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gaupe

gaupe [ gop ] n. f.
• 1401; all. du Sud Walpe « femme sotte »
Pop. et vx Femme malpropre ( souillon); prostituée.

gaupe nom féminin (allemand dialecte walpe, femme sotte) Populaire et vieux. Femme de mauvaise vie, prostituée.

⇒GAUPE, subst. fém.
Vx. Femme malpropre et désagréable. Synon. souillon. Une grande dame (...) te fait les yeux doux (...) et tu n'as pas l'esprit de courir après elle? Tu mérites d'avoir toute ta vie pour maîtresses des caillettes, des gaupes, des gotons, des maritornes aux mains rendues calleuses par le balai (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 237). Qu'est-ce que vous faites, gaupe? Ces dernières paroles s'adressaient à une servante qui, avec un linge humide, tâchait de nettoyer la jupe de doña Urraca, étendant ainsi les taches de vin sans les faire disparaître (TOULET, Mar. Don Quichotte, 1902, p. 114).
En partic., mod. Prostituée de bas étage; p. ext. femme dévergondée, d'une conduite lamentable. Synon. garce, putain. Les prunelles quémandeuses des gaupes de faubourg (LORRAIN, Phocas, 1901, p. 282). Bien des vieilles gaupes ont profité de ce miracle car, depuis, je ne puis en rencontrer une, la nuit, aux Champs-Élysées, sans l'inviter à venir gueuletonner et boire le coup (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 202).
Prononc. et Orth. : [go:p]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1401 gauppe « femme de mauvaise vie » (Archives Nationales, JJ 156, pièce 38 ds GDF.); 2. 1585 « femme malpropre » (CHOLIÈRES, 5e Matinée, p. 196 ds HUG.). Prob. empr. au terme all. qui est aussi à l'orig. de l'all. Walpe, attesté dans buschwalpe « entremetteuse » (1595, v. DEAF, s.v. gaupe2), bavarois walpe, walp, walpel « femme sotte » (ibid.; FEW t. 17, p. 494a). Fréq. abs. littér. : 18. Bbg. GEBHARDT (K.). Les Francoprovençalismes de la langue française R. Ling. rom. 1974, t. 38, pp. 194-195. - MAT. Louis-Philippe. 1951, p. 259. - RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, pp. 291-533. - SAIN. Sources t. 1 1972 [1925] p. 160, 311, 342; t. 3 1972 [1930] p. 363.

gaupe [gop] n. f.
ÉTYM. 1401, gauppe; all. du sud Walpe « femme sotte ».
1 (1586). Vx et pop. Femme malpropre. Souillon (→ Calleux, cit. 2).Adjectivt :
1 Plus vilaine encore et plus gaupe
Que le plus sale Marmiton.
Ch. Perrault, Contes, « Peau d'âne ».
2 (1401). Spécialt. Prostituée de bas étage.
2 Oh ! une gaupe, une gourgandine, s'écria le curé, une femme de mœurs équivoques, occupée de théâtre, hantant les comédiens et les comédiennes, mangeant sa fortune avec des folliculaires, des peintres (…)
Balzac, Béatrix, Pl., t. II, p. 357.
3 Ci-gît qui, pour avoir trop aimé les gaupes,
Descendit jeune encore au royaume des taupes.
Baudelaire, Premiers poèmes, XII.
REM. Le mot a fonctionné comme terme d'injure assez vague, comme putain de nos jours.

Encyclopédie Universelle. 2012.