1. fourrage [ furaʒ ] n. m. ♦ Plantes servant à la nourriture du bétail (⇒ 2. fourrager); cette nourriture. ⇒ avoine, betterave, colza, luzerne, maïs, sainfoin, trèfle; 1. foin. Fourrage de fin d'hiver. ⇒ hivernage. Fourrage vert, brouté sur place ou coupé pour être mangé à l'étable; fourrage sec, récolté et séché pour être consommé ultérieurement. Parc, grenier à fourrage. Fourrage conservé en silo. ⇒ ensilage. fourrage 2. fourrage [ furaʒ ] n. m.
• 1489 autre sens; de fourrer
♦ Action de fourrer (un gâteau, etc.) de crème, de confiture...; la garniture elle-même. Fourrage à la praline d'une bûche de Noël.
● fourrage nom masculin (de fourrer) Action de fourrer un vêtement ; pelleterie préparée pour servir de doublure à un vêtement. Ce qui garnit l'intérieur d'un bonbon, d'un gâteau, etc. ● fourrage nom masculin (ancien français fuerre, du francique fodar, paille) Vieux. Toute matière végétale servant à l'alimentation des animaux domestiques. Matière végétale constituée par la partie aérienne de certaines plantes, servant d'alimentation aux animaux après avoir été coupée et conservée (foin, ensilage) ou immédiatement après avoir été fauchée (fourrage vert). ● fourrage (expressions) nom masculin (ancien français fuerre, du francique fodar, paille) Poisson fourrage, menu poisson blanc destiné à être mangé par les poissons carnassiers.
fourrage
n. m. Substance végétale fraîche, séchée ou fermentée, destinée à l'alimentation du bétail.
I.
⇒FOURRAGE1, subst. masc.
A.— Toute substance d'origine végétale, à l'exception des grains, servant à la nourriture et à l'entretien du bétail, en particulier plantes, tiges, feuilles et racines fraîches ou séchées de prairies naturelles ou artificielles. Fourrages annuels, artificiels; fourrages et litières; ballot, marchand de fourrage; parc, grange, grenier à fourrage; rentrer les fourrages; emmagasiner, entreposer du fourrage; porter le fourrage aux bêtes. Deux bons chevaux, deux vaches, à l'écurie, se gorgeaient de fourrage et d'avoine (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 19). Jamais moissons plus hautes, hérissées de points d'or; fourrages plus denses, à coucher sous la faux (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 123) :
• Grand frère Félix arrache des brassées de fourrage (...) imite le bruit de mâchoires d'un veau inexpérimenté qui se gonfle. Et tandis qu'il fait semblant de dévorer tout, les racines même, car il connaît la vie, Poil de Carotte le prend au sérieux et, plus délicat, ne choisit que les belles feuilles.
RENARD, Poil Carotte, 1894, p. 53.
♦ Fourrage vert. Herbe broutée sur le terrain ou coupée pour être mangée fraîche à l'étable. Couper les fourrages verts. Grimpé sur le faîte d'une charrette chargée de fourrage vert (BALZAC, Chabert, 1832, p. 67).
♦ Fourrage sec. Foin récolté et séché pour être mangé en hiver. Les chevaux n'avaient pas été oubliés. Une grande quantité de fourrage sec, amassé dans le ramada [sorte d'enceinte pour parquer les troupeaux], leur servit à la fois de nourriture et de litière (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 172).
— P. métaph. Nonchalant (...) du fourrage injurieux que le journalisme nous distribue (BALZAC, Théor. démarche, 1833, p. 622). J'aurais encore ma petite part de toutes les petites joies... Je mangerais mon fourrage en courbant le col, comme les bestiaux (DUHAMEL, Journal Salav., 1927, p. 134).
B.— Spéc., vx, domaine milit. Foin et paille préparés pour la nourriture des chevaux à l'armée. Faire du fourrage, aller au fourrage, manquer de fourrage; mettre la cavalerie en quartier de fourrage. J'ai fait donner de la viande, du pain, des fourrages; ma cavalerie armée marchera bientôt (NAPOLÉON Ier, Lettres Joséph., 1796, p. 22). Vous rappelez-vous, mon général, quand nous étions sous Metz, manquant de médicaments, de fourrage, manquant de sel? (FRANCE, Orme, 1897, p. 55).
— P. méton. Expédition, troupe envoyée faire du fourrage sur le terrain ennemi. Commandant du fourrage; attaquer le fourrage. La reconnaissance de cavalerie par le fourrage (ALAIN, Propos, 1923, p. 493).
Faire fourrage. Fourrager. Le maréchal [de Saxe], dans un fourrage qu'il faisait le lendemain non loin du quartier du prince, rabattit de son côté comme par hasard (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 11, 1867, p. 129).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1160-74 aler en forrasge « aller fourrager pour se procurer des vivres » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 4835). Dér. de feurre; suff. coll. -age. Fréq. abs. littér. :173.
II.
⇒FOURRAGE2, voir fourrer Dér.
1. fourrage [fuʀaʒ] n. m.
ÉTYM. XIIIe; fuerre, v. 1155; de l'anc. franç. feurre, du francique fodar « paille ». → Feurre.
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♦ Nourriture pour le bétail, constituée par les tiges, les feuilles, les graines, les racines, les tubercules de certaines plantes (dites fourragères); ces plantes. || Cette plante constitue, fournit un excellent fourrage. || Principaux fourrages : ajonc, alpiste, avoine, betterave, carotte, chicorée, chou, colza, crételle, drêche, farouch, fenugrec, féverole, fléole, flouve, fromental, gesse ou jarosse, houlque ou houque, lentille, lotier, lupin, lupuline, luzerne, luzule, maïs, mélilot, mélique, millet, minette (ou petite luzerne), moha, navet, navette, panais, pied-d'oiseau, pois, pomme de terre, rave, ray-grass, rutabaga, sainfoin, sarrasin, seigle, sorgho, spergule, topinambour, tourteau, trèfle, vesce, vulpin… || Fourrages de prairie naturelle, artificielle (→ Culture, cit. 6; faucher, cit. 1). || Fourrage de fin d'hiver. ⇒ Hivernage. || Fourrage vert, brouté sur place ou coupé pour être mangé à l'étable; fourrage sec, récolté et séché pour être consommé ultérieurement (⇒ 1. Foin). || Parc, silo, grenier à fourrage. || Presse à fourrage. || Botte, trousse, biscuit de fourrage. || Préparation de fourrage. ⇒ Provende. || Apporter (cit. 5) du fourrage aux bestiaux.
0 (…) les fourrages verts sont gorgés d'eau (75 à 80 p. 100), tandis que les fourrages secs renferment moins du cinquième de leur poids en eau : les animaux devront donc en consommer beaucoup moins pour absorber la même quantité d'éléments nutritifs.
Omnium agricole, art. Fourrages.
♦ Spécialt et vx. Herbe qu'on coupe pour la nourriture des chevaux (à l'armée). || Faire du fourrage. ⇒ Fourrageur (→ Croiser, cit. 6).
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DÉR. 1. Fourrager, 2. fourrager.
COMP. Affourrager.
HOM. 2. Fourrage; formes du v. 1. fourrager.
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2. fourrage [fuʀaʒ] n. m.
ÉTYM. 1489, fourage « métier de fourreur »; de fourrer.
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1 (1836). Mar. Action d'envelopper (un cordage, un câble) d'un revêtement protecteur; résultat de cette action.
2 (1930). Action de doubler (un vêtement) de fourrure. || Le fourrage d'une pelisse. — Résultat de cette action. || J'ai fait mettre un fourrage à mon manteau.
3 Cuis. Action de fourrer (un gâteau…) de crème, de confiture…; la garniture elle-même. || Le fourrage et le nappage. || « Ce fourrage a le goût caractéristique de l'arôme praliné artificiel » (le Nouvel Obs., no 998, 23 déc. 1983, p. 53).
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HOM. 1. Fourrage; formes du v. 1. fourrager.
Encyclopédie Universelle. 2012.