CI
Le ci , texte à chanter, qui a fleuri sous la dynastie des Song (960-1279), se distingue du shi , poème régulier, non seulement par une prosodie différente (vers anisométriques, exploitation maximale des oppositions tonales) ou par son adaptation à des canevas musicaux (chaque poème est composé sur un air donné par avance), mais aussi par une écriture différente. À la densité de l’expression imposée par les mètres classiques fait place un style plus linéaire, où l’emploi des tournures de la langue parlée est fréquent.
Les origines du genre
La querelle sur les origines de ce genre a partagé en deux groupes le monde littéraire chinois jusqu’à une époque relativement récente. Aux critiques qui situent le ci au terme d’une évolution parallèle à la poésie régulière et fondent leurs assertions sur le caractère anisométrique des vers s’opposent ceux qui s’efforcent d’établir une filiation entre ce type de poésie et celle des Tang ou le yuefu . Se plaçant également d’un point de vue formel, ces derniers essaient de faire naître le ci d’une mutation des formes régulières. Or l’irrégularité des vers n’est pas un trait spécifique du genre, et, s’il est possible de relever certains points communs entre le ci et le genre du yuefu – textes composés sur un timbre musical, exploitation de sonorités nouvelles aux dépens de la tradition musicale orthodoxe –, il faut se garder d’une assimilation trop hâtive.
La naissance du ci
Les critiques contemporains, sans nier les ressemblances qui existent entre les deux genres, préfèrent réserver le terme de ci aux nouvelles mélodies (xin sheng ) qui sont apparues depuis les Tang (618-907). Ils reconnaissent l’apport prédominant de la musique barbare et le rôle joué par les moines bouddhistes dans la propagation de ces airs nouveaux. De nombreux textes à chanter nous sont transmis dans des manuscrits où ils se trouvent mêlés à des textes bouddhiques. Quant au rôle joué par les chanteuses et les courtisanes, il n’est plus contesté.
La découverte, en 1917, de manuscrits dans les grottes des Mille Bouddhas à Dunhuang a contribué à une meilleure connaissance du genre. Ces poèmes, souvent anonymes, racontent, dans un langage simple, la vie du petit peuple, ses amours et ses peines, comme en témoignent les vers suivants:
DIR
\
Tu m’as dit tant de menteries;
Tu parles de venir chaque nuit,
À la minuit je pince le luth, esseulée,
Quand le chant prend fin, l’amour est brisé.
Assise solitaire à la minuit,
Je verse des pleurs et l’encens bleuit.
Où vas-tu chercher l’amour et l’ivresse
[au lieu de revenir?
Chagrine, je m’endors sous l’édredon brodé./DIR
Vers l’artificialisation: le ci des poètes
De chanson populaire, le ci se transforme en genre littéraire lorsqu’il est repris par les lettrés. Dès 940 paraît le Recueil parmi les fleurs (Hua jian ji ). Les poèmes qu’il rassemble montrent déjà un plus grand souci de la perfection littéraire. Les techniques prosodiques se compliquent et le genre se détache peu à peu de la musique. Au lieu de partir de la mélodie pour composer les paroles, comme le faisaient les musiciens, les lettrés se contentent de composer les paroles sur des canevas musicaux. Le style est plus ambigu et allusif. Les deux grands poètes de cette période sont Wen Tingyu (vers 859) et Li Yu (937-978). Ce dernier est célèbre surtout pour les poèmes écrits pendant l’exil et empreints d’une grande nostalgie.
L’épanouissement
Conscient d’une évolution du ci vers l’artificialisation, Liu Yong (vers 1045) va s’efforcer de retourner aux origines populaires et musicales du genre. Son effort sera poursuivi par Qin Guan (1049-1101) et He Zhu (1063-1120) et aboutira au formalisme de Zhou Bangyan (1056-1121) et de Li Qingzhao (1084-apr. 1151).
En marge de ce courant orthodoxe se situe Su Shi (1036-1101). Son apport consiste surtout à varier les thèmes, limités jusqu’alors aux chagrins d’amour, à la tristesse de la séparation ou au plaisir. À la délicatesse, voire à la mièvrerie, qui avait caractérisé les ci des Cinq Dynasties, à la vulgarité de ceux de Liu Yong il préfère un style plus puissant et libre [hao fang ]:
DIR
\
Le vaste fleuve coule vers l’est,
Ses flots effacent le souvenir
[des grands hommes d’autrefois.
Les rocs enchevêtrés déchirent les nuages,
La houle effrayante lacère le rivage
Et fait se lever la neige en monceaux.
Paysage comme un tableau,
Berceau des héros de jadis./DIR
Mais les innovations instaurées par Su Shi n’ont guère d’influence sur les poètes de son époque, alors même que triomphe l’école formaliste. Celle-ci, pour remédier à l’appauvrissement des thèmes et des images, cherche une voie dans l’élaboration de règles prosodiques compliquées et dans le cisèlement des vers. Il faut attendre l’invasion du pays par les Jin et la chute de la capitale (1126) pour voir apparaître, annonçant la fin du mouvement formaliste, des disciples de Su Shi. Aux quatre coins de l’Empire souffle alors un esprit patriotique, qui se retrouve dans les œuvres de Yue Fei (1103-1141), de Xin Qiji (1140-1207) et de Lu You (1125-1210).
Désormais, le ci ne sera plus utilisé par les poètes pour exprimer exclusivement des sentiments amoureux, il se fera aussi le véhicule de leurs nobles aspirations (zhi ).
Cette évolution contribue à détacher davantage le ci de la musique.
Sous la dynastie des Qing (1644-1911), le mouvement pour une renaissance littéraire touche le ci . Les poètes imitent les œuvres du passé, prenant leurs modèles dans le Recueil parmi les fleurs , dans les recueils des grands poètes des Song. Mais, si leurs poèmes s’approchent de la perfection, ils n’ont plus rien de commun avec la chanson populaire qu’était le ci à ses débuts.
1. ci [ si ] adv.
2 ♦ Cour. placé immédiatement devant un adj. ou un participe. CI-ANNEXÉ, ÉE [ sianɛkse ] ; CI-INCLUS, USE [ siɛ̃kly, yz ] ; CI-JOINT, JOINTE [ siʒwɛ̃, ʒwɛ̃t ] (⇒ 1. joint). REM. Le mot ainsi formé s'accorde s'il est placé après le nom (valeur d'adj.) mais reste inv. quand il est placé avant (adv.). Certains accordent lorsqu'un déterminant est intercalé (ci-jointe la lettre). La copie ci-incluse. Vous trouverez ci-inclus une copie de notre facture.
♢ Après un nom précédé de ce, cette, ces, celui, celle ou après un pron. dém. Cet homme-ci. À cette heure-ci. Ces jours-ci. Celle-ci. Ceux-ci.
3 ♦ Loc. adv. (Pour localiser dans un texte écrit). Ci-après : un peu plus loin. Ci-contre : en regard, vis-à-vis. Ci-dessous : plus bas. ⇒ infra. Ci-dessus : plus haut. ⇒ supra (cf. aussi ces adv.).
♢ (1749) Vx Ci-devant : précédemment. Spécialt (pendant et après la Révolution) Une ci-devant duchesse. « Talleyrand, ci-devant noble, ci-devant prêtre, ci-devant évêque » (Madelin). — Absolt Les ci-devant : les nobles. « Cette ci-devant n'a pas l'air sot » (Yourcenar).
4 ♦ Loc. adv. DE-CI DE-LÀ [ dəsidəla ] :de côté et d'autre, au hasard (cf. Çà et là). Flaner de-ci de-là. « Elle avait beaucoup appris de-ci de-là, par bribes » (R. Rolland). — PAR-CI PAR-LÀ :en divers endroits. Quelques erreurs par-ci par-là. Fig. (Exprimant la répétition) « Depuis ce matin on m'assomme avec Nana; et Nana par-ci, et Nana par-là ! » (Zola).
⊗ HOM. Scie, si, sis, six.
ci 2. ci [ si ] pron. dém.
• 1794; abrév. de ceci
♦ (Employé avec ça) Demander ci et ça, telle chose et telle autre. — Fam. Comme ci comme ça.
● Ci Symbole du curie, unité d'activité nucléaire. ● Ci (homonymes) six adjectif numéral invariable
ci
adv. de lieu. Marque le lieu où l'on est.
d1./d Loc. Ci-gît: ici est enterré.
d2./d (Avec un adj. ou un part.) Ci-joint la copie de notre lettre. Les observations ci-incluses.
d3./d (En corrélation avec un nom précédé d'un démonstratif ou avec un pronom démonstratif; par oppos. à là.) Désigne ce dont on parle ou ce qui est proche. Ce livre-ci, cette personne-ci. Celui-ci, ceux-ci.
d4./d Loc. adv. Ci-après: plus loin.
— Ci-contre: tout à côté, vis-à-vis.
d5./d Loc. adv. (Avec les Prép. de et par.) De-ci de-là, par-ci par-là: de côté et d'autre, en divers endroits.
— Aller de-ci de-là: se promener sans but précis.
— On rencontre par-ci par-là quelques erreurs dans ce journal.
d6./d COMPTA Soit. Cinq mètres à 20 francs, ci... 100 francs.
————————
ci
Pron. dém. (Employé avec ça.) Faire ci et ça.
— Loc. Fam. Comme ci, comme ça: moyennement. ça va comme ci, comme ça, en ce moment.
I.
⇒CI1, adv. et particule dém.
Adv. et particule dém. servant à indiquer la proximité dans l'espace ou le temps; (gén. joint par un trait d'union au mot qu'il détermine; cf. en outre celui-ci, ceci).
I.— Adv. de lieu
A.— Arch. et littér. Ici. Passant, souviens-toi que sur cette pierre, ci de face placée, saint Clément, d'après la tradition, a prié (BARRÈS, Colette Baudoche, 1909, p. 213).
— Loc. Qu'est-ce(-) ci? Que se passe-t-il ici? Qu'entends-je, qu'est-ce-ci? (BARBIER, Satires, César Borgia, 1865, p. 242).
B.— Moderne
1. [En comptab. comm., pour annoncer une somme] Albert prit une plume, et écrivit : coupé, trente-cinq francs, ci 35 fr. (A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 634).
Rem. Dans ce seul cas, ci n'est pas relié par un trait d'union.
2. [Au début d'une épitaphe, suivie du nom du mort] Loc. verb. Ci-gît. Ici repose, ici est enterré. Près d'une allée, une pierre simple sur laquelle on trouve inscrit : ci-gît Almazor (NERVAL, Les Filles du feu, Angélique, 1854, p. 577).
II.— Particule adv. formant des loc. adj. ou adv.
A.— [Devant des part. adj.]
♦ Ci-annexé, ée. Synon. ci-joint(e). Les deux modèles ci-annexés, dessinés et coloriés par M. Oscar (REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 178).
♦ Ci-inclus, use. Inséré(e) ici à l'intérieur de cette lettre, de ce document. L'auteur de la lettre ci-incluse (RESTIF DE LA BRETONNE, M. Nicolas, 1796, p. 58). J'ai l'honneur de vous envoyer ci-inclus la déclaration que vous me demandez (HUGO, Correspondance, 1820, p. 312).
♦ Ci-joint, ointe. Joint(e) à la présente. Tous les plans ci-joints ont été dressés par M. Bernizet, jeune homme plein d'intelligence et d'exactitude (Voyage de La Pérouse, t. 4, 1797, p. 165). Ci-joint une photographie pour toi que Mme Tennant me charge de te remettre (FLAUBERT, Correspondance, 1877, p. 302).
Rem. Verlaine (Correspondance, 1869-96, p. 264) emploie le verbe ci-joindre : je ci-joins le dit morcel de vers nonipèdes.
♦ Ci-mentionné, ée. Mentionné(e) dans ce texte (cf. PROUDHON, Qu'est-ce que la propriété? 1840, p. 329).
♦ DR. Ci-présent, ente :
• 1. — Monseigneur, dit-il, je requiers telle peine qu'il vous plaira contre l'accusé ci-présent, pour grave et mirifique manquement à justice.
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 234.
Rem. Quand elles sont antéposées, et souvent senties comme adv., ces loc. restent invariables.
B.— [Pour former des loc. adv.]
1. [devant des adv. indiquant une localisation dans un texte, dans un ouvrage, sur une page de livre]
♦ Ci-après. Un peu plus loin. La série des idées des nombres, dont nous parlerons ci-après (DESTUTT DE TRACY, Éléments d'idéologie, Logique, 1805, p. 464).
♦ Ci-bas. Au bas de la page. Qu'on en juge par la note ci-bas (FOURIER, Le Nouv. monde industr., 1830, p. 47).
♦ Ci-contre. En regard, en face, sur une page. Voir la carte ci-contre. Le tableau ci-contre montre la progression des fabrications de projectiles de 75 à partir de décembre 1914 (JOFFRE, Mémoires, t. 2, 1931, p. 26).
♦ Ci-dessous. Plus bas, dans les lignes qui suivent. Synon. infra. M. Clemenceau m'écrivait la lettre ci-dessous (FOCH, Mémoires, t. 2, 1929, p. 246).
♦ Ci-dessus. Plus haut, dans les lignes qui précèdent. Synon. supra. Les soins de la maternité décrits ci-dessus au chapitre de l'enfance (LACLOS, De l'Éducation des femmes, 1803, p. 440).
2. Loc. adv. de lieu. [Après prép.]
— De-ci de-là. Ici et là, au hasard, de côté et d'autre. Cf. çà et là. Aller, courir, errer de-ci de-là. Elle avait beaucoup appris de-ci, de-là, par bribes, dans la conversation et dans les livres (R. ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, p. 1108). C'est un très grand village, plutôt une petite ville, avec de-ci de-là une ogive médiévale, une porte sculptée, un pont arqué (E. TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 357).
— Par-ci par-là
♦ [Dans l'espace] À droite et à gauche, en divers endroits. Je mets longtemps à les faire, ces tricots; et je saute des mailles par-ci par-là — je n'ai jamais été bonne ouvrière (ANOUILH, La Sauvage, 1938, III, p. 231).
♦ [Dans le temps] À intervalles irréguliers, mais relativement fréquents. Ce qu'il y a de bon, c'est qu'on la vantait toujours, Henriette par-ci, Henriette par-là (DURANTY, Le Malheur d'Henriette Gérard, 1860, p. 130).
III.— Particule dém. de renforcement
A.— [Après un adj. dém.] Ce...-ci. Cf. ce, cet, cette, ces :
• 2. Quand la Cour disait encore : Cet homme ici, Ce temps ici, Paris disait : Cet homme-ci, Ce temps-ci; et c'est mieux.
SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 6, 1863-69, p. 368.
B.— [Après un pron. dém.] Cf. celui-ci, celle-ci, ceux-ci.
Rem. On rencontre ds la docum. la forme arch. cettuy-ci (cf. R. MARTIN DU GARD, Le Testament du Père Leleu, 1920, II, p. 1156). Synon. celui-ci, fém. cette-ci (cf. CHÉNIER, Bucoliques, 1794, p. 247).
Prononc. et Orth. :[si]. Ds Ac. 1694-1932. Cy ds Ac. 1694-1740, ensuite ci. Homon. scie, si, sis, six. Ci-contre. Seule transcr. ds LITTRÉ : si-kon-tr'. Ci-dessous [sid()su]. Ci-dessus [sid()sy]. Ci-gît []. Ci-inclus, use [], fém. [-y:z]. Ci-joint, -jointe [], fém. [-]. Étymol. et Hist. A. Adv. 1. Sens spatial Xe s. « ici » (St Léger, éd. J. Linskill, 96); ca 1170 (CHR. DE TROYES, Erec, éd. W. Foerster, 5382 : cist chastiaus ci), v. ceci, celui-ci, voici; 1200-06 en partic. dans un récit (R. DE CLARI, Conquête de Constantinople, éd. Ph. Lauer, p. 45 : comme je vous ai chi conté); av. 1538 par ci, par là (GRINGORE, Œuvres, t. 2, p. 508 ds IGLF); 1611 comptab. comm. cy (État des chemins et chateaux du Poitou ds Archives hist. du Poitou, t. 31, Poitiers, 1901, p. 324). 2. Sens temporel ca 1150 de si que « jusqu'à ce que » (WACE, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1461); ca 1175 jusque ci (CHR. DE TROYES, Chevalier charrette, éd. W. Foerster, 4077); 1273-80 (Traité de paix Tournai, 335 ds T.-L. : entre ci et le toutsains prochaine); ci ne s'emploie plus isolément comme adv. de lieu et de temps après l'époque class. (bien qu'on le trouve chez certains auteurs du XIXe s. qui l'emploient par volonté d'archaïsme, v. supra). B. Particule : 2e moitié XIIe s. ci dessovre (Dialogue Grégoire, 11, 3 ds T.-L.); 1393 ci dessus (Ménagier de Paris, Sté Bibliophiles fr., t. 1, p. 165); ca 1170 sens temporel ci après (CHR. DE TROYES, Erec, éd. W. Foerster, 1915); 1328 sens spatial ci-après « ensuite [dans le texte] » (VARIN, Archives admin. de la ville de Reims, t. 2, 1re part., p. 552); ca 1170 ci gist (Floire et Blancheflor, éd. M. Pelan, 652); ca 1268 ci desouz « plus bas [dans le texte] » (E. BOILEAU, Livre des métiers, éd. Lespinasse et Bonnardot, p. 226); 1679 ci-contre (SAVARY, Le Parfait Négociant, t. 2, p. 471 ds KUHN p. 174); 1690 cy inclus (FUR.); 1690 cy joint (FUR.). Du lat. ecce hic composé de ecce « voici » servant de particule de renforcement à hic « ici ». Bbg. THOMAS (A.) Essais 1897, p. 229.
II.
⇒CI2, pron. dém. neutre.
Fam. [Uniquement en corrélation avec ça et p. oppos. à lui] Ceci.
A.— Arch. Tout ci, tout ça. Ceci et cela, une chose et une autre (cf. CHÉNIER, Élégies, 1794, p. 31).
B.— Mod. [Dans un sens indéterminé]
1. Ci, ça. Telle chose, telle autre. Il est toujours à m'appeler :« Lucie, donne-moi un mouchoir. Lucie donne-moi de la tisane, donne-moi ci, donne-moi ça » (DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, p. 125).
2. Ci et ça
a) Ceci et cela. Elle n'est pas obstinée. Elle n'est pas à vous imposer des promenades, et ci et ça (T. BERNARD, Monsieur Codomat, 1907, p. 154).
b) Un tel et un tel. Monsieur le marquis, monsieur le comte, messieurs ci et ça (BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, p. 125).
— Subst. péj. et pop. Une ci et une ça. On a bien vite dit d'une jeune fille qui a mal tourné :« c'est une ci, c'est une ça » (SUE, Le Juif errant, 1844-45, p. 288).
C.— [Pour donner une réponse approximative] Comme ci comme ça
1. Ni oui ni non; pas trop :
• 1. Voyons, franchement, vous aimez la musique? lui demanda-t-il après un instant, avec un air soupçonneux. Elle haussa les sourcils, ayant l'air de dire : « Comme ci, comme ça... »
MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, p. 1040.
2. Tant bien que mal; à peu près :
• 2. Ici le petit prince est trop grand. Là il est trop petit. J'hésite aussi sur la couleur de son costume. Alors je tâtonne comme ci et comme ça, tant bien que mal.
SAINT-EXUPÉRY, Le Petit Prince, 1943, p. 423.
3. [En parlant de la santé] Pas trop bien cf. comme ça (cela).
Prononc. et Orth. Cf. ci1. Étymol. et Hist. 1794 tout ci, tout ça (CHÉNIER, loc. cit.). Création apophonique à partir de ça pronom, à la faveur des nombreuses associations de çi-çà adv. (cf. J. BRETEL, Tournois de Chauvency, éd. M. Delbouille, 2347), v. A. Henry, bbg.
STAT. — Ci1 et 2. Fréq. abs. littér. :21 075. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 26 870, b) 28 666; XXe s. : a) 29 565, b) 33 562. Bbg. HENRY (A.). Considérations sur la fortune de ça en fr. R. Ling. rom. 1955, t. 19, pp. 19-22.
Ci [sei]
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♦ Symbole du curie (2. Curie).
Encyclopédie Universelle. 2012.