hérétique [ eretik ] adj.
• XIVe; lat. ecclés. hæreticus→ hérésie
1 ♦ (Dans la relig. cathol.) Qui soutient une hérésie. Auteur hérétique. Fondateur d'une secte hérétique. ⇒ hérésiarque. — Subst. ⇒ apostat, relaps, renégat. L'Église condamne et excommunie les hérétiques. Les hérétiques et les schismatiques.
2 ♦ Entaché d'hérésie. ⇒ hétérodoxe. Proposition, doctrine hérétique.
3 ♦ Qui soutient une opinion, une doctrine contraire aux idées reçues (par un groupe). ⇒ dissident. « Freud est [pour les marxistes] un penseur hérétique » (Camus). Subst. Un hérétique en littérature, en médecine.
● hérétique adjectif et nom (bas latin haereticus, du grec hairetikos) Qui professe ou soutient une hérésie religieuse. Qui professe ou soutient des opinions contraires à celles qui sont généralement considérées comme vraies ou justes dans un groupe déterminé : Être un hérétique en littérature. ● hérétique (citations) adjectif et nom (bas latin haereticus, du grec hairetikos) Jacques Bénigne Bossuet Dijon 1627-Paris 1704 Le propre de l'hérétique, c'est-à-dire de celui qui a une opinion particulière, est de s'attacher à ses propres pensées. Histoire des variations des Églises protestantes ● hérétique (synonymes) adjectif et nom (bas latin haereticus, du grec hairetikos) Qui professe ou soutient une hérésie religieuse.
Synonymes :
Qui professe ou soutient des opinions contraires à celles qui...
Synonymes :
- déviationniste
● hérétique
adjectif
Entaché d'hérésie, qui constitue une hérésie : Une doctrine hérétique.
hérétique
adj. et n.
d1./d Entaché d'hérésie. Doctrine hérétique.
d2./d Qui professe, qui soutient une hérésie. Secte hérétique.
— Subst. Les hérétiques luthériens.
|| Par ext. Qui soutient une opinion qui va contre les idées communément admises.
⇒HÉRÉTIQUE, adj. et subst.
A. — [Correspond à hérésie A]
1. Qui constitue une hérésie. Anton. orthodoxe. Doctrine hérétique. L'imminente désorganisation du catholicisme était indiquée (...) par l'intensité croissante des tendances hérétiques (COMTE, Philos. posit., t. 5, 1839-42, p. 408). Les cinq propositions, pensait Nicole, sont hérétiques et l'Église les a justement condamnées (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 426).
2. Qui appartient à un hérétique. Et d'abord, quel nom avez-vous? Il me semble que vous avez un nom luthérien ou hérétique (MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, 1860, t. 2, p. 83).
3. (Ce, celui, celle) qui professe, défend l'hérésie. Secte hérétique. Le secret, souvent nécessaire en pays hérétique, ne s'accordait pas toujours avec ces formalités (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 321). Un moine fanatique (...) monta en chaire et déclara brutalement aux Grecs qu'ils avaient un roi schismatique, une reine hérétique et un gouvernement damné (ABOUT, Grèce, 1854, p. 262).
— P. ext., domaine non catholique. On distingue, en Islam, 2 branches principales de musulmans hérétiques (G.-H. BOUSQUET, Prat. rit. Islam, 1949, p. 6).
— P. métaph. :
• 1. ... je ne voudrais pas blasphémer les Dieux de la Jeunesse, dit-il (...). Je ne voudrais pas être damné comme hérétique et relaps dans la chapelle mallarméenne, où notre nouvel ami, comme tous ceux de son âge, a dû servir la messe ésotérique, au moins comme enfant de chœur...
PROUST, Sodome, 1922, p. 956.
B. — [Correspond à hérésie B]
1. Contraire à ce qui est couramment admis. L'imagination, quoique non servie par la pratique et la connaissance des termes techniques, ne peut pas proférer de sottises hérétiques en une matière qui est (...) de son ressort [la peinture] (BAUDEL., Salon, 1859, p. 228).
2. (Ce, celui, celle) qui soutient une proposition, une doctrine contraire à ce qui est couramment admis. Il [saint Anselme] s'élève contre ces dialecticiens, hérétiques, même en dialectique (COUSIN, Fragm. philos., 1840, p. 122) :
• 2. ... on ne dirige pas la littérature, on la supprime tout au plus. La Russie ne l'a pas supprimée. Elle a cru pouvoir se servir de ses écrivains. Mais ces écrivains, même de bonne volonté, seront toujours des hérétiques par leur fonction même.
CAMUS, Actuelles I, 1948, p. 230.
REM. 1. Héréticité, subst. fém. Qualité, caractère de ce qui est hérétique. Anton. orthodoxie. (Dict. XIXe et XXe s.). Il faut être théologien pour apercevoir l'héréticité de cette proposition (Ac.). 2. Hérético-schismatique, adj. Les anathèmes du clergé qui, pour le coup, me déclarerait hérético-schismatique, ne m'arrêteraient peut-être pas (RENAN, Lettres, 1845, p. 246).
Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. subst. hereticque « celui qui professe ou soutient une hérésie » (Récits d'un bourg. de Valenciennes, dans DELB. Rec. d'apr. DG); 2. 1647 « celui qui professe ou soutient une doctrine, une opinion contraire aux idées reçues » (POUSSIN, Lett. 3 juin ds LITTRÉ). Empr. au lat. eccl. haereticus de même sens, gr. 
« apte à choisir, qui choisit », dér. de 
« qui peut être pris; choisi », dér. de 
« prendre ». Fréq. abs. littér. : 426. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 732, b) 444; XXe s. : a) 565, b) 608. Bbg. RICHARD (W.) 1959, pp. 33-34; p. 36.
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. subst. hereticque « celui qui professe ou soutient une hérésie » (Récits d'un bourg. de Valenciennes, dans DELB. Rec. d'apr. DG); 2. 1647 « celui qui professe ou soutient une doctrine, une opinion contraire aux idées reçues » (POUSSIN, Lett. 3 juin ds LITTRÉ). Empr. au lat. eccl. haereticus de même sens, gr. « apte à choisir, qui choisit », dér. de « qui peut être pris; choisi », dér. de « prendre ». Fréq. abs. littér. : 426. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 732, b) 444; XXe s. : a) 565, b) 608. Bbg. RICHARD (W.) 1959, pp. 33-34; p. 36.
hérétique [eʀetik] adj.
ÉTYM. XIVe; a supplanté les formes populaires erege, herege, v. 1265, et herite, 1080; lat. ecclés. hæreticus, grec hairetikos, de hairesis. → Hérésie.
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1 (Dans la relig. cathol.). Qui soutient une hérésie. || Un prince, un prélat hérétique. || Fondateur d'une secte hérétique. ⇒ Hérésiarque. || Penseur, philosophe hérétique, auteur hérétique. || On est aussi hérétique pour nier un seul point du dogme que pour nier le tout (→ Église, cit. 8, Renan).
1 Mais, pour être philosophes et tolérants, il ne s'ensuit pas que ses membres (du clergé de Genève) soient hérétiques.
Rousseau, Lettre à d'Alembert.
♦ N. || Un, une hérétique : personne qui adhère à une hérésie (l'hérésiarque en étant l'auteur). || Les hérétiques sont les ennemis de l'Église (→ Déchirer, cit. 23). || L'Église condamne, excommunie les hérétiques (→ Contaminer, cit. 1; égarer, cit. 26; excommunication, cit. 3). || Hérétique qui a abandonné la foi catholique. ⇒ Apostat, relaps, renégat. || Hérétique qui se convertit, revient dans le sein de l'Église. → Brebis égarée. || « L'hérétique est nécessairement hétérodoxe, mais l'hétérodoxe n'est pas nécessairement hérétique » (Littré). || Tous les schismatiques ne sont pas des hérétiques. || Hérétiques déclarés; hérétiques cachés, non déclarés (→ Ambigu, cit. 3; erreur, cit. 32; fortifier, cit. 5). || L'Inquisition condamnait les hérétiques au supplice du feu. || Jeanne d'Arc, brûlée comme hérétique et relapse.
2 Comme les deux principaux intérêts de l'Église sont la conservation de la piété des fidèles et la conversion des hérétiques, nous sommes comblés de douleur de voir les factions qui se font aujourd'hui pour introduire les erreurs les plus capables de fermer pour jamais aux hérétiques l'entrée de notre communion et de corrompre mortellement ce qui nous reste de personnes pieuses et catholiques.
Pascal, Pensées, XIV, 952.
3 Le propre de l'hérétique, c'est-à-dire de celui qui a une opinion particulière, est de s'attacher à ses propres pensées (…)
Bossuet, Hist. des variations, Préface, XXIX.
4 Alfonse de Castro, livre II, de la juste punition des hérétiques, pense qu'il est assez indifférent de les faire périr par l'épée, ou par le feu, ou par quelque autre supplice; mais Hostiensis, Godofredus, Covarruvias (…) soutiennent qu'il faut absolument les brûler.
Voltaire, Dict. philosophique, Inquisition, I.
5 L'hérétique est celui qui, ayant été baptisé, connaît les dogmes de la foi, les altère ou les combat.
France, l'Anneau d'améthyste, II, in Œ., t. XII, p. 19.
♦ Par ext. ⇒ Impie, incroyant, infidèle; → Enfer, cit. 6, Molière.
2 (1656). Choses (opinions, écrits). Qui est entaché d'hérésie. ⇒ Hétérodoxe; héréticité. || Proposition, doctrine hérétique. || Opinion hérétique (→ Anathématiser, cit. 1). || Écrit apocryphe et hérétique.
6 Il faut commencer par là (…) sans cela on n'entend rien, et tout est hérétique (…)
Pascal, Pensées, VIII, 567.
3 (1647, Poussin). Qui soutient une opinion, une doctrine contraire aux idées reçues (par un groupe). ⇒ Hérésie (2.); déviationniste, dissident, non-conformiste. — N. || Un hérétique en littérature, en médecine. || Des hérétiques du freudisme, du marxisme, du surréalisme.
7 Les ennemis (du régime nazi) sont hérétiques, ils doivent être convertis par la prédication ou propagande : exterminés par l'inquisition ou Gestapo.
Camus, l'Homme révolté, p. 228.
8 Freud est (pour les marxistes) un penseur hérétique et « petit bourgeois » parce qu'il a mis au jour l'inconscient (…)
Camus, l'Homme révolté, p. 233.
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CONTR. Orthodoxe. — Catholique, chrétien, croyant, fidèle. — Conformiste.
DÉR. (Du même rad.) Héréticité.
Encyclopédie Universelle. 2012.