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chauffer

chauffer [ ʃofe ] v. <conjug. : 1>
• mil. XIIe; lat. pop. °calefare; de calefacere
I V. tr.
1Élever la température de; rendre (plus) chaud. Chauffer de l'eau à 100° : faire bouillir. Chauffer dans une étuve ( étuver) . Chauffer un appartement, une maison. Chauffer trop fort. brûler, calciner, 1. griller, surchauffer. Chauffer un métal, du fer, au rouge, à blanc. Fig. « Le ciel chauffé à blanc, s'étendait comme un miroir d'étain » (Fromentin). Spécialt Mettre en service. Chauffer une chaudière, une locomotive.
2Fig. et fam. Chauffer qqn (à blanc), l'exciter, attiser son zèle. Chauffer un candidat. Chauffer les oreilles. échauffer.
II V. intr.
1Devenir chaud. Le four chauffe. Faire chauffer un four à vide. préchauffer. Faire chauffer de l'eau, un bain. Faire chauffer des aliments (sans cuire). réchauffer. Faites chauffer la colle ! Faire chauffer un moteur, le faire tourner pour le rendre chaud. La locomotive, le navire chauffe : les feux sont allumés (cf. Sous pression).
(1906) S'échauffer à l'excès, dangereusement. Le moteur, l'essieu, la roue chauffe.
2Produire de la chaleur. Cet appareil chauffe bien. Le charbon chauffe mieux que le bois.
3Fig. et fam. Ça va chauffer, devenir grave, sérieux. ⇒ 2. barder. Un orchestre qui chauffe, qui joue une musique très rythmée. Une salle qui chauffe, survoltée, surexcitée.
IIISE CHAUFFERv. pron.
1S'exposer à la chaleur. Se chauffer au soleil.
2Chauffer son habitation, son logement. Se chauffer au fioul, à l'électricité.
Montrer de quel bois on se chauffe.
3Se mettre en condition, en train. s'échauffer.
⊗ CONTR. Rafraîchir, refroidir.

chauffer verbe intransitif (latin populaire calefare, du latin classique calefacere) Devenir chaud ou plus chaud : Faire chauffer de l'eau pour le café. Produire de la chaleur : Le soleil chauffe aujourd'hui. En parlant du moteur d'un véhicule, acquérir une température suffisamment élevée pour permettre un bon fonctionnement. En parlant d'un moteur, d'un appareil électrique, s'échauffer à l'excès : L'ampli chauffe. Allumer et entretenir les feux d'une chaudière. Familier. Dans certains jeux, se rapprocher de ce qu'il faut découvrir : Ce n'est pas là, mais tu chauffes ! Familier. Devenir animé, enthousiaste ou trop animé, survolté : L'orchestre chauffe.chauffer (expressions) verbe intransitif (latin populaire calefare, du latin classique calefacere) Familier. Ça chauffe, ça va chauffer, quelqu'un va faire un éclat, il y a de la dispute, de l'orage dans l'air ; ça va barder. ● chauffer (synonymes) verbe intransitif (latin populaire calefare, du latin classique calefacere) Devenir chaud ou plus chaud
Synonymes :
- réchauffer
- tiédir
Contraires :
- rafraîchir
- réfrigérer
Produire de la chaleur
Synonymes :
- brûler
chauffer verbe transitif Élever la température d'un lieu, de quelque chose, rendre chaud ou plus chaud : Chauffer de l'eau sur le gaz. Chauffer un appartement à l'électricité. Donner une sensation de chaleur ou procurer une certaine chaleur : Arôme d'alcool qui chauffe les narines. Hâter la végétation d'une plante par chaleur artificielle. Préparer intensivement à une épreuve un élève, un candidat. Animer, enthousiasmer quelqu'un, un groupe : Chauffer une salle, un public. Populaire. Voler, faucher. Populaire. Surprendre quelqu'un : Se faire chauffer en train de voler.chauffer (expressions) verbe transitif Familier. Chauffer les oreilles à quelqu'un, l'énerver, l'importuner ou le réprimander fortement. Chauffer un muscle, un organe, faire des exercices qui leur procurent une certaine chaleur en vue d'un bon fonctionnement. ● chauffer (synonymes) verbe transitif Préparer intensivement à une épreuve un élève, un candidat.
Synonymes :
Contraires :
- anéantir
- décourager
Animer, enthousiasmer quelqu'un, un groupe
Synonymes :
Populaire. Voler, faucher.
Synonymes :
- barboter (populaire)
- chiper (populaire)
- dérober
- faucher (populaire)
Populaire. Surprendre quelqu'un
Synonymes :
- attraper (familier)
- coincer (populaire)

chauffer
v.
rI./r v. tr.
d1./d Rendre chaud, plus chaud; donner une sensation de chaleur.
|| Chauffer au rouge, à blanc: élever la température jusqu'à ce que le corps chauffé devienne rouge, blanc.
d2./d TECH Mettre sous pression (une machine à vapeur).
d3./d Fig., Fam. Exciter, enthousiasmer (qqn). Un chanteur qui chauffe son public.
|| Chauffer un candidat, le préparer à une épreuve, à un examen, par un travail intensif.
|| Chauffer les oreilles à qqn, l'irriter.
rII./r v. intr.
d1./d Devenir chaud. Le dîner est en train de chauffer.
d2./d Dégager de la chaleur. La houille chauffe plus que le bois.
d3./d S'échauffer à l'excès. Cet essieu va chauffer s'il n'est pas graissé.
Fig., Fam. ça chauffe, ça va chauffer: cela va prendre une tournure violente.
rIII/r v. Pron.
d1./d S'exposer à la chaleur. Se chauffer au coin du feu.
d2./d être chauffé. Se chauffer au mazout.
|| Fig., Fam. Vous verrez de quel bois je me chauffe: vous verrez de quoi je suis capable (menace).

⇒CHAUFFER, verbe.
I.— Emploi trans.
A.— Donner une certaine chaleur.
1. [Le suj. désigne une source de chaleur ou une pers. qui est l'agent de cet acte] Procurer de la chaleur, rendre chaud par différents moyens. Chauffer le four, la maison; (faire) chauffer de l'eau. Tandis que l'actif soleil (...) chauffe la pêche tardive sous sa peluche de coton (COLETTE, Paysages et portraits, 1954, p. 71).
SYNT. Chauffer fortement, légèrement qqc.; se chauffer les mains, les pieds; mettre qqc. chauffer, à chauffer (fam.); chauffer à blanc (cf. blanc I A 1 d). Chauffer (du métal) au rouge. Élever la température de telle sorte que le métal devienne rouge (cf. J.-J. CHARTROU, Pétroles naturel et artificiels, 1931, p. 103).
P. métaph. :
1. L'envoyé de l'Électeur de Bavière à Versailles, M. de Monasterol, chauffait ces discours qui nous sont revenus tout vifs et bouillants par Saint-Simon...
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 13, 1851-62, p. 77.
MÉCAN. Chauffer une locomotive, un vapeur. En allumer les chaudières, mettre en service. Pour que cela valût la peine de faire chauffer des locomotives (PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 293).
En partic., région. (Canada). Conduire une automobile, un camion.
Péj. Chauffer qqn ou les pieds de qqn. Le torturer en lui brûlant la plante des pieds, généralement pour lui faire avouer où se cache son trésor. L'âtre du feu où souvent ils [les Chouans] chauffaient les pieds de leurs dénonciateurs (BALZAC, Les Chouans, 1829, p. 88).
2. [Le suj. désigne un aliment, une pers., un de ses attributs, un sentiment] Procurer une certaine chaleur ou une impression de chaleur à une partie du corps. Chauffer le cœur de qqn. Chauffer ses tons, les enflammer, les brillanter (E. et J. DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, p. 429). L'indignation chauffait mon front (GIDE, Isabelle, 1911, p. 646).
Spéc. Chauffer (un muscle). Faire des exercices qui lui procurent une certaine chaleur en vue d'un bon fonctionnement. Il [Momolo] avait peine à chauffer ses cordes vocales (A. ARNOUX, Le Rossignol napolitain, 1937, p. 205).
Péj., ART MILIT. Chauffer (un endroit, en partic. un poste, une ville). Le canonner fortement (cf. boulet, ex. 3).
B.— Au fig., le plus souvent avec une nuance fam.
1. [Le compl. désigne une pers.] Entourer de près, exciter, encourager dans un sens favorable ou défavorable pour obtenir quelque chose. Ce qui chauffe les autres me glace, ce qui les anime me paralyse (FLAUBERT, Correspondance, 1867, p. 290).
Spécialement
a) Chauffer (de près) une femme. Lui faire la cour avec ardeur. Ce godelureau d'Hubert qui essaye de la chauffer de près [Angèle] (P. VIALAR, La Chasse aux hommes, Le Rendez-vous, 1952, p. 170).
b) Chauffer un élève, un candidat. Le préparer ardemment à un examen, aux dépens de son développement général.
2. [Le compl. désigne une affaire, un événement] Favoriser, préparer, mener activement et efficacement. Ratinois. — (...) ça traîne. Robert. — Il faut chauffer ça! (E. LABICHE, La Poudre aux yeux, 1861, II, 2, p. 354).
P. iron. Bravo! il est venu!... Je vais lui chauffer vertement son entrée (O. FEUILLET, Scènes et proverbes, 1851, p. 138).
3. Expr., gén. péj.
a) Fam. Chauffer les oreilles à qqn. L'agacer, l'exaspérer. Maman, quoi! ça nous chauffait les oreilles (H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 31).
b) Se chauffer le job. Se monter le bourrichon (cf. HUYSMANS, En ménage, 1881, p. 303).
C.— Lang. pop. et arg.
Surprendre, prendre quelqu'un sur le fait. L'idée qu'on te chaufferait par là, que ce serait peut-être un autre qui t'arrêterait (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 346).
Prendre quelque chose, voler. On m'a encore chauffé mon quart (COURTELINE, Les Gaîtés de l'escadron, 1886, III, 1, p. 36).
II.— Emploi intrans.
A.— [Le suj. désigne une chose]
1. Devenir chaud. Tandis que le potage chauffe (GIDE, Journal, 1914, p. 467).
2. Dégager de la chaleur. Le feu ne chauffe que si on le nourrit (ALAIN, Propos, 1931, p. 1048).
3. Spéc., Mécan.
a) [Le suj. désigne un navire locomotive] Avoir ses machines qui fonctionnent, en particulier pour le départ. Les steamers en train de chauffer (A. DAUDET, Jack, t. 1, 1876, p. 79).
b) [Le suj. désigne un élément d'une machine, une machine] Devenir trop chaud en raison d'un mauvais fonctionnement. Le moyeu chauffe (Ch. CHAPELAIN, Cours mod. de techn. automob., 1956, p. 355).
4. Expr. fig.
a) C'est un bain qui chauffe, le bain chauffe (cf. bain I B; également J. DE LA VARENDE, Man d'Arc, 1939, p. 292).
b) Le four chauffe. Une affaire, souvent fâcheuse, se prépare. Il paraît que le four chauffe par là-bas (O. FEUILLET, Bellah, 1850, p. 155).
Ce n'est pas pour vous que le four chauffe. Ce qui se prépare ne vous concerne pas.
Rem. Balzac (La Vieille fille, 1836, p. 326) emploie cette expr. dans une tournure affirmative : Bah! c'est pour monsieur du Bousquier que le four chauffe!
B.— Au fig., fam.
1. [Le suj. désigne un événement, une affaire]
a) Prendre une tournure favorable, vive, animée, bien marcher. Tout va bien!... Ça chauffe! (SARDOU, Rabagas, 1872, II, 5, p. 58).
b) Plus gén. Prendre une tournure défavorable, grave, violente, mal tourner. Intervenir lorsque la scène chaufferait trop (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 340) :
2. La veille de la bataille, un grand pendard de carabinier vient me trouver. (...). Il me crie : « Demain ça va chauffer. Je risque d'y laisser ma peau. Confessez-moi, monsieur le curé, ... »
A. FRANCE, L'Orme du mail, 1897, p. 57.
2. [Le suj. désigne une pers. ou une collectivité] Susciter, manifester de l'enthousiasme. La salle va chauffer terrible (ds GILB. 1971) :
3. Mon vieux, je vois que non content de reculer les limites de l'art, tu recules ta date. On tâchera ce soir-là de chauffer. Je t'assure que j'ai le sentiment du succès.
VALÉRY, Correspondance [avec Gide], 1901, p. 381.
III.— Emploi pronom.
A.— Emplois réfl. [Le suj. désigne un animé, une collectivité, un inanimé personnifié] Se mettre sous l'action d'une source de chaleur, en recevoir les effets. Se chauffer à un feu, au soleil. De petites gens (...) se chauffaient aux rayons du soir (ESTAUNIÉ, L'Ascension de M. Baslèvre, 1919, p. 134).
P. méton. Chauffer l'endroit où l'on se tient (pièce, habitation). Je me chauffais avec du charbon de terre (BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, p. 98).
P. métaph. Se donner du courage, se procurer de la chaleur humaine au contact d'une personne, recevoir d'elle ces qualités :
4. Sa tendresse, son charme, sa poésie font autour d'elle une sorte de rayonnement où je me chauffe, où se fond mon humeur chagrine.
GIDE, Journal, 1906, p. 220.
Expr. fig. et fam.
1. Montrer, savoir, (faire) voir de quel bois qqn se chauffe. Montrer, savoir, (faire) voir les qualités (énergie, sentiments, habitudes) selon lesquelles il vit, agit. Je voudrais montrer à ce preux de quel bois nous nous chauffons (SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, p. 8).
Ne pas se chauffer de tel bois. Ne pas vivre avec tel sentiment, telle opinion, selon telle habitude :
5. ... s'il plaît à Votre Seigneurie de se faire traiter en morisque, moi, je ne me chauffe pas de ce bois-là.
TOULET, Le Mariage de Don Quichotte, 1902, p. 99.
2. Par antiphrase. [En guise d'avertissement] Allez lui dire cela et vous chauffer au coin de son feu. Il serait déplacé que vous teniez un tel langage à cet homme.
B.— Emplois avec valeur de passif. [Le suj. désigne une chose] Les fourneaux « cloche » (...) se chauffent au coke (Lar. mén. 1926, p. 1043).
En partic. [Le suj. désigne une couleur, un parfum] Prendre une certaine intensité, une impression de vie. Rochers, dont la blancheur se chauffe de jaune et de brun (ZOLA, Naïs Micoulin, 1884, p. 27).
Prononc. et Orth. :[], (je) chauffe []. Ds Ac. 1694-1932. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. chaufer. Étymol. et Hist. A. Intrans. mil. XIIe s. « devenir chaud » (WACE, St Nicholas, 174 ds T.-L.); 1690 fig. (FUR. : On le dit aussi dans les grandes ardeurs de l'été, quand on voit un temps qui menace de quelque orage, qui c'est un bain qui chauffe); 1690 fam. (ibid. : On dit proverbialement, ce n'est pas pour vous que le four chauffe, à ceux qui pretendent avoir part en quelque affaire, à quelque feste, et qu'on en veut exclure); 1842-43 arg. (SUE, Les Mystères de Paris, t. 1, p. 333 : Bon, ça va chauffer!). B. Trans. 1176 « rendre chaud au contact d'une source de chaleur » fig. (CHR. DE TROYES, Cligès, éd. W. Foerster, 470); 1174-84 au propre (ID., Perceval, éd. W. Roach, 9172); 2e moitié XIIIe s. (Fabliaux, I, 161, 74 ds T.-L. : li fevres... chauffe son fer bien et bel); 1421 « donner la question par le moyen du feu » (Lit. remiss. ex Reg. 171, ch. 452 ds DU CANGE, s.v. attidere); 1798 (Ac. : On dit figurement, chauffer quelqu'un, pour dire l'attaquer vivement par des raisonnements ou des plaisanteries); 1820-40 arg. « détourner, voler » (ms. Jacquinot ds LARCH. Suppl. 1889, p. 53 : Il s'est senti chauffer). C. pronom. XIIIe s. « recevoir l'action de la chaleur » (Berte LI ds LITTRÉ); d'où 1585 proverbe (N. DU FAIL, Contes et Disc. d'Eutrapel, éd. Jouaust, II, 272 cité par Ch.-L. LIVET, Lexique de la lang. de Molière, Paris, Imprimerie Nationale, t. 1, 1895, s.v. bois : Quant aux courts des Princes, il les faut, pour parler et apprendre de tout, avoir veues, et sçavoir de quel bois on s'y chauffe, mais s'en retirer au plus tot qu'on peut). Du lat. vulg. calefare, altération de calefacere (composé de calere « être chaud » et facere « faire »); « rendre chaud (de l'eau) », Plaute ds TLL s.v., 145, 44; fig. « exciter » dep. Cicéron, ibid., 146, 29. Fréq. abs. littér. :1 161. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 956, b) 2 437; XXe s. : a) 2 233, b) 1 476. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 10, 110, 144, 222, 386, 407. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 323, 401. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 148. — QUEM. /e s. t. 4 1972.

1. chauffer [ʃofe] v. tr. et intr.
ÉTYM. Mil. XIIe; d'un lat. pop. calefare, lat. class. calefacere. → Caléfaction.
———
I V. tr.
1 Élever la température de (qqch.); rendre chaud, plus chaud. || Chauffer de l'eau à 100° : faire bouillir. || Chauffer des aliments. Cuire. || Chauffer qqch. dans une étuve ( Étuver), à la braise ( Braiser), au four. || Chauffer trop fort une viande. Brûler, calciner, griller, surchauffer. || Chauffer ce qui a refroidi. Réchauffer. || Le soleil chauffe l'atmosphère. Embraser. || Chauffer le four. || Chauffer progressivement un four. Attremper. || Ce poêle chauffe toute la maison.Absolt. || Ce poêle chauffe bien. || La houille chauffe plus que le bois.Chauffer des draps. Bassiner. || Chauffer un métal, du fer, au rouge, à blanc. Bleuir; blanc (cit. 20, et supra), incandescence. Au p. p. || Chauffé à blanc (→ Blanc, cit. 19.2); par métaphore (→ ci-dessous, cit. 1); fig. (→ ci-dessous, Chauffé, p. p. adj., 2.).
1 Le ciel chauffé à blanc, s'étendait comme un miroir d'étain au-dessus du village, à demi consumé déjà par une demi-journée de soleil sans nuages.
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 181.
1.1 La cuisine, la boulangerie, la machine du bateau, chauffaient tellement les faux ponts, que dix des forçats moururent de chaleur.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 130.
2 (…) il chauffe les semelles de ses bottes au foyer habitué à rissoler les vôtres (…)
Courteline, Boubouroche, I, 3.
2.1 Ce qu'il chauffe votre poêle, dites-moi… Qu'est-ce que c'est que cette marque ? Un Godin ? Mais ça chauffe le tonnerre, ces machins-là…
N. Sarraute, le Planétarium, p. 91.
REM. La deuxième occurrence est en emploi absolu, le tonnerre ayant une fonction adverbiale.
Techn. Mettre en service (un appareil qui doit être chauffé). || Chauffer une chaudière, une locomotive.
Loc. Chauffer les oreilles (de qqn), l'exaspérer. Échauffer.
2.2 Nature, marâtre ou mère ? aucune importance : je salue en toi le comble du relatif. Mais ne viens pas me chauffer les oreilles en ramenant ta fraise.
J.-L. Bory, Ma moitié d'orange, p. 72.
2 Régional (Canada; de chauffeur). Conduire (une automobile).
3 Fig. et fam. Chauffer qqn; chauffer qqn à blanc, l'exciter, attiser son zèle.Chauffer un candidat, le préparer intensément à un examen. Bachoter.Chauffer une femme, lui faire une cour pressante, la serrer de près.
Chauffer une affaire, la mener rondement.
———
II V. intr.
1 Devenir chaud. || Le four chauffe. || Faire chauffer de l'eau, un bain.Fig. Le bain chauffe : un orage se prépare. || Faire chauffer des aliments (sans cuire). Réchauffer. — ☑ Loc. fam. Faites chauffer la colle ! : il y a de la casse.
La locomotive, le navire chauffe : les feux sont allumés, le départ est proche. Pression (être sous pression).
(1906). S'échauffer à l'excès, dangereusement. || Le moteur, le palier chauffe; l'essieu, la roue chauffe, par suite d'un mauvais fonctionnement. Échauffer (s').
2 Produire de la chaleur. || Cet appareil chauffe bien. || Le coke chauffe mieux que le bois.
Prov. Vieilli. Ce n'est pas pour vous que le four chauffe : ce qui se prépare ne vous concerne pas, n'est pas pour vous.
3 (1830, in D. D. L.). Fig. et fam. Ça chauffe, ça va chauffer : la chose devient grave, sérieuse, vive. 3. Barder (→ Chaud, I., C., 4.).
4 Argot mus. (adapt. franç. de l'angl. hot « chaud »). Avoir un rythme excitant. || Ce pianiste de jazz a une bonne technique, mais il ne chauffe pas. || Un orchestre qui chauffe. || Un chanteur de rock qui chauffe terrible. || Une salle qui chauffe, survoltée, surexcitée.
——————
se chauffer v. pron.
1 S'exposer à la chaleur. || Se chauffer au soleil. || Se chauffer près d'un radiateur.
(Faux pron.). || Se chauffer les mains, les pieds.
3 (…) j'aperçus quelqu'un assis dans mon fauteuil, et qui se chauffait les pieds en me tournant le dos.
Maupassant, les Sœurs Rondoli, p. 112.
Loc. fig. Se chauffer le cœur. Réchauffer, réconforter.
4 Et pourtant c'eût été si bon, au milieu de tant de deuils et de tristesse, d'avoir un peu d'amour pour se chauffer le cœur !
Alphonse Daudet, le Petit Chose, II, XVI.
2 Chauffer son logement. || Se chauffer au bois, au charbon. || Ils se chauffent à l'électricité.
Loc. prov. Fig. Nous ne nous chauffons pas du même bois : nous n'avons pas les mêmes idées, les mêmes habitudes. — ☑ Montrer de quel bois on se chauffe, de quoi l'on est capable (→ Bois, cit. 40).
3 Se mettre en condition, en train. Échauffer (s').
4 (Avec valeur de passif). || Ce fourneau se chauffe au bois.
——————
chauffé, ée p. p. adj.
1 Rendu, devenu chaud.
2 Fig. Excité, encouragé. — ☑ Loc. Chauffé à blanc, exalté à l'extrême.
CONTR. Attiédir, glacer, rafraîchir, réfrigérer, refroidir.
DÉR. et COMP. Chauffage, chauffant, chauffe, chaufferette, chaufferie, chauffeur, 2. chauffeuse, chauffoir. Préchauffer, rechauffer, surchauffer. Inchauffable. — V. Chauffe- et composés.
HOM. 2. Chauffer.
————————
2. chauffer [ʃofe] v. tr.
ÉTYM. 1840, v. intr., « détrousser les passants »; probablt de l'ital. pop. ciuffare [tʃufaʀe], fourbesque zuffare, p.-ê. par le marseillais tchouffer; rattaché à 1. chauffer comme une métaphore analogue à celle de étouffer, griller; la paronymie avec choper a dû jouer.
Argot, puis fam. Voler, dérober. (fam.) Choper, chouraver, faucher. || Se laisser chauffer sa montre. || Il lui a chauffé ses meilleures idées.
Vx. Prendre (qqn) sur le fait. || Il s'est fait chauffer.
HOM. 1. Chauffer.

Encyclopédie Universelle. 2012.