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homérique

homérique [ ɔmerik ] adj.
• 1546; lat. homericus
1Qui appartient, qui a rapport à Homère. L'Iliade et l'Odyssée, poèmes homériques.
2Qui est digne d'Homère, de sa manière. Personnage homérique. Lutte homérique.
Loc. (1836) Rire homérique : fou rire bruyant, pareil à celui qu'Homère prête aux dieux de l'Olympe. « un éclat de rire immense, homérique, olympien » (Gautier).

homérique adjectif (latin homericus, du grec homêrikos) Qui a trait à Homère et aux poèmes qu'on lui attribue. Familier. Se dit de quelque chose d'héroï-comique, de fabuleux : Une lutte homérique. Se dit du grec artificiel des poèmes homériques. ● homérique (expressions) adjectif (latin homericus, du grec homêrikos) Rire homérique, rire bruyant et inextinguible. ● homérique (synonymes) adjectif (latin homericus, du grec homêrikos) Familier. Se dit de quelque chose d'héroï-comique, de fabuleux
Synonymes :
- épique
- fantastique
- fou
- héroïque
- phénoménal

homérique
adj.
d1./d Qui a rapport à Homère. Poèmes homériques.
d2./d Qui rappelle Homère, les héros et les temps anciens qu'il a célébrés. Une bataille homérique.
Par extens. Spectaculaire, épique.
|| Rire homérique, énorme, déchaîné.

⇒HOMÉRIQUE, adj.
A. — Propre à Homère, à son œuvre; relatif à son époque. Épopée homérique; époque homérique; langue homérique. Des idées et des sentiments étrangers au génie homérique, empruntés aux poëtes postérieurs, à Euripide surtout, (...) ont été insérés dans une traduction dialoguée du dénouement de l'Odyssée (LECONTE DE LISLE, Poèmes ant., 1852, p. XVII). Ils [les Spartiates] subjuguèrent les Messéniens qui combattaient avec le désordre et l'impétuosité des temps homériques (TAINE, Philos. art, t. 2, 1865, p. 189) :
1. Les divinités de l'Olympe datent des poèmes homériques, qui ne les ont peut-être pas créées, mais qui leur ont donné la forme et les attributions que nous leur connaissons, qui les ont coordonnées entre elles et groupées autour de Zeus...
BERGSON, Deux sources, 1932, p. 199.
B. — P. ext.
1. Qui rappelle l'œuvre, l'art d'Homère. Écrivain, style, épithète homérique. Chateaubriand est un homme bien supérieur à Chénier. Celui-là a vu et bien vu. C'est une des plus belles imaginations modernes, une imagination vraiment homérique (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1833, p. 175). Le troisième chant s'ouvre par une description à la fois biblique, homérique et virgilienne d'une assemblée de matrones arlésiennes dans une magnanerie (LAMART., Cours litt., 1859, p. 273).
2. Qui présente le caractère extraordinaire, fabuleux, démesuré, de scènes décrites par Homère. Beuveries, combats homériques. De huit à onze heures du matin, on devait (...) servir un déjeuner homérique, puis partir de là pour aller en masse au scrutin (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 330). On se bat sur l'esthétique, on trouve du génie aux rhéteurs, il y a des luttes homériques sur la valeur des mots et la musique des phrases (GONCOURT, Journal, 1863, p. 1368).
En partic. Rire homérique. [P. allus. au rire qu'Homère prête aux dieux, dans le 1er chant de l'Iliade, à la vue de la démarche claudicante d'Héphaïstos] Rire bruyant et prolongé. À peine Brulart avait-il terminé ces mots, (...) qu'un rire tout homérique, ou plutôt tout méphistophélétique, ou mieux encore, un vrai rire de hyène, souleva sa large poitrine (SUE, Atar-Gull, 1831, p. 10). Cette plaisanterie acheva le pauvre géographe. Un rire universel, homérique, gagna tout l'équipage du yacht (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 196) :
2. Un rire énorme nous apprit que le père Trubel laissait glisser son masque sur le parquet de sa chambre. Un rire homérique qui devait déboutonner tous les petits boutons de sa soutane et faire sauter les griffes de lion de sa breloque.
H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 74.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1548 « qui appartient à Homère » (SEBILLET, Art poet., I, 1 ds HUG. : L'Homerique eloquence); 2. 1825 spéc. rire homérique « rire énorme » (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, p. 331 : l'explosion générale d'un rire véritablement homérique). Empr. au lat. homericus « id. », dér. de Homerus « Homère ». Fréq. abs. littér. : 160.
DÉR. Homériquement, adv. À la manière d'Homère ou des héros de son œuvre. Nous vidions les flacons, nous réparions homériquement nos forces épuisées (DUSAULX, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 256). Une de ces chansons innombrables, sorte de chansons de geste, écloses spontanément, homériquement, du cerveau populaire, sans qu'on puisse en dire l'auteur (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 366). []. 1re attest. 1796 (DUSAULX, loc. cit.); de homérique, suff. -ment2.

homérique [ɔmeʀik] adj.
ÉTYM. 1546, Rabelais; lat. homericus, du grec homerikos, de Homeros « Homère ».
1 Qui appartient, qui a rapport à Homère, à l'ensemble de textes attribués traditionnellement à Homère. || L'Iliade et l'Odyssée, poèmes homériques. || Le récit homérique, le corpus homérique. || Les héros homériques (→ Grandir, cit. 16).Par ext. || Époque, civilisation homérique.
1 (…) tous les représentants anciens de la force, géants homériques ou bibliques (…)
Baudelaire, l'Art romantique, XXII, I, 3.
2 L'humanité homérique, cette humanité dont nous sommes séparés, dans le temps, par une trentaine de siècles, est-elle si différente de nous (…)
G. Duhamel, Refuges de la lecture, I, p. 27.
2 (1861). Qui est digne d'Homère, de sa manière. || Style homérique. || Épithète homérique. || Personnage homérique (→ Ganache, cit. 4). || Lutte homérique (→ Apache, cit. 1).
3 Pour étudier le procédé de Chateaubriand à sa source, il faut surtout lire les Natchez; c'est là qu'on saisit à la fois dans toute sa fécondité et dans tout son abus le retour à la comparaison homérique (…) Jamais, pour parler le langage de l'atelier, le chic homérique n'a été poussé plus loin.
Sainte-Beuve, Chateaubriand…, t. I, p. 173.
4 (…) la première des qualités homériques, qui est « de ne voir dans un sujet que les grands traits ».
Émile Henriot, les Romantiques, p. 381.
3 (1873). Fig. Qui est rempli d'événements spectaculaires, d'épisodes forts (avec une allusion plus au moins nette au sens 2). Épique, héroïque. || Une équipée homérique. || Discussion, bagarre homérique.
4.1 — Sac à terre ! dis-je à mes hommes. Reposez-vous… Et j'allumai une cigarette.
Alors, j'eus une discussion homérique avec le sergent qui voulait me faire jeter ma cigarette.
B. Cendrars, la Main coupée, in Œ. compl., t. X, p. 51-52.
Loc. (1825). Rire homérique : fou rire bruyant, pareil à celui qu'Homère prête aux dieux de l'Olympe, à la vue du boiteux Vulcain leur servant d'échanson (Iliade, I).
5 — Ah ! ah ! ah ! dit des Lupeaulx en interrompant le chef de bureau par un rire homérique; mais c'est là le pain quotidien de tout homme remarquable dans le beau pays de France (…)
Balzac, les Employés, Pl., IV, p. 1057 (1836).
6 Ce fut donc au milieu d'un éclat de rire immense, homérique, olympien, que la course commença (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 210.
DÉR. Homériquement, homérisme.

Encyclopédie Universelle. 2012.