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fourchette

fourchette [ furʃɛt ] n. f.
• 1313; de fourche
1Ustensile de table (d'abord à deux, puis à trois, quatre dents), dont on se sert pour piquer les aliments. La fourchette, la cuillère et le couteau. 1. couvert. Fourchette à dessert, à gâteaux. Fourchette à poisson, à escargots, à huîtres. « Pauline prit une fourchette à long manche pour rôtir les tartines devant les braises » (Chardonne). Dent de fourchette. fourchon. Loc. fam. La fourchette du père Adam : les doigts. — Avoir un joli, un bon, un sacré coup de fourchette : manger de bon appétit et beaucoup. « Qu'est-ce qu'il a comme coup de fourchette. Il dévore » (Queneau). Par méton. C'est une solide fourchette, un gros mangeur. « c'était une bonne fourchette et elle ne vous cassait pas les pieds avec son régime et sa ligne » (P. Émond).
2(1600 « bâton fourchu pour poser l'arquebuse ») Pièce qui soutient le fléau d'une balance au repos. Pièce qui transmet au balancier d'une horloge le mouvement de l'échappement. pendillon. Autom. Pièce du changement de vitesse qui sert à actionner le train baladeur.
3(1690; « cartilage du sternum » 1560) Anat. Soudure des deux clavicules de l'oiseau.
(1824) Fourchette sternale : échancrure médiane située à l'extrémité supérieure du sternum. — (1732) Fourchette vulvaire : commissure postérieure des grandes lèvres.
4(1680) Vétér. Partie du sabot du cheval formant le milieu de sa face inférieure.
5(1930) Artill. Le plus petit bond en portée, tel que le sens du coup suit sûrement (sauf coup anormal) le sens du bond.
Jeux Aux échecs, Attaque par un pion de deux pièces à la fois. Cartes Prendre son adversaire en fourchette : avoir deux cartes, l'une supérieure, l'autre inférieure à celle d'un adversaire. Avoir, garder la fourchette à trèfle.
6Coup de fourchette, ou fourchette : coup qui consiste à enfoncer l'index et le médius tendus dans les yeux d'un adversaire.
7Écon., statist. Écart entre deux valeurs extrêmes dans une prévision, une évaluation. Les résultats sont dans la fourchette. La fourchette des prix, des salaires.

fourchette nom féminin (de fourche) Ustensile de table dont le manche se termine par des dents, et qui sert à prendre la nourriture. Écart entre deux valeurs, deux possibilités extrêmes, deux niveaux, deux positions : Une fourchette de prix. Armement Synonyme de fourquine. Hippologie Coin de corne molle, élastique, à la face inférieure du sabot des équidés. Jeux Aux échecs, attaque par un pion de deux pièces à la fois. Mécanique Pièce mécanique munie de deux bras qui entourent une autre pièce qu'elle a pour but de déplacer. Textiles Pièce du casse-trame du métier à tisser mécanique. Zoologie Pièce osseuse des oiseaux faite des deux clavicules soudées et située au-dessus du bréchet. ● fourchette (expressions) nom féminin (de fourche) Avoir un bon coup de fourchette, avoir un grand appétit, être gros mangeur. Fourchette du sternum, échancrure médiane que présente le bord supérieur de cet os. Fourchette vulvaire, commissure postérieure des grandes lèvres de la vulve. ● fourchette (synonymes) nom féminin (de fourche) Zoologie. Pièce osseuse des oiseaux faite des deux clavicules soudées et...
Synonymes :
- fourquine
- furcula

fourchette
n. f.
d1./d Ustensile de table terminé par plusieurs pointes ou dents.
d2./d TECH Organe en forme de petite fourche.
Fourchette d'embrayage, qui sert à désaccoupler les plateaux d'un embrayage.
d3./d ZOOL Partie cornée située à la face inférieure du sabot du cheval et qui a l'aspect d'une fourchette à deux branches.
|| Os formé par les clavicules soudées de l'oiseau.
d4./d MILIT Intervalle probable de dispersion d'un projectile. Fourchette de tir.
|| STATIS Intervalle entre deux valeurs extrêmes.
Cour. Produit qui se situe dans une fourchette de prix raisonnable.
d5./d Dans les jeux de cartes, combinaison formée par la plus haute et la plus basse d'une séquence de trois cartes, dont la carte intermédiaire est détenue par l'adversaire.

⇒FOURCHETTE, subst. fém.
A.— 1. Ustensile de table en forme de petite fourche à deux, trois ou quatre dents, dont on se sert pour piquer les aliments. Fourchettes à découper; fourchette à huîtres, à poisson, à salade, à gâteaux; manger avec une fourchette. L'usage des fourchettes est moderne; on n'en a point trouvé dans les ruines d'Herculanum, où l'on a cependant trouvé beaucoup de cuillers (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 270).
2. Locutions
a) Vieilli. Déjeûner à la fourchette. Prendre de la viande ou des mets solides au petit déjeuner :
1. À dix heures, le café de Chartres commence à se remplir d'employés qui viennent, en déjeûnant à la fourchette, y attendre l'heure du bureau.
JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 296.
b) Familier
Avoir un joli, bon coup de fourchette et, p. méton., être une belle fourchette. Être gros mangeur. L'ange (...) mastiquait placidement, sans discontinuer. — « Quelle fourchette! » répétait l'enfant de chœur ébahi, « quelle fourchette! » (FLAUB., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 158). C'était une rude fourchette que mon oncle, un vrai curé normand capable de manger douze heures de suite (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Dimanches bourg. Paris, 1880, p. 319).
Jouer de la fourchette. Manger avec appétit. Sénac se tient fort bien à table. Il souffre de l'estomac, du moins il le dit, et cela ne l'empêche pas de jouer de la fourchette (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 188).
P. plaisant. La fourchette du Père Adam. Les doigts. Se servir de la fourchette du Père Adam. Se servir de ses doigts pour manger. (Dict. XIXe et XXe s.).
c) Vx. Au hasard de la fourchette. Enseigne de restaurant où, pour un sou, les clients avaient droit au morceau qu'ils piquaient au hasard dans la marmite (d'apr. LITTRÉ) :
2. Savez-vous, me dit-il, comment mange une partie de cette population?
— Je connais, répondis-je, le plat de viande à deux sous et de légumes à cinq centimes, et j'ai entendu parler du hasard de la fourchette, et du bouillon à jet continu.
A. PRIVAT D'ANGLEMONT, Paris anecdote, Paris, Delahays, 1860 [1854], p. 41.
Au fig., fam. Sans choix ni règle. On pend, on vole, on boit, on s'accouple et on fusille beaucoup, au hasard de la fourchette (ARNOUX, Juif Errant, 1931, p. 199) :
3. ... si je retrouvais quand je prends la plume les choses (...) qui me font dire, à part moi : « je lui écrirai ça », tu aurais vraiment peut-être des lettres amusantes. Mais, va te faire foutre, cela s'en va aussitôt que j'ouvre mon carton. N'importe, au hasard de la fourchette, comme ça viendra.
FLAUB., Corresp., 1850, p. 250.
B.— [P. anal. de forme] Objet, organe, pièce, dispositif dont la forme évoque une fourchette à deux dents :
4. Au-devant [du chœur] sur quatre rangs de longues fourchettes posées sur un pied de bois, brûlent de petits cierges minces qui, avec la flamme inégale et remuante du suif, font trembler la nuit autour d'eux.
GONCOURT, Sœur Philom., 1861, p. 55.
1. En partic.
a) ,,Pied fourchu dont les arquebusiers se servaient pour appuyer leur arme en tirant`` (LITTRÉ).
b) ,,Bâton fourchu sur lequel on assujettit des cisailles`` (Ac. 1932).
c) Partie du sabot des Équidés située dans l'échancrure de la sole et constituée par une corne élastique. Pourriture de la fourchette (ST RIQUIER-DELP. 1975) :
5. ... quand il fut ferré d'aluminium, les talons abattus, les fourchettes et la sole en contact avec la terre, comme une plante d'homme, afin d'empêcher le sabot de former ventouse dans l'action, il entra à l'entraînement...
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 57.
d) Partie du squelette des oiseaux située entre les deux ailes et constituée par la soudure des deux clavicules. L'épaule des oiseaux est composée de trois os, qui sont : la clavicule, la fourchette et l'omoplate (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 248).
2. AUTOMOB. Pièce mécanique à deux dents. Fourchette de boîte de vitesse (POIGNON 1967); fourchette d'embrayage (BOISSIER 1975).
C.— Au fig. Disposition d'une chose qui évoque l'écartement des dents d'une fourchette.
1. Expr. pop.
Coup de (la) fourchette. Coup que l'on porte à un adversaire en enfonçant dans ses yeux l'index et le médius écartés. Lancer le coup de fourchette (LITTRÉ).
Vol à la fourchette. Vol à la tire qui consiste à plonger deux doigts dans la poche de la victime pour en retirer quelque chose (d'apr. ESN. 1966).
Marquer à la fourchette (p. réf. aux deux dents de la fourchette). Marquer à son débiteur plus de marchandises qu'il n'en a reçu. [Un sublime réglant avec le marchand de vins :] « Vous êtes un voleur, vous marquez à la fourchette... » (POULOT, Sublime, 1872, p. 156).
2. ARTILL. ,,Encadrement de deux coups consécutifs, l'un court et l'autre long, dont la valeur est égale à quatre écarts probables`` (Lar. 20e).
Au fig., STATIST. Écart entre deux valeurs extrêmes dans une évaluation chiffrée (cf. PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 545).
P. ext. Écart entre deux grandeurs extrêmes. Pour le lait, la « fourchette » est restée encore très ouverte entre 33 DM et 41,2 DM les 100 kilos (M. 9.1.66 ds GILB. 1971).
3. JEUX [au jeu de bridge]. Groupe de deux cartes que l'on a dans son jeu, dont l'une est immédiatement supérieure, l'autre immédiatement inférieure à celle que joue l'adversaire (par exemple, le roi et le valet, par rapport à la dame). Prendre son adversaire en fourchette. (Dict. XIXe et XXe s.).
P. anal. Prendre en fourchette. Coincer entre deux choses. ,,Coincer la voiture de quelqu'un entre deux véhicules`` (DUB.). Au fig. Piéger (quelqu'un).
D.— Arg. milit. Baïonnette. C'était l'endroit qu'on avait perdu (...) et que les coloniaux ont r'pris à la fourchette y a dix jours (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 216).
REM. Fourchet(t)ée, (Fourchetée, Fourchettée)subst. fém., rare. Ce que l'on peut prendre en une fois avec une fourchette. Paul Gaulot, était le plus éloquent de tous, par sa bonne figure ronde, toute en bouche, où disparaissaient d'énormes fourchettées (L. DAUDET, Salons et journaux, 1917, p. 186).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : //. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1302 fourchete (Abbé CHR. DEHAISNES, Doc. concernant l'histoire de l'art dans les Flandres... av. le XVe, I, 146); 1858 fig. c'est la première fourchette du Morbihan (LABICHE, Deux merles bl., I, 3, p. 126). Dér. de fourche; suff. -ette. Fréq. abs. littér. :346. Fréq. rel. littér. :XIXe s. a) 279, b) 500; XXe s. : a) 629, b) 587. Bbg. GIRAUD (J.), PAMART (P.), RIVERAIN (J.). Mots ds le vent. Vie Lang. 1970, p. 50. — HASSELROT 20e s. 1972, p. 10. — HORIOT (B.), VURPAS (A.-M.). Rech. sur le fr. région. In : Colloque sur le Fr. parlé ds les Villages de Vignerons. 1976. 18-20 nov. Dijon. Paris, 1977, p. 133. — SCHWAKE (H. P.). Kleine Bemerkungen zur Wortgeschichte. St. neophilol. 1975, t. 47, pp. 265-274.

fourchette [fuʀʃɛt] n. f.
ÉTYM. 1313; de fourche, et suff. -ette.
1 Ustensile de table, formé d'un manche et de pointes (dents) parallèles et incurvées (d'abord à deux, puis à trois, quatre dents), et dont on se sert pour piquer les aliments. || La fourchette et le couteau. Couvert (→ Attaquer, cit. 47; couper, cit. 25.3). || Fourchette à quatre dents. Fourchon. || Fourchette à poisson, à escargots, à huîtres. || Fourchette à dessert, à gâteaux. || Fourchette à découper.
1 Il ne déchire pas sa proie
Avec ses ongles; met sa joie
À montrer qu'il sait employer
À table fourchette et cuiller (…)
Baudelaire, Amœnitates Belgicæ XX.
2 (…) Pauline prit une fourchette à long manche pour rôtir les tartines devant les braises du poêle.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 234.
Loc. fam. (1808). La fourchette du père Adam : les doigts.
Vieilli. Déjeuner à la fourchette, avec de la viande, des mets solides. — ☑ Jouer de la fourchette : manger avec appétit. — ☑ (1865). Mod. Avoir un joli coup de fourchette : être gros mangeur.
3 Il déjeuna d'un cornet de frites et d'une de ces saucisses plates que l'on pique, à la fourchette, dans le réchaud des charcutiers.
G. Duhamel, Salavin, II.
3.1 Qu'est-ce qu'il a comme coup de fourchette. Il dévore. Léonie avait raison : c'est pas possible, il avait dû se retenir de déjeuner.
R. Queneau, Pierrot mon ami, p. 31.
(1890). Par ext. C'est une belle, une solide fourchette, un gros mangeur, une grosse mangeuse.
3.2 — Il était bon, généreux, sobre… il déjeunait avec un œuf !
— Petite fourchette !
E. Labiche, le Clou aux maris, 7.
3.3 Loin de la surveillance de sa femme qui, inquiète pour sa tension, lui prépare des grillades et l'empêche de manger du pain, il se révèle une solide fourchette.
René Floriot, La vérité tient à un fil, p. 76.
(1842). Vx. Au hasard de la fourchette : enseigne de certains restaurants où les clients, contre une modeste somme, avaient droit au premier morceau qu'ils pouvaient tirer de la marmite.Fig. Au hasard.
3.4 Pour un sou, vous avez le droit de saisir une fourchette à trois dents, et de l'enfoncer dans la marmite; vous devez la retirer aussitôt (…) lorsque vous avez été assez heureux pour piquer et rapporter un morceau de viande, il est à vous (…) Voilà ce que c'est que le hasard de la fourchette.
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 159 (1842).
2 (1600). Bâton fourchu pour poser une arquebuse ( Fourche), une arme.
4 Son pourpoint était une casaque de grisette, ceinte avec une courroie, laquelle lui servait aussi à soutenir une épée qui était si longue qu'on ne s'en pouvait aider adroitement sans fourchette.
Scarron, le Roman comique, I, 1.
Anciennt. Bâton terminé par deux pointes de fer attaché à la flèche d'un carrosse et servant de frein.
(1752). Techn. Pièce qui soutient le fléau d'une balance au repos.Pièce qui transmet au balancier d'une horloge le mouvement de l'échappement. Pendillon.Pièce qui, dans la harpe, sert à élever les cordes d'un demi-ton.(1907). Autom. Pièce du changement de vitesse qui sert à actionner le train baladeur.Argot milit. Baïonnette.
3 (1690; « cartilage du sternum », 1560). Anat. Mod. Os des oiseaux, formé par la soudure des deux clavicules. || La fourchette se situe au-dessus du bréchet.
(1839). || Fourchette sternale : échancrure médiane située à l'extrémité supérieure du sternum.(1732). || Fourchette vulvaire : « pli commissural » (Jayle) joignant les petites lèvres par leur partie postérieure.
4 (1680). Vétér. Partie du sabot du cheval formant le milieu de sa face inférieure. || Ulcération de la fourchette. Crapaud.
5 Abstrait. a (1930). Artill. Le plus petit bond en portée, tel que le sens du coup suit sûrement (abstraction faite des coups anormaux) le sens du bond. || La fourchette vaut quatre écarts probables ( Écart). || Tir d'essai ayant pour but d'encadrer l'objectif à une fourchette.
b (Cartes, en partic. au bridge). Groupe de deux cartes (par exemple l'as et la dame) entre lesquelles la carte intermédiaire (dans ce cas le roi) risque d'être prise comme entre les dents d'une fourchette.(XXe). || Prendre son adversaire en fourchette.(1865). || Avoir, garder la fourchette à une couleur. || Il a eu le tort de jouer dans sa fourchette.
c Échecs. Coup par lequel une pièce en menace simultanément deux autres.
d (Mil. XXe, du sens utilisé en artillerie). Écon., statist. Écart entre deux valeurs extrêmes, dans une prévision, une évaluation.
5 (…) les chiffres d'Europe no 1 (un poste émetteur de radio), ce Barnum and Bailey des chiffres, la course aux pourcentages, les pinces qui se resserrent sur les prévisions (…) la fourchette (…)
Aragon, Blanche…, II, II, p. 205.
Par ext. Écart entre deux grandeurs extrêmes (prix, tarifs).
6 (1848). Vx. || Vol à la fourchette, en plongeant deux doigts dans la poche de la victime.(1848). || Coup de fourchette, porté dans les yeux de l'adversaire avec l'index et le médius écartés.
DÉR. Fourchetée.

Encyclopédie Universelle. 2012.