Akademik

gradation

gradation [ gradasjɔ̃ ] n. f.
• 1464 rhét.; lat. gradatio; de gradus « degré »
1(1595) Progression par degrés successifs, et le plus souvent ascendante. accroissement, augmentation; graduer. Gradations d'effets. L'âme « est amenée par une gradation insensible, jusqu'à ce point d'attendrissement où les sanglots nous étouffent » ( Marmontel). Par gradation. graduellement.
Mus. Progression ascendante, suivant l'échelle des sons. Gradation des notes de la gamme.
Rhét. Figure qui consiste à disposer plusieurs mots ou expressions selon une progression de sens croissante ou décroissante.
Passage insensible d'un ton à un autre (en peinture). Une subtile gradation (aussi dégradé) .
2Par ext. degré , 1. grade, palier. Passer par une suite de gradations, des gradations successives.
⊗ CONTR. Saut, saute.

gradation nom féminin (latin gradatio, -onis, de gradus, degré) Progression par degrés, le plus souvent ascendants, d'un état à un autre : La gradation insensible des dangers de guerre. Chacune des étapes de cette progression ; palier, degré. En peinture, passage insensible d'un ton à un autre ; en peinture ou en sculpture (reliefs), procédé de composition qui consiste à faire ressortir les parties principales en affaiblissant insensiblement les parties secondaires, en fonction de leur éloignement. En couture, synonyme de graduation. Rapport entre la plus petite et la plus grande lumination qu'une couche photosensible est susceptible de traduire correctement. Figure de rhétorique qui consiste à disposer les termes d'une énumération dans un ordre de valeur croissant ou décroissant. ● gradation (difficultés) nom féminin (latin gradatio, -onis, de gradus, degré) Sens Ne pas confondre ces deux mots de prononciation proche. 1. Gradation = progression par degrés. Gradation dans l'intensité d'un son. 2. Graduation = ensemble des divisions marquées sur un instrument de mesure. Graduation d'un thermomètre, d'un sextant. ● gradation (synonymes) nom féminin (latin gradatio, -onis, de gradus, degré) Chacune des étapes de cette progression ; palier, degré.
Synonymes :
- degré
- étape
- palier
- phase
Synonymes :
- graduation

gradation
n. f.
d1./d Augmentation ou diminution par degrés. Procéder par gradations.
d2./d MUS Changement de ton progressif et ascendant.
d3./d RHET Figure de style consistant en une succession d'expressions allant par progression croissante ou décroissante.
d4./d PEINT Passage insensible d'une couleur à une autre.
d5./d TECH Caractéristique de sensibilité d'une émulsion photographique.

⇒GRADATION, subst. fém.
A. — Progression d'un état vers un autre par paliers insensibles et généralement ascendants. Gradation croissante, décroissante; gradation de la chaleur, des effets, des efforts, de la vitesse. Voir par quelle gradation d'événements elle a été entraînée à fuir de la maison paternelle (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1680). Il ménageait une gradation savante, il arrachait un à un les voiles des suppositions (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 100) :
Si, par exemple, il arrivait que les mêmes caractères qui ont servi à établir la gradation des espèces et la prééminence incontestable de l'espèce humaine sur les autres espèces animales, pussent encore servir à établir dans l'espèce humaine une gradation entre les races, il faudrait bien admettre (...) la supériorité de la race qui réunit ces caractères distinctifs au degré le plus éminent.
COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 129.
Par gradation. Graduellement. Elle ne procéda pas par gradation (...) elle alla droit au but (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 289).
B. — Spécialement
1. MUSIQUE
a) Passage progressif d'un son à un autre, d'une tonalité à une autre. L'exemple suivant, qu'il [l'élève] transposera par gradation de demi-tons, jusqu'au ton de mi bémol (HOLTZEM, Bases art chant, 1865, p. 130).
b) Variation graduelle de l'intensité ou du mouvement. Les deux gradations progressives en sens divergent, f-ff-fff et p-pp-ppp, se comprennent et s'exécutent sans difficulté (GEVAERT, Orchestr., 1885, p. 328).
2. PEINT. Passage insensible d'un ton à un autre; en partic., procédé par lequel on met en valeur un sujet en affaiblissant progressivement la lumière autour de lui. Vous connaissez la gradation délicate qui, chez Vinci, fait insensiblement émerger la forme du milieu de l'ombre, la gradation délicieuse qui, chez Corrège, fait sortir la clarté plus forte de la clarté universelle (TAINE, Philos. art, t. 2, 1865, p. 335).
3. RHÉT. Succession de plusieurs mots de force croissante ou décroissante dont le dernier est souvent hyperbolique. Quelle insuffisante préoccupation de l'hygiène, du confort, du bien-être, de la gaieté! (Savante gradation dans le choix des mots.) (GIDE, Journal, 1930, p. 1 000).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1464 rhét. (J. LAGADEUC, Catholicon ds GDF. Compl.); 2. 1595 « passage successif d'un état à un autre » (MONTAIGNE, Essais, livre III, ch. V, éd. A. Thibaudet, p. 990); 3. 1676 peint. (FÉLIBIEN, p. 420). Empr. au lat. gradatio, terme de rhét. (TLL s.v., 2136, 56). Fréq. abs. littér. : 176.

gradation [gʀadɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1464, rhét.; sens général, 1595; lat. gradatio, de gradus « degré ».
1 (Sens général). Progression par degrés successifs, le plus souvent ascendante. Accroissement, augmentation. || Gradation insensible, lente, prudente. || Gradation de la chaleur, de la lumière, du son. || Gradation des sens entre termes voisins (→ Ancêtre, cit. 10). || Par gradation. Graduellement.Par ext. Une, des gradations. (→ ci-dessous, cit. 4). Degré, 1. grade, palier. || Passer par des gradations successives (→ Espèce, cit. 26), par une suite de gradations.
1 (…) le tableau, dans son ensemble, est du sublime s'il en fût jamais. Ce n'est point par surprise que l'âme en est saisie; elle est amenée par une gradation insensible, jusqu'à ce point d'attendrissement où les sanglots nous étouffent (…)
Marmontel, la Poétique française, IV.
2 Avec une gradation lente et ménagée on rend l'homme et l'enfant intrépides à tout.
Rousseau, Émile, I.
3 Cet incomparable morceau offre une gradation de sentiments, une science de la tristesse, des angoisses et des transports de l'âme, que les anciens n'ont jamais connues.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, II, III, III.
4 La pensée qui te survient maintenant, elle a été amenée jusqu'à toi (…) par des successions, des gradations, des transformations et des renaissances.
Flaubert, la Tentation de saint Antoine, p. 418.
5 L'intérêt (dramatique), réel et soutenu dans sa gradation, demeure d'ordre exclusivement psychologique.
Émile Henriot, les Romantiques, p. 150.
2 (Emplois spéciaux). a (1866). Mus. Progression ascendante, de degré en degré, suivant l'échelle des sons (→ Crescendo, cit. 5). || La gradation des notes de la gamme.
b Archit. || Gradation des ordres, du plus lourd au plus léger : dorique, ionique, corinthien.
c Figure de rhétorique qui consiste à disposer plusieurs mots ou expressions selon une progression croissante ou décroissante. || Les mots lourdaud, animal, âne (La Fontaine, Fables, VI, 19, Le charlatan) forment une gradation ascendante. || Gradation savante.
d Arts. Affaiblissement graduel de l'expression, de la lumière dans les figures secondaires pour faire saillir le personnage ou le groupe principal. || Gradation des masses.
(1676). Passage insensible d'un ton à un autre, en peinture. || Gradation décroissante. Dégradation.
6 Vous connaissez la gradation délicate qui, chez Vinci, fait insensiblement émerger la forme du milieu de l'ombre, la gradation délicieuse qui, chez Corrège, fait sortir la clarté plus forte de la clarté universelle.
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 335.
CONTR. Saut, saute.
DÉR. et COMP. Gradateur. Progradation.

Encyclopédie Universelle. 2012.