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goupillon

goupillon [ gupijɔ̃ ] n. m.
• 1539; guipellon XIIe; de l'a. fr. guipon; a. nord. vippa, d'un rad. vip- « se balancer »
1Tige garnie de touffes de poil, ou boule de métal creuse et percée de trous, montée au bout d'un manche, dont on se sert, dans les cérémonies de l'Église, pour asperger d'eau bénite. aspersoir. Ils « aspergeaient la dépouille mortelle du portier d'un coup de goupillon » (Balzac). Loc. fam. Le sabre et le goupillon : l'armée et l'Église.
2Brosse cylindrique à long manche pour nettoyer les bouteilles, les biberons. écouvillon.

goupillon nom masculin (mot d'origine normande, de l'ancien nordique vippa, avec l'influence de écouvillon) Manche de bois ou de métal, muni d'une boule trouée qui sert à l'église pour prendre de l'eau bénite ou pour en répandre sur les fidèles ou sur les objets que bénit le prêtre. Familier. Symbole péjoratif du parti clérical. Brosse cylindrique à long manche pour nettoyer les bouteilles. ● goupillon (synonymes) nom masculin (mot d'origine normande, de l'ancien nordique vippa, avec l'influence de écouvillon) Manche de bois ou de métal, muni d'une boule trouée...
Synonymes :
- aspersoir
Brosse cylindrique à long manche pour nettoyer les bouteilles.
Synonymes :
- écouvillon

goupillon
n. m.
d1./d Tige garnie de poils pour nettoyer un corps cylindrique creux (bouteille, par ex.).
d2./d Objet qui sert à asperger d'eau bénite.
Fam., péjor. Alliance du sabre et du goupillon, de l'armée et du clergé, en politique.

⇒GOUPILLON, subst. masc.
A. — Petit bâton de métal garni de poils ou, le plus souvent, d'une boule de métal creuse et percée de trous, dont on se sert pour asperger d'eau bénite. Synon. aspersoir. Asperger avec un goupillon (Ac.). Un mauvais goupillon, auquel personne n'avait encore touché, trempait dans un plat de cuivre argenté plein d'eau bénite (BALZAC, Goriot, 1835, p. 306). Un garçonnet turbulent, rageur, autoritaire, aux mollets de coq, aux cheveux en poils de goupillon (GIDE, Si le grain, 1924, p. 416) :
1. Puis Dom Étienne reçut le goupillon que lui présentait, en s'inclinant, un prêtre et, ainsi qu'à l'absoute des trépassés, il dessina une croix d'eau bénite sur la jeune fille...
HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 207.
Au fig., péj. Le parti clérical; les gens d'église. Le sabre et le goupillon. L'Armée et l'Église. Ce qui occupe le ministre Billot et toute la séquelle du sabre et du goupillon c'est de faire dégrader Zola (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 369). Un militaire c'est le sabre, un curé c'est le goupillon (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 198).
B. — [P. anal. de forme] Brosse cylindrique à long manche servant à nettoyer les bouteilles. Synon. écouvillon :
2. ... chaque équipe de six tabliers blancs rendait en dix heures sur les grandes machines à rincer, vingt mille bouteilles frottées, dans un jet d'eau acidulée, par des perles de verre et des goupillons métalliques, qui passaient pures aux mains des remplisseurs.
HAMP, Champagne, 1909, p. 148.
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1180 guipellon « aspersoir » (GUILLAUME DE ST PAIR, R. du Mt St Michel, 959 ds T.-L.); XIVe s. guipillon (ROQUES t. 1, IV-V, 460 et 638), cf. encore le norm. vipillon (dep. 1416 ds FEW t. 17, p. 599b); b) 1611 goupillon (COTGR.); 2. 1611 « brosse à long manche » (ibid.). Mot d'orig. norm. pour lequel un étymon scand. semble s'imposer (cf. A. THOMAS, Essais, 311). On préférera donc l'a. nord. vippa, sobriquet se rattachant à une famille signifiant « se balancer », (cf. DE VRIES Anord.) à l'a. frq. wisp « bouchon de paille » (FEW, loc. cit.), d'autant que les formes anc. sont régulièrement sans -s- (cf. aussi guipon). Le sens 2 et la forme mod. sont dus à l'infl. d'écouvillon, qui s'est produite quand le mot s'est définitivement implanté dans la lang. générale. Fréq. abs. littér. : 66.

goupillon [gupijɔ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1460; guipellon, v. 1170; de l'anc. franç. guipon, d'après écouvillon; du néerl. wisp « bouchon de paille » ou de l'anc. nordique vippa, d'un rad. vip- « se balancer ».
1 Tige garnie de touffes de poil, ou boule de métal creuse et percée de trous, montée au bout d'un manche, dont on se sert dans les cérémonies de l'Église, pour asperger d'eau bénite. Aspersoir. || Prêtre qui bénit l'assistance au moment de l'aspergès, qui exorcise (cit. 8), qui bénit un catafalque avec un goupillon. || Assistants qui, dans un enterrement, se passent le goupillon devant le cercueil.
1 Toutes autres personnes (que les princes) prennent elles-mêmes le goupillon dans le bénitier et l'y remettent après avoir jeté de l'eau bénite, sans que les hérauts fassent le moindre mouvement.
Saint-Simon, Mémoires, III, LXV.
2 (…) tous les portiers du voisinage affluaient et aspergeaient la dépouille mortelle du portier d'un coup de goupillon.
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 773.
3 L'ecclésiastique passa le goupillon à son voisin. C'était M. Homais. Il le secoua gravement, puis le tendit à Charles (…)
Flaubert, Mme Bovary, III, X.
3.1 Le type devant moi ne savait que faire du goupillon, c'était la première fois que ça lui arrivait d'avoir en main le pénis d'au-delà… Ou alors, ça lui répugnait… Voilà, il me le tend, il s'en débarrasse… Je fais le signe de croix avec le petit os de plomb trempé d'eau bénite (…)
Ph. Sollers, Femmes, p. 25.
Loc. fam. (1835). Le sabre (cit. 9) et le goupillon : l'armée et l'Église (→ Gouverner, cit. 30, Gautier). || Alliance du sabre et du goupillon.
4 Les religieux, revenus d'exil, grâce à la guerre et à la victoire de 1918, n'avaient plus le même esprit. Toutes les équivoques qui liaient le trône à l'autel, le goupillon au sabre, furent sinon détruites, du moins fixées (…)
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 54.
2 (1611). Brosse ou balai à long manche. || Nettoyer une bouteille avec un goupillon. Écouvillon.
DÉR. Goupillonner.

Encyclopédie Universelle. 2012.