1. navette [ navɛt ] n. f.
• XIIIe; dér. anc. de nef, employé par anal. de forme
1 ♦ Dans le métier à tisser, Instrument formé d'une pièce de bois, pointue aux extrémités et renfermant la bobine de trame, qui se déplace de la longueur de la duite en un mouvement alternatif. Navette à main. Navette droite, volante, lancée par un mécanisme.
♢ Dans une machine à coudre, Instrument de métal qui contenait et dirigeait le fil de dessous. ⇒ 3. canette.
♢ Mar. Instrument porte-fil; aiguille pour confectionner les filets de pêche.
2 ♦ (1353; par anal. de forme) Liturg. Petit vase à encens. — (1754) Petit pain au lait pour buffet. Navettes au jambon.
3 ♦ Loc. (mil. XVIIIe) Faire la navette : faire régulièrement l'aller-retour entre deux lieux déterminés. « Il faisait la navette entre Londres et Vienne » (Martin du Gard). — Dr. constit. Se dit des projets de loi examinés successivement par les deux Chambres.
4 ♦ Service de transport ou véhicule assurant régulièrement et fréquemment la correspondance entre deux lignes, la liaison entre deux centres de communication. Prendre la navette. Navette entre aéroports. Navette gratuite entre un hôtel et les pistes de ski.
5 ♦ (1973) Véhicule spatial récupérable pouvant effectuer plusieurs voyages entre la Terre et un objectif en orbite terrestre. Navette spatiale utilisée pour récupérer ou réparer des satellites.
navette 2. navette [ navɛt ] n. f.
♦ Plante (crucifères) voisine du colza, cultivée comme fourrage et oléagineux. Huile de navette.
● navette nom féminin (de navet) Plante, voisine du colza, cultivée pour l'huile que l'on tire de ses graines et comme fourrage ou comme engrais vert ; graine de cette plante. ● navette nom féminin (ancien français nef, navire) Instrument renfermant la bobine de trame, qui reçoit un mouvement alternatif horizontal à travers la foule du métier à tisser pour y insérer les duites successives du tissu. Ancienne pièce d'une machine à coudre, aujourd'hui remplacée par la cannette. Véhicule (train, car, bateau, etc.) servant à des liaisons courtes et répétées entre deux lieux ; service de transport assuré par ce véhicule : La navette entre l'aéroport et l'aérogare. Arts décoratifs Du Moyen Âge au XVIIe s., petite pièce d'orfèvrerie telle que salière, encrier, vase à boire. Bijouterie Type de taille des gemmes, de forme oblongue. Droit Va-et-vient d'un projet ou d'une proposition de loi d'une assemblée à l'autre, en régime bicaméral, qui permet l'adoption d'un texte identique. Liturgie Petit récipient en argent ou en métal doré qui contient l'encens destiné à être brûlé au cours des offices liturgiques. Pêche Instrument employé par les pêcheurs pour la fabrication des filets. Textiles Pièce en bois, de formes diverses, destinée à recevoir le fil utilisé au cours de la fabrication d'articles spéciaux, tels que sangles et filets de pêche, ou la trame des tapis fabriqués manuellement. ● navette (expressions) nom féminin (ancien français nef, navire) Faire la navette (entre deux lieux), aller de l'un à l'autre régulièrement. Navette spatiale, véhicule spatial récupérable, conçu pour assurer la liaison entre la Terre et une orbite basse autour de la Terre ; en particulier, véhicule construit dans ce but aux États-Unis et doté de ses propres moyens de lancement. Navette volante, navette utilisée en tissage mécanique. ● navette (synonymes) nom féminin (ancien français nef, navire) Bijouterie. Type de taille des gemmes, de forme oblongue.
Synonymes :
- marquise
Pêche. Instrument employé par les pêcheurs pour la fabrication des filets.
Synonymes :
Faire la navette (entre deux lieux)
Synonymes :
- aller et retour
navette
n. f.
d1./d Dans un métier à tisser, instrument pointu aux deux extrémités qui sert à faire courir le fil de trame et à le croiser avec le fil de chaîne.
|| Dans une machine à coudre, organe qui supporte et guide la canette.
d2./d Fig. Faire la navette: faire des allées et venues répétées. Son travail l'oblige à faire la navette entre Paris et Bruxelles.
|| Engin, service de transport qui effectue des allers et retours réguliers sur une courte distance.
— Navette spatiale: véhicule spatial en grande partie récupérable.
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navette
n. f. BOT Plante des régions tempérées cultivée pour ses fruits oléagineux et pour le fourrage.
I.
⇒NAVETTE1, subst. fém.
Plante de la famille des Crucifères, voisine du colza, cultivée pour ses graines oléagineuses. Chemin faisant, j'ai rencontré un champ de navette en fleur avec des coquelicots et des papillons (HUGO, Rhin, 1842, p.23). Les gens de la noce répandent sur la tête des jeunes mariés des graines de chènevis ou de navette pour leur souhaiter une nombreuse postérité (MENON, LECOTTÉ, Village Fr., 1, 1954, p.37).
— P.méton. Graine de cette plante utilisée en particulier pour fabriquer de l'huile. Tourteau de navette. Il était question d'huile de navette et de colza (SAND, Hist. vie, t.4, 1855, p.4). La navette, le chènevis (...) qu'on distribue à ses pigeons (...) doivent être (...) de première qualité (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., 1899, p.456).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1323 Artois, désigne la graine (Comptes de T.d'Hireçon ap. J. M. RICHARD, T.d'Hireçon ds Bibl. Éc. Chartes, t.53, 1892, p.402, note 4); 1600 (OLIVIER DE SERRES, Théâtre d'Agriculture, 1. VI, chap. VII, p.529). Dér. de l'a. fr. nef (v. navet); suff. -ette.
II.
⇒NAVETTE2, subst. fém.
A. —TECHNOLOGIE
1. TISS. Dans un métier à tisser, pièce mobile formée généralement d'une pièce de bois allongée et pointue aux extrémités, contenant une bobine et servant à faire passer le fil de la trame entre les fils de chaîne. Navette d'os; navette droite, volante, à main; faire aller, faire courir la navette. La navette, généralement en bois de cornouiller, a une forme allongée (...) creusée d'une cavité garnie d'une broche où s'enfile la canette (BLANQUET, Technol. mét. habill., 1948, p.97):
• ♦ Ma femme, à mes côtés, travaillant à l'aiguille,
Me passant la navette, et la petite fille,
De mon métier déjà comprenant les outils,
Garnissant les fuseaux ou dévidant les fils
LAMART., Jocelyn, 1836, p.778.
♦P.métaph. Dans la correspondance de Bonaparte on voit courir la navette à travers la chaîne des révolutions attachées à la nôtre (CHATEAUBR., Mém., t.3, 1848, p.331). V. agile ex. 28.
— En partic. Cet accessoire utilisé pour faire de la dentelle. Le papier à décalquer les broderies (...), les navettes à frivolité, les navettes d'ivoire, d'un blanc d'amande (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p.119).
— P.anal. Dans une machine à coudre, pièce du mécanisme qui contient la canette et dirige le fil inférieur de la piqûre. La machine à navette centrale est recommandée aux tailleurs, couturières, et confectionneuses, pour la vitesse de son débit, obtenue: 1 par la rapidité de la navette; 2 par le développement de son volant d'entraînement (Lar. mén. 1926, p.781).
2. P.anal., vx. Petit récipient allongé, en forme de nef. Navette à encre, à épices, à sel; navette en nacre, en or. Il portait à deux mains une navette remplie d'huile (CHATEAUBR., Mém., t.4, 1848, p.387).
— LITURG. Petit récipient allongé, en forme de nef où l'on conserve l'encens. Navette d'argent, de cuivre. Le cérémoniaire (...) conduisait les thuriféraires au célébrant, qui bénissait l'encens des navettes (ZOLA, Rêve, 1888, p.205).
B. —P.anal. ou au fig.
1. [Le plus souvent en parlant d'une pers.]
a) Faire la navette. Aller et venir (d'un endroit à l'autre) de façon continue. Faire la navette entre Lyon et Paris. Il faisait la navette d'une église à l'autre, espérant soulager ses transes, en les changeant de place (HUYSMANS, En route, t.1, 1895, p.242). Sept ou huit autres [palaces] situés aux quatre coins de la France et dans chacun desquels, faisant entre eux la navette, il venait passer, de temps en temps, une semaine (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p.691).
b) Aller et retour (d'un endroit à un autre). Le guide de montagne (...) admirait la navette adroite du maître de cérémonies (...) chargé de régler le nouveau parcours du cortège (PEYRÉ, Mattehorn, 1939, p.12). Papa s'enfonça dans le jardin, commença une longue navette sur la petite allée de ciment (H. BAZIN, Huile sur feu, 1954, p.235).
2. [En parlant d'une chose] Emplois spéc.
a) ASTRONAUT. Navette spatiale. Engin destiné à assurer une liaison entre la terre et les stations orbitales et susceptible d'être récupéré. Le 12 avril, des millions de téléspectateurs ont assisté au départ de la première navette spatiale, Columbia. Celle-ci repart ce mois-ci, emportant un ensemble scientifique destiné à l'étude de la surface terrestre (Livres hebdo, 10 nov. 1981, n° 45, p.79).
b) POL. Aller et retour d'un projet ou d'une proposition de loi entre l'Assemblée nationale et le Sénat, lorsque ceux-ci n'ont pas été adoptés en première lecture. Sous la IIIe République, la navette, qui était toujours indéfinie, a permis au Sénat de limiter l'oeuvre législative de la Chambre des Députés (DEBB.-DAUDET Pol. 1978).
c) TRANSP. Service de transport qui assure régulièrement la correspondance entre deux lignes ou la liaison entre deux points plus ou moins rapprochés; p.méton. le véhicule qui assure cette liaison. Ces vaisseaux [les paquebots] forment une navette, qui s'étend d'une extrémité des États-Unis jusqu'à l'autre (CRÈVECOEUR, Voyage, t.3, 1801, p.247). Les habitants du quartier des écoles à Villejuif réclament avec insistance le rétablissement de la navette sur la ligne d'autobus no 85 (L'OEuvre, 27 févr. 1941).
REM. Navetteur, subst. masc., région. (Belgique). ,,Personne qui fait la navette, qui voyage régulièrement par chemin de fer entre son domicile et le lieu de son travail`` (Trav. Ling. Litt. Strasbourg t.11 n° 1 1973, p.302).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) XIIIe s. [apr. 1284; ms.] «instrument du tisserand» (J. DE ALUET [?], Serm., B.N. lat. 14961, fol. 267 r° ds GDF. Compl.): fin XIIIe s. (ap. A. GIRY, Hist. de Saint-Omer ds Bibl. Éc. Hautes Ét., 31e fasc., 1877, p.255); b) 1566 fig. jouer de la navette [dans un sens libre] (ESTIENNE, Apol. Herod., ch. 18, I, 394 ds HUG.); 1718 jouer de la navette «faire des allées et venues» (Ac.: [un général] fait jouer de la navette à ses troupes; ...joue de la navette) 1740-55 faire la navette «id.» (SAINT-SIMON, Mém., éd. G. Truc, t.2, chap. XX, p.331); 2. 1353 «petit vaisseau de matière précieuse» (DE LABORDE, Notice des ... émaux, t.2, 1853, p.403). Dér. de nef d'apr. l'étymon lat.; suff.-ette. Fréq. abs. littér.:127. Bbg. QUEM. DDL t.1.
1. navette [navɛt] n. f.
ÉTYM. XIIIe; dér. anc. de nef, employé par anal. de forme.
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1 (XIIIe). Élément du métier à tisser formé d'une pièce (de bois, d'os, de métal…) pointue aux extrémités et renfermant une bobine (⇒ 2. Canette), portant le fil de trame. || La navette sert à engager la trame entre les fils de chaîne. || Navette à main, cintrée, que le tisserand lance (ou lançait) à la main. || Navette droite, volante (inventée au XVIIIe s.), lancée par un mécanisme. || Navette à défiler (laine), à dérouler (soie). || Navette double. || La navette se déplace de la longueur de la duite. || Promener, faire aller, courir la navette, tramer, et, par ext., Tisser. ⇒ Tissage (→ Métier, cit. 25). || Navette agile (→ Lacet, cit. 1).
♦ Par anal. || Navette de dentellière. || Navette à frivolité (cit. 9). — Dans une machine à coudre, Instrument de métal contenant et dirigeant le fil de dessous. — Mar. Instrument porte-fil, et, par ext., « aiguille » (Gruss) pour confectionner les filets de pêche.
2 (1353). Vx. Petit vase allongé en forme de nef. Spécialt. Liturg. Petit vase à encens. || « La navette est munie d'un couvercle à double valve, d'un pied et d'une cuiller » (R. Lesage, Dict. de liturgie romaine). || Navette en argent, en métal doré. — Techn. (Par anal. de forme). Diamant taillé en forme de bateau (de nef). Syn. : marquise. — (1792). Petit pain au lait. || Acheter des navettes pour un buffet. — Préhist. Objet en bois de renne en forme de navette (1.), fendu aux extrémités (magdalénien moyen).
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II
1 ☑ Fig. (Av. 1750, Saint-Simon). Faire la navette : parcourir un trajet déterminé, régulièrement et alternativement, comme la navette du tisserand (→ Aller et venir). || L'argent faisait la navette (→ Endetter, cit. 2, Rousseau). — Spécialt, dr. constit. Examen des projets de loi, successivement devant les deux chambres. || « Les projets financiers font la navette entre la Chambre et le Sénat » (Académie). — (En parlant des personnes). || Il fait la navette entre Paris et Marseille.
0 Il faisait la navette entre Londres et Vienne, et il entretenait un ménage aux deux bouts de la ligne, comme un garçon de sleeping (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 88.
2 Ligne de courte longueur parcourue en aller et retour entre deux terminus. Service de transport assurant régulièrement et fréquemment la correspondance entre deux lignes, la liaison entre deux centres; véhicule qui y est affecté (train, autorail, autobus…). || Prendre la navette. || Navette gratuite entre un hôtel et un aéroport. Par appos. || Service navette.
3 Vaisseau spatial capable d'assurer une liaison entre la Terre et une station orbitale. || Navette spatiale.
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DÉR. Navetteur.
COMP. Car-navette.
HOM. 2. Navette.
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2. navette [navɛt] n. f.
ÉTYM. 1600; navete « graine de navette », 1323, « huile » en 1549, R. Estienne; dér. de navet.
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♦ Bot. et agric. Plante de la famille des crucifères, sorte de chou cultivé comme fourrage pour ses fruits, siliques allongées dont on extrait de l'huile (⇒ Oléagineux). || Fruits, graines de navette. || Huile de navette. || Navette d'hiver, de printemps. — Par ext. || Grosse navette. ⇒ Colza.
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HOM. 1. Navette.
Encyclopédie Universelle. 2012.