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havresac

havresac [ 'avrəsak ] n. m.
• 1672; var. habresac; all. Habersack « sac à avoine »
Milit. Sac qui contenait l'équipement du fantassin et porté sur le dos à l'aide de bretelles.
Sac à dos.

⇒HAVRESAC, HAVRE-SAC, subst. masc.
Vieilli. Sac se portant sur le dos, contenant l'équipement du fantassin en campagne ou en manœuvre. Synon. sac. Havresac de soldat. La foule (...) admirait ces hommes que ni la défaite, ni le froid, ni la faim, ni l'or gonflant leurs havresacs n'avaient détournés de leur devoir militaire (ADAM, Enfant Aust., 1902, p. 94) :
Les chemises d'ordonnance et les souliers bien graissés seraient mis dans le havre-sac; quand les hommes viendraient chercher leurs effets militaires pour les grandes manœuvres annuelles, ou pour la mise sur pied de guerre, ils laisseraient à la place leur habillement civil pour le reprendre au retour.
DAVOUT, Réorg. milit., 1871, p. 75.
P. ext. Sac de peu d'encombrement, se portant sur le dos ou sur l'épaule, servant à transporter des provisions, des effets, de l'outillage. Il n'y avait dans cette cachette que quelques guenilles, (...) un vieux havresac, et un gros bâton d'épine ferré aux deux bouts (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 284). Les colons, assis au pied d'un magnifique bouquet de pins maritimes, dévoraient les provisions que Nab avait tirées de son havre-sac (VERNE, Île myst., 1874, p. 253).
Prononc. et Orth. : [] ou [-] init. asp. [] ds PASSY 1914 et BARBEAU-RODHE 1930; [a] ds Lar. Lang. fr.; [] ou [a] ds Pt ROB. et WARN. 1968. D'apr. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 85 l'[] ne fait que se survivre dans ce mot. Graph. soudée ds Ac. à partir de 1878. Également dans les autres dict. du XXe (ROB., Lar. encyclop., Lar. Lang fr.). Les dict. du XIXe s. écrivent le mot avec un trait d'union (Ac. 1798 et 1835, LITTRÉ mais non DG). Même soudé, le mot reste ressenti comme composé d'où la persistance de besace [[s]i-27333-6.jpg" />]). Att. ds Ac. dep. 1694. Ds Ac. 1694-1835 : havre-sac. Ds Ac. dep. 1878 : havresac. Étymol. et Hist. a) 1680 « sac que le fantassin porte au dos et où il renferme ses effets » (RICH.); b) 1743 « sac que les gens de métier portent au dos et où ils mettent leurs outils, provisions... » (Trév.). Prob. issu du b. all. Hawersack (cf. b. all. Hawer « avoine »). Sa var. habresac (1694, MÉN.), presque seule vivante dans les dial. (v. FEW t. 16, p. 107a) est empr. du h. all. Habersack, proprement « sac à avoine », introduit par les soldats revenant d'Allemagne après la guerre de Trente Ans. Fréq. abs. littér. : 37. Bbg. WILLMANN (A.). Kaufen und Verkaufen. Arch. St. n. Spr. 1876, t. 55, p. 319.

havresac ['avʀəsak] n. m.
ÉTYM. 1680; var. habresac, 1694, Ménage, forme encore vivante dans les patois (→ ci-dessous, cit. 2); all. Habersack, proprt « sac (sack) à avoine (Haber) », introduit par les soldats lors de la guerre de Trente Ans. REM. La graphie havre-sac se rencontre encore.
1 Milit. (anciennt). Sac contenant l'équipement du fantassin et porté sur le dos à l'aide de bretelles (on dit aujourd'hui sac).
1 Je m'asseyais, avec mon fusil, au milieu des ruines; je tirais de mon havresac le manuscrit de mon voyage en Amérique (…) je relisais et corrigeais une description de forêt, un passage d'Atala (…) Puis, je serrais mon trésor dont le poids, mêlé à celui de mes chemises, de ma capote, de mon bidon de fer-blanc, de ma bouteille clissée et de mon petit Homère, me faisait cracher le sang.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 40-41.
2 (1735). Sac du même genre, que l'on porte sur le dos et où l'on met des outils, des provisions, etc. Sac (sac à dos).
2 (…) il rencontra par hasard (…) une jeune Bohémienne qui lui parut fort jolie. Elle était seule, à pied, et portait avec elle toute sa fortune dans une espèce de habre-sac (sic) qu'elle avait sur le dos.
A. R. Lesage, Gil Blas, X, X.
3 (Jean Valjean) marcha à son alcôve, prit son havre-sac, l'ouvrit, le fouilla, en tira quelque chose qu'il posa sur le lit, mit ses souliers dans une des poches, referma le tout, chargea le sac sur ses épaules.
Hugo, les Misérables, I, II, X.
4 Il s'agissait d'une absence d'un à deux jours, qui ne pouvait étonner les habitants de la factorerie, et on se munit en conséquence d'une certaine quantité de viande sèche, de biscuit et de quelques flacons de brandevin, qui ne chargerait pas trop le havre-sac des explorateurs.
J. Verne, le Pays des fourrures, t. II, p. 32.

Encyclopédie Universelle. 2012.