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hermine

hermine [ ɛrmin ] n. f.
ermine v. 1140; fém. de l'a. adj. (h)ermin, du lat. armenius (mus) « (rat) d'Arménie »
1Mammifère carnivore (mustélidés), un peu plus grand que la belette à laquelle il ressemble. martre (blanche). Le pelage de l'hermine, brun-rouge en été, devient blanc l'hiver, sauf le bout de la queue qui reste noir. roselet. La blancheur de l'hermine, symbole de la pureté, de l'innocence.
2Peau, fourrure de l'hermine. Manteau à col d'hermine. Étole d'hermine.
Absolt L'hermine des magistrats, des professeurs.
Blas. Une des deux fourrures du blason (champ d'argent moucheté de croix de sable [noir]). L'hermine et le vair (aussi contre-hermine) .

hermine nom féminin (ancien français hermin, d'hermine, du latin armenius mus, rat d'Arménie) Mammifère carnivore voisin de la belette, à fourrure renommée. Cette fourrure. Bande de cette fourrure, fixée au costume de cérémonie de certains magistrats. Fourrure héraldique constituée par un champ d'argent semé de mouchetures de sable. ● hermine (citations) nom féminin (ancien français hermin, d'hermine, du latin armenius mus, rat d'Arménie) Eugène Scribe Paris 1791-Paris 1861 Académie française, 1834 Plus blanche que la blanche hermine. Les Huguenots (musique de Meyerbeer) I, 2

hermine
n. f.
d1./d Carnivore mustélidé d'Europe et d'Asie, dont la fourrure, fauve en été, devient blanche en hiver, à l'exception de l'extrémité de la queue, toujours noire. La blanche hermine, symbole de pureté.
d2./d Fourrure blanche de l'hermine. Manteau d'hermine.
|| Bande de fourrure que portent certains magistrats et professeurs.

⇒HERMINE, subst. fém.
A. — 1. Petit mammifère carnivore du nord de l'Europe et de l'Asie (de la famille des Mustelidés), qui ressemble (en plus long) à la belette et dont le pelage brun clair, beige ou rosé devient blanc en hiver (sauf la pointe de la queue qui reste noire). Voici deux longues hermines découplées qui vont faire décamper toute la gent (...) trotte-menu! (CLAUDEL, Jet de pierre, 1949, p. 1297). L'Hermine chasse et s'en prend à toutes sortes de gibiers (Levrauts, Perdrix, Faisans) et aux œufs (...), mais aussi aux reptiles, batraciens, mollusques, insectes mêmes (BURN. 1970).
[P. réf. à la blancheur immaculée de l'hermine, à la légende qui veut que l'hermine se laisse mourir si elle est tachée] Mlle Vaubois, parfaite en son genre, était l'hermine de la stupidité sans une seule tache d'intelligence (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 724). Madame Fitz-Gérald était parvenue à doubler le cap de la maturité avec une réputation parfaitement nette (...) elle avait au plus haut degré la religion des hermines (...) l'horreur des taches (FEUILLET, Mariage monde, 1875, p. 29).
2. P. méton.
a) Peau, fourrure blanche de cet animal dont on rehausse parfois l'éclat en la parsemant de pinceaux de poils noirs. Étole, manchon, manteau, pardessus d'hermine; chapeau, robe brodé(e) d'hermine. Tout le monde était endimanché. En certains endroits, le soleil par traînées, resplendissait sur des cachemires, des pelleteries fauves, des hermines tachetées de larmes noires (REIDER, Mlle Vallantin, 1862, p. 122). Les modèles (...) rivalisent de somptuosité, qu'il s'agisse d'un manteau de vison (...) ou d'une princière cape d'hermine travaillée verticalement en bandes étroites (Le Monde, 18 oct. 1951, p. 9, col. 4).
b) [En tant que symbole]
) Bande de fourrure qui orne le costume d'apparat (robe ou camail) des hauts dignitaires de l'État, de l'Université, de l'Église. Tous les juges sont inférieurs aux pairs (...) le juge a un capuchon de menu vair (...) quantité de petites fourrures blanches de toutes sortes, hors l'hermine. L'hermine est réservée aux pairs et au roi (HUGO, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 13) :
Il n'y a que trois grades universitaires :
— le baccalauréat : les universitaires bacheliers ont droit (...) à un rang d'hermine à l'épitoge;
— la licence : les universitaires licenciés ont droit à deux rangs d'hermine;
— le doctorat : les universitaires docteurs ont droit à trois rangs d'hermine.
Encyclop. éduc., 1960, p. 317.
) HÉRALD. L'une des deux fourrures du blason figurée par un champ d'argent semé de mouchetures de sable. L'Hermine est un Champ d'Argent semé de mouchetures de sable (...) les formes des mouchetures varient, depuis celles qui rappellent des larmes renversées, jusqu'à celles qu'on prendrait pour des fers de flèches tréflés ou aux pointes arrondies (mornées) (P.-B. GHEUSI, Le Blason, Paris, M. Darantière, 1933, p. 57).
Hermine de Bretagne. Petite croix à pied élargi et terminé par trois pointes. La cour du château est un carré régulier. Le côté de l'entrée (...) n'a qu'un seul étage avec une galerie soutenue par des colonnes courtes (...) orné partout de la cordelière de la reine Anne et des hermines de Bretagne (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 169).
B. — Au fig. et p. anal.
1. [Comme symbole de l'innocence, de pureté] Mirevault ne les trouvait plus assez vertueux (...) pour les exigences actuelles de cette hermine, la presse (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 337). Un cierge devant le portrait de votre mère qui vous a si bien élevé. Sans parler de la noblesse native (...). Vous êtes une hermine (GIONO, Angelo, 1958, p. 158).
2. [P. anal. avec la blancheur de l'hermine] La neige épaissit l'hermine Dont elle a vêtu les toits blancs (MURGER, Nuits hiver, 1861, p. 43). La Seine roulait des eaux terreuses, entre ses berges qui la bordaient d'hermine (ZOLA, Page amour, 1878, p. 1091).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1140 le peliçon d'ermine (Pélérinage Charlemagne, 481 ds T.-L.); fin XIIe s. hérald. (Première continuation Perceval, éd. W. Roach, I, 4882; II, 8470). Fém. substantivé de l'anc. adj. (h)ermin « d'hermine » (dep. le XIIe s. ds T.-L. et GDF.), du lat. class. Armenius « arménien » dans l'expr. Mus Armenius « rat d'Arménie » qui désigne l'hermine fort abondante en Asie Mineure (cf. mus ponticus « rat du Pont » ds TLL s.v. VIII, 1690, 46 sqq.). Il ne semble pas absolument nécessaire de faire intervenir l'infl. de hermite (ermite) pour le traitement de l'initiale, d'autant que l'emploi de hermin(e) « Arménien » pour ermite n'est pas aussi courant que le disent les dict. et paraît plutôt un rapprochement secondaire. Fréq. abs. littér. : 212. Fréq. rel. littér. : XIXe s : a) 363, b) 317; XXe s. : a) 310, b) 233. Bbg. LENOBLE-PINSON (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, p. 33, 40; pp. 316-317.

hermine [ɛʀmin] n. f.
ÉTYM. V. 1140, ermine; fém. de l'anc. adj. ermin, hermin, du lat. armenius, dans Armenius mus « rat d'Arménie ».
1 Mammifère carnivore (Mustélidés), scientifiquement appelé mustela erminea, un peu plus grand que la belette à laquelle il ressemble. Martre (blanche). || Le pelage de l'hermine, brun rouge en été ( 1. Herminette) devient blanc l'hiver, sauf le bout de la queue qui reste noir. Roselet.
1 La belette à queue noire s'appelle hermine ou roselet : hermine lorsqu'elle est blanche, roselet lorsqu'elle est rousse ou jaunâtre (…) La peau de cet animal est précieuse; tout le monde connaît les fourrures d'hermine, elles sont bien plus belles et d'un blanc plus mat que celles du lapin blanc (…) Les hermines sont très communes dans tout le Nord, surtout en Russie, en Norvège, en Laponie : elles y sont, comme ailleurs, rousses en été et blanches en hiver (…)
Buffon, Hist. nat. des animaux, L'hermine.
2 L'hermine vierge de souillure
Qui, pour abriter les frissons,
Ouate de sa blanche fourrure
Les épaules et les blasons (…)
Th. Gautier, Émaux et Camées, « Symphonie en blanc majeur ».
2.1 Les hermines se montrèrent rarement. Ces animaux, qui font partie de la tribu des martres, comme les putois, ne portaient pas leur belle robe d'hiver (…)
J. Verne, le Pays des fourrures, t. I, p. 210.
La blancheur de l'hermine, symbole de la pureté, de l'innocence.
3 Tout ce qu'il (le poète) peut trouver de qualités, il l'entasse sur la tête de son prince ou de sa princesse; il les fait plus soucieux de leur pureté que la blanche hermine, qui aime mieux mourir que d'avoir une tache sur sa fourrure de neige.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 221.
2 (XIXe). Fig. Personne innocente et pure.
4 Hermine par sa propre volonté, la souillure morale ne lui semblait pas supportable.
Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes, Pl., t. V, p. 818.
3 a (L'hermine). Peau, fourrure (cit. 2) de l'hermine (→ Briller, cit. 8). || L'hermine était « très recherchée au moyen âge à cause de la blancheur neigeuse de son poil d'hiver, que l'on mouchetait ou herminait en la parsemant des pinceaux ou queues noires de ces animaux » (Réau). || Manteau doublé d'hermine. || Col d'hermine.
5 Un tas d'hommes vêtus d'hermine et de simarres (…)
Hugo, la Légende des siècles, LIV, XI.
6 Le magistrat l'avait reçu debout, dans sa robe d'hermine à l'épaule et toque en tête.
Flaubert, Mme Bovary, II, III.
7 Riches, les vêtements des seigneurs et des dames,
Velours, panne, satin, soie, hermine et brocart,
Chantent l'ode du luxe en chatoyantes gammes.
Verlaine, Poèmes saturniens, « Mort de Philippe II ».
(Fin XIIe). Blason. Une des deux fourrures du blason ( aussi Vair) figurée par un champ d'argent moucheté de petites croix de sable, à pied élargi et se terminant par trois pointes. Contre-hermine.
tableau Termes de blason.
b (Une, des hermines). Bande d'hermine fixée au costume d'apparat de certains magistrats et professeurs. || Une hermine (→ Examinateur, cit. 1). Absolt. || L'hermine des magistrats, des professeurs. || Avoir l'hermine à l'épaule (→ Écarlate, cit. 5; emmailloter, cit. 6).
DÉR. Herminé, 1. herminette. — Voir aussi 2. Herminette.
COMP. Contre-hermine.

Encyclopédie Universelle. 2012.