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graillon

1. graillon [ grajɔ̃ ] n. m.
• 1808; var. de craillon, de crailler « cracher », rad. germ. °krakk
Fam. et vulg. Crachat épais. mollard. graillon 2. graillon [ grajɔ̃ ] n. m.
• 1642; région. grailler « griller »
1Plur. Morceaux de gras frits qui restent d'un plat.
2(1762) Odeur ou goût de graisse brûlée. Ça sent le graillon. Mauvaise cuisine trop grasse, mauvaise friture. « j'ai l'estomac fragile et horreur du graillon » (Romains).

graillon nom masculin (ancien français graeillier, griller) Odeur désagréable de graisse brûlée, d'aliments frits. Populaire. Cuisine de mauvaise qualité et grasse. ● graillon nom masculin (ancien français craillon, de crailler, cracher, du germanique krakk) Populaire. Crachat épais.

graillon
n. m. Péjor. Odeur de graillon, de graisse ou de viande brûlée.

I.
GRAILLON1, subst. masc.
A. — Au plur., vx. Restes d'un repas, autrefois récupérés et revendus. Marchande de graillons. Beaucoup de pauvres gens vivent de graillons (Ac. 1835, 1878). P. ext. Déchets de repas. Prendre garde de glisser sur les épluchures et graillons de l'escalier qui monte au bureau de rédaction (RENARD, Journal, 1893, p. 181).
P. anal. ,,Restes, rognures de marbres tombés des blocs que l'on taille`` (CHABAT 1881; ds LITTRÉ, DG).
B. — P. anal. Graisse trop chauffée, cuite ou brûlée dégageant une mauvaise odeur. Odeur de graillon; le graillon des eaux de vaisselle. Vous ne devriez pourtant pas avoir le nez si sensible, la belle, dit le cocher, avec votre graillon, vos casseroles à écurer et toutes sortes de saletés à manier (SÉGUR, Mém. âne, 1860, p. 119) :
La chambre de Georgina (...) empestait les parfums vulgaires, la sueur, le renfermé, avec des odeurs de mangeaille et de graillon.
VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 175.
P. métaph. Les articles de Théophile Gautier sur la peinture sentent toute la cuisine et, pour ainsi dire, tout le graillon de l'art (SAINTE-BEUVE, Poisons, 1869, p. 34).
P. ext. Cuisine grasse, malpropre. Elle était toujours absorbée au-dessus des graillons... (...). Je lui ai montré ma monnaie... Elle m'a servi des fritures assez pour gaver une famille (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 255).
C. — P. méton. Fille de cuisine, mauvaise cuisinière. Marie-graillon (pop.). ,,Femme malpropre`` (DG). Il avait, à la grâce de Dieu, aimé des cabotines et des graillons (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 158).
REM. Graillonneux, -euse, adj. Qui sent le graillon. Odeur graillonneuse d'un établissement. Il s'y ajoute, quand on prend ses repas dans une cuisine (...) un relent graillonneux, qui est peut-être encore plus désobligeant pour l'amour-propre d'un jeune garçon (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 293).
Prononc. et Orth. : []. WARN. 1968 note ,,parfois [-]``. Le mot est admis ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1642 « restes d'un repas » (OUDIN); 1798 « une odeur de viande ou de graisse brûlée » (Ac.). Dér. de l'a. fr. graïllier, graeillier « rôtir sur un gril » (cf. griller, gril); suff. -on1.
DÉR. Graillonner, verbe intrans. Prendre le goût, l'odeur du graillon en rissolant. Des roux graillonnaient dans les poêlons, avec une fumée forte de farine brûlée (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 561). Il sait qu'ici les grillades graillonnent et que les ragoûts ragoûtent (QUENEAU, Enf. du limon, 1958, p. 59). Cf. graillonner. 1re attest. 1866 (LITTRÉ); de graillon1, dés. -er.
II.
GRAILLON2, subst. masc.
Mucosité épaisse que l'on expectore par des raclements de gorge ou une toux rauque. Il parlait avec ces sifflements et graillons embarrassés qu'elle avait remarqués. C'était à peine une respiration. Il semblait s'efforcer d'avaler de l'air à petites gorgées (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 506).
Prononc. : []. WARN. 1968 note ,,parfois [-]``. Étymol. et Hist. 1808 (HAUTEL). V. graillon1, d'après l'aspect gras des mucosités expectorées.
STAT. — Graillon1 et 2. Fréq. abs. littér. : 34.

1. graillon [gʀɑjɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1642; du régional grailler « griller ».
A Un, des graillons.
1 Plur. Morceaux de gras frits non consommés. Rogaton, rognure. || Chien qui mange des graillons.
1 (…) son pansement (de la bonne) ayant été si souillé par les graillons qu'il fallut le refaire.
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 287.
Par ext. Restes d'un repas.
2 Par anal., techn. Rognures d'un bloc de marbre ou de pierre.
B (1762). Le, du graillon. Odeur ou goût de graisse brûlée. || Cuisine qui sent le graillon.Par ext. Mauvaise cuisine à la graisse.
2 On entra dans la salle à manger les narines
Reniflaient une odeur de graisse et de graillon (…)
Apollinaire, Alcools, « Palais ».
3 Je ne dépense un peu que pour la nourriture, parce que j'ai l'estomac fragile, et horreur du graillon.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, XV, p. 184.
DÉR. 2. Graille, 2. graillonner, graillonneux.
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2. graillon [gʀɑjɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1808; var. de craillon « cracher », rad. germanique krakk.
Fam. Mucosité épaisse expectorée avec une toux rauque. Crachat; fam. glaviot, mollard.
DÉR. 1. Graillonner.

Encyclopédie Universelle. 2012.