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froc

froc [ frɔk ] n. m.
XIIe; frq. °hrok;cf. all. Rock « habit »
1Vieilli Partie de l'habit des moines qui couvre la tête, les épaules et la poitrine, et par ext. Habit monacal tout entier. « un vieillard en froc de bure, avec un chapelet au côté » (Flaubert). Loc. (symb. de l'état monacal) « Cet ancien professeur de l'Oratoire, qui, sans avoir été prêtre, avait cependant porté le froc » (Madelin). Loc. Jeter le froc aux orties : quitter les ordres. ⇒ défroquer. « On l'accusait d'avoir été capucin dans sa jeunesse, et d'avoir jeté le froc aux orties » (Stendhal).
2(1905 arg.) Fam. Pantalon. « son froc s'est déchiré » ( Barbusse). Loc. fam. Faire dans son froc : avoir très peur (cf. Faire dans sa culotte). Baisser son froc : subir une humiliation sans oser réagir; se soumettre. ⇒ se déculotter (cf. Baisser son pantalon, baisser culotte).

froc nom masculin (francique hrokk, de l'allemand Rock, habit) Partie de l'habit monacal qui couvre la tête et tombe sur la poitrine et les épaules. Habit de moine en général. Populaire. Pantalon. ● froc (expressions) nom masculin (francique hrokk, de l'allemand Rock, habit) Quitter le froc, jeter le froc aux orties, renoncer à la vie religieuse.

froc
n. m.
d1./d Vx Habit des moines.
|| Loc. fig. Jeter le froc aux orties: se défroquer.
d2./d Arg. ou Fam. Pantalon.

⇒FROC, subst. masc.
A.— RELIGION
1. La partie de l'habit des moines qui couvre la tête et les épaules; p. ext. vêtement monastique comportant un capuchon et couvrant de la tête aux pieds. Froc de bure; endosser, revêtir son froc. Il y a plus de liberté dans le froc d'un capucin qui bénit les Alpes que dans la friperie entière des législateurs de la République (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 111) :
... même de sa continence impudique naissait un désir du corps de ce moine, que les grands plis de son froc rendaient mystérieux et attirant.
PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 268.
2. Au fig. État monastique ou ecclésiastique. Cet empereur voulut mourir sous le froc (Ac. 1878-1932).
Loc. et expr. Prendre le froc. Se faire moine (cf. Ac.). Quitter le froc. Abandonner l'état monacal; p. ext. abandonner l'état ecclésiastique (cf. Ac.). Jeter le froc aux orties. Renoncer à cet état. Un certain abbé Gardon, qui avait jeté le froc aux orties, dirigeait l'armée de l'Espérance (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 140).
B.— P. ext., pop. Pantalon. Faire dans son froc. Avoir très peur. Vous vous cherchez des faux-fuyants parce que vous faites tous dans vos frocs! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 494). Synon. vulg. chier dans son froc (v. chier ex. 1).
Baisser son froc. S'humilier, se soumettre. Larnaud, me jeta-t-il (...) vous appartenez à ces vendus qui sont prêts à baisser leur froc pour gagner leur bifteck (VIALAR, Dansons, 1950, p. 164).
REM. 1. Frocaille, subst. fém., péj. Les moines. 2. Froquer, verbe trans. ,,Habiller d'un froc, mettre dans un couvent`` (LITTRÉ).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694, dep. 1798 avec la mention : ,,on prononce le c``. Étymol. et Hist. 1. a) 1160-74 « vêtement de moine qui couvre la tête et les épaules » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2009); b) 1608 « l'habit monacal tout entier » (M. RÉGNIER, Œuvres complètes, éd. G. Raibaud, Sat. IX, p. 103, 171); 2. 1547 frocq « étoffe de laine grossière » (HAUDENT, Apologues d'Esope, II, 159 ds HUG.); 3. a) 1905 « culotte » (d'apr. ESN.); b) 1912 « pantalon » (d'apr. ibid.). De l'ancien b. frq. hrokk, cf. a. h. all. Rock « tunique, casaque » (GRAFF t. 2, col. 430-431), all. Rock « habit » et en lat. médiév. roccus (799-800 rocho « vêtement masculin, tunique », ap. NIERM., p. 506; 817 hroccus « froc de moine », ibid.); 3 est issu de 2 mais peut avoir été influencé par vertu de froc « vigueur masculine » (BOISTE 1829-Lar. 19e). Fréq. abs. littér. :105.
DÉR. Frocard, subst. masc., péj. Moine. Il y a de tout sur ce pont, peut-être même d'honnêtes gens, puisque nous y sommes. D'après le proverbe, on n'y saurait passer sans rencontrer un moine, un cheval blanc et une drôlesse. Voici précisément un frocard qui se hâte faisant claquer sa sandale (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 297). Les diatribes sur les jésuitières, sur les milliards des frocards et des cornettes, se succédaient en un style de voirie, en une langue de terrain vague (HUYSMANS, Oblat., t. 1, 1903, p. 309). []. Ds Ac. dep. 1835. 1res attest. a) 1752 péj. « moine » (Trév., v. R. Ling. rom. t. 38, pp. 14-15), b) 1889 « pantalon » (d'apr. ESN.); de froc, suff. -ard.
BBG. — ARVEILLER (R.). Notes d'étymol. et de lex. R. Ling. rom. 1974, t. 38, pp. 14-15 (s.v. frocard). — CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 358.

froc [fʀɔk] n. m.
ÉTYM. 1138; d'un francique hrok; cf. all. Rock « habit ».
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I
1 (V. 1155). Vieilli. Partie de l'habit des moines qui couvre la tête, les épaules et la poitrine, et, par ext. (1608, Régnier), l'habit monacal tout entier. || Froc de bure (→ Ermite, cit. 2). || Endosser, mettre, revêtir son froc (→ Choc, cit. 11, Boileau). || Moine en froc et cagoule (cit. 1). Frocard.
1 L'on se couvre d'un froc pour tromper le jaloux (…)
Mathurin Régnier, Satires, IX.
2 (…) le cloître de la Chartreuse, blanc comme le froc des disciples de saint Bruno.
Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, p. 38.
3 Une procession de moines aux frocs blonds.
Verlaine, Poèmes saturniens, « La mort de Philippe II ».
2 Loc. (XVe). || Le froc, symbole de l'état monacal ou ecclésiastique. a Vieilli. Prendre le froc : se faire moine ou prêtre.Porter le froc : être moine ou prêtre.Quitter, déposer le froc. Défroquer (se).
4 La prise de voile ou de froc est un suicide payé d'éternité.
Hugo, les Misérables, II, VII, VII.
5 Cet ancien professeur de l'Oratoire, qui, sans avoir été prêtre, avait cependant porté le froc (…)
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire. De Brumaire à Marengo, VIII.
6 Cependant, depuis que Jacques avait quitté les Frères, ceux-ci, laïcisés, avaient déposé la dévotion avec le froc; à peine allaient-ils à la messe le dimanche (…)
M. Jouhandeau, Chaminadour, VI, Le petit Jacques.
b Mod. Jeter le froc aux orties (→ Farine, cit. 6) : quitter les ordres. (Se dit aussi des femmes).
7 On l'accusait d'avoir été capucin dans sa jeunesse, et d'avoir jeté le froc aux orties.
Stendhal, Romans et nouvelles, « Le coffre et le revenant ».
8 Ce que je m'en ficherais, pour mon compte, qu'elle jette son froc aux orties ! (…) Ah ! là, là ! (…)
Loti, Ramuntcho, II, III.
Par anal. Abandonner sa profession, ou renoncer à une habitude, à une contrainte (rare).
9 La princesse d'Harcourt danse au bal (…) vous pouvez penser combien on trouve qu'elle a jeté le froc aux orties, et qu'elle a fait la dévote pour être dame du palais.
Mme de Sévigné, 372, 19 janv. 1674.
3 (1547). Vx. Lainage grossier.
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II (1905, argot). Très fam. Pantalon. Futal.
10 Puis finalement, à force d'être tirées, les jambes du macchab se sont décollées aux genoux, son froc s'est déchiré et le tout est venu, v'lan !
H. Barbusse, le Feu, II.
11 Le pantalon de travail en toile bleue, qu'il portait, étant trop petit pour lui, serrait ses fesses et ses cuisses. C'était peut-être un des frocs de Jean.
Jean Genet, Pompes funèbres, p. 14.
Loc. fam. Faire dans son froc : avoir très peur.Baisser son froc : subir une humiliation sans protester, se soumettre.
DÉR. Frocard, froquer.
COMP. Défroqué, défroquer.

Encyclopédie Universelle. 2012.