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frémissant

frémissant, ante [ fremisɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1826; « retentissant » 1480; de frémir
1Qui frémit. tremblant. « les sommets frémissants des grands arbres » ( Maupassant). « Sa voix, son regard, tout son corps, étaient plus frémissants que les flammes » (Barrès). Eau frémissante, sur le point de bouillir.
2Prompt à s'émouvoir. vibrant. Une sensibilité frémissante.
♢ FRÉMISSANT DE : agité par un tremblement dû à (une vive émotion). Une voix frémissante de colère. Être frémissant de désir.

frémissant, frémissante adjectif Qui frémit : Verser l'eau frémissante sur le café. Qui est troublé par l'émotion, qui manifeste une vive sensibilité : Discours frémissant de colère.frémissant, frémissante (synonymes) adjectif Qui est troublé par l'émotion, qui manifeste une vive sensibilité
Synonymes :
- frissonnant
- palpitant
- tremblant

frémissant, ante
adj. Qui frémit.
|| Qui s'émeut facilement. Une sensibilité frémissante.

⇒FRÉMISSANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.— Part. prés. de frémir.
II.— Adjectif
A.— [En parlant de choses]
1. Qui est agité d'un faible mouvement d'oscillation ou de vibration produisant un son léger, confus ou vibrant. Bois, feuillage frémissant; mer frémissante. N'oublions pas tous les travaux qui sont enfermés dans cette quille, dans cette coque frémissante, dans ces agrès qui chantent au vent (ALAIN, Propos, 1908, p. 37).
♦ ,,Eau frémissante, sur le point de bouillir`` (Logos).
2. P. ext.
a) [L'accent est mis sur le mouvement et/ou l'impression visuelle] Qui est agité d'un faible tremblement. Il regardait en souriant l'ombre frémissante du marronnier sur la terre autour de lui (JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p. 158).
♦ [Constr. avec un compl. de désignant la source du mouvement] Le long réservoir tout frémissant des lentes pulsations du moteur (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1212). La petite rivière frémissante de truites, remuait des iris jaunes et bleus (LA VARENDE, Nez-de-cuir, 1936, p. 46).
P. anal.
[En parlant d'une lumière] Qui scintille faiblement. La gare du Nord dans des lumières mouillées et frémissantes (CARCO, Jésus-la-Caille, 1914, p. 212).
[Constr. avec un compl. de désignant une lumière] Les feuillages sont tout frémissants de reflets (GIONO, Triomphe vie, 1941, p. 170).
b) [L'accent est mis sur la vibration sonore et/ou l'impression auditive]
[En parlant de la source du son, du son lui-même] Qui retentit avec un son léger, confus ou vibrant. Le son des harpes frémissantes Fera voler ta gloire au-delà du Lubar (BAOUR-LORMIAN, Ossian, 1827, p. 120). Quelques accords, largement arpégés, envoyaient jusqu'à lui leur sonorité frémissante (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 182).
[Constr. avec un compl. de désignant la source du son, un son] Qui retentit de. Les longues tresses mêlées de cordonnets de soie et frémissantes de sequins percés (NERVAL, Voy. Orient, t. 2, 1851, p. 36). L'obscurité est toute frémissante de crissements d'insectes (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 725) :
1. Un jour radieux, doucement, silencieusement, sans un battement de cloche ou de faubourg, sans une parole aux soldats déjà massés à l'est, la guerre est venue dans Paris tout frémissant de fébriles voitures...
CHARDONNE, Attach. 1943, p. 120.
B.— [En parlant d'un être animé, d'une partie du corps]
1. Frémissant de qqc.
a) [Le compl. prép. désigne un sentiment, un trouble physique, etc.] Qui tremble de, qui éprouve vivement. Une voix frémissante d'admiration (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1339). Ses mains tremblent toujours, frémissantes de fièvre (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 133). Tout frémissant de détresse et de tendresse, il se jeta vers Édouard (GIDE, Faux-monn., 1925, p. 1175) :
2. Barois s'est levé, grisé par le son et la cadence de ses paroles, surexcité par les regards qui le tiennent en vedette : les jambes écartées, le buste offert, le menton haut, son visage mâle frémissant d'activité, un joyeux défi dans les yeux, il vibre... ivresse d'orateur, qui lui manquait depuis des mois.
MARTIN DU G., J. Barois 1913, p. 331.
b) [Le compl. prép. est un subst. ou un inf. désignant un fait réel ou possible] Qui ressent vivement. Toute frémissante encore de l'adjuration de l'agonisant, je lui ai arraché le flacon de poison (BOURGET, Sens mort, 1915, p. 312). Il se laissa glisser à genoux sur le carreau, tout frémissant de résister au plaisir qu'il aurait voulu lui faire en lui disant qu'il l'épouserait (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1128).
Rem. La docum. atteste la constr. frémissant à. Ta petite âme suave, si frémissante à toutes les solidarités de la nature (BARRÈS, Jardin Bérén., 1891, p. 106).
2. [P. ell. des compl. prép. (supra)] Qui tremble faiblement, qui ressent vivement un trouble physique et/ou émotif. Pâle, blanc et frémissant. Moi qui frémis à son approche comme le nez frémissant des chiens (MONTHERL., Encore inst. bonh., 1934, p. 688). C'est une belle femme dans la trentaine, genre cavale frémissante et piaffante, œil humide, poitrail palpitant (AYMÉ, Tête autres, 1952, p. 33) :
3. Il attendait, l'oreille éveillée aux bruits lointains, frissonnant quand le vent léger frôlait le toit et les murs. Minuit sonna; il tressaillit. Puis, comme il se sentait frémissant et apeuré, il posa de l'eau sur le feu, afin de boire du café bien chaud...
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Aub., 1886, p. 1079.
Au fig. Cœur frémissant. Mes nerfs à nu, frémissants, qui tressaillent à chaque note (MAUPASS., Mt-Oriol, 1887, p. 79).
Rem. 1. Qq. constr. antéposées de frémissant : — Gare Montparnasse! commanda-t-il d'un coup de gueule si despotique (...) que le frémissant cocher, supposant une conflagration planétaire, partit au galop (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 197). Les frémissantes mains maternelles (BERNANOS, Joie, 1929, p. 676). 2. L'emploi subst. désignant une pers. qui frémit : C'était un perpétuel frémissant autour de qui la fureur semblait toujours voltiger (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 131).
P. ext.
a) [En parlant d'un état de conscience, d'une qualité, d'un sentiment] Qui est très vif, qui manifeste un trouble émotif intense. Ardeur, attente, sensibilité frémissante. Le cœur battant, je le [un chat] regardai mourir avec une joie frémissante et cruelle (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Chats, 1886, p. 1060). Une passion frémissante et incoercible (GRACQ, Argol, 1938, p. 111) :
4. ... le renoncement méthodique d'Épicure se transforme en une ascèse frémissante qui se couronne parfois de malédictions. La piété, pour Lucrèce, est sans doute de « pouvoir tout regarder d'un esprit que rien ne trouble ». Mais cet esprit tremble cependant de l'injustice qui est faite à l'homme. Sous la pression de l'indignation, de nouvelles notions de crime, d'innocence, de culpabilité et de châtiment courent à travers le grand poème sur la nature des choses.
CAMUS, Homme rév., 1951, p. 48.
b) [En parlant de produits de l'esprit hum.] Qui dénote un trouble émotif, une sensibilité vive. Les mains [des soldats], rudement, soupèsent l'avenir, Palpent les mois, comptent les jours. Sur les cloisons Elles gravent le nombre en chiffres frémissants (ROMAINS, Vie unan., 1908, p. 61). L'art palpitant et frémissant du Corrège s'apparentait mieux à la sensibilité des nouvelles générations que le génie tout intellectuel des maîtres de la Renaissance (MÂLE, Arts relig., 1932, p. 239) :
5. Il [Van Gogh] dessinait donc passionnément, furieusement. Et le dessin, pour lui, n'était pas cette molle délimitation des choses, réduites à un schéma cursif et flottant, mais une analyse frémissante de tous les éléments particuliers à chaque objet.
LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 135.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1835-1932. Fréq. abs. littér. :1 106. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 832, b) 2 087; XXe s. : a) 2 565, b) 1 331.

frémissant, ante [fʀemisɑ̃, ɑ̃t] p. prés. et adj.
ÉTYM. 1826, V. Hugo; 1480, retentissant; p. prés. de frémir.
1 Qui s'agite bruyamment. || Essaim frémissant. || Foule frémissante.Par métonymie. || Salle frémissante d'enthousiasme. || Un sous-bois frémissant d'insectes.
2 Qui est animé d'un faible mouvement rendant un son très léger. || Ailes (cit. 7 et 11) frémissantes. || Écume frémissante des vagues. || Feuillage frémissant.
1 Sur les larges gazons, la lune versait une molle clarté comme une poussière de ouate; elle pénétrait les feuillages, faisait couler sa lumière sur l'écorce argentée des peupliers, criblait de sa pluie brillante les sommets frémissants des grands arbres.
Maupassant, la Femme de Paul, p. 29.
Eau frémissante, sur le point de bouillir.Lumière frémissante (→ Aube, cit. 6), qui paraît trembler.
3 (Sujet n. de chose). Qui est animé d'un léger tremblement. || La crête frémissante d'un coq. || Naseaux frémissants. || Chiens à l'échine frémissante (→ Curée, cit. 3). || Épaules nues et frémissantes. || Lèvres, narines frémissantes. || Voix frémissante (→ Auditoire, cit. 8).
2 Sa voix, son regard, tout son corps, étaient plus frémissants que les flammes irrésistibles qui commençaient d'embraser de toutes parts la ville prise.
M. Barrès, Un jardin sur l'Oronte, p. 220.
3 Elle était auprès de lui toute frémissante, comme une hirondelle un instant posée au sol et qui déjà tremble du désir de reprendre son vol.
Alain-Fournier, le Grand Meaulnes, p. 105.
4 Soyez remercié, mon corps,
D'être ferme, rapide, et frémissant encor
Au toucher des vents prompts et des brises profondes.
Verhaeren, la Joie, « La multiple splendeur ».
5 L'enveloppe se plie, se recourbe, se cache presque dans le creux frémissant de la main.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVII, p. 186.
4 (Sujet n. d'être animé). Avec de suivi d'un nom. Agité d'un tremblement causé par une sensation ou une émotion intenses. || Être tout frémissant d'horreur, de rage. || Frémissant de désir, de plaisir.
Spécialt (en parlant d'une personne malade). Saisi d'un tremblement convulsif. || Corps frémissant (de fièvre).
5 Fig. Très vif. || Ardeur, passion frémissante. || Sensibilité frémissante (→ Exquisément, cit. 1). Vibrant.
6 (…) un je ne sais quoi de frémissant qui trahissait une sensibilité restée vive et neuve.
Paul Bourget, Un divorce, I.

Encyclopédie Universelle. 2012.