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lanterner

lanterner [ lɑ̃tɛrne ] v. <conjug. : 1>
• 1552; de lanterne
1 V. intr. Perdre son temps en s'amusant à des riens, ou par irrésolution. lambiner, musarder, traîner. Loc. Sans lanterner : sans attendre, sans délai. « me payer mes cent écus sans lanterner » (Beaumarchais).
2 V. tr. (1773) Vx Faire attendre (qqn) en remettant de jour en jour, en le trompant par des prétextes, des promesses vaines (cf. Mener en bateau).
Mod. Intrans. Faire lanterner qqn : faire attendre. ⇒ poireauter. « On va le faire lanterner un peu, ça lui fera les pieds » (Queneau).

lanterner verbe intransitif (moyen français lanterne, propos frivole) Familier Perdre son temps, être irrésolu. Attendre longtemps, poireauter : Faire lanterner quelqu'un.lanterner (homonymes) verbe intransitif (moyen français lanterne, propos frivole) Familierlanterner (synonymes) verbe intransitif (moyen français lanterne, propos frivole) Familier Perdre son temps, être irrésolu.
Synonymes :
- baguenauder (familier)
- flâner
- lambiner (familier)
- musarder
- muser
- traînasser
- traîner
lanterner verbe transitif Familier. Faire attendre quelqu'un, le tenir en suspens par de vaines promesses. ● lanterner (homonymes) verbe transitif

lanterner
v. intr. Perdre son temps à des riens, atermoyer par irrésolution.

⇒LANTERNER, verbe
I. A. — Qqn lanterne
1. Fam. Temporiser, hésiter à agir. Elle nous a menacés si on lanternait davantage... si on faisait traîner les choses, d'aller toute seule s'établir à Saligons (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 587).
Lanterner à + inf. Monseigneur de Valois n'avait pas lanterné à donner les ordres (DRUON, Louve Fr., 1959, p. 106).
2. Perdre son temps à des riens. Sans plus lanterner devant les boutiques qu'il n'examinait même pas (...) il s'achemina vers son logis (HUYSMANS, En mén., 1881, p. 182).
3. Faire lanterner qqn. Faire attendre :
1. Vous m'avez toujours fait lanterner à propos de ce terrain en m'assurant que vous n'aviez pas d'héritiers et maintenant en voilà un qui surgit de je ne sais où.
QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 153.
B. — Qqn lanterne qqn/qqc.
1. Vx et fam. Qqn lanterne qqn. Faire attendre quelqu'un en lui contant des propos futiles et sans intérêt. Au lieu de contenter les gens tout de suite, on savait les faire patienter et les faire attendre. Au fond, le résumé de la sagesse humaine consistait à traîner les choses en longueur; à dire non puis enfin oui; car l'on ne maniait vraiment les générations qu'en les lanternant! (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 233) :
2. ... nous luttons tous contre la montre pour rattraper le temps perdu à écouter master Hitler vociférer, tempêter et proposer tour à tour à chacun des pays alliés secrètement la paix, pour les lanterner et les avaler finalement l'un après l'autre.
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 298.
2. Rare. Qqn lanterne qqc. L'autorisation, qu'il a demandée et qu'on lanterne (GONCOURT, Journal, 1864, p. 9).
II. — HIST. [Correspond à lanterne I A3] Qqn lanterne qqn. Pendre à une lanterne. Il suffisoit que vous portassiez un nom connu pour être noble, pour être persécuté, brûlé, lanterné (CHATEAUBR., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 120).
En emploi abs. Elles ne parlent que de lanterner, et de porter les têtes ministérielles au haut des piques (Journ. des Halles, n° 8, 1790, 5 ds QUEM. DDL t. 20).
Prononc. et Orth. : [], (il) lanterne []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1552 intrans. « perdre son temps à des fadaises » (RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, V, 18); b) 1611 « être irrésolu, hésiter à agir » (COTGR.); 2. 1611 dr. « importuner quelqu'un » lanterner la cervelle (ibid.); av. 1660 lanterner qqn « l'amuser par de vaines promesses » (SCARRON ds RICH. 1680); 3. 1790 « pendre à la lanterne » (Mme ROLAND, Let. II, 366 ds BRUNOT t. 9, p. 882, note 2). Dér. de lanterne; dés. -er; le sens 3 parce que sous la Révolution française on se servait des cordes des réverbères ou lanternes pour pendre sans autre forme de procès ceux que désignait la fureur populaire. Fréq. abs. littér. : 43. Bbg. QUEM. DDL t. 4, 19.

lanterner [lɑ̃tɛʀne] v.
ÉTYM. 1392, dans divers sens érotiques disparus; sens mod., 1552, Rabelais; de lanterne.
A V. intr.
1 Perdre son temps en s'amusant à des riens, ou par irrésolution. Baguenauder, flâner, lambiner, musarder, traîner (→ Enfermer, cit. 20). || Que faites-vous là à lanterner, dépêchez-vous !Sans lanterner : sans attendre, sans délai.
1 — Vous feriez bien mieux, monsieur le raisonneur, de me payer mes cent écus et les intérêts sans lanterner, je vous en avertis.
Beaumarchais, le Barbier de Séville, III, 5.
2 Marcel n'était pas là. Il devait aller le soir aux Deux Orphelines. Je parie qu'il aura lanterné, sera arrivé en retard et n'aura plus trouvé de places.
Gide, Journal, 1er janv. 1923.
2 Faire lanterner : faire attendre. || « On va le faire lanterner un peu, ça lui fera les pieds » (R. Queneau).
B V. tr.
1 (1773, Diderot, in D. D. L.). Vx. Faire attendre (qqn) plus qu'il n'est nécessaire, en le remettant de jour en jour, généralement en le trompant par de faux prétextes, de vaines promesses (→ Expectant, cit. 2). || Voilà deux mois que vous nous lanternez, vous vous moquez de nous (→ Amuser).
3 Au fond, le résumé de la sagesse humaine consistait à traîner les choses en longueur; à dire non, puis enfin oui; car l'on ne maniait vraiment les générations qu'en les lanternant !
Huysmans, À rebours, XIII.
2 (1611). Vx, absolt. Dire des choses sans importance, d'où (trans.) Ennuyer, importuner.
3 (1790, Brunot). Vx. Pendre à la lanterne.
DÉR. Lanternement, lanternerie.

Encyclopédie Universelle. 2012.