fournée [ furne ] n. f.
• 1180; de l'a. fr. forn « four »
1 ♦ Quantité de pains que l'on fait cuire à la fois dans un four. Le boulanger fait deux fournées par jour.
♢ Ensemble de tout ce qu'on expose à la fois à la chaleur d'un four. Fournée de tuiles.
2 ♦ Fig. et iron. Ensemble de personnes nommées à la fois aux mêmes fonctions ou dignités. « lorsqu'un nouveau parti s'emparait du pouvoir, il proscrivait la moitié du Sénat et créait d'urgence une nouvelle fournée de sénateurs pour boucher les trous » (Sartre).
♢ Groupe de personnes qui accomplissent une même action ou subissent un même sort. Fournée de visiteurs, de touristes. ⇒fam. lot. Ils « avaient été tirés de leurs lits, en pleine nuit, conduits par fournées au cimetière, abattus d'une balle dans la tête » (Bernanos).
● fournée nom féminin (ancien français forn, four) Ensemble de pièces, d'objets mis ensemble à cuire ou à traiter dans un four. Quantité de pains que l'on fait cuire à la fois dans un four : Le boulanger fait plusieurs fournées. Familier. Ensemble de personnes appelées aux mêmes fonctions, aux mêmes dignités : Une fournée de sénateurs. Ensemble de gens à qui l'on fait subir un même sort ou qui participent à un même mouvement : Une fournée de touristes. ● fournée (synonymes) nom féminin (ancien français forn, four) Ensemble de pièces, d'objets mis ensemble à cuire ou à...
Synonymes :
- charretée
fournée
n. f.
d1./d Quantité que l'on fait cuire en même temps dans un four. Fournée de pain, de briques.
d2./d Fig., Fam. Groupe de gens entrant en même temps dans un lieu, nommés aux mêmes fonctions, promis à un même sort, etc. Entrer par fournées.
⇒FOURNÉE, subst. fém.
A.— Ensemble de produits ou d'objets soumis à la cuisson du four. Notre chaufournier fait sans doute une fournée de chaux. Cette industrie nouvellement venue utilise nos bruyères (BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 134).
— Spéc. Fournée de pain. Quantité de pain que l'on fait cuire en même temps dans le four. Des fournées de pains que Silvine cuisait exprès (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 521). On en profitait pour faire une belle fournée, pas seulement de pain, mais aussi de gâteaux (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 256).
B.— Au fig. et fam.
1. [En parlant de pers.] Ensemble de personnes soumises à un même traitement ou exécutant le même programme. Il est destiné à passer dans la première fournée des guillotinés (GONCOURT, Journal, 1863, p. 1315). J'ai juste pu m'échapper cette semaine entre deux fournées d'invités (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1080) :
• Quand il tenait sur quelqu'un, sur quelque chose, un couplet tout à fait réussi, il désirait le faire entendre au plus grand nombre de personnes possible, mais en excluant de la seconde fournée des invités de la première qui eussent pu constater que le morceau n'avait pas changé.
PROUST, Prisonn., 1922, p. 232.
— Spéc. Ensemble de personnes promues en même temps à la même dignité. Ce sous-préfet, fou d'ambition, n'était pas sans espérance d'être compris dans la première fournée de préfets (STENDHAL, Lamiel, 1842, p. 171). Nous avons un cardinal de la dernière fournée (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 67).
2. [En parlant de choses] Ensemble d'objets ou d'éléments liés par une même destination. Je me sens assez content, quoique je n'aie pas lu grand chose, en dehors de ma fournée de journaux (AMIEL, Journal, 1866, p. 514).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1223 « quantité de pain que l'on fait cuire en une fois » (G. DE COINCI, Mir. Vierge, éd. F. König, II Mir., 19, 68); 1680 plus gén. « en parlant d'objets divers » (RICH. : Fournée d'echaudez); 2. 2e moitié XIIIe s. « ensemble de personnes qui accomplissent ou subissent successivement, chacun à son tour » (R. D'ANDON, Le Contenz dou monde, éd. T. A. Jenkins, 28b ds Studies in Honor of A. Marshall Elliott). Dér. de l'anc. forme forn de four; suff. -ée. Fréq. abs. littér. :63. Bbg. LEW. 1960, p. 201.
fournée [fuʀne] n. f.
ÉTYM. 1180; de l'anc. franç. forn « four », et suff. -ée.
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1 Quantité de pains que l'on fait cuire à la fois dans un four. || Boulanger qui fait deux fournées par jour. || Pain de première, de dernière fournée. || Grosse, petite fournée. || Demi-fournée.
1 Par suite, les fournées, calculées sur les besoins d'un seul jour, deviennent insuffisantes, et les derniers de la queue rentrent chez eux les mains vides.
Taine, les Origines de la France contemporaine, t. I, III, p. 134.
♦ (1704). Ensemble de tout ce qu'on expose à la fois à la chaleur d'un four. || Une fournée de tuiles, de faïence.
2 (…) la tête protégée par un sac, les mains gantées, des hommes disloquent une fournée faite de colonnes d'argile rose où, dans sa coque de brique, la porcelaine ivoirine mûrit comme une amande.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 268.
2 (XIIIe). Iron. Ensemble de personnes nommées à la fois aux mêmes fonctions ou dignités. || Un tel sera de la prochaine fournée de ministres, de légionnaires. || Fournée de pairs.
3 Il (René Potier) poussa après sa fortune, à force d'années, jusqu'à devenir duc et pair à l'étrange fournée de 1663.
Saint-Simon, Mémoires, t. I, VII.
4 Si Troubert prenait notre famille en haine, il pourrait m'empêcher d'être compris dans la prochaine fournée de pairs.
Balzac, le Curé de Tours, Pl., t. III, p. 834.
5 En certains pays, lorsqu'un nouveau parti s'emparait du pouvoir, il proscrivait la moitié du Sénat et créait d'urgence une nouvelle fournée de sénateurs pour boucher les trous.
Sartre, Situations II, p. 46.
♦ (Mil. XIIIe). Groupe de personnes qui accomplissent ou subissent quelque chose successivement, chacun à son tour. || Une fournée de visiteurs, de touristes. || Fournées de condamnés à mort, de martyrs. || Il fut de la dernière fournée de guillotinés sous la Terreur (⇒ Charretée).
6 Citerai-je aussi les articles horribles (d'un dictionnaire de la Révolution), fournée, subs. fém., nom donné aux charretées d'individus condamnés au supplice de la guillotine, et guillotine, et lanterne, et lanterner (…) termes que la cruauté et la bassesse qui les ont introduits dans la langue révolutionnaire doivent bannir de celle des honnêtes gens (…)
7 (…) deux cents habitants de la petite ville voisine de Manacor, jugés suspects par les Italiens, avaient été tirés de leurs lits, en pleine nuit, conduits par fournées au cimetière, abattus d'une balle dans la tête et brûlés en tas un peu plus loin.
Bernanos, les Grands Cimetières sous la lune, p. 108.
Encyclopédie Universelle. 2012.