il [Jules Vallès] appelait la Commune la grande fédération des douleurs (BOURGET, Actes suivent, 1926, p. 36).
2. Interdépendance. Cette fédération de sentiments et d'intérêts dura sans choc ni mécomptes pendant vingt années (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 241). L'étroite fédération où furent originairement l'homme et l'animal, pacte oublié par notre orgueil ingrat (MICHELET, Oiseau, 1856, p. 297). Cet entre-croisement ou cette fédération des actes (BLONDEL, Action, 1893 p. 201).
Rem. On relève ds la docum. la forme abrégée fam. fédé, subst. fém. Moi, je viens de la Fédé (MARTIN DU G., op. cit., p. 545).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. « association de plusieurs États (ou organismes) en un seul » (Chron. de Flandre, II, 255, Kervyn ds DELB. Notes); 2. 1789 hist., sous la Révolution « association de gardes nationaux » (Moniteur II, 455a ds RANFT, p. 104). Empr. au b. lat. foederatio, -onis « alliance », formé sur le supin foederatum, v. fédérer. Fréq. abs. littér. :196.

fédération [fedeʀɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIVe, « alliance, union »; repris à la fin du XVIIIe, admis Académie 1798; lat. fœderatio, du supin de fœderare. → Fédérer.
1 Groupement, union de plusieurs États en un seul État fédéral. Fédéral (État), fédéralisme. || La fédération des États-Unis d'Amérique, des républiques soviétiques. || Projet de fédération européenne.
— REM. 1. Fédération a longtemps été employé comme synonyme de confédération. — 2. Dans le droit international moderne, fédération désigne l'État fédéral considéré dans son unité, en tant que force unificatrice.
1 L'ancienne France (…) avec ses pays d'États et de privilèges divers, tenait beaucoup de la faiblesse et de l'hétérogénéité des États fédératifs. C'était, sous un roi, une fédération grossière (…) Dans ce bizarre tohu-bohu, on rêva plusieurs fois le rétablissement de la fédération des fiefs (…) même en 89 (…) Lafayette, tout imbu de son américanisme, ne semble avoir rien désiré qu'une sorte de fédération faiblement harmonisée, d'un ressort fort détendu. — Les constitutionnels de l'époque disaient par la voix de Barnave : « Il faut que la France choisisse : fédération ou monarchie. »
Michelet, Hist. de la Révolution franç., X, I, t. VI, p. 299.
2 Avant la Révolution, il avait été souvent question, à propos des États-Unis et de la Suisse, de confédération (…) C'est encore sous le nom de Confédération qu'on lança le projet de la « Fédération ». « Fédération » était à peu près synonyme du précédent. Les deux noms désignaient une association groupant un certain nombre d'États en un seul État collectif pour des intérêts généraux.
F. Brunot, Hist. de la langue franç., t. IX, p. 861.
3 (Le Sénat des États-Unis d'Amérique) représente les États de l'Union en tant que communautés distinctes au sein de la Fédération (…) La Chambre des Représentants, au contraire, est formée d'un nombre de députés proportionnel à la population de chaque État : elle représente ainsi l'unité de la Fédération américaine.
M. Duverger, les Régimes politiques, p. 88.
Par ext. Alliance, groupement.
4 Les passions particulières ne déchireront plus par des querelles sanglantes les nœuds de la fraternité; alors se consommera le pacte de la fédération du genre humain.
Mirabeau, Collection, t. IV, p. 27.
2 Hist. Mouvement national issu des provinces, en 1789, et tendant à l'unité nationale française; chacune des associations de gardes nationaux qui furent à l'origine de ce mouvement. || Pacte de la Fédération ou pacte fédératif. || Fête de la Fédération (→ ci-dessous, cit. 7).
5 Ces grandes fédérations qui, pendant huit ou neuf mois, se font par toute la France, sont le trait distinctif, l'originalité de cette époque. — Elles sont d'abord défensives, de protection mutuelle contre les ennemis inconnus, les brigands, contre l'aristocratie. Puis, ces frères, armés ensemble, veulent vivre ensemble aussi; ils s'inquiètent des besoins de leurs frères, ils s'engagent à assurer la circulation des grains, à faire passer la subsistance de province en province, de ceux qui ont peu à ceux qui n'ont pas. Enfin, la sécurité renaît, la nourriture est moins rare, les fédérations continuent, sans autre besoin que celui du cœur. « Pour s'unir, disent-ils, et s'aimer les uns les autres. »
Michelet, Hist. de la Révolution franç., III, I, t. II, p. 4.
6 (…) toutes les fédérations vont se confédérer entre elles, l'union tend à l'unité. Plus de fédérations, elles sont inutiles, il n'en faut plus qu'une : la France.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., III, XI, t. II, p. 152.
7 Ce sentiment d'unité volontaire s'affirma dès 1789 par les Fédérations, formées spontanément entre les gardes nationales de différentes villes. Il eut pour symbole la fête nationale de la Fédération, célébrée solennellement à Paris le 14 juillet 1790 (…) sur l'autel de la Patrie dressé au Champ de Mars. Le terme fédération, venu des États-Unis, exprimait l'adhésion volontaire donnée au nouveau régime par les pays autonomes réunis pour former la France.
Ch. Seignobos, Hist. sincère de la nation franç., p. 360.
Pendant les Cent-Jours, enrôlement des volontaires par Napoléon Ier.En 1871, groupement révolutionnaire des gardes nationaux de Paris ( Fédéré).
3 Association de plusieurs sociétés, syndicats, etc. groupés sous une autorité commune. Association, ligue, union. || Fédération protestante de France. || Fédération d'étudiants.(1897, in Petiot). || Fédération sportive; Fédération française de football. || Fédérations affinitaires.Fédération ouvrière. Syndicat. || Fédération de l'éducation nationale (F. E. N.). || Fédération américaine du travail. || Les sociétés, les syndicats membres d'une fédération. || Être admis dans, exclu de la fédération.
8 Quand les chefs de la social-démocratie ont contemplé les statistiques du parti, les effectifs, les cotisations, la bonne marche des fédérations, la bonne façon dont les rapports sont transmis (…) ils pensent : « Tout est bien. »
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, IX, p. 93.
Siège, bureau d'une fédération.
REM. Dans ce sens, le mot est fréquemment abrégé en fédé (déb. XXe). La fédé.
4 Fig. (Vieilli et littér.). Association, union réciproque. || « Une fédération de consciences… » (Blondel, in T. L. F.).
9 Cette fédération de sentiments et d'intérêts dura (…) pendant vingt années.
Balzac, Illusions perdues, p. 241.

Encyclopédie Universelle. 2012.