Akademik

féminisme

féminisme [ feminism ] n. m.
• 1837; du lat. femina
1Attitude de ceux qui souhaitent que les droits des femmes soient les mêmes que ceux des hommes. Le féminisme politique des suffragettes. À partir de 1960, le féminisme se développe dans les pays occidentaux. Les revendications du féminisme.
2Méd. Aspect d'un individu mâle qui présente certains caractères secondaires du sexe féminin.

féminisme nom masculin (latin femina, femme) Mouvement militant pour l'amélioration et l'extension du rôle et des droits des femmes dans la société. Attitude de quelqu'un qui vise à étendre ce rôle et ces droits des femmes : Un féminisme actif. État d'un individu du sexe masculin présentant des caractères de féminité plus ou moins marqués (développement des seins et des hanches, absence de barbe, finesse de la peau, etc.). [On attribue cet état à l'absence ou à l'insuffisance des sécrétions internes testiculaires.]

féminisme
n. m. Doctrine, attitude favorable à la défense des intérêts propres aux femmes et à l'extension de leurs droits.

⇒FÉMINISME, subst. fém.
A.— Mouvement social qui a pour objet l'émancipation de la femme, l'extension de ses droits en vue d'égaliser son statut avec celui de l'homme, en particulier dans le domaine juridique, politique, économique; doctrine, idéologie correspondante. Le féminisme, c'est de ne pas compter sur le prince charmant (RENARD, Journal, 1904, p. 928). Féminisme. Oui, je crois qu'il est convenable, avant que de faire un enfant à une femme, de lui demander si elle veut (RENARD, Journal, 1905, p. 963). Les excentricités du début du féminisme sont oubliées aujourd'hui en raison du succès de ce mouvement qui avait commencé par une opposition systématique aux usages et aux goûts reçus (SUAVET 1970).
B.— BIOL. Présence, chez un individu de sexe masculin, de caractères sexuels secondaires féminins. Anton. masculisme, virilisme. Chez les hommes, elle [la mythomanie] est un signe d'infantilisme ou de féminisme (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 381) :
... certaines lésions traumatiques ou pathologiques des testicules peuvent entraîner la chute de la barbe, l'hypertrophie des seins et un certain degré de féminisme.
Apert ds Nouv. Traité Méd., fasc. 8, 1925, p. 412.
Rem. Emploi isolé au sens de « caractère féminin — ou considéré comme tel — ». Le serpent sous le charme de la flûte (...) il se radoucit, il accourt, il est dompté par le féminisme du procédé (GRIVEAU, Élém. beau, 1892, p. 112).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1837 « doctrine visant à l'extension du rôle des femmes » (Fourier ds M. BRAUNSCHVIG, Notre littérature étudiée ds les textes, t. II, p. 409, n. 2 ds Fr. mod., p. 136); 2. 1892 « arrêt du développement de l'homme vers l'adolescence qui lui donne certains attributs de la féminité » (GUÉRIN). Dér. du rad. du lat. femina (femme); suff. -isme. Fréq. abs. littér. :14. Bbg. QUEM. DDL t. 5, 8, 13.

féminisme [feminism] n. m.
ÉTYM. 1837, Fourier; du lat. femina « femme » (→ Femme), et -isme.
1 Doctrine, mouvement qui préconise l'extension des droits, du rôle de la femme dans la société. || Le féminisme politique des suffragettes. || À partir de 1960, le féminisme se développe dans les pays occidentaux. || Les revendications du féminisme.
1 Le féminisme, c'est de ne pas compter sur le Prince Charmant.
J. Renard, Journal, 24 oct. 1904.
2 Ce nouveau féminisme s'est fait connaître par des manifestations plus ou moins spectaculaires et par une abondante littérature (…) Ce que ces femmes réclament, ce n'est pas une émancipation superficielle, mais la « décolonisation » de la femme, car elles se considèrent comme des « colonisées de l'intérieur ». Exploitées en tant que ménagères à qui la société extorque un travail non rétribué, elles sont victimes d'une discrimination sur le marché du travail : on leur refuse des chances et des salaires égaux à ceux des hommes. Le mouvement a pris une grande extension aux U. S. A. Il s'est répandu dans divers pays, en particulier en Italie et en France (…)
S. de Beauvoir, Tout compte fait, p. 503.
3 Les saint-simoniens, ainsi que les fouriéristes, étaient partisans de l'émancipation de la femme. Le mot « féminisme » fut créé par Fourier. Au contraire Proudhon, comme Auguste Comte, était d'avis que la femme doit rester au foyer sous la dépendance de l'homme, qui a l'obligation de subvenir à ses besoins.
Marcel Braunschvig, Notre littérature étudiée dans les textes, t. II, p. 409.
2 (1871, in D. D. L.). Méd. Vx. Aspect d'un individu mâle qui présente certains caractères secondaires du sexe féminin. Féminité.
4 À la suite des oreillons, il eut une orchite double qui amena un développement considérable des deux testicules; mais ceux-ci diminuèrent bientôt de volume, et en vingt jours ils s'atrophièrent et furent bientôt du volume d'une amande. Au même moment ses mamelons ont pris un développement assez considérable, et sa barbe a cessé de pousser, de sorte que cet homme a non seulement perdu les caractères de la virilité, mais a pris aussi quelques attributs du féminisme.
Journal de médecine et de chirurgie pratiques, XLVIII, 429 (1877), in D. D. L.
Par ext. État d'un homme qui présente des traits psychologiques attribués à la femme.
5 On sait (…) que certaines femmes se projettent en quelque sorte elles-mêmes en un autre être avec la plus grande exactitude, la seule erreur est dans le sexe. Erreur dont on ne peut pas dire : felix culpa, car le sexe réagit sur la personnalité et chez un homme le féminisme devient afféterie, la réserve susceptibilité, etc. N'importe, dans la figure, fût-elle barbue, dans les joues, même congestionnées sous les favoris, il y a certaines lignes superposables à quelque portrait maternel.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 991.
DÉR. et COMP. Féministe. Antiféminisme.

Encyclopédie Universelle. 2012.