gloser [ gloze ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Expliquer par une glose, un commentaire. ⇒ annoter, commenter, interpréter.
♢ Trans. ind. Se perdre en discussions, en vains discours à propos de tout. « Nous glosions sur tout et coupions en quatre les plus ténus cheveux » (A. Gide).
2 ♦ Fig. Vieilli ⇒ critiquer.
● gloser verbe transitif indirect (de glose) Faire sur quelqu'un, quelque chose des commentaires malveillants ; critiquer : Gloser sur les défauts d'un collègue. ● gloser (synonymes) verbe transitif indirect (de glose) Faire sur quelqu'un, quelque chose des commentaires malveillants ; critiquer
Synonymes :
- épiloguer
● gloser
verbe transitif
Éclaircir un texte par une glose.
● gloser (synonymes)
verbe transitif
Éclaircir un texte par une glose.
Synonymes :
- annoter
- interpréter
gloser
v.
d1./d v. tr. éclaircir par une glose. Gloser un texte.
d2./d v. tr. indir. Faire de longs commentaires stériles. Gloser interminablement sur des détails.
⇒GLOSER, verbe
A. — Emploi trans. Éclaircir, commenter un texte par une glose. Gloser qqc. Tel était l'homme qui glosait le discours de Bayonne (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 18). Vincent l'espagnol, qui écrivait aux environs de 1216, glosant la formule d'Innocent III (MARITAIN, Primauté spirit., 1927, p. 195).
B. — Emploi intrans. Gloser sur qqn, sur qqc.
1. Écrire une glose, un commentaire. Gloser sur un texte. [Tels] sont les textes favoris sur lesquels il glose, et que l'esprit français a commentés long-temps après lui (SAINTE-BEUVE, Tabl. poés. fr., 1828, p. 29). Saint Bernard reproche à Gilbert, d'avoir, en glosant sur Boèce, écrit : ... (Théol. cath. t. 4, 1, 1920, p. 1173).
2. Faire un commentaire malveillant ou oiseux. Gloser sur qqc. et, rare, gloser de qqc. Je devins propriétaire (...) autant qu'on peut l'être d'un effet volé. On en glosa (COURIER, Lettres Fr. et Ital., 1806, p. 721). Les journaux glosent de cela comme s'ils en avaient le droit (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 108).
— P. ext. et employé absol. Critiquer, commenter de manière malveillante quelqu'un, sa conduite, ou quelque chose. Il ne faut pas demander si cela fit gloser. On en parla jusque dans les diligences sur les routes de Clermont et du Puy (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 16).REM. Gloseur, -euse, subst. Celui, celle qui glose, qui interprète de manière défavorable, qui est malveillant dans ses propos. Et le gloseur penaud, muet, baissant la tête, S'éloignera honteux de sa phrase indiscrète (BARBIER, Satires, 1865, p. 20).
Prononc. et Orth. : [gloze], (il) glose [glo:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. a) Ca 1170 « expliquer, éclaircir » (M. DE FRANCE, Lais, éd. J. Rychner, Prologue, 15); b) 1310-40 gloser sur « faire des commentaires à propos de quelque chose » (J. DE CONDÉ, Œuvres, éd. A. Scheler, t. 2, p. 64); c) 1re moitié XIVe s. [ms.] « critiquer, blâmer » (G. DE COINCI, éd. F. Koenig, I Mir 10, 98 var. ms. S). Dér. de glose; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 29.
gloser [gloze] v. tr.
ÉTYM. V. 1170; de glose.
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1 V. tr. Expliquer par une glose, par un commentaire. ⇒ Annoter, commenter, interpréter, traduire.
1 De la gloser et commenter,
De la définir et décrire,
Diminuer ou augmenter.
Villon, Testament, CLXXIV.
2 Quelques mots romans, glosant — c'est-à-dire interprétant — des mots latins ou germaniques, attestent l'existence de la langue romane (Gloses de Reichenau, VIIIe.).
F. Brunot et Ch. Bruneau, Précis de grammaire historique de la langue franç. p. VIII.
2.1 Quel sauf-conduit offert à l'honneur ! Quelle perche !… À moins que ce ne fût au contraire le pire piège. Car enfin, tout le temps qui me restait à vivre, j'aurais dû délayer, nuancer, gloser et paraphraser cette syllabe ! Elle ne m'aurait fait grâce d'aucun détail de ma délation : l'enfer…
Maurice Clavel, le Tiers des étoiles, p. 233.
2 V. tr. ind. (Déb. XIVe). || Gloser sur un texte. — Par ext. || Gloser sur tout : se perdre en discussions, en vains discours, à propos de tout.
3 Qu'ont fait ces commentateurs et ces glossateurs, surtout ceux qui ont glosé sur les lois, qu'ont-ils fait ordinairement, sinon de charger les marges des livres de leurs imaginations, qui ne font le plus souvent qu'embrouiller le texte ?
Bossuet, Explications de la doctrine catholique, Avert.
4 Nous glosions sur tout et coupions en quatre les plus ténus cheveux du monde.
Gide, Si le grain ne meurt, I, X.
5 Quoi, pour un maigre auteur que je glose en passant,
Est-ce un crime, après tout, et si noir et si grand ?
Boileau, Satires, IX.
b V. tr. ind. || Il glose sur nous tous, se répand en propos malveillants (→ Cagotisme, cit.). || Gloser de qqch. (rare). || On en glose partout. ⇒ Jaser. — Absolument :
6 (…) ceux qui veulent gloser, doivent bien regarder chez eux s'il n'y a rien qui cloche.
Molière, les Fourberies de Scapin, II, 1.
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DÉR. Gloseur.
Encyclopédie Universelle. 2012.