citadelle [ sitadɛl ] n. f.
• fin XVe; it. cittadella « petite cité »
1 ♦ Forteresse qui commandait une ville. ⇒ 3. fort, fortification; casbah, 1. château (fort), oppidum. Le Capitole, citadelle de Rome. Une citadelle inexpugnable. Casemates, enceinte, fossés, remparts, créneaux d'une citadelle. Il « monte à l'escalade de la citadelle sous le feu du canon ennemi » (Voltaire) .
2 ♦ Fig. Centre, bastion. Rome, citadelle du catholicisme.
● citadelle nom féminin (italien cittadella, de città, ville) Ouvrage fortifié indépendant servant autrefois de réduit pour la défense d'une place importante. Lieu qui dispose de puissants moyens de défense ; bastion : Les bandits avaient transformé la ferme en une citadelle. Centre principal où l'on défend des idées, une doctrine, etc. : Ce département est une citadelle du socialisme. ● citadelle (synonymes) nom féminin (italien cittadella, de città, ville) Ouvrage fortifié indépendant servant autrefois de réduit pour la défense...
Synonymes :
- acropole
- alcazar
- oppidum
- redoute
Lieu qui dispose de puissants moyens de défense ; bastion
Synonymes :
- bastion
Centre principal où l'on défend des idées, une doctrine, etc.
Synonymes :
- bastion
citadelle
n. f.
d1./d Forteresse commandant une ville.
d2./d Fig. Centre important. Genève, citadelle du calvinisme.
⇒CITADELLE, subst. fém.
A.— Forteresse construite à l'intérieur ou près d'une ville, en vue de la défendre contre les assauts extérieurs ou les révoltes intérieures, et qui commande souvent aussi la campagne environnante. La citadelle de Montmédy sur son roc, la ville au bas (MICHELET, Journal, 1842, p. 465).
— P. méton. Ville fortifiée. Huy, qui est encore une redoutable citadelle, a été autrefois une belliqueuse commune (HUGO, Le Rhin, 1842, p. 57).
— Spéc. Forteresse en tant que prison. La sentence (...) condamnait Fabrice à douze années de citadelle (STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, p. 322).
B.— P. anal.
1. [de forme, de solidité, de fonction] Le logis des fourmis n'a pas (...) la solidité granitique de la citadelle des termites (MAETERLINCK, La Vie des fourmis, 1930, p. 81).
2. Lieu, centre organisé pour défendre avec acharnement certains intérêts, certaines idées. L'abbaye de Gif, dont l'abbesse (...) avait fait une des citadelles du jansénisme féminin (BREMOND, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 4, 1920, p. 300).
C.— P. métaph. ou au fig.
1. Personne rappelant, par sa force de résistance, une citadelle :
• 1. On régla le plan des attaques, les ruses à employer, et les surprises de l'assaut, pour forcer cette citadelle vivante [Boule de Suif] à recevoir l'ennemi dans la place.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Boule de Suif, 1880, p. 143.
2. Situation matérielle, morale (d'une personne), rappelant certaines caractéristiques d'une citadelle :
• 2. ... Dieu n'ayant jamais voulu le succès de mes livres... On me trouvera les poings rongés dans une citadelle sans portes ni barbacanes qui se nomme le manque d'argent et qu'on ne peut ni prendre ni défendre...
BLOY, Journal, 1907, p. 359.
3. Pensée, système de pensée organisé pour défendre avec acharnement certaines idées. La doctrine du salut public est (...) la dernière citadelle du despotisme (Les Fondateurs de la 3e République, Ferry, 1866, p. 111).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1495 fortif. (GUILLAUME DE VILLENEUVE, Mém. ds GDF. Compl.); 1685 servir de citadelle (LA FONTAINE, Le Renard et les poulets d'Inde, XII, 18, 2 : Un arbre à des dindons servoit de citadelle). Empr. à l'ital. cittadella « petite cité » (dimin. de cittade, forme anc. de città « ville », v. cité), av. 1363 ds BATT. Fréq. abs. littér. :646. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 574, b) 984; XXe s. : a) 530, b) 587. Bbg. HOPE 1971, p. 34. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 87.
citadelle [sitadɛl] n. f.
ÉTYM. 1495; ital. cittadella « petite cité », de città « ville, cité ».
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1 Forteresse commandant une ville. ⇒ Château (château fort), fortification, oppidum. || Le Capitole, citadelle de Rome. || La citadelle d'Anvers. || Citadelles au Maghreb. ⇒ Casbah. || Citadelle avancée, postée sur une éminence, sur un promontoire. || Les citadelles grecques étaient bâties sur les acropoles. || La Cadmée, citadelle de Thèbes. || Casemates, enceinte, fossés, remparts, créneaux d'une citadelle. || Se réfugier, s'enfermer, être bloqué dans la citadelle. || La citadelle, dernier réduit de la défense. || Serrer de près, assiéger, investir, attaquer, occuper, démolir, raser une citadelle. || Citadelle prise d'assaut, à revers, par surprise. || Citadelle imprenable, inexpugnable. || Chasser, expulser de la citadelle la garnison ennemie. || Citadelle à court de vivres, de munitions, qui capitule, ouvre ses portes. || Livrer les clefs de la citadelle. || Planter, arborer son drapeau sur la citadelle. || Citadelle menaçante, qui tient la ville sous ses canons. || Interner un prisonnier dans une citadelle.
1 (…) il entreprend de s'emparer de Porto-Bello (…) ville très forte munie de canons et d'une garnison considérable. Il arrive sans artillerie, monte à l'escalade de la citadelle sous le feu du canon ennemi; et, malgré une résistance opiniâtre, il prend la forteresse.
Voltaire, Essai sur les mœurs, CLII, p. 431.
2 On le conduisit (le duc du Maine, après la conspiration de Cellamare) dans la citadelle de Dourlans où il fut gardé par un officier (…) qui le traita avec toute l'impolitesse et la dureté d'un véritable geôlier.
3 Du sommet, par le mois de mai où le siège commença, le regard s'étend sur deux paysages et comme sur deux mondes différents (…) Gergovie est la citadelle avancée qui garde les sentiers du haut pays et qui surveille les routes et les moissons d'en bas.
Camille Jullian, Vercingétorix, XIII, IV, p. 196.
4 Le parc des Buttes-Chaumont fait penser à des clairons, à des fanfares d'assaut, à une bataille qui rampe victorieusement au flanc d'une citadelle.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, IV, VI, p. 47.
♦ Spécialt. Forteresse servant de prison. || La « citadelle de Parme » (où Fabrice est conduit en prison dans la Chartreuse de Parme de Stendhal, chap. XV et suivants).
♦ Par compar. ou par anal. Littér. || Une citadelle mouvante, flottante : un grand navire de combat (→ Choc, cit. 1). || Se retrancher dans un abri comme dans une citadelle.
5 Contre les assauts d'un Renard
Un arbre à des Dindons servait de citadelle,
Le perfide ayant fait tout le tour du rempart,
Et vu chacun en sentinelle (…)
La Fontaine, les Fables, XII, 18.
2 Fig., littér. Centre où l'on défend des idées. || La citadelle d'une doctrine, d'un idéal, lieu d'où ils se concentrent, rayonnent. ⇒ Boulevard, capitale, ralliement (point de ralliement). || Rome, citadelle du catholicisme. || Genève, citadelle du calvinisme.
6 De toutes les tribus et de toutes les cités belges et celtiques, on se rendit en masse dans la ville éduenne. Elle devint pour quelques jours la tête et la citadelle de la Gaule entière (…) L'enthousiasme populaire étouffa tous les égoïsmes (…)
Camille Jullian, Vercingétorix, XV, IV.
3 Par métaphore, littér. (en parlant d'un cerveau, d'une intelligence). || Une citadelle de connaissances, qui possède un « arsenal » de connaissances.
7 (…) une vaste et forte tête, un crâne puissant, le front haut, large, droit, une forteresse de doctrine, une citadelle d'érudition et de théologie.
André Suarès, Trois hommes, II, « Pascal », p. 21.
♦ Par métaphore. (Littér. ou plais.). Lieu, chose qui est en butte aux intrigues, aux assauts, aux convoitises.
8 Le pouvoir est une citadelle constamment assiégée par la servilité, la flatterie, l'obséquiosité, l'ambition, le besoin.
♦ Par plais. (en parlant d'une femme). || Une citadelle qui capitule.
Encyclopédie Universelle. 2012.