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gourmandise

gourmandise [ gurmɑ̃diz ] n. f.
• v. 1400; de gourmand
1Défaut du gourmand. gloutonnerie, voracité.
Caractère d'une personne gourmande. Être d'une gourmandise extrême. Manger avec gourmandise. Je n'ai plus faim, j'en reprends par gourmandise.
2(1866) Plur. Mets, généralement sucrés, capables de plaire à un gourmand. chatterie, douceur, friandise, gâterie, sucrerie. Aimer les gourmandises.
⊗ CONTR. Frugalité, sobriété.

gourmandise nom féminin Caractère, défaut du gourmand. Mets appétissant, friandise : Les enfants aiment les gourmandises.gourmandise (citations) nom féminin Guy de Maupassant château de Miromesnil, Tourville-sur-Arques, 1850-Paris 1893 De toutes les passions, la seule vraiment respectable me paraît être la gourmandise. Amoureux et primeurs, in le Gauloisgourmandise (synonymes) nom féminin Mets appétissant, friandise
Synonymes :
- chatterie
- douceur
- friandise
- gâterie

gourmandise
n. f.
d1./d Caractère, défaut d'une personne gourmande.
d2./d (Souvent Plur.) Friandise.

⇒GOURMANDISE, subst. fém.
A. — [Correspond à gourmand A] Défaut du gourmand. Synon. gloutonnerie, voracité. Être victime de sa gourmandise; sombrer dans la gourmandise; manger par gourmandise, par pure gourmandise; le défaut, le vice de gourmandise; la gourmandise est l'un des sept péchés capitaux. Gourmandise insatiable (Ac.). V. gueulardise, rem. s.v. gueulard :
1. ... la gourmandise [it. ds le texte], défaut grossier, que sa bassesse avait jusqu'ici préservée du scandale, et auquel il a fallu trouver un autre nom pour lui donner l'importance du vice.
JOUY, Hermite, t. 5, 1814, p. 144.
P. métaph. Le moteur Diesel est employé universellement (...) la majeure partie des gros porteurs et routiers l'ont adopté pour sa régularité de marche, sa robustesse et sa faible gourmandise en carburant (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 269).
Au fig., loc. adv. Avec gourmandise
D'une manière qui exprime l'envie, le désir. Il me regarde avec gourmandise, comme un homme malade d'insomnie regarderait un dormeur (GREEN, Journal, 1935, p. 24). Pendant le repas, sa belle-mère le considéra avec gourmandise (AYMÉ, Travelingue, 1941, p. 28).
Avidement. Il humait avec gourmandise cet air léger, aigrelet, saturé des senteurs printanières de l'Île-de-France (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 864).
B. — [Correspond à gourmand B]
1. Aptitude à apprécier la nourriture, à prendre du plaisir à boire et à manger. Humer un plat, l'arôme de son café avec gourmandise. Robert prit Dodin par la gourmandise et l'engagea à venir goûter d'un fameux brou-de-noix (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 229). Ginette, avec une gourmandise de jeune chatte, lape son apéritif (DABIT, Hôtel, 1929, p. 119) :
2. La gourmandise est une préférence passionnée, raisonnée et habituelle pour les objets qui flattent le goût. La gourmandise est ennemie des excès (...) sous quelque rapport qu'on [l'] envisage (...) elle ne mérite qu'éloge et encouragement.
BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 141.
2. Le plus souvent au plur.
a) Mets susceptible de plaire à un gourmand. Je t'avais préparé les gourmandises que tu aimes (BALZAC, Contrat mar., 1835, p. 333).
b) Sucreries. Synon. friandises. Avoir des gourmandises dans la poche, dépenser son argent en gourmandises. Hélène aperçut au fond d'une armoire des gourmandises, un pot de confiture, un paquet de biscuits (ZOLA, Page amour, 1878, p. 997).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1400-03 « défaut du gourmand » (CHR. DE PISAN, Le Livre de la Mutacion de Fortune, éd. S. Solente, 6466 : Ne tel gourmandise assouvir); 2. 1835 « mets friand, raffiné » surtout au plur. (BALZAC, loc. cit.). Dér. de gourmand; suff. -ise; a évincé les plus anc. gourmandie, 1342 (J. BRUYANT, Le Chemin de Povreté et de Richesse ds Ménagier, éd. Sté Bibliophiles, t. 2, p. 13) et gourmanderie, 1357 (G. DE MACHAULT, Le Confort d'amis, 3520 ds Œuvres, éd. E. Hoepffner, III, 127). Fréq. abs. littér. : 394. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 468, b) 444; XXe s. : a) 621, b) 663. Bbg. BRESLIN (M.S.). The Old Fr. abstract suffix -ise. Rom. Philol. 1969, t. 22, p. 419. - QUEM. DDL t. 9.

gourmandise [guʀmɑ̃diz] n. f.
ÉTYM. Fin XIVe, gormandise; gourmandie, 1342; de gourmand.
1 Vx. Caractère, défaut d'une personne qui aime trop manger et boire (sens 1. de gourmand). Gloutonnerie, goinfrerie, ivrognerie. || La gourmandise, l'un des sept péchés capitaux. || Les moines étaient souvent accusés de gourmandise. || Gourmandise insatiable. || Apaiser sa gourmandise (→ Caramel, cit.). — ☑ Prov. (vieilli). La gourmandise tue plus d'hommes que l'épée : les excès de table font périr plus d'hommes que la guerre.
1 Qu'est-ce que la gourmandise ? C'est une attache démesurée aux plaisirs de la bouche. Quelle est la plus dangereuse gourmandise ? C'est l'ivrognerie, qui nous fait perdre la raison, et nous change en une bête furieuse. Quel est le plus grand danger de la gourmandise ? C'est qu'elle nous porte à la luxure.
Bossuet, Catéchisme de Meaux, II, Des sept péchés capitaux.
2 La gourmandise est le vice des cœurs qui n'ont point d'étoffe.
Rousseau, Émile, II.
2 Mod. Caractère d'une personne gourmande (2.). || Être d'une gourmandise extrême, raffinée. || La gourmandise d'un gourmet. || Manger, savourer avec gourmandise. || Je n'ai plus faim, mais j'en reprendrai par gourmandise.
3 La gourmandise est un acte de notre jugement, par lequel nous accordons la préférence aux choses qui sont agréables au goût sur celles qui n'ont pas cette qualité.
A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, Aphorismes, VI.
4 La gourmandise, le péché des moines vertueux.
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 536.
5 Il me semble toujours que c'est dans la gourmandise que l'égoïsme se manifeste le plus honteusement.
Gide, Journal, 25 janv. 1929.
6 (…) combien d'hommes dits « en vue » ont tourné en habitude périlleuse leur qualité la plus française, la gourmandise, la connaissance des terroirs à vin, des produits du sol, des recettes vénérables ?
Colette, l'Étoile Vesper, p. 68.
7 (…) nous voilà loin des discrètes combinaisons, lentes, réfléchies, qui formèrent la gourmandise française, amoureuse de certaines « symphonies de gueule » où l'harmonie prenait source et élan dans une noble retenue.
Colette, Prisons et Paradis, p. 77.
8 (…) avant d'y tremper les lèvres, il humait avec gourmandise l'arôme du thé, légèrement parfumé de citron et de rhum.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 175.
REM. De nos jours, gourmandise est le substantif correspondant à la fois à gourmand (2.) et à gourmet.
3 Désir intense (notamment en matière de plaisirs érotiques); avidité. || Considérer un beau tableau, une belle femme avec gourmandise.
9 (…) cette gourmandise des yeux (chez l'avare) n'est jamais contente (…)
Bossuet, De la concupiscence, IX.
10 J'attends Dieu avec gourmandise.
Rimbaud, Une saison en enfer, « Mauvais sang ».
11 Ces Gascons paillards parlaient de l'amour avec gourmandise et grivoiserie (…)
A. Maurois, Lélia, II, II.
4 (1843). Une, des gourmandises. Mets capable de plaire à un gourmand. Friandise; chatterie, gâterie. || Bourrer un enfant de gourmandises.
11.1 La cuisine du Rocher de Cancale est à la fois un puissant aliment et une délicieuse gourmandise.
F. Soulié, Restaurants et gargotes, in Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. II, p. 12 (1842).
12 Il fallait quérir par toute la table encore des gourmandises, rien que pour elle (…)
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 364.
CONTR. Frugalité, modération, sobriété, tempérance.

Encyclopédie Universelle. 2012.