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gel

gel [ ʒɛl ] n. m.
giel 1080; rare du XVIe au XIXe; lat. gelu
1Temps de gelée. Persistance, rigueur du gel. « Un matin de gel, où les traîneaux glissaient » (Apollinaire).
2Congélation des eaux (et de la vapeur d'eau atmosphérique). givre, glace. Arborisations produites par le gel sur les vitres. Le gel a fait éclater les tuyauteries ( antigel) .
Spécialt Congélation de l'eau des tissus végétaux, des eaux d'infiltration. Protection des jeunes pousses contre le gel ( accot, paillage) . « le gel m'a grillé mes fraisiers » (Blondin).
3Phys., chim. État semi-liquide obtenu par chauffage, floculation, polymérisation de peptides ou glucides hydratés; substance caractérisée par cet état. Gels employés en chromatographie, électrophorèse. Gel thixotrope.
4Produit translucide à base d'eau ou d'huile. gelée. Gel coiffant ( brillantine, gomina) . Fard en gel.
5Fig. Arrêt, blocage, interruption (d'une activité, spécialt d'un processus économique ou financier). Gel des crédits, des prix ( gelé) . Gel des armements.
⊗ CONTR. Dégel.

gel nom masculin (latin gelu) Froid qui produit la gelée ; temps de gelée : Persistance du gel. Action de suspendre une activité, de bloquer quelque chose à son niveau ou à son stade actuel ; arrêt, blocage : Le gel des crédits. En chimie, structure associée lâche, immergée dans une phase fluide. Partie insoluble de certains polymères. Masse de nature colloïdale homogène, translucide et de consistance molle, entrant dans la composition de certains produits cosmétiques et d'hygiène ou utilisée comme excipient pour les préparations médicamenteuses. Bouillie explosive en cartouches. Fraction amorphe du sol (matières organiques, hydroxydes de fer et d'aluminium) qui sert de ciment entre les particules cristallisées (sables, limons, argiles) et favorise la structure en agrégats. ● gel (synonymes) nom masculin (latin gelu) Froid qui produit la gelée ; temps de gelée
Synonymes :
- gelée
- givre
- glace
Contraires :
- dégel
En chimie, structure associée lâche, immergée dans une phase fluide.
Synonymes :
- gelée

gel
n. m.
d1./d Abaissement de la température atmosphérique entraînant la congélation de l'eau. Le gel a fait éclater les tuyaux.
|| Eau gelée; verglas, givre. Une couche de gel.
d2./d CHIM Précipité gélatineux colloïdal. Gel de silice.
|| Cour. Préparation translucide pharmaceutique ou cosmétique, à base d'eau. Gel après-rasage.
Absol. Préparation qui aide à modeler la coiffure.
d3./d Fig. Blocage, suspension. Gel des crédits, des négociations.

⇒GEL, subst. masc.
A. — [Le gel est consécutif au froid]
1. Temps de gelée. Jours de gel; matinée, nuit de gel; par crainte du gel. Ce matin, c'est le grand gel et le silence (GIONO, Regain, 1930, p. 29). Les mouettes, qui remontent le fil de l'eau pendant les semaines de gel, riaient et criaient sous les arches des ponts, pêchaient les détritus (ARNOUX, Paris, 1939, p. 200) :
1. Avec mars, des froids terribles étaient revenus du nord, des hargnes de grésil, des nuits de gel où les grands arbres craquaient du pied jusqu'à la cime, dans l'air limpide et bleu, sous les feux verdissants des étoiles.
GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 290.
2. Congélation de l'eau courante (ou non) et de la vapeur contenue dans l'atmosphère. Gel au sol; le gel des rivières. Les arbres, que le gel et le dégel ravagent sans cesse (BERN. DE ST-P., Harm. nature, 1814, p. 174). Le gel bloquait les canaux. Des péniches attendaient dans la glace, entre Selsaete et Gand (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 311) :
2. C'est à cette époque où ce gibier [la bécasse] est le plus succulent, en automne et au commencement de l'hiver, qu'on le chasse dans nos contrées. Plus tard il est à peu près introuvable. Il a disparu avant les grands gels.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 205.
3. Congélation de l'eau de constitution des matières organiques (...) ou de l'eau d'infiltration (cf. POIRÉ). Gel des eaux de fusion; gel racinaire. Et le sol durci de gel résonnait sous les sabots de Rossinante (TOULET, Mar. Don Quichotte, 1902, p. 97). Les feuilles atteintes par le gel pleuvaient toute la matinée cependant que les brouillards couraient la campagne (BARRÈS, Cahiers, t. 4, 1906, p. 249).
4. Produit de la congélation de l'eau. Particules ou morceaux de glace. Cristaux de gel. C'est ce brouillard de décembre, glacial, tout en paillettes de gel suspendues, qui vibre autour des becs de gaz en halo irisé, qui fond sur les lèvres avec un goût de créosote (COLETTE, Vagab., 1910, p. 11). Et, qu'est-ce que tu veux faire, dit-il après avoir soufflé sur la vitre et dérouillé un beau morceau de gel, le ciel est raide comme du fer (GIONO, Que ma joie demeure, 1934, p. 66).
B. — Au fig.
1. État de contraction, d'immobilité. Le gel de toute sa personne. Laisse-toi émouvoir, si le gel du sommeil n'a pas contracté ton cœur (CLAUDEL, Endormie, 1883, p. 15). Notre adolescence a été brusquée, trop tôt durcie, tout son pouvoir de sympathie paralysé, mis en poussière par le gel des années sombres (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 314).
2. Dans les domaines de l'Administration, de l'Économie, ou des Finances. Suspension d'un état, d'une activité; blocage momentané de fonds, de capitaux, de la circulation de monnaies. Gel d'un poste, d'une réforme; gel des armements; gel des crédits, des négociations, des prix :
3. Mais la crise et le gel des monnaies, qui interdit à toutes sortes d'Allemands, d'Argentins, de Siciliens et de Brésiliens de se déplacer facilement, ont en quelque sorte « sélectionné » les hôtels.
FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 226.
C. — BOT., CHIM., MÉD. Substance assez ferme, élastique et transparente, résultant de l'évaporation d'un liquide contenu dans une suspension colloïdale. Gel cytoplasmique; gel cohérent, élastique; gel d'alumine, de pétrole; à l'état de gel. Sans entrer dans la théorie des colloïdes, disons que leur manière d'être revêt plusieurs formes : 1o (...) 2o L'état ou forme « gel » c'est-à-dire gélatineux (LARCHEVÊQUE, Fabric. industr. porcel., 1898, p. 43). La dissolution du gel nucléaire (Roussy ds Nouv. Traité Méd., fasc. 5, 2, 1929, p. 362). Un gel, optiquement vide à l'ultra-microscope (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 39).
COSMÉTIQUE. Gel teinté, coiffant, traitant, moussant. Grâce aux nouveaux « gels », à texture fine et transparente, il [le marron à lèvres] colore sans farder (L'Express, 26 août 1968, p. 68, col. 2).
Prononc. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) ca 1100 « froid qui provoque la gelée » (Roland, éd. J. Bédier, 2533 : Veit les tuneires e les venz e les giels); b) 1584 « fait d'être gelé (en parlant de l'eau) » (Luc de la Porte, trad. d'HORACE, Odes, 1, 9); c) 1939 p. anal. écon. pol. Gel des monnaies. (supra, ex. 3). Du lat. gelu « gelée, glace, grand froid ». Fréq. abs. littér. : 149.

gel [ʒɛl] n. m.
ÉTYM. XIIIe; giel, 1080; rare du XVIe au XXe, sauf au sens « action de geler » (le gel et le dégel, Bernardin de Saint-Pierre); du lat. gelu « gelée, glace; grand froid ».
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I
A
1 Temps de gelée. || Persistances, rigueur du gel. || Ce rude hiver a compté trois semaines de gel ininterrompu. || Les sans-logis victimes du gel.
REM. 1. Encore très vivant au XVIe s., gel a disparu de l'usage courant jusqu'au milieu du XIXe s.
2. Gel ne désigne d'abord que « le fait de geler, d'être gelé »; il évoque surtout les manifestations du phénomène météorologique désigné sous le nom de gelée.
1 Un matin de gel, où les traîneaux glissaient dans la petite ville, arriva une lettre timbrée de Dresde (…)
Apollinaire, l'Hérésiarque…, p. 147.
2 À Barnaoul (…) les gels nocturnes ont commencé dès septembre, et les chutes de neige ne fondent plus à partir du début de novembre.
E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. I, p. 284.
2 Congélation des eaux (et de la vapeur d'eau atmosphérique). Givre, glace (→ Diamant, cit. 11). || Embâcle d'un cours d'eau à la suite d'un gel prolongé. || Navigation fluviale interrompue par le gel. || Arborisations produites par le gel sur les vitres. || Le gel a fait éclater les tuyauteries. || Assurance contre les dégâts mobiliers et immobiliers causés par le gel.
3 (…) ce brouillard de décembre, glacial, tout en paillettes de gel suspendues (…)
Colette, la Vagabonde, p. 14.
Spécialt. Congélation de l'eau des matières organiques (notamment des tissus végétaux), de l'eau d'infiltration des terres ou des roches.
4 Pendant l'hiver, le gel pénètre dans le sol jusqu'à une profondeur qui peut atteindre plusieurs mètres.
E. de Martonne, Traité de géographie physique, t. I, p. 284.
Géol. || Gel des eaux de fusion. Regel. || Désagrégation des roches par le gel.
5 Dans les régions tempérées les roches sont imbibées d'eau. Le gel entraîne une augmentation de volume de cette eau d'imbibition et par suite un écartement des particules. Au dégel, la roche est dissociée et s'effrite.
Émile Haug, Traité de géologie, t. I, p. 373.
B (XXe). Fig. (du sens 2.). Arrêt, blocage, interruption (d'un processus économique ou financier en particulier, d'une activité). || Le gel du crédit. || Le gel des armements.
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II
1 (1906, in Rev. gén. des sc., no 15, p. 714). Phys. Substance transparente, souple (« visco-élastique ») formée à partir de substances colloïdales. || Gel d'agar-agar. || Gel utilisé après séchage, comme support de catalyseur, comme agent de dessiccation (→ Aérogel).
2 Produit translucide, à base d'eau ou d'huile. Gelée. || Gel pour les mains. || Gel démaquillant pour les yeux. || Gel coiffant pour les cheveux.
CONTR. (De I.) Dégel. Chaleur.
DÉR. et COMP. (De I.) Antigel, hors-gel. (De II.) Aérogel, gélifier, plastigel.
HOM. Formes du v. geler.

Encyclopédie Universelle. 2012.