Akademik

gravitation

gravitation [ gravitasjɔ̃ ] n. f.
• 1717; lat. sc. gravitatio; de gravitas gravité
Phys., astron. Phénomène par lequel deux corps quelconques s'attirent avec une force proportionnelle au produit de leur masse et inversement proportionnelle au carré de leur distance. attraction; gravité. Les lois de la gravitation universelle, pressenties par Képler, ont été formulées par Newton.

gravitation nom féminin (anglais gravitation, du latin scientifique gravitatio, -onis) Force attractive qui s'exerce entre tous les corps ayant une masse, et dont Newton a le premier formulé la loi : deux corps ponctuels de masses m et m′, situés à une distance r l'un de l'autre, s'attirent avec une force dirigée selon la droite qui les joint, force dont l'intensité est proportionnelle aux masses et inversement proportionnelle au carré de la distance : . (G = 6,672 . 10−11Nm2kg−2 est la constante de gravitation.)

gravitation
n. f. PHYS Attraction universelle, qui s'exerce entre tous les corps.
Encycl. La gravitation est l'une des forces qui régissent l'Univers. Elle s'exerce à l'intérieur des noyaux des atomes et en assure la cohésion au même titre, mais à un degré beaucoup plus faible, que les trois autres interactions (forte, électromagnétique et faible). C'est en étudiant les effets de la gravitation (chute des corps, mouvement des planètes) que Galilée, Kepler et Newton ont fondé la mécanique classique. Dans la théorie de la relativité générale, énoncée par Einstein en 1916, la gravitation est une propriété de l'espace-temps, qui se déforme sous l'action des masses matérielles. (V. relativité.)

⇒GRAVITATION, subst. fém.
A. — PHYS., ASTRON.
1. Phénomène par lequel deux corps pesants quelconques s'attirent mutuellement; force qui fait que les corps tombent, que les planètes décrivent des orbites. Synon. attraction. Gravitation universelle; centre, champ, constante, onde de gravitation. On sait comment la théorie de la relativité se passe de l'« attraction » newtonienne, en rattachant la gravitation à la structure de l'espace et du temps (RUYER, Esq. Philos. struct., 1930, p. 24). Mais ils étaient attirés l'un vers l'autre comme par la force de la gravitation (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 161) :
1. Dans le fait de la marée il y a à comprendre l'effet de la gravitation, d'après les positions relatives du soleil et de la lune; et, par exemple, il faut savoir pourquoi cette marée de Pâques fut plus forte qu'une autre et relier cela à l'éclipse de lune.
ALAIN, Propos, 1931, p. 1009.
Loi de la gravitation (formulée par Newton). Force d'attraction entre deux corps pesants, proportionnelle au produit de leurs masses et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare. Hypothèse, principe, théorie de la gravitation (newtonienne). La loi de la pesanteur, ou de la gravitation (peut-être l'unique loi de l'univers), s'accomplit par le quarré, et non par le quintuple des distances (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 297). Les lois de l'ambition ressemblent à celles de la gravitation : l'intensité s'y accroît en raison du chemin parcouru (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 183).
2. P. ext. Mouvement régulier d'un corps céleste autour d'un autre; évolution des astres dans l'espace. Gravitation planétaire; gravitation des astres, de la terre autour du soleil, de la lune autour de la terre. Le globe terrestre en sa gravitation entraîne continents et mers, dans la même sillon de l'espace (MASSIS, Jugements, 1924, p. 142). Ces étoiles folles et déréglées qui (...) bousculent par le vent de leur course les gravitations éternelles (CAMUS, État de siège, 1948, p. 205) :
2. ... pour la première fois, tous deux prenaient conscience dans leur corps du mouvement de la terre. L'avion qui tournait, comme une minuscule planète, perdu dans l'indifférente gravitation des mondes, attendait que passât sous lui Tolède, son Alcazar rebelle et ses assiégeants, entraînés dans le rythme absurde des choses terrestres.
MALRAUX, Espoir, 1937, p. 555.
B. — Au fig.
1. Force attractive. La vulgarité tire à soi l'homme qui « s'abandonne ». L'épaisse loi de gravitation nous tient tous (GIDE, Journal, 1928, p. 898). Cette inclination de la volonté vers la fin que la raison lui montre, cette force de gravitation, ce pondus, en un mot, dont saint Thomas parle avec saint Augustin, qui attache l'homme à Dieu par l'amour (GILSON, Espr. philos. médiév., 1932, p. 155).
2. Action de graviter autour de quelqu'un ou de quelque chose. Établir sur une toile plane un véritable système de gravitations, un système céleste (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 115). En principe, le centre de gravitation est dans une ville; dans les conditions anciennes, une ville, comme une corolle enfermant un pistil double, se forme autour d'un souverain et d'un dieu (G. BATAILLE, Exp. int., 1943, p. 137).
REM. 1. Gravitaire, adj., rare. Synon. de gravitationnel (infra dér.). Cf. P. MORAND, Confins vie, 1955, p. 34. 2. Gravitatif, -ive, adj. Qui produit la gravitation. Force gravitative (LITTRÉ). 3. Gravitatoire, adj. (ds ROB. Suppl. 1970). Synon. de gravitationnel (infra dér.). 4. Gravitique, adj., rare. Dû à la gravitation. L'immensité de l'Espace (...), cet éther que l'on devine tout sillonné, tout frissonnant, de radiations et d'interinfluences gravitiques (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 968).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1717 (HARTSŒKER, Bib. Anc. et Mod., VII, p. 306, ds BRUNOT t. 6, p. 548, note 3). Empr. à l'angl. gravitation (ca 1645 ds NED) [du lat. sc. gravitare, graviter], vulgarisé en fr. par les trad. des œuvres de Newton (cf. BRUNOT, loc. cit.). Fréq. abs. littér. : 181.
DÉR. Gravitationnel, -elle, adj. Qui concerne la gravitation ou la pesanteur. Champ gravitationnel; force, ondes gravitationnelles. Noué des deux mains à la pointe extrême du mât, perdant tout à coup l'équilibre gravitationnel (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 177). H. von Helmholtz (...) suggère la contraction gravitationnelle comme source de l'énergie stellaire (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 574). V. graviton ex. []. 1re attest. 1912 (Le Radium, p. 455 : champ gravitationnel); de gravitation, suff. -el, cf. l'angl. gravitationnal (1885 ds NED).
BBG. — QUEM. DDL t. 1 (s.v. gravitationnel).

gravitation [gʀavitɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1717, in Brunot en concurrence avec gravité; angl. gravitation, 1645; du lat. sc. gravitatio (Newton), dér. sav. du lat. gravitas « pesanteur ». → Gravité.
1 Phys. et astron. Phénomène par lequel deux corps quelconques s'attirent avec une force proportionnelle au produit de leur masse et inversement proportionnelle au carré de leur distance. Attraction (cit. 5), force (attractive). || Les lois de la gravitation universelle, pressenties par Kepler, ont été formulées par Newton. || Le mouvement des planètes, autour du Soleil, est un effet de la gravitation ( Graviter; révolution). || Centre de gravitation, d'attraction. || Formation des astres, des étoiles (cit. 17 et 18) sous l'influence de la gravitation.
1 Des lois empiriques de Képler (…) Newton a déduit sa loi de gravitation universelle (…) Newton (…) a réussi la plus magistrale synthèse : la pesanteur des corps à la surface du Globe s'identifie avec la force qui s'exerce entre les astres, le mouvement des projectiles avec le cours des satellites, les marées s'expliquent par l'attraction luni-solaire, les perturbations des planètes se calculent (…) l'aplatissement de la Terre aux pôles est prédit, la précession des équinoxes s'éclaire (…)
Paul Couderc, les Étapes de l'astronomie, p. 100.
2 La gravitation est la mécanique absolue.
Alain, Hegel, in les Passions et la Sagesse, Pl., p. 1020.
Spécialt. Mouvement d'un astre (autour d'un autre); mouvements des astres. || La gravitation des planètes du système solaire autour du Soleil.
2 Fig. Force qui attire. || « Cette force de gravitation (…) qui attache l'homme à Dieu par l'amour » (É. Gilson, in T. L. F.). Action de graviter, autour de qqn, de qqch. || La gravitation des disciples autour du maître. || Un centre de gravitation.
DÉR. Gravitationnel, gravitatoire. — Graviton.
COMP. Agravitation, antigravitation.
HOM. Forme du v. graviter (que nous gravitassions).

Encyclopédie Universelle. 2012.