gallicisme [ ga(l)lisism ] n. m.
• 1578; du lat. gallicus « gaulois, français »
1 ♦ Idiotisme propre à la langue française (par rapport à d'autres langues). ⇒ locution. Gallicisme de vocabulaire (ex. à la bonne heure), de construction ( ex. s'en donner à cœur joie).
2 ♦ Emprunt fait au français par une autre langue. L'anglais moderne emploie de nombreux gallicismes.
● gallicisme nom masculin (latin gallicus, gaulois) Idiotisme propre à la langue française. (Ce sont des expressions comme se mettre en quatre, être sur les dents ou des constructions comme il y a, c'est lui qui, etc.) Construction ou forme particulière à la langue française introduite abusivement dans une autre langue.
gallicisme
n. m. LING Idiotisme, forme de construction particulière à la langue française (ex. en être de sa poche).
⇒GALLICISME, subst. masc.
LINGUISTIQUE
♦ Emploi, tournure propre à la langue française. (Dict. XIXe et XXe s.)
♦ Emprunt d'une langue étrangère au français. On l'accusait [Hume], ainsi que Gibbon, d'avoir surchargé la langue anglaise de gallicismes (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 500).
— Rare. Attitude propre aux Français. Le Comte. — Vous me glacez quelquefois avec vos gallicismes : quel talent prodigieux pour la plaisanterie! jamais elle ne vous manque, au milieu même des discussions les plus graves; mais voilà comment vous êtes, vous autres Français! (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 435).
Prononc. et Orth. : []. Cf. gallican. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1578 « construction ou emploi propre à la langue française » (H. ESTIENNE, Deux dialogues du nouveau langage françois italianizé, éd. P. Ristelhuber, t. 2, p. 177); 2. 1694 « construction française abusivement introduite dans une autre langue » (Ac.). Dér. savant du lat. gallicus, v. gallican; suff. -isme. Bbg. DEROY (L.). L'Empr. ling. Paris, 1967, 472 p. - DRESCH (J.-E.). Gallicismes et germanismes. Paris, 1896. - GSPANN (L.). Gallicismes et germanismes. ParisBruxelles-Montréal, 1971, 577 p. - ROG. 1966.
gallicisme [ga(l)lisism] n. m.
ÉTYM. 1578; du rad. du lat. gallicus « gaulois », pris au sens de « français ».
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♦ Didactique (linguistique).
1 Construction ou emploi propre à la langue française. || Les gallicismes, idiotismes du français.
1 La coutume est de quitter ici notre gallicisme et user de l'italianisme.
Henri Estienne, Dialogues du nouveau langage franç. italianisé (1578).
2 Bien que l'on comprenne sous le terme de gallicisme (ou en général d'idiotisme) des choses assez mal définies, la plupart sont des expressions affectives de la langue de la conversation (…) Il faut donc s'attendre à ce qu'ils présentent un contraste frappant avec leur définition (…)
Charles Bally, Traité de stylistique franç. t. I, p. 166.
REM. 1. Les gallicismes, idiotismes du français, ont souvent une originalité formelle généralement due à l'histoire (formes archaïques) et une originalité sémantique : ils sont intraduisibles analytiquement dans une autre langue. La langue familière ou populaire, affective et imagée, en fait un usage fréquent.
2. (Types de gallicismes). Gallicismes de vocabulaire (idiomes : locutions et expressions), dans lesquels un mot ou un groupe est employé dans une acception inhabituelle : à la bonne heure; il vient de sortir; j'en aurai le cœur net. Un grand nombre d'expressions figurées sont des gallicismes : monter sur ses grands chevaux; mettre des bâtons dans les roues; prendre la mouche; être dans de beaux draps, etc. On notera que plus un verbe est riche en extensions, plus il se prête à former des gallicismes. Tel est, par exemple, le cas de faire. — Gallicismes dans lesquels un terme grammatical, le plus souvent un pronom très court (en, le, y, que, quoi, etc.), perd sa valeur propre pour former une locution : il en a pris pour son grade; tenons-nous-en à l'essentiel; il ne faut pas s'en faire; je vous le donne en cent; ils l'ont échappé belle; se la couler douce; il y va de votre bonheur; il a encore fait des siennes; que chacun y mette du sien; etc. — Gallicismes de constructions, caractérisés par un ordre des mots inhabituel et archaïque (sans coup férir; s'en donner à cœur joie; etc.); par une ellipse (crainte de se tromper; retour de Paris; histoire de rire; etc.); par la présence d'un mot difficilement analysable souvent qualifié d'explétif par les grammairiens (c'est une belle chose que la science; encore une semaine de passée; etc.). Certains auteurs ont rangé sous l'étiquette de constructions « paragrammaticales » des gallicismes comme il ne manquerait plus que ça; en dépit qu'elle en ait.
2 Mot emprunté au français, construction française que l'on introduit dans une autre langue (par ex. dans la traduction d'un texte français). || L'anglais moderne emploie de nombreux gallicismes. ⇒ Emprunt.
Encyclopédie Universelle. 2012.