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hésitation

hésitation [ ezitasjɔ̃ ] n. f.
XVe; esitacion fin XIIIe; lat. hæsitatio
1Le fait d'hésiter. doute, embarras, flottement, incertitude, indécision. Hésitation entre deux partis. N'avoir plus aucune hésitation. Accepter qqch. sans hésitation. « Ses continuelles hésitations, ses atermoiements et ses retours [de Sainte-Beuve] » (Billy). Se décider après bien des hésitations. atermoiement, tergiversation; errements, tâtonnement (cf. Valse-hésitation). Lever les dernières hésitations de qqn. résistance, réticence, scrupule.
2Arrêt dans l'action; attitude qui trahit de l'indécision, de l'embarras. Avoir une minute, un moment d'hésitation. Marquer une hésitation avant de répondre. « les assistants remarquèrent une certaine hésitation dans son débit » (Camus) ( hésitant, 3o) .
⊗ CONTR. Assurance, décision, détermination, résolution.

hésitation nom féminin (latin haesitatio, -onis) État d'incertitude, d'irrésolution ou de crainte qui retarde le moment d'une action, d'une décision : Après quelques minutes d'hésitation, elle prit la parole. Doute, incertitude qui empêche quelqu'un de se déterminer carrément : Il lui confiait ses hésitations. Temps d'arrêt, interruption dans le cours d'une action, qui manifeste un doute, une défaillance, une difficulté : Marquer une hésitation avant de sauter.hésitation (synonymes) nom féminin (latin haesitatio, -onis) État d'incertitude, d'irrésolution ou de crainte qui retarde le moment...
Synonymes :
- atermoiement
- embarras
- flottement
- incertitude
- indécision
- irrésolution
- perplexité
- réticence
- tâtonnement
- tergiversation
Contraires :
- assurance
- décision
- détermination
- fermeté
- résolution
Doute, incertitude qui empêche quelqu'un de se déterminer carrément
Synonymes :
- crainte
- réticence

hésitation
n. f.
d1./d Fait d'hésiter. Se décider après bien des hésitations.
d2./d Temps d'arrêt dans l'action, qui manifeste l'indécision. Parler sans hésitations.

⇒HÉSITATION, subst. fém.
A. — 1. Le fait d'hésiter, d'être dans un état d'incertitude, d'indétermination, de doute. Instant, moment, seconde d'hésitation; brève, courte, légère hésitation; air d'hésitation. Après des hésitations infinies, ma mère s'est enfin décidée au voyage de Vichy (FLAUB., Corresp., 1862, p. 31). V. choix ex. 9 :
1. Les premières années du XIXe siècle se révèlent particulièrement fécondes. C'est une époque de transition faite de tâtonnements et d'hésitations, de progrès et de reculs, de tentatives dans toutes les directions...
Hist. sc., 1957, p. 1464.
2. P. ext. Manque d'assurance, de fermeté. Puis, se tournant vers Antoine, avec une légère hésitation dans la voix, comme pour s'excuser d'un caprice : — « Découvre-toi, mon Minou, tu veux bien? » (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 1032) :
2. Voyez-vous, Monsieur Gentillau, fit-il sur un ton d'autorité familière, avec une certaine hésitation dans la voix, comme s'il cherchait à démêler une pensée complexe, quoiqu'il eût souvent répété ces mêmes paroles à différentes personnes.
CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 204.
B. — Attitude qui trahit de l'indécision, de l'incertitude; arrêt dans l'action. Lorsque, enfin, on ouvrit les barrières, un mouvement d'hésitation, voire de recul, se manifesta chez tous ces citadins en proie aux mêmes angoisses (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 55). Elles appuyèrent leurs vélos contre le portail à claire-voie, poussèrent la porte piétonne. Elles eurent une hésitation devant le sentier envahi par la végétation folle (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 132) :
3. ... le limier aime moins la voie du loup que celle d'une autre bête, à moins qu'il n'ait été dressé, et uniquement à cette chasse; mais hors ce cas, l'hésitation du limier indique tout de suite au chasseur la voie du loup.
LA HÊTRAIE, Chasse, vén., fauconn., 1945, p. 159.
En partic. Arrêt ou embarras dans l'élocution. Réciter sans hésitation, sans la moindre hésitation; parler, répondre avec hésitation. Ses fréquentes hésitations fatiguaient l'auditoire (Ac. 1835, 1878). Je me suis levé, j'ai étalé mes papiers sur mon pupitre et j'ai lu mes vingt-trois pages sans hésitation ni bredouillement (GREEN, Journal, 1941, p. 88).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIIe s. esitatïon « action d'hésiter » (Nativité N. D., 803 ds T.-L.); XVe s. hesitation (De vita Christi, BN 181, f° 165 v° ds GDF. Compl.); 2. 1595 spéc., en parlant (MONTAIGNE, Essais, I, 10, éd. A. Thibaudet, p. 60). Empr. au lat. class. haesitatio « hésitation, incertitude; embarras de langue, bégaiement ». Fréq. abs. littér. : 1 560. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 916, b) 2 064; XXe s. : a) 2 615, b) 3 190.

hésitation [ezitɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XVe; esitacion, fin XIIIe; lat. hæsitatio, du supin de hæsitare. → Hésiter.
1 Le fait d'hésiter, en général (l'hésitation), ou dans une circonstance donnée (une, des hésitations). Balancement, doute, embarras, flottement, incertitude, indécision. || Être pris d'une hésitation devant un obstacle, une difficulté. || Hésitation entre deux partis. || Avoir des hésitations avant de conclure une affaire. Barguignage. || Donner des signes d'hésitation. || Hésitation apparente (cit. 8), feinte. || Hésitation prudente. || Il a fini par se décider, par accepter après bien des hésitations. Atermoiement, façon (faire des façons), tergiversation, valse (valse-hésitation). || Il a trouvé sa voie au terme de longues, de multiples hésitations. Errement, tâtonnement. || Lever les dernières hésitations de qqn. Résistance, réticence, scrupule. || Aller au fait franchement, sans hésitation. || Faire son devoir bravement, obéir sans hésitation, sans une hésitation.
1 Au milieu de ce marivaudage sentimental, la confiance était venue et avait en effet uni les mains des deux personnages; si bien qu'après quelques hésitations et quelques pruderies qui semblèrent de bon augure à Samuel, madame de Cosmelly à son tour lui fit ses confidences (…)
Baudelaire, la Fanfarlo.
2 Il y eut dans l'Assemblée, qui commençait à se réunir, hésitation, fluctuation. Personne n'avait de parti pris, d'idée arrêtée. Ce mouvement populaire avait pris tout le monde à l'improviste. Les esprits les plus pénétrants n'y avaient rien vu d'avance. Mirabeau n'avait rien prévu, ni Sieyès.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., II, IX.
3 (…) en face de Dumouriez, tout décision et action, il (Brunswick) était, lui, tout hésitation et regrets.
Jaurès, Hist. socialiste…, t. IV, p. 360.
4 Il avait tué en professionnel, sans haine et sans hésitation (…)
P. Mac Orlan, la Bandera, III.
5 Nous tenons que ses continuelles hésitations, ses balancements et ses retours constituent la meilleure preuve de cette sincérité qu'on a tendance à lui contester en lui prêtant des vues constamment intéressées.
A. Billy, Sainte-Beuve, 28, p. 201.
Hésitation à (et inf.). || N' avoir aucune hésitation à faire, à entreprendre qqch. (→ Effort, cit. 25).
2 Arrêt dans l'action; attitude qui trahit de l'indécision, de l'embarras. || Une courte hésitation suspendit ses pas. || Il eut une minute d'hésitation, puis se remit en route. || Le chien marque une hésitation, puis court à son maître. || Se conduire dans l'obscurité sans la moindre hésitation. || Marcher sans hésitation, d'un pas assuré.
6 (…) il y a de ces hésitations étranges au bord de cet abîme, le bonheur.
Hugo, les Travailleurs de la mer, III, III, II.
7 Un intervalle, témoignant d'un autre temps d'arrêt : l'hésitation suprême sans doute, et puis l'accomplissement de l'acte irrévocable.
Loti, les Désenchantées, LVI.
8 Chacun hésite avant de s'engloutir dans la mince ténèbre souterraine. C'est la somme de ces hésitations et de ces lenteurs qui se répercute dans les tronçons d'arrière de la colonne, en flottements, en engorgements avec parfois des freinages brusques.
H. Barbusse, le Feu, XXIII, t. II, p. 54.
3 (1595, Montaigne). Temps d'arrêt dans l'élocution. || Parler, répondre avec hésitation (Académie). || L'élève récite sa leçon sans hésitation.
9 (…) frappé de l'hésitation que sa fille avait marquée avant de prononcer le mot de mère.
Balzac, la Femme de trente ans, Pl., t. II, p. 828.
10 L'enfant s'agenouilla sur la jupe de la jeune fille, joignit ses petites mains et se mit à réciter sa prière, d'abord avec attention et ferveur, car il savait très bien le commencement; puis avec plus de lenteur et d'hésitation.
G. Sand, la Mare au diable, IX.
11 Il la pressa de questions. Enfin, à travers bien des hésitations, des à-peu-près, des retouches, il finit par comprendre ce qu'elle n'osait pas dire (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 223.
12 Ce dernier parla d'un ton plus doux et plus réfléchi que la première fois et, à plusieurs reprises, les assistants remarquèrent une certaine hésitation dans son débit.
Camus, la Peste, p. 242.
CONTR. Assurance, décision, détermination, résolution.
COMP. Valse-hésitation (V. Valse).

Encyclopédie Universelle. 2012.