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gorille

gorille [ gɔrij ] n. m.
• 1749; lat. zool. gorilla, d'apr. un mot gr. désignant des êtres humains velus
1Grand singe anthropoïde des forêts d'Afrique équatoriale, dont la taille peut atteindre deux mètres. Un homme « avec des bras et des mains de gorille » (A. Gide).
2(1954) Fig. et fam. Garde du corps. Les gorilles du Président.

gorille nom masculin (latin scientifique gorilla, du grec gorillai, êtres humains velus) Grand singe anthropomorphe des forêts de la partie occidentale de l'Afrique équatoriale. Familier. Garde du corps chargé d'assurer la sécurité des personnages officiels en déplacement.

gorille
n. m.
d1./d Le plus grand des singes pongidés (Gorilla gorilla), au pelage noir, très puissant. (Dans la rép. dém. du Congo, certains gorilles atteignent 2 m de haut, 2,70 m d'envergure et 250 kg; frugivores, assez peu belliqueux, polygames, les gorilles vivent en troupes dans les forêts.) Le gorille des plaines est présent au Cameroun, au Gabon et dans la rép. du Congo; le gorille des montagnes vit dans l'est de la rép. dém. du Congo, en Ouganda et au Rwanda.
d2./d (Afr. subsah.) Nom donné impr. aux grands singes anthropomorphes, notam. aux chimpanzés.
d3./d Fig., Fam. Garde du corps.

⇒GORILLE, subst. masc.
A. — Grand singe anthropoïde des forêts humides d'Afrique équatoriale (le plus grand des singes), frugivore et d'une extraordinaire force physique. Face, mâchoire de gorille; bande de gorilles; laid, velu, terrible comme un gorille. Athlète trapu et ramassé, suant le poil jusque par les oreilles, il tenait un peu du gorille, dont il avait le bras long et velu et la mâchoire à broyer de la fonte (COURTELINE, Train 8 h. 47, 1888, 1re part., 2, p. 18). Une forêt épaisse (...) hantée de singes de toutes sortes (...) de gorilles énormes, que l'on chasse au filet (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 756). V. aussi babouin ex. 1, anthropoïde ex. 1 et cocard2 ex. :
... dans les rochers et les forêts, les Anthropoïdes étaient, à la fin du Tertiaire, beaucoup plus nombreux qu'ils ne restent aujourd'hui. En plus du Gorille, du Chimpanzé et de l'Orang, maintenant refoulés dans leurs derniers abris, comme aujourd'hui les Australiens et les Négrilles, vivait alors une population d'autres grands Primates.
TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 204.
De gorille, loc. adj. Qui rappelle le gorille. Face, masque, mâchoire, bras, mains de gorille; allures de gorille. Sa main droite, se crispant sur le montant du lit avec une force de gorille, le tordit comme une corde (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 906). L'œil droit, déjà enseveli sous une arcade sourcilière de gorille (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 76).
B. — Au fig., fam.
1. Homme d'une grande force physique, d'une laideur repoussante et parfois d'une méchanceté violente. Ce vieux bandit de Négouko, qu'il invitait souvent à notre table, malgré la malpropreté de ce hideux gorille, mangeant avec ses doigts (A. DAUDET, Port-Tarascon, 1890, p. 202). Il a fallu qu'on se mette à huit pour en venir à bout du gorille... On a rappelé tous les copains (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 220).
Emploi adj., rare. Un homme plus jeune, infiniment gorille, lui tirait la queue avec la dernière énergie (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1471).
2. Garde du corps, policier en civil chargé de la sécurité d'un personnage officiel ou important. Être protégé par un gorille; les gorilles du chef de l'État. Juché sur les épaules de ses gorilles le Président (des États-Unis) s'adresse à la foule (La Tribune de Genève, 14 oct. 1964 ds GILB. 1971).
P. ext. Agent secret (police ou contre-espionnage). La Sécurité militaire veille constamment — concurremment avec les « gorilles » mais plus discrètement — sur les trois détenteurs du chiffre secret (L'Express, 14 août 1967 ds GILB. 1971).
REM. Gorillard, subst. masc., p. plaisant. ou péj., hapax. [Il] se dirigea, à travers les soupeurs, vers le gorillard Chambarbe (L. DAUDET, Phryné, 1937, p. 83).
Prononc. et Orth. : []. Durée de la voyelle finale : demi-longue ds PASSY 1914, longue ds BARBEAU-RODHE 1930. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1759 Gorilles « êtres velus rencontrés par le navigateur carthaginois Hannon en Afrique » (Mém. de litt., tirés des registres de l'Acad. Royale des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 26, 21 ds QUEM. DDL t. 18); 2. 1854 « espèce de singe » (P. GERVAIS, Hist. nat. des Mammifères, t. I, p. 26); 3. 1890 p. ext. « homme laid et sale » (A. DAUDET, loc. cit.); 4. 1954 « garde du corps » (D. PONCHARDIER, Le Gorille vous salue bien ds Elle, 25 mai 1970, p. 183 ds QUEM. DDL t. 3). Lat. sc. Gorilla, nom donné à cette espèce de singe par le missionnaire américain en Afrique occidentale T.S. Savage [1804-1880] en 1847 (NED, DAE) d'apr. , transcr., dans la trad. gr. du Périple d'Hannon (voyageur carthaginois du Ve s. av. J.-C.), du nom donné par les interprètes africains de ce dernier aux femelles d'une tribu d'êtres velus, rencontrée en Afrique occidentale (prob. des singes de grande taille) (cf. Encyclop., loc. cit., C. MÜLLER, Geographici graeci minores, 1855, t. 1, p. 13 et LIDDELL-SCOTT). Le mot gorille serait à rapprocher de la rac. gor, kor ou gur, signifiant « homme » dans plusieurs langues actuelles du bas Sénégal (Lang. Monde, p. 737). Fréq. abs. littér. : 71. Bbg. RICCI (D.). Littré et Lavoisier au zoo. Paris, 1975, p. 82.

gorille [gɔʀij] n. m.
ÉTYM. 1847; Gorilles, au sens antique, 1759; lat. zool. gorilla, créé en 1847 par le voyageur américain Savages, d'après le mot gorillai qui, dans le texte grec du Périple d'Hannon, désigne des êtres humains velus rencontrés sur les côtes d'Afrique par le navigateur carthaginois.
1 Grand singe anthropomorphe (le plus grand des primates) à pelage très sombre, famille des Pongidés; n. sc. : Gorilla gorilla. || Le gorille, dont la taille peut atteindre deux mètres, doué d'une grande force, vit en famille dans les forêts vierges de l'Afrique équatoriale. || Gorille traditionnellement décrit comme féroce et lubrique (→ Brute, cit. 2). || Les gorilles, qui vivent en petits groupes sociaux, sont des animaux pacifiques.
1 En face du village (…) une forêt épaisse. On la dit hantée de singes de toutes sortes; en particulier quantité de gorilles énormes, que l'on chasse au filet.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 756.
2 C'était un homme court, carré des épaules; avec des bras et des mains de gorille (…)
Gide, Si le grain ne meurt, p. 178.
3 Celles-là même qui, naguère,
Le couvaient d'un œil décidé,
Fuirent, prouvant qu'ell's n'avaient guère
De la suite dans les idé's;
D'autant plus vaine était leur crainte
Que le gorille est un luron
Supérieur à l'homm' dans l'étreinte,
Bien des femmes vous le diront !
Gare au gorille !…
Georges Brassens, « le Gorille ».
Franç. d'Afrique. Grand singe anthropoïde (en général, chimpanzé).
tableau Noms de mammifères.
2 (1890). Homme laid ou brutal. Singe; orang-outan.
3 (1954). Fig. et fam. Garde du corps, policier en civil qui protège un homme public dans ses déplacements. || Les gorilles du président.

Encyclopédie Universelle. 2012.