Akademik

gascon

gascon, onne [ gaskɔ̃, ɔn ] adj. et n.
• 1080; lat. Vasco, devenu Wasco 2. basque
1De la Gascogne, ancienne province de France. « à dix pas de la haie seulement il reconnut le babil gascon » (A. Dumas).
N. Les Gascons. N. m. Le gascon : parler occitan de Gascogne.
2(XVIIe) Fig. Péj. et vieilli Qui a des traits de caractère attribués aux Gascons. fanfaron, hâbleur. Un ton gascon. N. Histoire de Gascon. gasconnade. Offre, promesse de Gascon, peu sérieuse.

gascon nom masculin Dialecte de langue d'oc parlé au sud-ouest de la Garonne. ● gascon, gasconne adjectif et nom (latin populaire Wasco, -onis, du latin classique Vasco, -onis) De Gascogne. Littéraire et vieux. Fanfaron, hâbleur, vantard : Quelle humeur gasconne ! Se dit de différentes races de chiens courants (grands gascons saintongeois, grands bleus de Gascogne parmi les grands chiens courants français ; petits gascons saintongeois, petits bleus de Gascogne, griffons bleus de Gascogne, bassets bleus de Gascogne parmi les chiens de lièvre et les bassets ; anglo-gascons saintongeois parmi les chiens courants anglo-français). ● gascon, gasconne (citations) adjectif et nom (latin populaire Wasco, -onis, du latin classique Vasco, -onis) Blaise de Lasseran de Massencome, seigneur de Monluc Saint-Puy, Gers, vers 1502-Estillac, Lot-et-Garonne, 1577 Qui gouvernera bien le Gascon, il peut s'assurer qu'il aura fait un chef-d'œuvre ; car, comme il est naturellement soldat, aussi est-il glorieux et mutin. Commentaires, V gascon, gasconne (expressions) adjectif et nom (latin populaire Wasco, -onis, du latin classique Vasco, -onis) Offre de Gascon, proposition qui n'est pas sérieuse.

gascon, onne
adj. et n.
d1./d adj. De la Gascogne.
|| Subst. Personne originaire de la Gascogne. Un(e) Gascon(ne).
|| Loc. Promesse de Gascon, qu'on ne peut pas tenir.
d2./d n. m. Ensemble des parlers d'oc de Gascogne.

GASCON, -ONNE, adj. et subst.
A. — De Gascogne.
1. (Celui, celle) qui est originaire de ce pays, qui y habite. Le vieux grand-père, avec son air broussailleux de grand berger gascon, ses deux pieds lourdement posés devant lui, son bâton entre les jambes, inclinant l'épaule pour cogner sa pipe contre son soulier, était là (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 32). Un soir de septembre, il prend conseil de Colbert, et il envoie à Fouquet un petit gascon, mousquetaire célèbre par d'autres hauts faits moins réels, et il fait arrêter le financier par D'Artagnan (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 388) :
1. Les Gascons sont de très-excellentes gens, pas plus menteurs, pas plus vantards que les autres provinciaux, qui le sont tous un peu. Ils ont de l'esprit, peu d'instruction, beaucoup de paresse, de la bonté, de la libéralité, du cœur et du courage.
SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 29.
2. (Ce) qui est propre à ce pays, à ses habitants. Accent, proverbe gascon; village gascon. Un certain Morlebaix (...) s'était concilié la faveur toute spéciale du commandant (...) grâce à un répertoire infiniment varié d'histoires juives, marseillaises ou gasconnes (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 238). Le lendemain, randonnée à travers la campagne gasconne. A Périgueux, le voyage s'achève par une réception éclatante de fierté patriotique (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 129).
Subst. masc. sing. Dialecte d'oc parlé en Gascogne. On (...) rencontre des dialogues entre les anges et les pasteurs, où, par un respect hérité, l'auteur fait parler l'être ailé en français, l'homme en gascon (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 122). C'est précisément en gascon maritime, de la Pointe de Grave au milieu du littoral landais, que ASINU a évolué « à la française » : aine au lieu de ase (R. Ling. rom. 1978, p. 73).
3. AGRIC. Bœuf gascon, race gasconne. Race de bovins de la région du Gers, à robe grise, à tête carrée, très recherchés pour le travail de la terre. Ces beaux bœufs gascons, de la plus pure race auréolée, à robe gris d'argent, longilignes et massifs à la fois, étaient l'amour de son père (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 99).
B. — [Avec une valeur caractérisante]
1. (Celui, celle) qui est plaisant et habile, mais fanfaron et hâbleur comme le sont, de réputation, les gens de Gascogne. Isidore, un garçon blond, gentil, un peu fou, un peu gascon, un peu naïf, fier de ses muscles, prêt à toutes les folies pour susciter l'étonnement et l'admiration (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 46) :
2. — Ah! que je vous remercie, monsieur, de n'être pas gascon, lui dit le député de l'Aveyron. J'ai une indigestion des gens avantageux, des hâbleurs, de ces gens qui sont toujours sûrs du succès du lendemain, sauf à vous répondre une platitude quand, le lendemain, vous leur reprochez la défaite.
STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1836, p. 212.
Rem. Des œuvres littér. célèbres (telles que Les Trois mousquetaires d'A. Dumas et Cyrano de Bergerac d'E. Rostand) ont popularisé, jusqu'à les rendre proverbiales, les caractéristiques des gascons. Ma chère enfant, Encor que mon orgueil de gascon m'interdise D'accepter de vos doigts la moindre friandise, J'ai trop peur qu'un refus ne vous soit un chagrin, Et j'accepterai donc (ROSTAND, Cyrano, 1898, I, 4, p. 49).
P. méton. [En parlant d'idées ou de propos] Ces prédications gasconnes sont utiles dans l'ordre civilisé, où il est force d'abuser le peuple sur son malheureux sort et sur les disgrâces auxquelles expose la pratique exacte de la vertu (FOURIER, Nouv. monde industr., 1830, p. 24).
2. Locutions
À la gasconne. À la manière des gascons. Cela soit dit sans rodomontade et vantardise à l'espagnole ou à la gasconne; dans aucun combat l'adversaire n'a vu la figure de mes épaules; je suis inconnu de dos (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 350).
En gascon. Avec habileté. Se tirer en gascon d'une situation délicate (Lexis 1975).
Faire une lessive de gascon. Retourner son linge pour donner l'illusion de la propreté (HAUTEL 1808).
Promesse de gascon. Promesse faite par vantardise ou à la légère et qui n'est pas toujours tenue. Esther s'était mise à détester son jeune fils. À le détester pour la religion trahie, pour ses rêves déçus, pour cette expiation offerte à Jésus de la vie du docteur, qui n'avait donc été qu'une promesse de gascon (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 242). Offre de Gascon. Proposition peu sérieuse (Lar. Lang. fr., Lexis).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1100 subst. li Guascuinz (Roland, éd. J. Bédier, 1289); ca 1180-90 adj. (d'un cheval) (A. DE PARIS, Alexandre, I, 868 in Elliott Monographs, 37 p. 20). Du lat. de l'époque impériale Vascones, nom d'orig. préromane désignant un peuple établi sur les deux versants des Pyrénées, devenu Wascones (VIe s. Grég. de Tours, Frédégaire ds ROHLFS Gasc.3, p. 19); cette forme est gén. expliquée par l'infl. de la prononc. wisigot. (ibid., pp. 18-19; EWFS2; BL.-W.5), tandis que DEAF en rend compte par le caractère bilabial du v, considérant inutile le recours à l'infl. germ.; cf. l'a. prov. gasco (XIIe s. ds RAYN.). Fréq. abs. littér. : 210. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 383, b) 246; XXe s. : a) 360, b) 216. Bbg. QUEM. DDL t. 9. - ROBLIN (M.). Chronique d'ethnonymie. Vie Lang. 1956, pp. 513-518. - SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 114.

gascon, onne [gaskɔ̃, ɔn] adj. et n.
ÉTYM. 1080, li Gascuinz; lat. Vasco devenu Wasco. → Basque.
1 De la Gascogne, ancienne province de France. || Le pays gascon.N. || Un Gascon, une Gasconne, les Gascons. || La faconde des Gascons (→ Cautèle, cit. 2).
1 Un Gascon, pour s'être vanté
De posséder certaine belle,
Fut puni de sa vanité.
La Fontaine, Contes et Nouvelles, Le Gascon puni.
2 Lucien avait au plus haut degré le caractère gascon, hardi, brave, aventureux, qui exagère le bien et amoindrit le mal, qui ne recule point devant une faute s'il y a profit, et qui se moque du vice s'il s'en fait un marchepied.
Balzac, Illusions perdues, Pl., t. IV, p. 486.
3 (…) les Gascons (…) ils doivent être fous :
Rien de plus dangereux qu'un Gascon raisonnable.
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, IV, 3.
N. m. || Le gascon : l'ensemble des parlers occitans de Gascogne. || Parler le gascon, parler gascon.Adj. || La syntaxe gasconne. || L'accent gascon. || Particularismes gascons. Gasconisme.
2 Fig. Péj. et vieilli. Qui a les traits traditionnellement attribués aux Gascons : hâbleur, menteur et malin. || Il est gascon. || Un ton gascon (→ ci-dessous, cit. 5).N. (rare au fém.). || Il se vante, c'est un Gascon. Fanfaron, hâbleur, menteur; → Cadet, cit. 5.Loc. Histoire de Gascon. Gasconnade.Offre, promesse de Gascon, qu'on ne peut réaliser, tenir. — ☑ Prov. Garde (garde-toi) d'un Gascon ou Normand, l'un hâble trop et l'autre ment.REM. Le nom s'écrit en principe avec la majuscule; mais la lexicalisation du sens fait qu'on peut aussi l'écrire comme un nom commun (→ ci-dessous, cit. 6).
4 L'homme eut peur; mais comment esquiver ? et que faire ?
Se tirer en Gascon d'une semblable affaire
Est le mieux : il sut donc dissimuler sa peur.
La Fontaine, Fables, VIII, 10.
5 Sans doute, il pouvait, il devait dire ces choses-là, mais les dire plus légèrement, d'un ton moins accentué et pour ainsi dire moins gascon.
Sainte-Beuve, Correspondance, 34, 13 févr. 1827.
6 (…) cela ne change rien à la tendresse profonde que j'ai pour toi; et en retour, je t'offre la même liberté. Évidemment, c'était là une offre de gascon. Pauvre Delphine. Que ferait-elle de cette liberté, à son âge, et avec ses idées d'un autre temps ?
Jean-Louis Curtis, le Roseau pensant, p. 190.
DÉR. Gasconisme, gasconnade, gasconner.

Encyclopédie Universelle. 2012.