gonze [ gɔ̃z ] n. m.
• 1753; arg. it. gonzo « individu stupide »
♦ Arg. Vieilli Homme, individu.
● gonze nom masculin (italien gonzo, lourdaud) Argot. Individu ; type, mec.
gonze
n. m. (France rég.) Fam. Homme, jeune homme.
⇒GONZE, subst. masc.; GONZESSE, subst. fém.
A. — Gonze, subst. masc., arg. Homme en général, individu. Synon. pop. gars, mec, type. Quelque honnête chrétien, de ceux que les uns appellent un gonze, les autres un bon chaland (NERVAL, Nouv. et fantais., 1855, p. 190). Lili avait vu Angelo et deux gonzes s'approcher du bar (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 79).
B. — Gonzesse, subst. fém., arg. et pop.
1. Femme en général; fille, parfois de mœurs légères; maîtresse. Une belle gonzesse. La taille au-dessus, encore, avec un brin de fesse, un brin de téton et puis tout à l'avenant, alors, ça devient très bath et c'est proprement une gonzesse (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 218). À nous les poules de luxe et les stars des capitalistes! Les gonzesses sont avec nous! (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 195) :
• LE CAPITAINE, saisit Clarisse. — Et ça... Cette chevelure, ces épaules, ces hanches, toute cette valeur veloutée de cadences, toute ton opérante merveille de gonzesse, tu me la rendras peut-être aussi, un jour...
AUDIBERTI, Quoat, 1946, 1er tabl., p. 43.
2. Péj. [Terme d'injure] Homme lâche, couard. Taisez-vous, gonzesse, je vais vous corriger (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 185). Feignants... Couillons... (...) Gonzesses... On règlera ça (AYMÉ, Vogue, 1944, p. 124).
REM. 1. Goncier, subst. masc., arg. Synon. de gonze. En l'absence du mec Mauriac qui bisque, boude et se caille l'hémoglobine dans sa planque, à ce qu'avancent des gonciers avertis de la chose littéraire (SIMONIN ds Arts-Spectacles, 23 nov. 1955 cité par J. DAUVEN, Jean Cocteau chez les sirènes, Monaco, Éd. du Rocher, 1956, p. 95). 2. Gonzier, subst. masc., arg. Synon. Les gonziers du troisième bataillon qu'en foutent jamais une ramée (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 85).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Formes gonce (cf. QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 17), gonse (cf. CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 512) et gonsesse (cf. HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 57). Étymol. et Hist. I. 1628 conce du castuz « homme qui vide les ordures de l'hôpital » (O. CHEREAU, Le Jargon ou Lang. de l'arg. réformé ds SAIN. Sources t. 1, p. 193); 1684 gonze « gueux » (LA FONTAINE, Ragotin, IV, 1 ds Œuvres, éd. H. Régnier, t. 7, p. 355); 1753 « individu » (J.-J. VADÉ, Le Bouquet du Roy, p. 21). II. 1811 gonzesse « femme » (chanson d'apr. ESN.); ca 1821 id. (Le Jargon ou Lang. de l'arg. réformé pour l'instruction des bons grivois, p. 7). I empr. à l'ital. gonzo « individu stupide », attesté dep. av. 1561 (Bandello ds BATT.), d'orig. inc. (FEW t. 22, p. 14a). II dér. de I, suff. -esse2. Fréq. abs. littér. : 32. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 84. - HOPE, 1971, p. 446. - SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 148, 293.
gonze [gɔ̃z] n. m.
ÉTYM. 1684, « gueux »; sens mod., 1753; conce « valet d'hôpital », 1628; argot ital. gonzo (1561) d'orig. incertaine. P. Guiraud suggère le lat. conscius « confident, complice ».
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0 Les gonzes me suivent et voilà les magnes et les giries avec Lange, le patron de la boîte (…)
Francis Carco, Jésus-la-Caille, II, VI.
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DÉR. Gonzesse. — (De la var. gonce) Goncier.
Encyclopédie Universelle. 2012.