fomenter [ fɔmɑ̃te ] v. tr. <conjug. : 1>
• v. 1220 foumenter « appliquer un topique » (→ fomentation); lat. méd. fomentare, de fomentum « cataplasme »; de fovere « chauffer »
♦ Littér. Susciter ou entretenir (un sentiment ou une action néfaste). Fomenter la discorde. ⇒ envenimer, exciter. Fomenter des troubles, une sédition, la révolte. — « Je rencontrai une violente opposition fomentée par le maire ignorant, à qui j'avais pris sa place » (Balzac).
⊗ CONTR. Apaiser, calmer.
● fomenter verbe transitif (bas latin fomentare, du latin classique fomentum, calmant) Entretenir, exciter des actions, des sentiments violents et destructeurs : Fomenter des séditions. ● fomenter (synonymes) verbe transitif (bas latin fomentare, du latin classique fomentum, calmant) Entretenir, exciter des actions, des sentiments violents et destructeurs
Synonymes :
- allumer
- attiser
- aviver
- déchaîner
- éveiller
- susciter
fomenter
v. tr. Provoquer ou entretenir en secret (des actes d'hostilité). Fomenter un complot.
⇒FOMENTER, verbe trans.
A.— MÉD., vieilli. Faire des fomentations sur (une partie du corps). Les sages-femmes bornent leur pratique à fomenter les parties souffrantes avec une décoction de plantes ou de graines émollientes (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 55).
B.— Au fig.
1. Littér. Échauffer, réchauffer quelqu'un; entretenir (la chaleur de quelque chose). Il faut d'abord ranimer ce cœur, fomenter ce qui reste de chaleur (MICHELET, Journal, 1845, p. 610). Comme une mère charnelle nourrit, et fomente sur son cœur son dernier-né (PÉGUY, Porche Myst., 1911, p. 107).
2. Provoquer et entretenir, exciter.
a) [Le compl. désigne une chose considérée comme néfaste ou blâmable] Synon. soulever, tramer. Fomenter un conflit, une insurrection, des troubles; fomenter des discordes, des haines; fomenter les passions. Des paroles qui fomentaient dans mon cœur une colère dévastatrice (GREEN, Autre sommeil, 1931, p. 79) :
• 1. ... pour les obtenir, ces désastreux résultats, combien n'a-t-il pas fallu que l'Angleterre commît d'injustices, encourageât de trahisons, semât de discordes, fomentât de guerres, salariât de coalitions iniques et combattît de glorieuses idées!
L. BLANC, Organ. trav., 1845, p. 75.
— Emploi pronom. passif. Il doit se fomenter autour de chaque être un complot très particulier qui n'existe pas seulement dans son imagination (BRETON, Nadja, 1928, p. 135).
b) Rare [Le compl. désigne une chose considérée comme bonne] Fomenter le bien (MARITAIN, Human. intégr., 1936, p. 304). :
• 2. L'homme commença péniblement son règne (...) ils [les anges vaincus] se plurent à aiguillonner son intelligence et à fomenter son génie.
FRANCE, Révolte anges, 1914, p. 203.
Prononc. et Orth. :[], (il) fomente []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [Ca 1220 foumenter (G. de Coincy ds GODEF. Compl. d'apr. DG)]; 1. 1314 méd. (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, § 924); 2. 1595 fig. « exciter » (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, livre 2, chap. 12, p. 572). Empr. au b. lat. méd. fomentare, dér. de fomentum « calmant » [déjà attesté au sens fig. de « soulagement » en lat. class.] de fovere « chauffer »; cf. 1507-11 fomentir « exciter » (DEGUILLEVILLE, Trois Pelerinaiges, f° 5e, impr. Instit. ds GDF.). Fréq. abs. littér. : 91. Bbg. HERB. 1961, p. 80. — ROTHWELL (W.). Medical and botanical terminology from Anglo-Norman sources. Z. fr. Spr. Lit. 1976, t. 86, p. 241.
fomenter [fɔmɑ̃te] v. tr.
ÉTYM. V. 1220, foumenter; lat. méd. fomentare, de fomentum « cataplasme, calmant », de fovere « chauffer ».
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1 Vieilli. Soumettre (une partie malade) à une fomentation. ⇒ Bassiner.
2 (Deuxième moitié XVIe, Montaigne). Mod. et littér. (ou style soutenu). Susciter ou entretenir (un sentiment ou une action néfaste). ⇒ Fomentation, 2. || Fomenter le mal au lieu de le guérir. || Fomenter la discorde. ⇒ Envenimer, exciter. || Fomenter des troubles, une sédition, la révolte.
1 Ainsi le théâtre purge les passions qu'on n'a pas, et fomente celles qu'on a. Ne voilà-t-il pas un remède bien administré ?
Rousseau, Lettre à d'Alembert.
2 (…) l'Europe inquiète profitera de ces divisions, les fomentera, interviendra, et l'on se trouvera de nouveau engagé dans des luttes effroyables.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 266.
3 Je rencontrai une violente opposition fomentée par le maire ignorant, à qui j'avais pris sa place.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 348.
♦ Littér. et rare. || Fomenter le bien, une bonne action. — Avec un compl. neutre, mais une connotation péjorative :
4 Puisque ses auditeurs étaient ces étudiants qui attendent de nous la parole, c'est avant tout à leur adresse qu'il a fomenté son discours, et pour renoncer à leur endroit aux règles qui s'observent entre augures de mimer la rigueur par la minutie et de confondre règle et certitude.
J. Lacan, Écrits, p. 238.
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CONTR. Apaiser, calmer.
DÉR. Fomentateur, fomenteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.