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gaufre

gaufre [ gofr ] n. f.
walfre XIIe; a. frq. °wafla « rayon de miel »
1Pâtisserie de pâte légère, cuite entre deux plaques alvéolées qui lui impriment un dessin en relief. Vx oublie; région. bricelet. Marchand de gaufres et de crêpes. Gaufre au sucre. Moule à gaufre. gaufrier. Petite gaufre. gaufrette.
2(1585) Gâteau de cire des abeilles.

gaufre nom féminin (francique wāfla) Gâteau formé d'alvéoles de cire que fabriquent les abeilles. Pâtisserie légère cuite entre les deux plaques d'un gaufrier. ● gaufre (difficultés) nom féminin (francique wāfla) Orthographe Un seul f, ainsi que dans les dérivés gaufrer, gaufrette et gaufrier. ● gaufre ou gauphre nom masculin Rongeur (géomyidé) d'Amérique du Nord pourvu d'abajoues, ou « poches ».

gaufre
n. f.
d1./d Pâtisserie mince et légère, cuite entre deux fers qui lui impriment un relief alvéolé.
d2./d Gâteau de cire fabriqué par les abeilles.

⇒GAUFRE, subst. fém.
A. — Gâteau de miel alvéolé, confectionné par les abeilles. Quel autre (que Dieu) a pu (...) dresser les abeilles à (...) construire géométriquement leur gaufre élégante (POMMIER, Athéisme, 1857, p. 144).
Expr. Quadrillé comme des gaufres. Des sandales avec des semelles de caoutchouc quadrillé comme des gaufres (GIONO, Eau vive, 1943, p. 136).
B. — [P. anal. d'aspect] Gâteau mince et léger que l'on cuit dans un moule et qui porte sur chaque face des dessins en creux et en relief ressemblant aux alvéoles des gâteaux de miel. Gaufre de sarrasin; l'odeur des gaufres chaudes :
Avec une louche, on verse de haut la pâte dans le gaufrier chauffé et graissé; le miracle du feu s'accomplit et la gaufre se détache brûlante... pour qui la première?
MENON, LECOTTE, Vill. de Fr., t. 2, 1954, p. 86.
C. — Arg. et pop.
1. Gamelle; nourriture. Dans la vallée de Chevreuse, la gaufre était bonne et les piaules bien chauffées; c'est pourquoi la gosse et moi on y allait tous les samedis (LE BRETON 1960).
Prendre, ramasser une gaufre. Recevoir un coup, faire une chute. La troupe des « petits péteux » avides de sauter la triple barrière le cul en l'air, tout fiers de ramasser une gaufre au trou-du-loup sans perdre leur monocle (MORAND, Extrav., 1936, p. 30). Cf. ramasser une gamelle, s.v. gamelle C.
2. Casquette. Si vous engagez [pour le bal musette d'un film] des figurants de métier, ils vous arrivent avec des foulards rouges, des gaufres cassées comme les macs du théâtre de Belleville en 1904 (TRIGNOL, Pantruche, 1946, p. 131).
3. Se sucrer la gaufre. Se maquiller; se poudrer la figure (SANDRY-CARR. 1963, RIV.-CAR. 1969, CAR. Argot 1977).
4. Moule à gaufre(s) et p. ell. du 1er terme gaufre. Appellation péj. pour celui qui a le visage marqué par la petite vérole. P. ext. Imbécile, nigaud. Comme disait cette gaufre de Juvénal qui faisait si bien le vers (TOULET, Corresp. avec un ami, 1920, p. 151). Voir BAUCHE 1928, p. 225 s.v. gaufre, p. 234 s.v. moule.
Rem. 1. Quelques dict. gén. du XIXe s., dont Ac. 1835, enregistrent l'expr. fam. être la gaufre dans une affaire « être la dupe, être pris entre deux personnes ou parties adverses ». 2. On relève ds la docum. le sens de gaufre en technol. « relief, façon donnée à une matière (étoffe, cuir d'une reliure) par impression de dessins au fer chaud ». Cf. gaufrage, gaufrer B, gaufré II A.
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694; de 1694 à 1740 avec 2 f. Étymol. et Hist. 1. Ca 1185 walfre « sorte de pâtisserie cuite entre deux plaques divisées en cellules qui lui impriment un dessin en relief » (HUE DE ROTELANDE, Protheselaus, 4816 ds T.-L.); 2. 1559 gaufres de cire « rayon de miel » (RONSARD, Hymne de Charles Cardinal de Lorraine, 185 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 9, p. 39); 3. 1690 « disposition présentant des dessins variés, empreinte à l'aide de fers sur une étoffe, du papier, etc. » (FUR.). 4. a) 1886 prendre une gaufre (LÉVY-DELMARE, Prenez garde aux voleurs ds E. CHAUTARD, La Vie étrange de l'argot, p. 358-359); b) 1920 « imbécile » (TOULET, loc. cit.). On suppose, en raison de l'ancienneté du mot en rom., un étymon a. b. frq. wafla plutôt qu'un empr. au m. néerl. wafele qui n'est attesté qu'à la fin du XIIIe s. Il est difficile de déterminer le sens qu'avait le mot en frq. L'existence des sens de « gâteau » et de « rayon de miel » en rom. et dans les langues germaniques (cf. m. néerl. wafele « gaufre » et dial. « rayon de miel » auquel correspond le b. all. wâfel, wafe « gaufre » et qui est apparenté à l'all. Wabe « rayon de miel », lui-même issu de l'a. h. all. waba, wabo « gâteau de miel »), semblerait cependant indiquer que le frq. wafla ait également connu ces deux sens. Le fr. gaufre s'explique phonétiquement par une anticipation du -l- de la forme germ., suivie d'une dissimilation des deux -l-. Au sens 3 gaufre est un déverbal de gaufrer. Cf. DEAF, s.v. gaufre, col. 401-403. Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 358. - LEFÈVRE (J.). Loc. fr. et gastr. Vie Lang. 1974, p. 293. - THOMAS (A.). Nouv. Essais 1904, p. 69-77.

gaufre [gofʀ] n. f.
ÉTYM. V. 1180, walfre, au sens 2.; du francique wafel « rayon de miel ».
1 (1555). Gâteau de cire des abeilles.
1 (…) la liqueur que rousse on voit couler Dans les gaufres de cire, alors que les avettes (abeilles) Ont en miel converti la douceur des fleurettes.
Ronsard, Premier livre des hymnes, De Charles.
2 Pâtisserie, gâteau de pâte légère, cuite entre deux fers qui lui impriment un dessin en relief. || Moule à gaufre. Gaufrier. || Petite gaufre. Gaufrette.
2 (…) M. l'aumônier les régala, au nom des maîtres du logis, chacun d'une gaufre et d'une maille.
Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, Vieux Paris, IX.
Moule à gaufre, injure plaisante. Moule.
3 Loc. fam. Prendre, ramasser une gaufre, un coup.
3 Monsieur Ponosse, c'est saint Roch qu'a pris la gaufre ! — S'est-il fait du mal ? demande la voix aigre de Justine Putet.
G. Chevallier, Clochemerle, p. 105.
DÉR. Gaufrer, gaufrette, gaufrier.

Encyclopédie Universelle. 2012.