gourme [ gurm ] n. f.
1 ♦ Vieilli Dermatose qui affecte le visage et le cuir chevelu des enfants mal soignés. ⇒ eczéma, impétigo. — Vétér. Maladie spécifique du jeune cheval, caractérisée par une inflammation des voies respiratoires.
2 ♦ Loc. Vieilli Jeter sa gourme, se dit des jeunes gens qui font leurs premières frasques. « Peut-être suis-je seulement en train de jeter ma gourme, de me faire les griffes » (Vialar).
● gourme nom féminin (francique worm, pus) Maladie infectieuse et contagieuse qui affecte principalement les jeunes équidés, caractérisée par une inflammation purulente des voies respiratoires supérieures et des ganglions correspondants. (La gourme est devenue bénigne grâce à l'emploi des antibiotiques.) ● gourme (expressions) nom féminin (francique worm, pus) Familier et vieux.. Jeter sa gourme, en parlant des jeunes chevaux, être affecté de la gourme ; en parlant de jeunes gens, se livrer à leurs premières frasques.
gourme
n. f.
d1./d Nom cour. donné à l'impétigo et à l'eczéma du visage et du cuir chevelu qui atteignent les enfants mal soignés.
d2./d MED VET Maladie contagieuse des équidés, due à Streptococcus equi et se traduisant par une angine et des abcès multiples.
⇒GOURME, subst. fém.
A. — ,,Maladie contagieuse, parfois enzootique chez les jeunes équidés, caractérisée par un catarrhe nasal avec hypertrophie des ganglions correspondants, due à un streptocoque particulier dit streptocoque de la gourme`` (VILLEMIN 1975). Gourme catarrhale, purulente. Maladie virulente extrêmement contagieuse pour le cheval, l'âne et le mulet, la gourme frappe surtout les jeunes animaux de 1 à 4 ans (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 222).
— Expr. Ce cheval jette sa gourme. Il est affecté de la gourme pour la première fois. C'est un poulain, il n'a pas encore jeté sa gourme (Ac.).
— Au fig., fam. Jeter sa gourme. Faire des folies de jeunesse. Jeter sa gourme à tous les vents de l'Europe (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 111). Peut-être suis-je seulement en train de jeter ma gourme, de me faire les griffes (VIALAR, Tournez, 1956, p. 81) :
• De là, on est venu aux petites filles du peuple, qu'il [Sainte-Beuve] a fort étudiées, nous dit-il, et qui ont à la puberté deux ou trois ans de folie, de fureur de danse et de vie de garçon, jetant leur gourme et leurs bonnets par-dessus les moulins, sortant de là rassises, rangées, ouvrières, femmes d'intérieur et de ménage...
GONCOURT, Journal, 1863, p. 1208.
♦ Jeter la gourme de qqc. Sa raison mûrissait, il avait jeté la gourme de ses rancunes (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1590).
B. — Synon. pop. de impétigo. Des enfants couverts de gourme. Un petit garçon coiffé d'une gourme épaisse : n'est-ce pas ce que les nourrices appellent le chapeau? (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 127).
REM. Gourmeux, -euse, adj. a) Qui est atteint de gourme. Une pouliche gourmeuse. Emploi subst. Il nous faut (...) transporter tous les malades au dortoir (...) quant aux gourmeux, nous les serrerons dans un coin (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 149). b) Dont l'origine est la gourme. Une bronchite, une infection, une suppuration gourmeuse; des abcès gourmeux. Il se produit des plaques de desquamation épidermique (eczéma gourmeux) (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p. 457).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1228 gorme « écrouelles » (J. RENART, G. de Dole, éd. F. Lecoy, 4368); 1575 méd. jetter sa gourme (A. PARÉ, Œuvres complètes, éd. J.-F. Malgaigne, XVI, 2); b) ca 1350 vétér. gourme (G. LE MUISIT, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, I, 95); 1583-90 vétér. jetter sa gourme (BRANTÔME, Grands Capitaines, I, 25 ds GDF. Compl.); 1559 fig. jeter sa gourme « faire des folies de jeunesse » (Revue du seizième siècle, 13, 262); 2. 1405 mors a gourme « chaînette qui fixe le mors dans la bouche d'un cheval » (R. DE LESPINASSE, Les métiers et corporations de la ville de Paris, III, 454, art. 6 ds Romania t. 38, p. 585, n° 3). De l'a. b. frq. worm [ou wurm] « pus » que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all. wurm « id. » et le néerl. worm « id. », répandu très tôt dans le reste de la Romania (cf. XVe s. [date du ms.] a. prov. vorm subst. masc. « morve du cheval » ds Romania t. 38, p. 583 et FEW t. 17, p. 612a) et devenu fém., par l'intermédiaire d'un neutre collectif, en fr.; 2 p. anal. peut-être parce que la gêne provoquée par cette chaînette a été comparée à celle qu'apporte au cheval la maladie de la gourme. Fréq. abs. littér. : 39. Bbg. QUEM. DDL t. 5.
gourme [guʀm(ə)] n. f.
ÉTYM. XIVe, également « chaînette qui fixe le mors dans la bouche du cheval »; gorme « écrouelles », 1228; du francique worm « pus » ou plus probablt, selon P. Guiraud d'un rad. gourm- « gorge » commun à gourmand, gourme, gourmer, gourmet, gourmette, du lat. culmus, doublet de calamus « chalumeau » et « trachée-artère ».
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1 Dermatose (eczéma, impétigo) qui affecte le visage et le cuir chevelu des enfants mal soignés. → Croûtes de lait. — Vx. || Jeter sa gourme (en parlant des enfants) : être atteint de gourme.
1 (…) Hélène ne vient pas avec moi (…) J'ai Marie, qui jette sa gourme, comme vous savez (…)
Mme de Sévigné, Lettres, 441, 6 sept. 1675.
2 Moi, j'ai eu des croûtes, la gale, la gourme, toutes les maladies des pauvres (…)
J. Anouilh, la Sauvage, II.
➪ tableau Principales maladies et affections.
2 Par métaphore. Vx. Maladie de jeunesse.
3 Tout ce système d'amour, quintessencié par mademoiselle de Scudéri, et géographié sur la carte du royaume de Tendre, vint se perdre dans la Fronde, gourme du siècle de Louis XIV encore au pâturage.
Chateaubriand, Vie de Rancé, I, p. 14.
♦ ☑ Loc. fig. (1559). Cour. Jeter sa gourme : faire ses premières folies, ses premières frasques (→ 1. Farce, cit. 11).
4 À rebours de son cadet, Philippe, en ces matières, professait les théories des pères bourgeois du temps, qui étaient qu'un jeune homme doit jeter sa gourme et que le plus tôt est le mieux.
A. Hermant, l'Aube ardente, p. 23.
5 Ils ont jeté, pas trop loin, une gourme pas trop pesante; ils ont jaugé le monde et s'en retournent.
Claude Courchay, La vie finira bien par commencer, p. 21.
3 (V. 1350). Vétér. « Maladie spécifique du cheval, caractérisée par une inflammation des voies respiratoires, donnant lieu à la toux, à une forte fièvre, à une abondante sécrétion catarrhale… » (Poiré). || Ce cheval jette sa gourme, il a par les narines un écoulement dû à la gourme (Littré). || C'est un poulain, il n'a pas encore jeté sa gourme (Académie).
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II (1405, mors à gourme). Vx. Chaîne qui fixe le mors dans la bouche du cheval. ⇒ Gourmette.
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DÉR. (Du sens I.) Gourmeux. — (Du sens étym.) Gourmer, gourmette.
Encyclopédie Universelle. 2012.