gabegie [ gabʒi ] n. f. ♦ Désordre résultant d'une mauvaise administration ou gestion. ⇒ gaspillage. Quelle gabegie ! Lutter contre la gabegie. ⊗ CONTR. Économie, ordre.
● gabegie nom féminin (ancien français gaber, railler, d'après tabagie) Gestion financière défectueuse ou malhonnête ; gaspillage : La gabegie administrative. ● gabegie (synonymes) nom féminin (ancien français gaber, railler, d'après tabagie) Gestion financière défectueuse ou malhonnête ; gaspillage
Synonymes :
- gâchis
- pagaille (familier)
gabegie
n. f. Gaspillage, désorganisation qui peut être dû à une mauvaise gestion.
⇒GABEGIE, subst. fém.
A. — Vieilli. Fraude, tromperie (cf. Ac. 1878).
— P. ext., au plur. Affaires suspectes, douteuses, sujettes à caution. Les moins scrupuleux, les moins obtus, jetaient toute vergogne à bas; ils trempaient dans des gabegies, vannaient la bourbe des affaires (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 286).
B. — P. anal.
1. Désordre provenant d'une mauvaise gestion financière ou autre dans un pays, une administration ou une entreprise. Gabegie générale; supprimer la gabegie. [Colbert] mit fin à la gabegie des péages en imposant la tenue d'une comptabilité (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 155) :
• 1. Les lois bâclées par la Révolution contre les suspects n'empêchaient pas un extraordinaire laisser-aller officiel et une gabegie sans limite.
L. DAUDET, Lys sangl., 1938, p. 165.
2. P. ext. Désordre, chaos, abomination. Enfin quoi! tu vois aussi bien que moi dans quel état est la chiourme. La saoulerie, la gabegie, la folie de détruire (AYMÉ, Vogue, 1944, p. 94) :
• 2. Voyons, Honoré. Tu sais que ce mariage serait un scandale, une énormité, une sinécure, une gabegie. Tu le sais bien que ce serait une gabegie (...). Ça veut dire quelque chose de criminel, de honteux, quelque chose qui ne va pas bien.
PAGNOL, Fanny, 1932, II, 7, p. 145.
— Au fig. Confusion. Ce rapprochement [de Schönberg et de Fauré] est monstrueux! Ça montre bien la gabegie des idées, le mépris des valeurs, le désordre intellectuel que propagent une série de petits foutriquets qui tiennent boutique de talent! (BRUYR, Écran mus., 1930, p. 36).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1878. Attesté en 1807 ds Lar. Lang. fr. sous la forme gabgie. Étymol. et Hist. 1. Ca 1790 « désordre dans une administration » (J. R. HÉBERT, Père Duchêne ds BL.-W.1-5); 2. 1808 « intrigue, manigance » (HAUTEL); 3. 1829 « fraude, fourberie » (BOISTE). Prob. dér. du rad. de gaber qui a survécu en domaine d'oïl dans l'Ouest (cf. FEW t. 16, p. 3a); c'est peut-être le révolutionnaire normand J.-R. Hébert (né à Alençon) qui a fait le succès de ce dér. Formation obsc., peut-être analogue à celle de tabagie ou à celle de cabajoutis, cabagétis, cabagi, cabgit. D'apr. FEW t. 2, p. 243b, note 8, -getis résulterait de l'association jeter + suff. -aticius ou -ivus. Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 329; t. 3 1972 [1930], p. 527.
gabegie [gabʒi] n. f.
ÉTYM. V. 1790 au sens 2.; mot de l'Est, de la famille de gaber « railler » (→ Gaber); l'élément -egie est obscur : influence de tabagie ou, selon Guiraud, forme dialectale (cf. fromagie, froumegie; → Fromegi) d'un collectif gabagiée « ensemble de tromperies », de gaber par l'intermédiaire d'un gabage « tromperie ».
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1 (1807, mais probablt antérieur). Vx. Action de gaber, de tromper en plaisantant. ⇒ Fourberie, fraude, tromperie.
2 Mod. Désordre résultant d'une mauvaise administration ou gestion. ⇒ Gaspillage. || Il y a de la gabegie dans cette administration (Académie). || Quelle gabegie ! || Si tout le monde veut commander à la fois, c'est la gabegie ! || Une gabegie complète, lamentable.
0 Pas avare, capable de dépenses qui, si on ne connaissait le fond de sa pensée, paraîtraient même prodigalités, il ne souffre jamais, autour de lui, ni gaspillage ni gabegie.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, De Brumaire à Marengo, VI.
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CONTR. Économie, ordre.
Encyclopédie Universelle. 2012.