Akademik

forteresse

forteresse [ fɔrtərɛs ] n. f.
forterece XIIe; du lat. fortis, avec le suff. -aricius
1Lieu fortifié pour défendre une zone territoriale, une ville. 1. château (fort), citadelle, fortification, place (forte). Investir, abattre une forteresse. Forteresse imprenable, inexpugnable.
Fort servant de prison d'État. Arrêts de forteresse.
2Fig. Ce qui résiste à l'action extérieure. citadelle, rempart. « Une énorme forteresse de préjugés, de privilèges, de superstitions » (Hugo).
3(v. 1943; calque de l'angl. flying fortress) Forteresse volante : bombardier lourd américain mis en service au cours de la Seconde Guerre mondiale.

forteresse nom féminin (latin médiéval fortaricea) Lieu fortifié, organisé pour la défense d'une ville, d'une région. Citadelle servant de prison d'État. Ce qui protège, défend avec force quelque chose ou quelqu'un ; ce qui résiste à l'action, aux courants extérieurs ; rempart, citadelle : Département qui est une forteresse du conservatisme. Une forteresse de préjugés.forteresse (expressions) nom féminin (latin médiéval fortaricea) Artillerie, infanterie, troupes de forteresse, troupes ou armes utilisées depuis la guerre de 1870 à l'attaque ou la défense des places fortes, notamment à la défense de la ligne Maginot entre 1930 et 1940. Forteresse volante, nom donné en 1942 aux bombardiers lourds américains Boeing B-17, qui donnèrent naissance aux superforteresses B-29 (1944) et B-36 (1949), puis aux stratoforteresses B-52 (1949) et B-58 (1956). Guerre de forteresse, synonyme de guerre de siège. (Ce terme fut employé entre 1870 et 1914.) ● forteresse (synonymes) nom féminin (latin médiéval fortaricea) Lieu fortifié, organisé pour la défense d'une ville, d'une région.
Synonymes :
- citadelle
- fort
- place forte
Guerre de forteresse
Synonymes :
- guerre de siège

forteresse
n. f.
d1./d Ouvrage fortifié protégeant une étendue de territoire.
d2./d Fig. Ce qui est inaccessible aux influences extérieures. La forteresse des traditions.

⇒FORTERESSE, subst. fém.
A.— Lieu fortifié de plus ou moins grande étendue, destiné à défendre une place ou une région. Tandis que, autrefois, chaque ville avait des remparts et des fossés, maintenant quelques grandes forteresses se chargent de protéger tout le pays (DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 165). Une sorte de forteresse carrée, flanquée aux angles de quatre tours rondes surmontées d'une sorte de dôme (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 92) :
1. La politique de Louis XIV restait fidèle à son principe : entourer la France de forteresses et de tranchées, fermer toutes les trouées, barrer les routes d'invasion. C'est pourquoi le roi voulut, dès le début de la campagne, s'emparer de Mons et de Namur, qui couvrent la vallée de l'Oise.
BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 247.
SYNT. Ancienne, antique, vieille forteresse; forteresse féodale, franque; puissante, redoutable forteresse; forteresse imprenable, inattaquable, inexpugnable; bastions, casemates, retranchements d'une forteresse; artilleur, artillerie, guerre de forteresse; bâtir, construire une forteresse; assiéger, attaquer, occuper, quitter, rendre une forteresse.
P. anal. Forteresse naturelle. Site constituant un lieu de défense et de protection efficace contre des attaques éventuelles :
2. ... c'est bien là que Sion était assise; site bizarre et malheureux pour la capitale d'un grand peuple : c'est plutôt la forteresse naturelle d'un petit peuple chassé de la terre, et se réfugiant avec son Dieu et son temple sur un sol que nul n'a intérêt à lui disputer...
LAMART., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 448.
Spéc. Château fort servant de prison d'État. Arrêts de forteresse. En Wurtemberg, le poète mourant Wilhelm Hauff fut condamné à deux ans et demi de prison, pour délit de presse. À Wiesbaden, un professeur fut condamné à 19 ans de forteresse (ROLLAND, Beeth., t. 2, 1937, p. 590).
B.— AÉRON. (aviat. milit.). Forteresse volante. Bombardier lourd américain utilisé pendant la Seconde guerre mondiale. Le 18 août après-midi, je m'envolai d'Alger sur mon avion habituel (...). Le général Juin et une partie de mes compagnons suivaient dans une « forteresse volante » que les Américains avaient tenu à nous prêter (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 294) :
3. Les bombardements devinrent plus coûteux aux Alliés, mais ils continuèrent de plus belle. Des Liberators et des Forteresses [it. ds le texte] Volantes, fabriqués aux États-Unis pour les vols à haute altitude, se joignirent à ces attaques.
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 285.
C.— Au fig.
1. [Gén. suivi d'un subst. compl. déterminé] Ce qui enferme, défend, protège avec force quelqu'un ou quelque chose, le rend inaccessible ou inaltérable. La forteresse des athées, du conservatisme. Nous nous rejetons dans l'effroi de nous-mêmes, vers l'antique refuge des oppressions de la pensée, forteresse des dominations sociales menacées (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 238). Ni notre amitié ni notre amour ne peuvent nous introduire en la forteresse d'autrui. Nous-mêmes, également imprenables et seuls, nous n'avons que faire des autres (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 165) :
4. Le corps enferme l'esprit dans une forteresse; bientôt la forteresse est assiégée de toutes parts et il faut à la fin que l'esprit se rende.
PROUST, Temps retr., 1922, p. 1035.
2. [Gén. suivi d'un subst. compl. non déterminé] Ce qui résiste avec force, est difficile à forcer ou à vaincre. La marquise est une forteresse de vertu (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 182) :
5. Prince qui vivez parmi les poulains bleus, (...)
Petit prince, forteresse de dignité et de douceur,
Petit prince, framboise de douceur...
MONTHERL., Encore inst. bonh., 1934, p. 688.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 « lieu fortifié » (Enéas, 4554 ds T.-L.); 1541 fig. « refuge suprême » (CALVIN, Instit., IV, p. 225 ds HUG.); 2. 1810 « château fort servant de prison » (STAËL, Allemagne, t. 2, p. 318 : La nourrice de Marie [reine d'Écosse] se plaint au commandant de la forterresse des traitements qu'il fait endurer à sa prisonnière); 3. ca 1943 aviat. forteresse volante (d'apr. Lar. Lang. fr.). Dér. de fort1 étymol. A 2; suff. -eresse; cf. lat. médiév. fortalicia, fortaricia et autres var. dep. 1119 ds NIERM.; le sens 3 est le calque de l'angl. flying-fortress (The International Webster New Encyclopedic dictionary, 1972). Fréq. abs. littér. :942. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 833, b) 952; XXe s. : a) 996, b) 1 331. Bbg. Archit. 1972, p. 164, 211. — BRÜCH (J.). Französisches forteresse. Z. fr. Spr. Lit. 1919, t. 45, pp. 135-147.

forteresse [fɔʀtəʀɛs] n. f.
ÉTYM. V. 1130, forterece; du lat. fortis (→ 1. Fort), avec le suff. -aricius; adj. substantivé en lat. pop. fortaricia.
1 Lieu fortifié pour défendre une zone territoriale, une ville. Citadelle (cit. 1), château (fort), 3. fort, III., fortification, place (forte). || Fortifications dominantes des forteresses médiévales. || Investir, assiéger, conquérir, abattre une forteresse. || Ouvrir une brèche dans la forteresse. || Forteresse imprenable, inexpugnable. || Le Capitole, la Bastille, le Châtelet, le Kremlin, forteresses célèbres.
1 À partir du XIe siècle, l'art des maîtres maçons et la corvée des serfs élèvent ces immenses forteresses, dont tant de ruines, si nombreuses encore aujourd'hui sur le sol français, peuvent donner une idée. L'enceinte est formée de murailles très épaisses, pour résister aux coups du bélier, et très hautes, pour rendre l'escalade impossible. Elle est ordinairement flanquée de tours rondes ou carrées. Les abords en sont défendus par des fossés larges et profonds que l'on peut inonder ou que l'on sème d'engins de fer à quatre pointes, appelés chausse-trapes. On ne peut franchir le fossé que sur un pont-levis. La porte est fermée de battants de bois à garniture de fer. Derrière la porte, descend la herse. Il y a donc une triple barrière qu'il est difficile de forcer. Toute l'enceinte est hérissée de créneaux, derrière lesquels s'abritent les hommes d'armes. Par les archères ou meurtrières, sifflent des flèches; par les mâchicoulis, tombent l'huile et la poix bouillantes, le plomb fondu. Si l'ennemi a franchi tous ces obstacles, enlevé toutes les cours et tous les logis intérieurs, il reste, dans la forteresse même, une forteresse à prendre. C'est le donjon, une haute tour dont la porte est à quelque vingt pieds au-dessus du sol, si bien qu'il faudrait que l'assiégé descendît une échelle à l'assiégeant. Sous le sol des cours, sont de vastes souterrains qui communiquent parfois avec des sorties secrètes, et à la base des tours sont creusés les cachots, sans lumière et sans air, où l'on détient les prisonniers.
Alfred Rambaud, Hist. de la civilisation franç., t. I, p. 426.
2 (1810). Fort servant de prison d'État. || Arrêts de forteresse. || Incarcéré dans une forteresse.
2 Son Altesse Sérénissime (…) a bien voulu, malgré l'horreur inspirée par un tel meurtre, commuer la peine à laquelle Fabrice del Dongo a été condamné, en celle de douze années de forteresse.
Stendhal, la Chartreuse de Parme, p. 261.
2.1 À vingt-huit ans déjà, enfermé dans la forteresse préventive, en attendant la Sibérie, il s'écriait : « Je vois maintenant que j'ai une si grande provision de vie en moi, qu'il est difficile de l'épuiser. »
Gide, Dostoïevski, p. 20.
Par métaphore. Lieu bien gardé, d'accès difficile. || Sa maison est une véritable forteresse.
3 (Av. 1559). Fig. Bastion, citadelle, rempart. Ce qui résiste aux assauts, aux actions du dehors. || Une forteresse de vertu (→ Asseoir, cit. 6).
3 Une énorme forteresse de préjugés, de privilèges, de superstitions, de mensonges, d'exactions, d'abus, de violences, d'iniquités, de ténèbres est encore debout sur le monde avec ses tours de haine.
Hugo, les Misérables, IV, XIII, III.
4 (V. 1943; trad. angl. flying-fortress). || Forteresse volante : bombardier lourd américain mis en service au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Encyclopédie Universelle. 2012.