galette [ galɛt ] n. f.
• XIIIe; de galet, à cause de sa forme
I ♦
1 ♦ Gâteau rond et plat, à base de farine ou de féculents, cuit au four ou à la poêle. Galette de pommes de terre. ⇒ 2. crique, rösti. Galette au fromage. Galette de maïs. ⇒ tortilla. Galettes sablées. — Galette des Rois, confectionnée à l'Épiphanie et contenant une fève.
♢ (1774) Région. Crêpe salée de farine de sarrasin ou de maïs.
♢ Loc. Plat comme une galette : très plat.
2 ♦ Par anal. Objet en forme de galette. Siège recouvert d'une galette de cuir.
♢ Cin. Enroulement de film non maintenu par des joues.
II ♦ (1849; par anal. avec les pièces de monnaie rondes et plates) Fam. ⇒ argent. Avoir de la galette. ⇒ blé; galetteux. La grosse galette. ⇒ fortune.
● galette nom féminin (de galet) Appareil culinaire consistant, rond et plat (galette de pommes de terre). En Bretagne, crêpe salée de farine de sarrasin. En Belgique, gaufrette ; crème glacée entre deux gaufrettes. Gâteau de pâte sucrée, rond et peu épais. Familier. Disque compact. Populaire. Argent, fortune : Avoir de la galette. Cinéma Film enroulé en serrant les spires, ce qui évite l'emploi d'une bobine pour le manipuler. Électroacoustique Bande magnétique enroulée sur un seul flasque horizontal. Militaire À Saint-Cyr, contre-épaulette portée jusqu'en 1914 par les lieutenants en grande tenue et qui est le symbole de l'admission dans le corps des officiers ; nom de la marche traditionnelle de l'École de Saint-Cyr. Pyrotechnie Poudre noire agglomérée par galetage. Matière servant à faire les poudres à la nitroglycérine. ● galette (expressions) nom féminin (de galet) Galette des Rois, gâteau garni d'une fève ou d'une figurine et dont on tire les parts au sort au moment de l'Épiphanie. Plat comme une galette, de forme très aplatie, très peu épais. Galette de microcanaux, dispositif optoélectronique permettant la réalisation d'intensificateurs d'images, constitué par la juxtaposition d'un très grand nombre de conduits très fins fonctionnant en photomultiplicateurs. Galette de papier, bobine de papier très étroite.
galette
n. f.
d1./d Gâteau rond et plat, cuit au four. Galette des Rois, dans laquelle on glisse une fève et que l'on mange à l'occasion de l'épiphanie.
|| (Belgique) Gaufre dure ou gaufrette.
— (Québec) Petite pâtisserie ronde et plate dont la pâte est moins sèche que celle du biscuit. Des galettes à la mélasse.
— (France rég., Québec) Galette de sarrasin: crêpe à base de farine de sarrasin.
d2./d Objet quelconque plat et circulaire, en forme de galette. La galette d'un siège.
d3./d Fam. Argent.
⇒GALETTE, subst. fém.
A. — Gâteau rond et plat fait le plus souvent de pâte feuilletée et cuit au four. Galette de ménage, de pâtissier; galettes bretonnes. Le Moulin de la Galette à mesure qu'il se transforme tend vers un idéal de bon ton et d'élégance bourgeoise. On danse là-haut depuis plus d'un siècle. Avant la Révolution, on allait manger de la galette, boire du petit vin et danser chez le meunier (A. WARNOD, Les Bals de Paris, Paris, G. Crès, 1922, p. 24). Elle m'emmena dans la cuisine et me fit avaler un morceau de galette et un bol de café au lait (DUHAMEL, Jard. bêtes sauv., 1934, p. 221).
— En partic.
♦ Galette de plomb. Galette faite de pâte brisée à la crème et aux œufs. Au déjeuner, je commence par me bourrer d'oie aux marrons et de galettes de plomb (RENARD, Journal, 1899, p. 515). La galette de plomb (...) ne pèse pas spécialement à l'estomac, mais elle est d'une déglutition difficile (Ac. Gastr. 1962) :
• 1. Il fit donc apporter chez lui deux douzaines de bouteilles de bière, un gros morceau de veau froid avec de la salade, une énorme galette de plomb, et une bouteille de vin de Champagne.
MUSSET, Mimi Pinson, 1845, p. 221.
♦ Galette des Rois. Grande galette de pâte feuilletée confectionnée à l'occasion de la fête des Rois et contenant une fève, consistant généralement en un petit sujet en porcelaine, destinée à désigner le « roi » de la fête. Tirer la galette des Rois. La galette est le gâteau symbolique de la fête des rois dans la plupart des provinces situées au-dessus de la Loire et notamment dans la région parisienne (MONT., 1967).
— Spécialement
♦ [Dans l'Ouest, au Québec] Crêpe à base de farine de sarrasin. Elle promena sur les ronds de poêle fumants une couenne de lard avant d'y étendre à dos de cuiller la galette de sarrasin grise (GUÈVREMONT,Survenant, 1945, p. 50).
♦ MAR. Petit pain de biscuit dur et plat, dont on faisait provision pour les voyages de long cours (d'apr. Ac.).
B. — P. anal. Chose, objet en forme de galette.
♦ En partic. [En parlant d'un chapeau] Marguerite avisa un franc-tireur coiffé d'un képi en galette, et crânement appuyé sur le canon de son fusil (AYMÉ, Jument, 1933, p. 234). Tirailleurs sénégalais, algériens, annamites avec leurs galettes de paille sur le foulard noir (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 489).
♦ Loc. Plat comme une galette. Et, faisant déterrer le pied, je sors un assez gros oignon (ou bulbe) plat comme une galette — que je vais rapporter, sans grand espoir qu'il reprenne (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 999).
C. — Au fig., pop. Argent. La pieuse vieille, bourgeoise jusqu'au fond des tripes, avait espéré une entorse du magistrat qui aurait sauvé son argent très-cher, sa douce galette bien-aimée (BLOY, Journal, 1900, p. 40) :
• 2. Il n'en reste pas moins que le théâtre des Carmes va vivre quelque temps sur la galette de cette dame qui se dit polonaise et qui, pour commencer, va jouer Cordélia avec un accent qui n'est pas énorme, assurément, mais qui sent assez bien le caviar et la vodka.
DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 86.
REM. 1. Galetteux, -euse, adj., pop. a) Qui a beaucoup d'argent. Après ce gueuleton au cours duquel il ne fut parlé que d'insignifiantes chimères, les deux hommes gagnèrent le saint James Infirmary Bar. La clientèle y était variée, mais galetteuse (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 189). b) Prospère. C'est dans cette bibliothèque [la Méjanes d'Aix] que je lisais, comme en 1907, à la Bibliothèque Impériale de Saint-Pétersbourg, à l'époque la plus galetteuse de ma vie, et, en 1911, à New York, à la Central-Library de la 42e rue, quand je battais la dèche comme pas un, la Patrologie de Migne (CENDRARS, Lotiss. ciel, 1949, p. 83). 2. Galettard, -arde, adj., pop. Synon. de galetteux. Oui, la montagne m'avait mordu (...). Au printemps, je devenais guide (...) des Américains galettards (...) rien d'un larbin (...) je connaissais mieux qu'eux ce business (GENEVOIX, Laframboise, Couguar, 1942, p. 134). 3. Galet(t)ière, galettoire, (Galetière, Galettière)subst. fém. [Dans l'ouest de la France] Poêle sans rebord ou à rebord très bas sur laquelle on fait cuire les galettes de sarrasin. (Dict. XIXe et XXe s.). Emploi adj. Crêpe galet(t)ière. Synon. de galeton. Les secrétaires (...) parlaient (...) de la formule des crêpes galetières, les grises, où l'on casse un œuf (L. DAUDET, Ciel de feu, 1934, p. 208). 4. Galeton, subst. masc. ,,Crêpe de blé noir`` (Ac. Gastr. 1962). On apporta de la viande grillée (...), des galetons de blé noir, et des fromages de Chambérat, renommés en tout le pays (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 150).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. pâtiss. (Bataille de Caresme et de Charnage, éd. G. Lozinski, 358, var. ms. C); 2. 1837 arg. mangeur de galette « homme vénal qui reçoit de l'argent pour trahir ses devoirs » (VIDOCQ, Vocab. ds SAIN. Sources Arg., t. 2, p. 141), d'où 1872, galette « argent » (ds ESN.). Fém. de galet, en raison de la forme de cette pâtisserie; suff. -ette; cf. l'a. norm. gale « gâteau plat » (XIIIe s., Rouen ds FEW t. 4, p. 43a). Fréq. abs. littér. : 253. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 318, b) 404; XXe s. : a) 445, b) 319. Bbg. HASSELROT 1957, p. 170. - JUNEAU (M.). Glanures lex. ds Bellechasse et ds Lévis. In : Travaux de ling. québécoise. 1. Québec, 1975, p. 152. - MAT. Louis-Philippe 1951, p. 145. - QUEM. DDL t. 5, 6.
galette [galɛt] n. f.
ÉTYM. XIIIe; de galet, à cause de sa forme ronde et plate.
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1 Gâteau, ordinairement rond et plat, fait de farine, de beurre et d'œufs, et cuit au four ou sous la cendre. ⇒ Fouace (vx). || Galette de pâtissier, galette de ménage. || Galette des Rois, confectionnée à l'occasion de la fête des Rois et contenant une fève. — Galette salée. || Galette aux pommes de terre (→ Fondre, cit. 16). — Spécialt (dans certaines régions). Crêpes de farine de sarrasin ou de maïs. — Mar. Biscuit dur et plat.
1 (…) Une galette toute entière
Cuitte sur les charbons du four
Et blanche de sel tout autour (…)
Ronsard, Pièces retranchées, Livre de folastries, Gayeté.
2 — C'est votre fille, le Petit Chaperon Rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre, que ma Mère vous envoie.
Ch. Perrault, Contes, « Petit Chaperon rouge ».
3 Ils m'invitèrent à leur table et nous mangeâmes ensemble la galette. Une fière galette ! Elle craquait, sentait l'anis, le miel et la confiture.
H. Bosco, le Jardin d'Hyacinthe, p. 75.
♦ ☑ Loc. (1845). Galette de plomb : galette de pâte brisée à la crème.
♦ ☑ Loc. Plat comme une galette : très plat.
♦ Collectivement :
3.1 Pour faire fortune à Paris, il ne faut que de la farine, du beurre… toutes choses que l'on peut assez facilement se procurer, et qui n'exigent pas de grandes avances de fonds; enfin il ne faut que savoir faire de la galette.
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, éd. 1842, p. 53.
2 Par anal. Objet très plat, en forme de galette. || Siège recouvert d'une galette de cuir. || Refaire la galette d'un siège.
4 Elles se font des bandeaux à la Vierge, et, avec le reste de leurs cheveux, très noirs et très lisses, composent une espèce de galette ronde qui se porte au sommet de la tête, en avant et de côté, retombant un peu vers le front comme une petite toque cavalièrement posée (…)
Loti, l'Inde (sans les Anglais), p. 72.
3 (1803, Deterville, in D. D. L.). Zool. Pièce aplatie membraneuse, non articulée, de la bouche des orthoptères.
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II (1872, par anal. avec les pièces de monnaie rondes et plates; à rapprocher de mangeur de galette « homme vénal », 1832). Fam. (La galette). ⇒ Argent. || Avoir de la galette. ⇒ Fortune. || La grosse galette. || Claquer sa galette.
5 Enfin, modère-toi, chère, dans tes dépenses.
La galette n'est pas ce que, vaine, tu penses :
Elle a des hauts et des bas, et surtout des bas (…)
Verlaine, Élégies, VIII (→ aussi Gigolette, cit. 2).
♦ Spécialt, vieilli. Argent gagné par une prostituée.
6 La galette que je gagne, c'est pour moi, c'est pas pour les marlous.
Goron, l'Amour à Paris, t. III, p. 1486.
7 Il faisait le lit qu'il défaisait pas,
Mais le soir quand je retirais mon bas,
C'est lui qui comptait la galette,
À la Villette.
A. Bruant, Dans la rue, « À la Villette ».
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DÉR. Galetteux, galettière.
HOM. Formes du v. galeter.
Encyclopédie Universelle. 2012.