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froidement

froidement [ frwadmɑ̃ ] adv.
XIIe; de 1. froid
1Plaisant Comment allez-vous ? — Bien, mais froidement, comme ça peut aller par temps froid.
2Avec froideur, sans empressement. fraîchement. La Commune « reçut la proposition très froidement [...] attendit et ajourna » (Michelet).
En gardant la tête froide et lucide. calmement. « j'ai pesé froidement toutes les circonstances » ( Gautier).
Avec une entière insensibilité, sans aucun scrupule de conscience. Abattre froidement qqn (cf. De sang-froid).

froidement adverbe Avec calme, avec sang-froid et lucidité : Examiner froidement la situation. Avec réserve, avec peu de sympathie : Accueillir froidement une proposition. Avec une complète insensibilité : Tuer froidement un animal.froidement (expressions) adverbe Familier. Ça va froidement, il fait froid. ● froidement (synonymes) adverbe Avec calme, avec sang-froid et lucidité
Synonymes :
- lucidement
- objectivement
Avec réserve, avec peu de sympathie
Synonymes :
- calmement
- flegmatiquement
- fraîchement
- imperturbablement
- sereinement
- tranquillement
Contraires :
- aimablement
- chaleureusement
- cordialement
Avec une complète insensibilité
Synonymes :
- implacablement

froidement
adv.
d1./d Sans passion, en gardant la tête froide. Envisager froidement une situation.
Sans émotion, sans scrupule. Assassiner qqn froidement.
d2./d Fig. Sans chaleur. Recevoir qqn froidement. Syn. fraîchement.

⇒FROIDEMENT, adv.
D'une manière froide.
A.— Vx ou littér. À une température sensiblement inférieure à celle du corps humain (v. froid I A 1 a). C'est l'après-midi de novembre qui commence, froidement, et va se continuer longuement, obscurément (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1906, p. 300). Fontaine, ma fontaine, eau froidement présente, Douce aux purs animaux, aux humains complaisante (VALÉRY, Charmes, 1922, p. 126).
En partic. (v. froid I A 1 c). ,,De telle sorte qu'on est exposé au froid. Vous êtes logé, vêtu bien froidement`` (Ac. 1835, 1878).
B.— Au fig.
1. En gardant son calme, en contrôlant ses sentiments, ses émotions; en n'étant pas ardent, passionné. Examiner froidement un problème. [Napoléon Ier] parle froidement, sans passions, sans préjugés, sans ressentiment, des circonstances et des personnes qui remplissent sa vie (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 207). — Sois calme, Des Lourdines, et envisageons froidement la situation (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 92) :
1. ... descendant de cheval à côté des artilleurs inexpérimentés de 1813 et de 1814, il leur enseignait froidement la manœuvre à travers une grêle de boulets qui pleuvaient tout autour de l'héroïque leçon.
LACORD., Éloge fun. Drouot, 1847, p. 45.
En partic., péj. D'une manière qui manque totalement de sensibilité, d'humanité. Asservissez, tourmentez, mais du moins ayez un but; soyez iniques et froidement atroces, mais du moins ne le soyez pas en vain (SENANCOUR, Obermann, t. 1, 1840, p. 171). Un meurtre prémédité, longuement mûri, froidement exécuté, assumé sans remords (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p. 1021) :
2. ... un chien (...) mourant de faim, étant venu aboyer à la portière, tout en causant avec lui, il l'avait froidement tué d'un coup de revolver...
GONCOURT, Journal, 1895, p. 726.
2. P. ext.
a) D'une manière réservée, distante et parfois hostile. Ses conseils avaient été reçus froidement, parfois même avec des gestes d'impatience mal dissimulée (THEURIET, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 39). Sur ces mots, Bénin prit un visage sévère, salua froidement, remonta sur sa machine et s'éloigna d'un coup de pédale (ROMAINS, Copains, 1913, p. 85) :
3. Madame De Beauséant, incapable de fermer sa porte, ce qui eût été fort inconvenant, recevait si froidement les gens et contemplait si studieusement sa corniche, que chacun comprenait combien il la gênait.
BALZAC, Goriot, 1835, p. 80.
b) Dans le domaine de l'art. D'une manière qui manque de chaleur humaine, de sensibilité. Lu dans les Annales archéologiques de Didron une notice intéressante, quoique froidement écrite, sur Hemling, le peintre de ma Vierge d'hier (BARB. D'AUREV., Memor. 3, 1856, p. 49). La Venise de certains peintres est froidement esthétique dans sa partie la plus célèbre (PROUST, Fugit., 1922, p. 626) :
4. Vene, dans une position charmante, est à la source du Clitumme. Le Poussin a reproduit ce site chaud et suave; Byron l'a froidement chanté.
CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 411.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Début XIVe s. froidement vestues « de façon à avoir froid » (Ovide Moralisé, éd. C. de Boer, I, 3965); av. 1370 « sans empressement » (J. LE BEL, Chron., éd. Viard et Deprez, I, 139). Dér. de froid1; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 1 259. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 277, b) 2 905; XXe s. : a) 1 349, b) 1 042.

froidement [fʀwɑdmɑ̃] adv.
ÉTYM. Déb. XIVe; au sens 1.; de 1. froid, et -ment.
D'une manière froide.
———
I Vx. De telle manière qu'on sent le froid. || Être vêtu froidement.Mod. (par plais.). || Comment allez-vous ?Bien, mais froidement ! Fraîchement.
Littéraire :
0.1 Fontaine, ma fontaine, eau froidement présente (…)
Valéry, Charmes.
———
II Fig.
1 (Mil. XVIe). Cour. Avec froideur, sans empressement. || Il l'a reçu, accueilli froidement. Fraîchement. || Accepter, recevoir froidement (→ Appartenir, cit. 33; archichancelier, cit.). || Il m'a répondu froidement. || Remercier froidement.
1 Elle (la commune) reçut la proposition très froidement (…) demanda un rapport, attendit et ajourna.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., VII, V.
2 (Av. 1370). Avec calme, en gardant la tête froide et lucide. Calmement. (Abrév. pop. : froido). || Calculer froidement ses chances. || Juger froidement les résultats (→ Ateliers, cit. 7). || Écouter froidement des injures, des reproches, sans s'émouvoir. || Exécuter froidement les consignes.
2 C'est aimer froidement que n'être point jaloux (…)
Molière, les Fâcheux, II, 4.
3 (…) je me suis bien examiné, j'ai pesé froidement toutes les circonstances (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, IX.
4 (…) Napoléon montra l'impassibilité qui lui était propre et qu'il affectait afin de paraître au-dessus des autres hommes; il dit froidement ou plutôt il répéta son mot habituel dans de telles circonstances (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. III, p. 175.
3 (1832, Hugo). Avec une entière insensibilité, sans scrupule de conscience. || Il acheva froidement le blessé. || Il l'abattit froidement d'un coup de revolver. || Déshonorer froidement un innocent. || Tourner froidement casaque. || Il l'a laissé froidement tomber.
5 Vous avez froidement (…)
Terni, flétri, souillé, déshonoré, brisé
Diane de Poitiers, comtesse de Brezé !
Hugo, Le roi s'amuse, I, 5.
6 L'homme qui, sciemment, froidement, accepte la rétribution de fonctions qu'il n'a pas remplies, est un mendiant de la plus basse espèce (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, IVe tableau, I.
4 (1663, Corneille). Littér. Sans éclat, de façon terne, monotone. || Écrire, raconter froidement. || Une scène froidement menée.
7 Mon bonheur sera digne de moi. Chacune de mes journées ne ressemblera pas froidement à celle de la veille.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XI.

Encyclopédie Universelle. 2012.