gravier [ gravje ] n. m.
• 1155; « grève, rivage » 1135; de 1. grève
1 ♦ Cour. Ensemble de petits cailloux servant au revêtement des allées, dans un jardin, etc. Le gravier d'une allée; une allée de gravier. Ratisser le gravier. Fin gravier. ⇒ gravillon.
♢ Un, des graviers. Petit caillou formant le gravier.
2 ♦ Géol. Roche détritique à éléments assez gros (sables grossiers et cailloux), d'origine fluviale ou littorale (⇒ dégravoyer).
3 ♦ Méd. Vx Concrétion qui se forme dans les reins, la vessie, la vésicule biliaire. ⇒ 2. calcul , gravelle, pierre.
● gravier nom masculin (ancien français grave, sable) Sable assez grossier, exploité le plus souvent dans les alluvions de rivières. Petits cailloux dont on recouvre certains sols (allées, chaussées, terrasses, etc.). Élément de 4 à 20 mm (rudite) que l'on trouve dans les roches sédimentaires détritiques. Dans les salins, emplacement sur lequel est amassé le sel récolté.
gravier
n. m.
d1./d GEOL Roche détritique constituée de petits galets et de sable grossier.
d2./d Ensemble de très petits cailloux. Le gravier d'une cour. Des graviers.
⇒GRAVIER, subst. masc.
A. — 1. Ensemble de petits cailloux roulés ou non (ex. 2). Gravier blanc, rose, jaune; gravier qui crisse, qui roule sous les pieds. Un roulement de roues fit crier le gravier de la cour (THEURIET, Mais. deux barbeaux, 1879, p. 139). Ensuite, ils mangèrent un plat de gravier où il y avait quelques lentilles (RENARD, Journal, 1894, p. 212). Dans l'ombre, un nouveau pas grinçait sur le gravier de la route (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1911, p. 286) :
• 1. Les roues des ambulances avaient creusé des ornières dans l'allée, où il ne restait plus trace du gravier fin que M. Thibault faisait jadis ratisser chaque jour.
MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 849.
♦ P. métaph. Roulant dans sa gorge de bois le gravier d'une chanson de soldat en marche (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 272). Ils se parlaient dans leur langue, qui est une langue qu'on ne comprend pas, parce que c'est du gravier allemand (RAMUZ, Derborence, 1934, p. 42).
— P. méton. Petit caillou. Il taquine d'une patte molle un vieil oignon de tulipe qu'il délaisse pour un gravier rond (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 248) :
• 2. ... on va d'abord essayer d'éveiller la gouvernante. Je crois que sa fenêtre est juste au-dessus. Tu n'as qu'à y jeter une poignée de graviers, en douce. Mais les minuscules cailloux vinrent s'abattre en vain sur les volets de chêne.
BERNANOS, Crime, 1935, p. 750.
2. GÉOL. Roche détritique meuble, d'un diamètre compris entre 2 et 20 mm environ (cf. PLAIS.-CAILL. 1958). Les sables (...) succèdent aux amoncellements de blocs et de graviers dont le fleuve s'est déchargé d'abord (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 55). Les graviers et les poudingues formés de cailloux bien roulés de roches diverses, surtout de roches dures, indiquent un remaniement intense et prolongé sous l'action de l'eau en mouvement (P. FOURMARIER, Principes de géol., Paris, Masson et Liège, H. Vaillant-Carmanne, t. 1, 1949, p. 218).
B. — P. anal., vieilli, MÉD. Concrétion qui se forme dans les reins ou la vessie. Plus souvent il [le pissement de sang] est occasionné par une cause interne. Une des plus fréquentes, ce sont des graviers dans les reins, ou une pierre dans la vessie (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 363). V. aussi gravelle ex.
REM. 1. Graveler, verbe trans. Couvrir de gravier. Graveler une allée (LITTRÉ; cf. Lar. Lang. fr.). 2. Gravelage, subst. masc. Action de graveler; résultat de cette action. Gravelage des chemins vicinaux (Monit. Univ., 2 mai 1868 ds LITTRÉ).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1135 gravier « grève, rivage » (Couronnement Louis, 1271 ds T.-L.); 1155« gros sable » (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 9454). Dér. de l'a. fr. grave, grève1; suff. -ier. Fréq. abs littér. : 355. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 274, b) 388, XXe s. : a) 544, b) 740.
DÉR. Gravière, subst. fém. Lieu d'où l'on extrait du gravier. Tout à coup, le pied me fit défaut, et je roulai au fond d'une faille (...) découvrant une Suisse en miniature (...), des sablières, des gravières, des glissières et, au bas, des tourbières noires, un filet d'eau (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p. 229). Les graviers, exploités pour divers usages dans les gravières, sont formés de cailloux roulés auxquels sont mêlés des débris de plantes, des ossements, des coquilles (P. FOURMARIER, Principes de géol., Paris, Masson et Liège, H. Vaillant-Carmanne, t. 1, 1949p. 23). — []. — 1res attest. Fin XIIe s. gravere « étendue de graviers » (Contin. du Brut de Wace, Michel, Chron. anglo-norm. I, 76 ds GDF.), ca 1240 gravere « étendue de graviers » (Deuxième collection anglo-norm. des Miracles de la Vierge, 5, 87, ds T.-L. — XVIe s. ds HUG., à nouv. spéc. 1876 « lieu d'où l'on extrait du gravier » (Journ. de l'Ain, 9 mai, 3e page ds LITTRÉ Suppl.); fém. de gravier.
gravier [gʀavje] n. m.
ÉTYM. 1155; « grève, rivage », 1135; dér. anc. de 1. grève, sous la forme grave (fin XIIe), du prélatin grava.
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1 (Le gravier, du gravier). Roche détritique à éléments assez gros (sables grossiers et cailloux), d'origine fluviatile ou littorale (on dit aussi cailloutis). || Terre mêlée de gravier. ⇒ Graveleux. || Torrent qui recouvre un terrain de gravier. ⇒ 2. Engraver. || Débarrasser un cours d'eau du gravier qui encombre son lit. ⇒ Dégravoyer. || Gravier servant de lest. ⇒ Ballast.
1 Les cours d'eau d'allure torrentielle charrient des blocs (…) Ces blocs (…) se transforment en cailloux roulés ou galets. Ils se déposent (…) sur les berges convexes des rivières. Ils sont généralement plus ou moins calibrés, présentant souvent une grosseur déterminée dans chacun des lits qui constituent un cailloutis (…) Des lits de sable alterneront fréquemment avec des lits de gravier.
Émile Haug, Traité de géologie, t. I, p. 107.
2 Cour. Ensemble de petits cailloux servant au revêtement des allées, dans un jardin, etc. || Carrière de gravier. ⇒ 1. Gravière. || Fin gravier. ⇒ Gravillon. || Le gravier d'une allée, une allée de gravier. || Garnir de gravier. ⇒ Graveler; gravillonner. || Marcher sur le gravier (→ Bulle, cit. 3; épier, cit. 9). || Ratisser, étaler le gravier (→ Creuser, cit. 14). || Un camion, un tombereau de gravier.
2 Le jardinier continuait à ratisser le gravier sous les arbres enveloppés de lierre (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 140.
3 Il s'arrêta devant un cône de gravier qu'une grue nourrissait à pleines palerées.
G. Duhamel, Salavin, III, X.
3 (Un, des graviers). Petit caillou formant le gravier (2.). || Un gravier est entré dans ma chaussure. || Poser quelques graviers de couleur sur le sable d'un aquarium.
4 Les graviers, en marchant, me restaient au talon.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Dupont et Durand ».
4 (Mil. XVIIe). Méd. (Vieilli). Concrétion qui se forme dans les reins, la vessie. ⇒ Calcul, gravelle, pierre.
5 (…) ce petit gravier s'étant mis là (dans l'uretère), il (Cromwell) est mort (…)
Pascal, Pensées, II, 176.
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DÉR. 1. Gravière.
Encyclopédie Universelle. 2012.